Le soleil vient à peine de se lever pourtant malgré les rayons qui traversent mes volets je reste immobile, les yeux clos dans l'espoir que ma vie ne soit pas ce cauchemar là. Aujourd'hui devrait être un jour spécial, le jour où je deviens un peu plus adulte, le jour de mes 18 ans. J'entends les pas légers de ma petite sœur courir dans le couloir pour s'arrêter juste devant ma porte pour la laisser entrer. Ses yeux rougies par les lames me prouvent une nouvelle fois que maman est dans un état lamentable. Encore shootée par sa fichue drogue elle doit être encore en train de comater sur le canapé de notre salon si on peut appeler ça comme ça. Je me décale alors sur le côté tout en soulevant ma couverture ce qui suffit pour faire comprendre à ma sœur de venir près de moi. Son petit corps si fragile se blottit contre mon corps brulant alors que je passe mon bras autour de ses épaules pour la coller contre moi comme une mère aurait pu le faire sauf que je ne le suis et ne le serais jamais. A peine âgée de 13 ans je ne peux lui dire la triste réalité qu'est notre vie. Avoir encore le mauvais rôle dans cette histoire n'est pas dans mes objectifs. Je soupire une nouvelle fois en pensant à ma mère qu'au fond je peux comprendre. Les absences de papa sont pour elle une torture mais est ce suffisant pour lui pardonner son comportement si lâche envers ses enfants. Elle disait nous aimer pourtant avec le temps cette conviction s'atténue telle l'écume du bord de mer. Le corps Lux est agitée par un sanglot alors que je resserre mon étreinte pour lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule mais pour combien de temps. Les paroles de cet inconnu ne cessent de me revenir en tête et si mon salut était à porter de main grâce à cet homme. Tiraillée entre deux choix que sont ma vie et ma famille, mon âme saigne dans l'attente de ma décision. Mannequin ou une fille sans importance présente pour sa famille quitte à prendre le rôle de mère ? Certes le choix est fait depuis le début dans ma tête mais j'ai peur des conséquences de celui-ci. Que deviendront ils sans moi ? Oui j'ai peur pour eux et pour la petite chose qui se blottit contre moi en cet instant. J'espère qu'un jour ils pourront comprendre mon choix qui n'est pas qu'une simple fuite au fond. Faire preuve de courage ... Le remarqueront ils ? Remarqueront-ils que cette idée de les quitter me meurtrie à chaque seconde passantes. Mais je dois le faire pour moi mais aussi pour eux ... Pour leur montrer qu'il y a une vie en hors de notre cauchemar qui est bien plus belle et que tout est possible. Au fond je serais toujours là pour eux malgré les kilomètres qui se mettront entre nous. J'ai peur ... Peur de les perdre ! Ils sont ma vie, l'essence même de mon âme et leur jugement me faire frémir. Pourtant je partirais ... Et le plus vite sera le mieux. Je ne veux pas d'adieux sonores et déchirants ... Je ne serais alors que pour eux une simple ombre filante de leur vie pourtant si précieuse. Je lève alors la tête alors que le souffle court de mon petit frère se fait entendre, la terreur se lit sur son visage alors que mon corps se fige.
« C'est maman ! » Ma respiration se coupe l'espace de quelques secondes. Elle reste ma mère malgré tout, la femme qui m'a donné la vie, je lui dois tant.
« Reste ici et occupe toi de Lux. Ne descendez pas ! Compris ? » Je me décale alors de Lux tout en attendant l'approbation de mon petit frère qui finit par hocher la tête. Il entre en silence dans ma chambre pour prendre place à côté de notre petite soeur alors que je passe ma porte. Je me retourne une dernière fois alors qu'un sourire rassurant se dessine sur mon visage. Un dernier regard ... Un dernier souvenir que j'ancre dans ma mémoire tout en essayant d'enlever l'inquiétude de leur visage. Savaient-ils que nos adieux se déroulaient en cet instant ? Si seulement. Je serre les lèvres tout en fermant la porte où se tient ma vie. Je peux encore faire demi tour pourtant je ne le ferais pas ! Avalant avec peine ma salive, je me précipite dans l'escalier.
