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rich and poor, both ready to burst

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rich and poor, both ready to burst Vide


MessageSujet: Re: rich and poor, both ready to burst rich and poor, both ready to burst EmptyLun 11 Oct - 12:50

L’eau. D’un mouvement fluide, on pouvait la chasser mais elle revenait toujours à la charge. Elle me faisait penser à quelque chose, elle me faisait penser à ma mère. J’avais le corps complètement immergé dans mon bain, ma tête posée au fond mais je réussis quand même à entendre le son de sa voix. Elle hurlait encore, en éternelle insatisfaite. Serait-ce pour ça qu’elle prenait un amant ? Parce que j’étais une « expérience ratée » et mon père « un enfoiré de première ». Je ne fais que reprendre ses mots après tout. Ce n’était que le matin et j’étais déjà de mauvaise humeur. Et Duncan - le correspondant irlandais à la noix - ne faisait rien pour arranger mon cas. Je pouvais l’entendre qui tambourinait à la porte avec son accent débile et son whisky bon marché. Je les haïssais tous du profond de mon être mais quand on a dix sept ans, on ne peut pas faire grand-chose. Me relevant d’un coup, je constatai que j’avais mis de l’eau partout. Je haussais les épaules, remis mes cheveux en arrière et sortis négligemment, manquant de glisser à cause du marbre. Pourquoi s’emmerder à mettre des choses chères quand on peut avoir simple et à bon prix. Les livres que j’achetais par exemple ne valaient pas grand-chose mais étaient toujours agréables à lire. Ma mère continua à hurler, et voilà que la bonne s’y mettait aussi. Quelle maison de timbrés! Une fois habillée, je sortis de la salle de bains et attachai mes cheveux car ceux-ci me pompaient l’air. Il était temps de prendre rendez-vous chez ce maudit coiffeur qui ne me ferait rien de bien. Fais chier!

Puis mon estomac me rappela à l’ordre. Décidément, il s’y mettait tous aujourd’hui. N’ayant aucune envie de voir ma mère, je dus cependant me résigner à descendre. Et merde! « Dire des grossièretés, c’est très vilain pour une jeune fille de bonne famille, m’aurait dit ma grand-mère. » Je les connaissais que trop bien ses chaudes recommandations. Va à l’école, fais ci, fais ça. Je n’étais plus une gamine à la fin. Durant ma fugue, les inspecteurs de police m’avaient qualifié de « sale gosse ». Hors, je n’étais pas si méchante, j’étais juste un peu paumée. Entre une mère aux multiples amants, une bonne allemande jamais contente, un correspondant pervers et un père invisible. Vie de riches, vie de merde. Des fois, je me dis que j’aurais du naitre dans la pauvreté, cela ne m’aurait pas plus gênée. Mais la condition humaine veut que nous ne soyons jamais contents. Bingo, je ne l’étais pas et mon entourage non plus! Une fois, en bas, je tirai un tabouret et m’assis pour me plonger dans le bol de céréales que m’avait fait la bonne. Soudain, alors que je m’apprêtais à manger, une tornade blonde arriva dans la cuisine et me vola mon bol des mains. « Tu es déjà assez grosse comme ça. » Merci maman, je t’aime! La vieille garce continua ainsi pendant des heures et des heures à me faire un discours sur mon régime pour devenir mannequin et je sentis les larmes me monter aux yeux. Envoyant tout valser sur le plan de travail, je me retournai et partis au petit trot emportant sac, manteau et portable pour sortir des Enfers une bonne fois pour toutes. Pourquoi faire des enfants si c’est pour les rendre malheureux après ? Je ne savais pas, je ne savais vraiment pas mais j’en avais assez de tout ça.

Une fois dehors, je pris une bonne bouffée d’air frais avant que mon portable ne se mette à vibrer. Mince, j’avais rendez-vous à la fac avec un pote qui devait me filer de quoi me faire un bon joint. Hélant mon chauffeur, je lui demandai de me déposer à la Sydney University afin que je puisse voir un ami. Il accepta bien sûr. On ne dit jamais non à Zaria. Règle numéro un établie par mon père. Une fois à destination, je lui donnais un billet avant de consulter mon portable. Un autre message de ma mère évidement. Et là, je me mis à pleurer pour de bon. Dépitée par l’attitude de ma génitrice, je courus me cacher vers les bois et cherchai un banc de libre. Aucun! Fais chier. Mon mascara dégoulinait, ma mère venait de m’insulter et par-dessus le marché, il n’y avait aucun banc de libre. Vie de merde! Puis, je décidai d’aller m’asseoir avec quelqu’un. Après tout, les places ne sont pas privées. Ne prenant même pas la peine de demander, je pris place à côté d’un étudiant qui à en juger par ses vêtements devait être pauvre. Dommage, il était plutôt beau mec même s’il n’avait pas l’air dans son assiette. Constatant que je devais ressembler à un zombie. Je m’éclaircis la gorge avant de dire à haute voix: « Excusez-moi Monsieur, mais vous n’auriez pas mouchoirs ? ». Vu son air et sa carrure, je sentais qu’il allait m’envoyer chier mais bon, cela ne coutait rien de demander…
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