© starry eyed.

❝ CALEB LEETH JOHNSON ❞

feat. jared padalecki.

Le 2 mai 1986. Vous vous en souvenez ? Un jour comme les autres sans doute pour vous, peut-être que vous n’étiez même pas nés. Monsieur et madame Johnson, eux, se sont jurés de ne jamais oublier cette date… qui plus est, de marquer cette journée si spéciale d’une pierre blanche bien spéciale. Ils étaient jeunes, très jeunes, lui avait vingt-trois ans et elle, une vingtaine d’années et pourtant, ils étaient follement amoureux et ils le savaient bien. Il venait tout juste de finir un service militaire long de deux ans et il l’aimait toujours autant. Elle, elle avait patiemment attendu son retour, craint chacune des lettres qu’elle recevait de là-bas et pourtant, son cœur n’avait jamais cessé de battre à la chamade uniquement quand il était là, avec elle… Une belle histoire, sortie d’aucun livre, juste de cette réalité qui pouvait parfois s’acharner, d’autres fois être douce et apaisante. En ce jour, tout avait certainement été parfait…

« Félicitations, c'est un beau garçon. »
L'infirmière eut un sourire, rien que pour répondre à la mine réjouie qui se dessinait sur le visage de l'homme qui lui faisait face. Quelle croyance ils avaient tous, à toujours croire qu'avoir un fils pouvait être plus glorieux qu'avoir une petite fille ? Passons. Ce n'était pas ses affaires et sitôt l'enfant déposé dans les bras de l'homme, elle eut le sentiment que plus rien n'existait pour lui, alors autant ne pas s'attarder. Leeth avait fait le forcing pour pouvoir être là avant que sa femme n'accouche. C'était chose ratée, il était arrivé quelques heures plus tard, comme si ce petit incident mineur n'était qu'un avant goût de l'ampleur maléfique qu'allait prendre le boulot de l'homme sur sa vie de famille. C'est ainsi qu'il est né, ce petit bout d'être humain parmi les centaines qui naissaient chaque jour à travers le monde entier. Broome, Australie, onze mille et quelques habitants. Il faisait partie des trois premiers bébés nés ce mois-ci dans la grande ville mais qu'importe, il restait un infime être humain parmi tous ceux qui peuplaient cette terre, bien qu'il ait tout pour être exceptionnel aux yeux de ses parents.

Légèrement maladroit, il tentait de ne pas laisser l'enfant tomber. Il n'avait même pas encore de nom, ce serait manquer à son devoir de père que de faire souffrir cet enfant avant même de lui avoir donné le moindre nom ! Tenez lui la tête, attention à son bras... Aucun détail ne semblait être à négliger, c'était la chose la plus précieuse qu'il lui ait jamais été donnée d'avoir dans les mains. Le regard brillant de cette lueur qui s'éteignait à chaque fois qu'il quittait le pays pour aller vers des terres inconnues et dévastées par les conflits, il remercia l'infirmière d'un simple hochement de tête, avant de se décider à aller voir celle qui était désormais l'heureuse mère du plus beau cadeau que la vie leur ait donné. Il semblait loin, le temps où ils étaient jeunes, follement amoureux et persuadés qu'ils pourraient sillonner le monde grâce à leur amour. Non. A présent, leur amour avait donné la vie à un être qu'ils allaient aimer et protéger. Le visage fatigué de sa femme attira son attention, l'espace de quelques millièmes de secondes, jusqu'à ce que le même air radieux colore son visage à la vue de l'enfant qu'ils avaient à présent tous les deux. Une scène niaise, et pourtant tellement quotidienne au regard de tous ces médecins qui s'étaient attelés à donner naissance au bébé Johnson.