Comme je le pensais le corps de ma mère git sur notre canapé alors qu'un filet de bave s'échappe de sa bouche. Les larmes essayent de franchir la barrière de mes paupières devant ce spectacle pourtant mes yeux restent secs à croire que plus rien ne pourra les tenter d'être aussi vulnérables. Je m'approche d'elle tout en laissant ma main caresser son visage aux cernes violettes pendantes sous ses yeux clos. Elle était pourtant si belle ... Voir un tel gâchis me révulse et encore plus lorsqu'on parle de ma mère. Son coeur ne bat presque plut pourtant je garde l'espoir de la voir revenir parmi nous. Je passe alors mon bras sous son épaule dans l'espoir de réussir à la soulever. Malgré le peu de force que j'ai en ma faveur, son corps se souleve du canapé. Son corps si faible et si maigre vu que manger devient pour elle une torture, elle préfère s'échapper dans son monde sans souffrance pour fuir sa vie. La voiture n'est pas loin pourtant à chaque pas, mes muscles me font souffrir. Un hoquet de souffrance agite ma poitrine alors que la distance qui me sépare de la voiture diminue. Une fois dans la voiture le moteur ne tarde pas à ronronner sous mon insistance. Ma vision se trouble pour ne voir que mon objectif l'hôpital ! Hôpital où ma mère me fut enlevée de force. Je me retrouve alors assise dans un couloir blanc si impersonnelle alors que cette odeur que je déteste tant d'antiseptique m'enivre peu à peu. Je ne veux plus souffrir. L'attente est une torture. Les gens passent devant moi sans même me jeter un regard, je ne suis rien. Les larmes coulent alors le long de mes joues et le goût salé de ces petites perles ne tardent pas à gouter à ma langue. Mes bras se referment sur ma poitrine comme pour me protéger de cette révélation que je ne souhaite pas entendre. Un homme en blouse blanche s'approche alors de moi pour me jeter un regard qui se veut rassurant.
« Elle va s'en sortir. » Ces simples paroles ont le don de me faire renaitre, je lève alors ma tête vers lui où malgré les larmes un sourire se dessine sur mes lèvres. Tout va redevenir comme avant ... sans moi. Le regard au loin je vois mon père arriver tout essoufflé auprès de ma silhouette impassible. Je lui en veux ! Il me questionne du regard alors que je ne fais aucun effort pour le rassurer. Je veux qu'il souffre en pensant au pire scénario. Car tout est de sa faute, oui tout ! Sa présence est vitale pour maman mais ça il ne semble guère le comprendre en préférant partir sur les routes avec son camion. Il ne mérite pas la souffrance de ma mère qui s'autodétruit tous les jours avec son absence ainsi que l'attente et l'amour de Luka et Lux. Je me lève alors tout en passant près de lui sans me retourner. Un dernier regard dans lequel il peut lire tous les reproches qui jamais ne franchiront la barrière de mes lèvres. Une nouvelle vie m'attend ... Je dois oublier cette souffrance ...
c. Lonely angelWonderful life« Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. » Appuyée contre un mur d'un des nombreux studios de photo dans lesquelles je passe la plupart de mon temps, l'impatience se lit sans peine sur mon visage maquillé à outrance. Je soupire en voyant la maquilleuse remettre une couche de poudre sur ma seconde peau. J'attends encore et encore que mon photographe prenne la peine de venir. Car oui depuis ce jour si sombre la jeune fille paumée que j'étais est devenue le genre de fille superficielle qu'elle détestait tant à l'époque. Une mannequin ! Mais le pire dans tout ça c'est que j'aime ce boulot qui agit comme une drogue sur mes envies. J'aime changer de peau pour être une autre l'espace de quelques secondes où mes souvenirs et mes regrets s'envolent loin de moi. Je trouve ma liberté dans ce métier qui me permet d'avoir un salaire convenable pour ne pas dire plus. Je commence à être connue ... La porte s'ouvre alors qu'une odeur sauve et sucrée me picote le nez. Je lève ma tête et mon regard croise celui de l'homme qui deviendra ma seule consolation. J'arque un sourcil tout en détaillant du regard. J'admire sans aucune gêne la beauté et la puissance qui émane de lui. Grand, séduisant, brun il représente tous les traits que j'aime chez un homme. Il me sourit et je ne peux que lui répondre en sortant de ma position négligée pour aller sa rencontre. Je connais ce regard et cet air si détaché pourtant ma mémoire me joue défaut alors que j'ancre mon regard dans le sien. Je me retrouve adolescente dans le lycée qui était mien quelques années plus tôt. Je penche la tête sur le côté pour essayer de décrypter son visage que j'admire. L'homme qui me fait face est d'une beauté révoltante pourtant je me sens honteuse d'avoir de telles pensées à son propos. Je détourne le regard pour jeter un coup d'œil à ma styliste qui ne comprend pas tout comme moi pourtant le silence s'est instauré dans ce studio pourtant si vivant quelques secondes plus tôt. Je connais cet homme !
