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comment oublier le démon blond ?

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comment oublier le démon blond ? Vide


MessageSujet: Re: comment oublier le démon blond ? comment oublier le démon blond ? EmptyDim 21 Nov - 23:08

comment oublier le démon blond ? Ojmt5lcomment oublier le démon blond ? Amcubk
(c) white rabbit & Bedshaped
J’ai longtemps cru que la notion d’amour fraternel me serait toujours exclue, inconnue. Pourtant, il suffit d’une rencontre, d’un regard, d’une minute pour comprendre que cet amour là, je le rencontrerais et non pas en la personne de mon frère de sang mais bien en la présence de celui que j’aime appeler mon frère de cœur. Je ne suis pourtant pas fils unique, j’ai d’ailleurs un frère, un frère jumeaux qui plus est. On m’a toujours dit que les jumeaux avaient un lien qui leur était personnel, bien plus fort que celui de simples frères. Foutaise ! Mon frère n’a toujours été qu’un étranger pour moi. Or, celui avec qui j’ai passé mon enfance, celui qui m’a fait immergé de l’eau dans laquelle je me noyais depuis ma naissance, celui qui me redonna espoir, c’est lui que je considère comme mon frère, un vrai, à la vie à la mort. Ce genre de lien est unique, j’en ai toujours eu conscience. Beaucoup nous enviaient dans la cours de récréation à l’école et pourtant, pas une seule fois on ne fut heureux, vraiment heureux. Mon seul espoir était la perspective d’une vie future en sa compagnie. Sans lui, il n’y avait plus d’espoir, il n’y avait plus rien. Nous vivions exactement la même chose et je pense que c’est cela qui nous a tant rapproché. East End, ce quartier de malheur… Aujourd’hui, j’ai la chance de m’en évader. Ca fait longtemps que je veux partir mais les choses ne sont pas simples, elles ne l’ont jamais été d’ailleurs. Entre un père malade et dépressif, un frère sans nouvelles et pas un sous en poche, je ne pouvais tout abandonner comme l’avait fait mon meilleur ami un an auparavant. Certes, l’âge adulte aurait pu me donner ces ailes qui lui ont permis, à lui, de partir loin de Londres, loin de moi. Mais je n’en avais pas le courage. J’aspire à une vie meilleure et la bourse semblait être la solution. Au moins je ne partais pas sans rien. J’ai attendu une longue année dans l’enfer qu’était ma vie à East End. J’ai bossé comme un taré pour assurer à mon père une vie décente sans moi. J’ai des remords à le laisser, j’ai l’impression d’agir comme l’a fait mon frère quelques années auparavant. Pourtant, je ne suis pas Jude, je réfute l’idée même de lui ressembler rien qu’un tout petit peu. Certes, physiquement, nous sommes identiques, mais intérieurement, croyez-moi, nous sommes complètement opposés. Pourtant, l’évidence est telle que je dois vivre ma vie, il le faut, ça en devient presque vital. Liam loin de moins, c’est tout bonnement impossible à vivre. Un an. Je ne sais pas si vous vous rendez compte à quel point cette année fut éprouvante. Certes, nous avons gardé le contact, mais ne pas le voir, ne pas l’entendre de mes propres oreilles, le fait de ne pas avoir sa présence auprès de moi suffit à me détruire un peu plus chaque jour. Mais réjouissons-nous, cette période est désormais révolue puisque je m’apprête à faire mon sac pour partir loin de Londres, loin d’East End, loin de mon enfer personnel. La vie ne peut désormais être que meilleure, c’est-ce que je me force à penser. Je n’ai pas beaucoup d’affaires. Je n’en ai jamais eu beaucoup. La seule chose à laquelle je tiens plus que tout au monde est ma guitare, offerte par mon paternel le jour de noël de l’année de mes huit ans. Un cadeau incroyable pour le gamin fana de guitare depuis le jour où il avait vu jouer Angus Young à la télévision. Les livres sont aussi des objets chers à mon cœur, mais la plupart sont simplement des emprunts à la bibliothèque du coin. Aucun ne m’appartient vraiment. L’argent a toujours été une vertu rare vers chez nous et la moindre économie était la bienvenue. Or je n’ai jamais pu me passer de littérature, alors je refusais d’acheter ces livres que j’aimais tant, me contentant de les posséder à très bas prix pendant quelques jours. J’ai toujours fonctionné comme ça. Il n’est pas étonnant de me voir avec pour simples bagages un sac pas énormément rempli ainsi que ma guitare blottie dans une vieille house toute usée mais qui suffit largement à la protection de mon bien le plus précieux. Mon père ne m’adresse plus la parole depuis quelques jours, ne comprenant pas mon choix, ne cherchant même pas à le comprendre à vrai dire. J’entre dans la salon, prêt à partir, à quitter cette vie de misère dans laquelle j’ai toujours vécu. Je le vois, dos à moi, face à la télévision, assis sur l’une des miteuses chaises rongées par le temps. Il m’ignore, il sait que je suis là mais m’ignore du plus fort de son être. Je soupire, laissant tomber mon sac à mon pied et déposant ma guitare contre le mur jaunie. Je m’approche silencieusement de lui et pose ma main droite sur son épaule, la pressant un peu. Il m’ignore, haussant son épaule pour me dire gentiment de partir. J’ai le cœur un peu plus brisé mais aussi un sentiment d’incompréhension, mon père ne respecte pas mes choix et croit sincèrement que je l’abandonne. Je finis par retourner sur mes pas, attraper mon sac, ma guitare et sortir de cet appartement dans lequel j’ai grandi, cet appartement rempli d’histoire, de mon histoire. Je descends les escaliers, ces escaliers que j’ai cavalé des milliers de fois pour échapper à mes bourreaux. Je n’étais pas un gamin musclé, ni même très courageux, mais j’étais vif et rapide, ce qui assurait ma survie dans ce monde de brute. Je sors de l’immeuble, soufflant un bon coup, ayant du mal à admettre le fait que mon père me voit désormais tel que mon frère jumeau. Je marche alors d’un pas rapide le long du trottoir. Je passe devant le coin des prostitués. La majorité me connaissent. Pour la plupart, parce que gosse, elles me protégeaient et me considéraient un peu comme le gosse qu’elles n’avaient jamais eu. Les autres parce que j’étais le gentil garçon du coin qui venait leur faire la lecture histoire de leur donner un peu d’espoir dans leurs tristes vies. Elles savent que je parte et j’ai la satisfaction de me dire que je vais leur manquer. Au moins je manquerais à quelqu’un, c’est déjà bien. Je leur fais un signe de main, les adieux s’étant fait quelques heures plus tôt. Et puis je ne veux pas prendre le risque de louper mon avion, non, ça jamais, j’ai économisé des mois et des mois pour me payer ce vol, alors il n’est pas question que je laisse glisser ma chance entre mes doigts. Oui, parce que le fait de partir de Londres relève presque du rêve pour moi. Je n’ai jamais quitté Londres. C’est tout ce dont je connais. Je prends le métro et arrive rapidement à l’aéroport. J’enregistre mes bagages, sentant toutefois en moi une pointe de tristesse. Je m’en vais vers l’inconnu. C’est excitant et flippant à la fois. Quelques heures plus tard je monte dans l’avion, cet appareil géant permettant de parcourir des distances phénoménale en un minimum de temps. Londres-Sydney n’est toutefois pas le voyage le plus court, mais je m’en fiche. Je suis patient comme garçon, bien que je sens l’excitation monter un peu plus en moi à chaque minute qui passe. Je m’installe près du hublot afin de voir le paysage défiler sous mes pupilles. Le moteur se met en route, les hôtesses de l’air montre les consignes de sécurités. Je les regarde avec émerveillement, voyant ce genre de chose pour la toute première fois de ma vie. L’avion décolle, mon cœur s’envole. Une nouvelle vie commence, meilleure, espérons-le !