« Tu crois que plus tard il nous détestera si on lui donne ton prénom ? J'ai envie qu'il puisse rester un peu de toi à chaque fois que tu pars... »
Encore un signe de la traditionnelle famille "soudée". Cet instinct de donner au fils le prénom du père ou du grand-père. C'est ainsi que l'enfant qui était né ce jour là obtint le prénom de Leeth. Caleb, pour l'information, est venu d'un petit dictionnaire des prénoms "originaux" du moment. Quelle vaine. C'est ainsi que bébé Johnson né le 2 mai 1986 à Broome en plein milieu de la grande Australie devint Caleb Leeth Johnson, enfant aimé et chéri par ses parents à qui la vie ouvrait grand les bras et qui, d'une certaine manière, allait un jour changer le cours de bien des histoires.

« Madame Johnson ? Je suis le capitaine Jason O'Brien, chargé de la coordination entre le post B142 et le pays et je suis venu... »
La suite fut floue, brumeuse. Il était tôt. 8h43 du matin lorsqu'un homme eut le courage de venir sonner à la maison de la famille Johnson pour annoncer la funeste nouvelle, ne manquant pas d'enlever son chapeau au moment de commencer son discours solennel. Elle ne s'était pas effondrée. Ne pas faire comme dans les films, bien entendu. Elle avait même été incapable de pleurer d'abord. Dans sa classe de bonne femme au foyer, elle proposa au soldat d'entrer, lui offrant un café comme petit déjeuner. Du haut de ses cinq ans, Caleb avait observé la scène, imperturbable, le nez plongé dans ses céréales, lançant quelques regards furtifs parfois vers l'homme, parfois vers sa mère qui semblait avoir la gorge serrée dans le plus glacial des étaux. C'était un samedi matin. Pas d'école, et pourtant, ce jour s'annonçait plus sombre encore que tous ceux de toutes les semaines qu'il avait pu avoir jusque là. Il ne comprenait pas, il ne comprit pas non plus pourquoi, à peine l'homme parti avec son air compatissant, elle s'était finalement laissée aller, assise sur les marches du grand escalier de leur luxueuse maison. Mince réconfort, ils pourraient garder la maison, ils auraient toujours un toit pour vivre à Broome, et l'enterrement serait entièrement financé par l'armée.

♣♣♣

« Maman ? Où on va ? »
Troisième fois qu'elle tentait tant bien que mal de mettre convenablement ce nœud de cravate. Trop petit, travail trop minutieux pour ses yeux remplis de larmes. Elle n'en avait pas la force, comme si ses doigts étaient à présent trop engourdis par le froid qui l'avait gagnée peu à peu pour qu'elle puisse faire de tels gestes. Fébrile, elle adressa un regard à son fils, essuyant une de ses larmes.
« On va... dire au revoir à papa, d'accord ? »
Elle semblait le supplier du regard de ne pas poser d'autres questions. C'est ce qu'il fit, restant perplexe. Muet. Glacé dans le doute. Pourquoi devaient-ils dire au revoir à papa ? Ils lui avaient déjà dit au revoir il y a quelques mois de ça quand ils étaient tous à l'aéroport... et il n'était pas revenu depuis, alors pourquoi devraient-ils le faire à nouveau ?

Iris, des Goo goo dolls. Premier air qu'il avait appris à jouer à la guitare, seul et unique qu'il savait refaire en n'importe quelle circonstance, sans pour autant se risquer à accompagner la mélodie des paroles qu'il connaissait également par cœur. Les années étaient finalement passer, laissant la trace cuisante d'un souvenir qui ne voulait pas s'éteindre. Celui d'un père disparu, qui avait laissé son fils seul avec sa mère, sa mère et les regrets qu'elle avait. Beaucoup trop de choses chez Caleb lui rappelaient Leeth, si bien qu'elle ne lui parlait finalement que très peu... de moins en moins alors qu'il grandissait. Elle ne s'était sans doute même pas rendu compte qu'il était sept heures du soir, et que Caleb n'était toujours pas rentré des cours... vous savez, le début du lycée, des années noires, des années où les jeunes s'amusent à aller contre leurs parents.

