| Sujet: We all need the clowns to make us smile ★ A & J Mar 21 Sep - 20:31 | |
| « Is it getting better Or do you feel the same ? Will it make it easier on you Now you got someone to blame ? »
« Tu t'en vas déjà ? » J'étais en train de m'habiller, et entendre sa vie me fit sursauter, je pensais qu'il dormait encore. Finissant de boutonner mon petit chemisier noir, je me tournais vers lui, un sourire aux lèvres. « Il faut bien qu'il y en est qui travaillent » Lui lançais-je d'un ton léger. Et alors que j'étais en train d'attacher mes cheveux en une espèce de chignon mal fait, il m'attrapa et m'attira à lui. Ça faisait trois ans que nous étions mariés et pourtant certains gestes du quotidien me semblaient encore tellement étranges et inconnus. A croire que j'étais encore incapable de voir Seeley comme mon mari... Je pouvais dire ou faire ce que je voulais, me voiler la face autant que je le pouvais, il était et sera toujours mon meilleur ami. Celui qui venait dormir chez moi quand ça allait mal entre ses parents, celui à qui je pouvais tout dire sans aucune crainte, celui qui m'avait attendue pendant que j'étais partie à Chicago. Il me comprenait mieux que personne, il était véritablement ma moitié mais pas forcement dans le sens que les gens pouvaient penser. Je pouvais prétendre devant sa famille ou la mienne, j'aimais Seeley mais je n'avais jamais été et ne serai sans doute jamais amoureuse de lui. Je n'ai aimé qu'une personne dans ma vie mais j'ai tiré un trait dessus et j'avais fuis plutôt que d'affronter la vérité en face. Seeley était là au bon moment au bon endroit, il a été un véritable échappatoire pour moi, mais ce que j'ai fait ce n'était pas juste envers lui. Bon nombre de fois j'ai voulut lui dire la vérité, bon nombre de fois j'ai voulut lui parler de Spencer et de Chicago, mais à chaque fois je prend peur et je recule. Car il est sans doute la dernière personne à qui je pourrais parler de ça. La dernière personne que je veux décevoir. J'aurais trop peur de sa réaction. La vérité lui aurait fait tellement mal, il valait mieux qu'il ne sache rien de tout ça. Après tout en avait-il seulement besoin ? Je l'aurais perdu lui aussi, c'est tout ce que j'aurais gagné. Je passais mes journées à écouter de parfaits inconnus me raconter leurs problèmes de couple, de travail ; je les conseillais, les aidais du mieux que je pouvais, et je n'étais même pas capable de m'aider moi-même et de trouver une solution à ces idées qui me torturaient l'esprit. Je passais mon temps à me dire que j'avais de la chance, que je devrais m'estimer heureuse de ce que j'ai, de ce que j'ai réussi à accomplir dans ma vie. Mais il y a toujours un "mais", et c'est toujours moi qui l'introduit. A croire que j'ai un réel côté sadomasochiste. Je ne pouvais jamais me contenter de ce que j'ai, à croire que je n'étais pas capable de relativiser sur quoi que ce soit. Bientôt mes yeux tombèrent sur la photo de mariage qui trônait sur la table de nuit. On avait l'air tellement heureux et épanouis. Si seulement ce n'était pas un mensonge... « Faut que j'y aille, sinon je vais être en retard »
Mon bureau était sans doute le seul endroit où je passais le plus clair de mon temps, j'y allais tôt le matin et je repartais tard le soir. A croire que je ne vivais que pour mon travail. Seeley me disait souvent que je passais plus de temps là-bas qu'à la maison et il avait sans doute raison. Au moins ici je n'avais pas besoin de mentir à la personne qui comptait le plus pour moi. Et quand je travaillais je me concentrais sur les problèmes des autres et non sur les miens, et ça faisait un bien fou. Oui je sais c'est cruel de dire ça, mais malheureusement c'est ce que je ressens souvent. Et ça me permet aussi de relativiser sur ma situation, de me dire que je ne suis sans doute pas la plus malheureuse du monde. Je saluais Lanie de mon bonjour habituel, mon gobelet de café à la main, et pénétrais dans mon bureau, mon petit espace à moi. Mes journées se suivaient mais ne se ressemblaient jamais, il se passait toujours quelque chose auquel je ne m'attendais pas. Un patient qui s'endormait pendant la séance, ou au contraire qui se mettait à me raconter sa vie en détail de sa naissance jusqu'à ce qu'il avait mangé au petit déjeuner avant de venir me voir. Mais l'expérience la plus troublante que j'avais pu vivre jusqu'à aujourd'hui restait la fois où un de mes patients s'étaient acharné contre moi, envoyant des objets à travers la pièce. Rien qu'à y repenser j'en ai des frissons. Mais il paraît que ce sont les risques du métier. Jake Daniels. Voilà un nom qui m'était inconnu. J'avais mes patients habituels, ceux que je suivais depuis des semaines voire des mois, ceux que je suivais depuis le début et dont je connaissais le moindre recoin de leur vie. Et puis de temps en temps un nouveau apparaissait parmi les autres, comme celui de Jake. Je me souviens que j'avais eu ce qui semblait être son patron au téléphone en début de semaine, il m'avait fait comprendre qu'il pensait que Jake avait certainement besoin de parler à quelqu'un. Suite à une affaire je suppose. Jake était un policier, et je savais par expérience que ceux ci étaient sans doute ceux qui avaient le plus besoin de consulter un psy mais le faisaient le moins. Bientôt un bruit de sonnette m'avertit de l'arrivée de mon patient. « Entrez » Lançais-je à la cantonade.
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| Sujet: Re: We all need the clowns to make us smile ★ A & J Jeu 23 Sep - 0:11 | |
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