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I wish I hadn't met you at all

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I wish I hadn't met you at all Vide


MessageSujet: I wish I hadn't met you at all I wish I hadn't met you at all EmptyDim 28 Mar - 1:55

I wish I hadn't met you at all 64klc2 && I wish I hadn't met you at all Tyson-tyson-ritter-357586_100_100



    4:15 pm. Sydney High School.

    Il y a des choses qu'on ne peut expliquer. On s'efforce de le faire, de trouver une raison valable à ce qu'il vient d'arriver, mais rien n'y fait. On pense avoir résolu le problème lorsqu'il n'est plus en tête, mais ça revient, un jour ou l'autre comme une vague qui se retire pour mieux s'abattre sur le sable. Le léger coup d'œil désintéressé à son portable rappela à Kieran qu'il avait un endroit où aller pour la prochaine demi-heure. Ce ne serait pas long, il le savait. Après tout, c'était loin d'être la première fois qu'il s'y rendait et ça ne durait jamais plus de quelques minutes. Un échange de regards intenses, qui le faisait presque frissonner d'excitation. Pas l'excitation malsaine des vieux pervers, non. C'était quelque chose de plus profond, de plus intrigué. Il n'avait aucune idée de son prénom et pourtant, rien qu'en la regardant, il avait l'impression de pouvoir décrypter sa vie. Cette après-midi, il pourrait finir sa chanson, il en était sur. Il était sur d'autre chose, que cet effet était réciproque. Sans ça, l ne voyait pas pourquoi elle le regarderait également en attendant que la foule s'éparpille pour s'en aller à son tour. Kieran se leva de son canapé et se mit en route, sans un mot. Il passa outre les remarques lubriques de ses amis à moitié torchés et sortit du loft qu'ils partageaient avec son groupe.

    Une fois dans la rue, il mit ses écouteurs et marcha en rythme. Son cœur battait comme d'habitude, mais il ne tarderait pas à s'emballer lorsqu'il apercevrait sa silhouette fine d'adolescente tout juste sortie de son dernier cours de la journée. Elle ne devait pas avoir plus de vingt ans. Rebelle jusqu'au bout des ongles, il lui arrivait de sortir en avance, sûrement suite à un renvoi de cours. Elle lui rappelait ses glorieuses années de l'université où il avait l'habitude de se faire virer peu après avoir reçu sa copie ornée d'une note souvent excellente. Un paradoxe à lui tout seul. Il ne parierait pas sur le faite qu'elle parvienne à aligner les bonnes notes également à en juger par son sac bien trop léger pour transporter des livres. Il atteignit rapidement le métro et s'y engouffra, se mêlant à la première vague de personnes sur le chemin du retour. Il se trouvait chanceux. Il vivait de sa passion et n'avait pas réellement d'horaires stricts à respecter. Ses yeux doucement se fermèrent, bercés par la douce mélodie qui montait à ses oreilles, mais il n'avait pas peur de manquer sa station. Il savait qu'il ne s'endormirait pas. Après tout, il ne dort presque plus.

    Montant les marches quatre à quatre, il parvint à la sortie du métro en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Les battements de son cœur s'étaient accélérés sous le coup de l'effort et il savait bien qu'ils ne diminueraient pas de si tôt. Ses pas le menèrent à son Starbucks habituel. Un simple signe de tête au serveur lui amena sa boisson préférée. Il déposa l'argent sur le comptoir, le remercie d'une voix éteinte et ressortit du café pour se placer sur un muret. Ce n'était pas sa place habituelle. Les autres fois il s'était assis à la terrasse du café. Aujourd'hui, il voulait être aux premières loges. Il se posta donc sur de l'autre côté de la route, sur un remblais de pierre assez haut pour que ses pieds touchent à peine le sol. Il éteignit son i-pod et porta son attention sur les portes en verres de l'établissement à l'allure futuriste. Tout ceci était de l'avant-garde à ses yeux. Montréal était loin d'être à la pointe de l'architecture contemporaine en ce qui concerne l'éducation. La sonnerie retentit alors qu'il portait son café à ses lèvres, dégustant cette première gorgée comme jamais.
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