« Ça ressemble à rien, tu peux encore t’améliorer, Burckel… »
Il releva le regard, sorti de ses gestes par une voix qui ne lui était certainement pas méconnue. Taylor. Au fond, il n’était pas franchement surpris de le trouver là à une heure pareille… ils étaient un peu pareils, pas franchement décidés à rentrer chez eux… même pas des geek qui aiment passer du temps devant les ancêtres des ordinateurs actuels.
« Tay'… »
Nouvelle voix, réprobatrice de la personne qui l’accompagnait. Voix qui arracha un sourire à Caleb, avant qu’il ne détourne le regard. Lily, pas franchement le genre de fille très féminine mais le genre qui n’aimait pas les bâches que son frère pouvait lancer aux autres. Enfin, après des années passées à se connaître et à se côtoyer quoiqu’il arrive, on pouvait bien dire que Caleb avait bien appris à connaître le caractère de Taylor, si bien qu’il savait que ces paroles-ci avaient juste été un brin de provocation pas franchement méchante. Si bien que son sourire d’abord sympathique devint également provocateur, tandis qu’il croisait le regard de l’adolescent pour finir par lui tendre sa guitare, dans un mouvement silencieux, seulement accompagné d’un haussement des sourcils et de quelques mots plein d’assurance :
« Vas-y… Montre-moi. »
C’était souvent comme ça, toujours des petites piques, des petits challenges mais finalement, rien de bien méchant… Ils étaient inséparables et ce, depuis bien longtemps déjà. Tandis que Taylor semblait être plongé dans une réflexion intense, Caleb laissa son regard venir trouver celui de Lily, qui visiblement, ne pouvait s’empêcher elle aussi d’esquisser un léger sourire face à la réaction inattendue qu’il venait d’avoir. Dans la mêlée, leurs regards finirent par se croiser, s'interceptant quelques instants, échangeant un brin de complicité avant qu'elle ne détourne le regard, visiblement mal à l'aise...
« Laisse tomber… »
Voilà que Taylor semblait vexé, pris à son propre jeu, chose qui n’était certainement pas arrivé la première fois qu’il s’était prêté à s’amuser comme ça sur la personne de Caleb… on peut bien dire qu’il en avait fait du chemin depuis et ce n’était sans doute pas si mal…

« Non Caleb, c’est fini ! J’vois pas ce qu’il y a de difficile à comprendre ! D’ailleurs, j’vois même pas comment t’as pu croire que ce serait sérieux nous deux, c’était une amourette de jeunesse, point barre ! »
« Lily, j’ai pas envie que tu partes comme ça ! Tu peux pas décider de t’barrer à l’autre bout du pays sans même penser à nous ! »
2007. Scène de couple. Hm, pas la première, mais la première aussi violente, la première pendant laquelle il la voyait clairement reprendre les affaires qu’elle avait pu laisser chez lui et se diriger vers la porte, visiblement bien décidée à ce que cette histoire se termine ce soir même ! Lily… l’unique, celle qui avait attiré son regard, celle qu'il connaissait depuis des années, celle qu’il avait sortie d’une mauvaise passe… Depuis la mort de Taylor il y a quelques mois, on pouvait bien dire qu'elle s'était engagée dans une pente fatale, bien que dans leur couple, Caleb ait toujours été là pour la soutenir. Certes, depuis qu'il était entré dans cette école de police de Sydney, ils se voyaient de moins en moins, et il la laissait quelque peu à l'abandon dans leur petite ville natale où elle coulait peu à peu, gagnée par la solitude et le chagrin.
« Caleb, c’était sympa nous deux… Franchement… T’es un gars génial et j'te remercierai jamais assez pour c'que t'as fait pour moi après la mort de Taylor mais… mais ça peut plus continuer comme ça, c'était... une erreur on est pas faits pour être un couple toi et moi... J'peux pas continuer à attendre les week end où on s'voit et j'ai besoin de passer à autre chose. »
Il ne voulait rien entendre, il n’acceptait pas ce qu’elle disait, c’était impossible qu’elle mette si soudainement fin à leur relation comme ça, dans une décision qui lui appartenait à elle seule et qu’il ne partageait certainement pas. Elle était partie pour se rediriger vers la porte et partir, mais il la retint, comme dans une dernière vaine tentative… un peu folle, certes.
« Lily, est-c’que tu veux m’épouser ? »
La première fois qu’on lui faisait le coup visiblement et la pire demande en mariage qu'elle aurait pu attendre de la vie, vu la réaction qu’elle eut. Elle était comme… figée sur place, incapable d’esquisser un mouvement, le regard rivé sur la porte sans pour autant réellement la voir, trop assaillie par la surprise. Elle se tourna à nouveau vers lui, visiblement plus calme, décidée à lui faire comprendre ce qu’il n’acceptait pas, à briser le mince espoir que sa folie alimentait encore.
« Pour faire quoi Caleb ? Ça marchera jamais longtemps nous deux… J’suis pas une fille stable… Et tu veux me caser en parfaite épouse qui fait la boniche pendant que le mari travaille ? C’est pas pour moi cette vie… et qui sait j’vais sans doute replonger… J’veux pas te faire vivre ça… pas après tout c’que t’as fait pour moi alors… laisse-moi partir s’il te plaît. C’est fini nous deux… Fais-toi une raison, trouve-toi quelqu’un de mieux. »
Cette façon qu’elle avait toujours eu de se dévaloriser et ce, malgré ce qu’il pouvait bien dire. Il ne fut plus capable de dire quoique ce soit, se contentant de baisser le regard en entendant la porte se fermer à la volée, le laissant là, seul… Encore une fois.