Je dors principalement durant le vol. Le temps passe plus vite lorsque l’on dort et je n’ai pas envi d’être fatigué au moment où je reverrais l’être le plus cher à mon cœur. Liam m’a tellement manqué que j’ai l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des lustres. Un an, c’est court et tellement long à la fois. L’avion atterrit, je descends de l’appareil mon cœur battant la chamade. Je récupère mon sac, tenant fermement ma guitare de ma main libre. Je suis alors la foule ne désirant pas me perdre et puis, le sens de l’orientation n’a jamais été une qualité chez moi. J’arrive alors dans une salle où les retrouvailles semblent être au rendez-vous. Des embrassades, des sourires, des pleurs. Tout cela est si… humain. J’ai l’impression de venir d’ailleurs. J’ai l’impression d’avoir atterri dans une autre dimension où l’amour est le maitre mot. Cela me donne espoir en l’avenir. J’ai quitté Londres, j’ai quitté mon enfer, c’est le moment de commencer une nouvelle vie. Je guette autours de moi, me pressant de voir mon ami. Peut-être n’est-il pas venu ? Cela me déchirerait le cœur. Puis, je le vois. La, au loin, seul. Il n’a pas changé. Toujours cet air de gosse dans ce corps d’adulte. Toujours un peu maigrichon mais sûr de lui. C’est le même, je peux le lire dans son regard. J’ai désormais cette impression que rien ne peut m’arriver. En retrouvant Liam, je me retrouve moi-même. Je respire enfin. Il court vers moi, le contact physiquement se fait rapidement. Je le sers fort. J’ai retrouvé mon frère, ma vie semble de nouveau avoir un sens. Il pleurs, je ne peux m’empêcher de verser quelques larmes moi aussi. Je les essuies rapidement le regardant minutieusement. Liam a pratiquement la même carrure que moi, il a la même taille également. Je souris bêtement, ne pouvant m’en empêcher. Je revis, j’ai l’impression de sortir du cauchemar dans lequel j’étais depuis son absence. « - Tu n’as pas changé, mon vieux. ». Je suis tout excité, comme un gosse découvrant un nouveau jouet. Je lui souris un peu plus. Non, je n’ai pas changé. « - Toi non plus ! ». J’en suis ravi et ça se voit. Nous marchons alors vers la sortie. Je ne ressens plus rien, pas même la fatigue ou même le mal de dos à cause de la gamine donnant des coups de pied dans mon siège tout le long du vol. Je suis simplement euphorique et… heureux. Ce mot qui sonne presque faux à mes oreilles. Oui, je suis heureux. Alors que nous marchons, je ne peux m’empêcher d’exprimer ma joie par des pics d’euphorie : « - Putain gars, tu peux pas savoir à quel point tu m’as manqué ! ». Je suis ses pas remettant régulièrement la hanse de mon sac sur mon épaule. J’ai tellement à dire et si peu à la fois. C’est très bizarre comme situation. « - Bon alors, je compte sur toi pour me raconter tout ce que tu as fait durant notre séparation ! ». En effet, si nous avions gardé le contact, nos moyens n’étaient que précaires et donc nos conversations très courtes et se résumant à l’essentiel. Je n’en connaissais donc que très peu sur sa vie, sur ce qu’il faisait et sur son renouveau.
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