Sydney. Il était désormais bien loin de sa Broome natale, bien loin du lambeau de famille qui pouvait bien lui rester et depuis peu, et bien loin de l'étudiant d'autrefois, il était désormais en plein début de carrière, Lily avait repris contact avec lui. Il l’avait retrouvée devant sa porte d'appartement, sans savoir comment elle l'avait retrouvé, complètement amorphe, sans doute à cause de la drogue… il était beau son projet de changer de vie. 2010. Il avait désormais vingt-quatre longues années derrière lui, trois ans qu’il ne l’avait pas vue, elle, et voilà qu’elle revenait comme si de rien n’était, persuadée que la distance ne s’était pas creusée depuis le jour où elle était partie. Caleb réprima un soupir, avalant une nouvelle gorgée à sa bière. Il ne savait pas ce qu’il pouvait bien faire, ni même ce qu’il devait faire selon le sens éthique des choses. Il avait juste l’impression… de sombrer, pris dans un flot qui le dépassait totalement.

Crispant la mâchoire, il avala une nouvelle gorgée de sa bière, le regard perdu devant lui, l’esprit ailleurs, perdu entre elle et lui, entre eux, dans ce vide total qu’il devait s’efforcer d’oublier, encore une fois.

Une main vint se poser sur son épaule, le tirant de ses pensées, lui arrachant un léger frisson tandis qu’il sentait son odeur si particulière venir charrier son nez. Lily, apparemment, elle était réveillée, pas franchement dans un état totalement frais, au vu du sourire béat qu’elle lui accorda lorsqu’il la regarda.
« T’as pas changé d’un pouce, toujours aussi beau... »
« Ouais… c’est difficile de te retourner le compliment. »
Quelques paroles amères et ironiques comme pour la remettre à sa place, mais elle ne sembla pas en tenir rigueur, tandis qu’elle passait ses mains dans ses cheveux, lui massant le crâne comme pour le détendre.
« Wow, le si sympathique Caleb serait-il devenu soudainement psychorigide ? Il est où le petit jeunot qui était venu me secourir chez les vilains drogués ? »
Un ricanement et elle continuait son petit jeu, descendant ses mains sur ses épaules, lui arrachant un léger mouvement de recul qu’elle ne prit encore une fois, pas en considération. Une nouvelle gorgée de bière, incapable de trouver une réponse… c’était sans doute en partant qu’elle l’avait laissé mourir, ce Caleb là. Elle rompit l’espace entre eux, venant se coller contre son dos, passant ses bras autour de son épaule pour venir déposer quelques baisers dans le creux de son cou, lentement, langoureusement comme elle savait si bien le faire…
« Tu sais... à cette époque… j’aurais vraiment pu accepter ta demande… et aujourd’hui, un mot de toi et on peut tout reprendre comme c’était… nous deux… »
Trop, c’était définitivement trop. Il se releva, avec une certaine violence, la laissant quelque peu surprise par cette réaction si… surprenante. Il passa une main dans ses cheveux, crispant une nouvelle fois la mâchoire, comme pour retenir une certaine rage qui allait même jusqu’à embrumer ses yeux.
« Tu f’rais mieux de partir… maintenant. »
« Cal'… »
« Maintenant ! »
Réaction soudaine qui était venue briser la phrase qu’elle avait entreprise, et qui se termina dans un fracas pas possible, tandis que la bouteille de bière qu’il venait d’envoyer valser s’écrasait contre le mur, pas si loin d’elle. Elle avait eu l’air désolée pour lui et pourtant, à présent, on ne pouvait plus que lire sur ses traits de la surprise… et une pincée de peur, si bien qu’elle ne dit plus rien, tandis qu’il essayait de calmer les battements frénétiques de son cœur, et qu’elle embarquait ses affaires pour disparaître. Il avait juste besoin de se retrouver seul et de surtout… surtout ne plus revoir la moindre fille qui le considérait comme semble-t-il, une erreur de plus qu’elles auraient pu faire. Il se rassit sur le lit, prenant sa tête entre ses mains, dans l’espoir de voir sa respiration se calmer un peu…

« Allez... ce s'ra marrant ! Et t'es mon témoin alors t'es obligé de venir, j'peux pas faire la fête sans mon meilleur ami ! »
Un haussement des sourcils, tandis que leurs regards se rencontraient, Caleb laissant un air quelque peu... désespéré transparaître dans ses yeux. Air qui attira l'amusement de son interlocuteur, si bien qu'il détourna le regard, le reposant sur leur modeste repas... Ils n'avaient qu'une heure de pause, une heure pendant laquelle il avait visiblement entrepris de traîner Caleb à la soirée qu'il aurait préféré éviter.
« Tu parles... J'pensais au moins que tu trouverais plus original qu'un club de strip tease... »
Un léger ricanement ironique alors qu'il avalait une gorgée de la bière qu'il s'autorisait. Après tout, s'il ne revenait pas bourré au boulot, personne n'allait rien lui demander, hm.
« Eh... c'est pas toi qui vas jurer fidélité à une fille pour le restant de ta vie ! Et puis... tu pourras t'vider la tête... t'es bizarre depuis la mort de ta copine là. »
« Ex. »
« Bref. Allez, sors un peu, tu fais que bosser ça vire malsain là... »
« C'est ton truc de strip tease qui est malsain. »
Il réprima un soupir, détournant le regard comme pour fuir la conversation. Il n'avait pas franchement envie de parler de ce fameux soir où il avait été appelé à la morgue pour identifier un cadavre sur lequel on avait retrouvé son adresse à lui. Lily et ses mauvais penchants. Qu'est ce qu'y lui avait pris d'en parler à d'autres, voilà que maintenant ils prenaient sur eux de vouloir lui changer les idées...

♣♣♣

La musique qui tourne fort au point d'en être assourdissante, les gens qui se bousculent, les types en mal d'amour et les filles à la vie ratée qui n'ont rien de mieux à faire pour gagner leur vie, voilà sur quoi son regard se posait à chaque fois qu'il regardait autre chose que le sol. Décidément, pas son lieu préféré, heureusement pour lui, il ne connaissait personne qui avait pu avoir une vie pourrie au point d'atterrir dans un endroit pareil. Non, ce soir il avait même ramené que quelques billets à peine, pas parce qu'il voulait se faire payer le truc par ceux qui l'avait traîné ici, mais bien parce qu'il avait l'intention de ne rien dépenser... et de, qui plus est, ne rien consommer niveau... chair humaine et féminine qui pouvaient gesticuler un peu partout autour de lui. Pas besoin de beaucoup d'attente avant qu'ils n'aient une sympathique hôtesse à peine habillée pour les accompagner jusqu'à leur "salon privé", ce soir ils faisaient partie des gros clients, un enterrement de vie de garçon, ça se fête paraît-il. Tandis que tous les autres s'enfonçaient dans le fameux salon, Caleb se stoppa net à l'entrée, juste devant la fameuse jeune femme qui les avait accueillis. Relevant le regard sans - oui, sans - passer par l'arrêt situé entre le cou et le nombril, il haussa les sourcils, s'adressant à elle tout en sachant très bien éviter le regard lubrique :
« Est-c'que vous pouvez juste... m'indiquer le bar s'il vous plaît... »
Oui, il se perdait pas mal dans cette ambiance qu'il n'avait que trop rarement côtoyée. Bien entendu, dans le cadre de son boulot les choses avaient déjà fait qu'il puisse se retrouver dans une situation pareille, mais mieux valait demander, il n'avait pas envie de se perdre dans un nouveau coin glauque de cette boîte de strip. Bien entendu, elle lui indiqua la bonne direction à suivre avec toute sa sympathie possible et hop, le voilà qui s'y posait avec une légère nonchalance, bien décidé à se faire un bon whisky.

♣♣♣

Aucun commentaire. Non, il ne ferait aucun commentaire sur cette soirée... celle qui s'achevait enfin à... à il ne savait même pas quelle heure, tard, ou tôt. Finalement, il avait beau n'avoir fait que rester au bar, il n'était même pas le plus bourré de tous, c'est dire ! Sans doute parce qu'il avait tendance à bien tenir l'alcool et ce, peu importe le mélange ! Oui, beaucoup de ses collègues et amis disaient qu'il en fallait une dose de cheval pour lui faire un tant soit peu tourner la tête à lui. Perdu dans des pensées qu'il ne tenait pas à partager avec les autres - encore moins maintenant alors qu'ils étaient tous un peu... torchés - il releva le regard lorsqu'une voix féminine vint briser le boucan que les gars autour de lui faisaient. Il releva le regard, rien que pour veiller à ce que ce ne soit rien de bien menaçant, tombant sur une silhouette à longs cheveux quelques mètres plus loin. Il allait détourner le regard lorsque celui-ci s'attarda sur un détail qui venait tout juste d'apparaître... ce tatouage au creux de son reins, qu'il avait déjà vu... quelques heures plus tôt sur ces fameuses scènes qu'il avait fini par traverser du regard. Jusqu'à tomber sur ce tatouage... et sa propriétaire. Oui non, il n'aurait pas été un homme ou il aurait été carrément gay si ses yeux n'avaient pas été tentés à un moment donné, quand même ! Ni une ni deux, le voilà qui quittait ses compagnons de soirée pour se diriger rapidement vers la fille, intrigué sans réellement savoir pourquoi, juste parce qu'il avait envie de lui parler, saisir cette unique chance qui se présentait à lui. Alors qu'elle s'apprêtait à monter dans le taxi, il eut un 'attendez' précipité qui stoppa net la jeune femme. Arrivé à sa hauteur, il prit une seconde pour reprendre son souffle, cherchant ses mots sans réellement les trouver, mais bon... le temps manquait, alors autant improviser, hin !
« Euh… Vous… Vous voulez que je vous raccompagne… Les taxis c’est pas génial… »
Ouais et les mecs qui vous abordent en vous proposant de vous ramener c'est vachement moins douteux, sérieux ! Quel super prétexte, Caleb, comme si elle allait accepter tiens ! Alors qu'elle ne lui avait sans doute accordé qu'un bref regard pas franchement utile avec l'obscurité, il la vit cette fois-ci se tourner vers lui, s'attendant à se ramasser soit une baffe et un "m'approche pas, sale fou !" ou un "non" simple et concis.
« Hum… Pourquoi pas… »
Wow. Pause. Elle avait dit pourquoi pas ? C'est sans doute la surprise qui réagit en premier puisqu'il se contenta de hausser les sourcils dans un premier temps, avant que le soulagement ne prenne part en lui, faisant naître un sourire au coin de ses lèvres.
« Super… vous venez ? »
Il devait sans doute avoir l'air con, surtout avec son "super", whou super une fille acceptait qu'il la ramène, c'était dans la poche ! A tous les coups il allait passer pour plus pervers qu'il ne le semblait déjà à sortir d'une boîte de strip tease tiens !

« Et vous vous appelez comment ? »
« Sookie… Et vous ? »
« Moi ? Caleb… »
« Oh... Et, vous faisiez quoi devant une boite de Streap Tease… Caleb ? »
« C’était… l’enterrement de vie de jeune garçon de mon meilleur ami mais bon… J’étais pas tellement content d’être là… Je n’aime pas être ici… »
« A qui le dites-vous… »
Ils étaient déjà dans la voiture depuis plusieurs minutes quand il s'était enfin décidé à briser le silence qu'il sentait comme... lourd, entre eux. Heureusement pour lui, elle ne l'avait pas envoyer balader, si bien qu'il avait quelque peu retrouvé un poil d'assurance, s'empressant de justifier sa présence dans ce genre de lieux qu'il aurait bien préféré ne jamais avoir à côtoyer. Apparemment, elle non plus mais il n'allait pas commencer à vouloir enquêter sur elle... après tout, il se contentait juste de la ramener, hm...

Quelques minutes de route et ils arrivaient devant chez la jeune femme... heureusement, aucun des deux n'avait essayé de violer ou de tuer l'autre, peut-être que s'ils venaient à se voir une prochaine fois, il y aurait moins de malaise, hm... Elle tourna le regard vers lui, tandis qu'il en avait fait de même, fruit du hasard qui croisa leurs prunelles l'espace de quelques secondes, infimes qui parurent pourtant passer comme des heures et ce, jusqu'à ce qu'elle détourne le regard.
« A une prochaine fois… Peut-être… »
Et le voilà qui hochait bêtement la tête, comme s'il avait la moindre chance de la revoir, comme ça, par hasard ! C'est vrai Sydney c'est carrément petit comme ville, c'est bien connu ! Elle sortit de la voiture, il finit par prendre son courage à deux mains, se risquant à passer pour un pot de colle, se risquant une nouvelle fois à se ramasser un refus bien ficelé :
« Attendez… Je… »
« Mon numéro ? »
Merde, c'était sans doute pas la première fois qu'un crétin lui faisait le coup du "j'vous ramène et en échange j'prends votre numéro"... elle devait sans doute le prendre pour un dragueur à deux balles là...
« Oui… »
On sait jamais, peut-être qu'elle allait lui donner. A sa réponse d'ailleurs et dans un fol espoir qui disait que c'était peut-être le bon numéro, il nota celui qu'elle lui donna, dernière trace de leur rencontre au cas où demain il ait, par pur hasard, tout oublié...

BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE
BELLETTEUUUUUUUUUUUUUUUUUH
Merci, merci, merci, merci, merci, merciiiiiiii

Bienvenue
et bonne chance pour ta fiche (:

Bienvenue ♥

Tu l'as pas reconnu Eleonore ?!
C'est Aaron sur KAA x)

JARED

bienvenuuuuuuuuuue parmi nous
bonne rédaction de fiche

mon cher Caleb je te préviens dors et déjà que tu n'échapperas pas à un lien

tout ce que tu voudras *sooooooors*

*s'incruste*
SEX FRIEEEEEEEEND
Sookie elle veut voir ça !

Raaaaaaaaw