« Bellisima je te présente ton nouveau photographe Seb ... » Mon cœur s'arrête de battre dans ma poitrine alors que tout d'un coup mon corps devient léger. Sebastian ... Ce prénom chante si doucement pour mon âme que rien que sa présence sert à m'apaiser et ceux depuis notre première rencontre. Ne pouvant plus retenir la joie qui s'échappe de tous mes pores, je lui saute dans les bras tout en enroulant mes bras autour de son cou. Je m'enivre de son odeur qui me manque tant lorsque je me retrouve seule dans ma chambre d'hôtel. Nous nous étions quittés le jour de mes 18 ans lors de mon départ. M'en voulait-il d'avoir fuit lâchement sans même le prévenir. Je me fige à cette idée ... Son rejet serait la chose la plus dure depuis mon arrivée dans ce monde de lumière. Mon meilleur ami ... L'homme qui compte le plus pour moi et pour qui chaque jour est un regret depuis mon départ. Cet homme à qui je refusais mon amour de peur de le perdre. Et si ma plus grande erreur résidait dans ce choix pourtant si simple à la base. Son corps se fige en sentant le mien se coller contre le sien. Toute trace de joie disparaît de mon esprit alors que la peur tire les traits de mon visage. Je le comprends si bien ... Aurais- je réagis de la sorte si c'était lui, 3 ans plus tôt, qui serait parti comme un voleur du jour au lendemain sans donner de nouvelles. Lui aurais-je pardonner s'il était devenu qu'une ombre filante, s'il m'avait tout simplement abandonné comme je l'avais si bien fait ? Je connais déjà la réponse qui brise mon âme. Je vois les questions inavouées qui traversent son esprit en cet instant à mon sujet, ces questions qu'il attend depuis si longtemps et qui se résument en un seul et unique mot : Pourquoi ? Je n'avais pas de vie ni même d'avenir là bas certes il était là mais comme toute personne normale j'avais moi aussi des rêves. Voir ma mère dans cet état était une souffrance de chaque instant alors que j'endossais par obligation le rôle de mère. Ma jeunesse avait été lapidée par ma famille et pour la première fois de ma vie j'avais agi uniquement pour moi et mon bonheur. Ma famille me rongeais au fil du temps, je le devais pour mon bien. Mais alors pourquoi ne lui avais je rien dit, lui, la seule personne en qui j'avais une confiance aveugle ? Peut être de peur qu'il me retienne tout en me jugeant ou tout simplement de peur qu'il me suive dans cet avenir incertain. Un avenir qui n'avait pas été aussi rose au début et encore maintenant, un destin qui n'était en rien fait pour lui. Ais je vendu mon âme ou mon corps pour arriver jusqu'ici ? Je ne vous donnerez aucune réponse à ce sujet car le passé doit rester le passé.
La nuit prend peu à peu le dessus sur le jour alors que mes lèvres se peignent de rouge. Des mains s'enroulent autour de ma taille malgré mon soupir bruyant. Je ne veux pas être en retard ! Des lèvres parcourent mon cou tout en me forçant à pencher la tête sous le poids de cette tentation ardente. L'homme en question me connait sur le bout des doigts du moins c'est ce qu'il croit. Voilà 3 ans que nous sommes ensemble pour le meilleur et pour le pire bien que nous ne soyons pas mariés. Il était là pour me soutenir lors de mes débuts dans le mannequinat étant donné son statut similaire au mien. A la différence des autres jamais il n'eut de paroles odieuses à mon sujet au contraire même ... État ce une des raison qui m'a conduite droit dans ses bras ? Surement ... Je tourne la tête vers lui pour poser un baiser sur ses lèvres alors que le visage de mon meilleur ami se dessine sur ses traits pourtant si parfaits. Je me fige tout en tressaillant en silence soudainement tout en prenant conscience de ses pensées obscènes qui n'ont pas lieu d'être. Ce soir là Aahron et Sebastian vont se rencontrer pour la première fois ... Mon meilleur ami n'est il pas le meilleur juge pour savoir si cet homme est fait pour moi ? Malheureusement ce soir là sera porteur d'une bien triste nouvelle.
c. Del♦phieBeautiful lie« L'absence n'est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences ? » Assisse au volant de ma voiture, je laisse l'air ébouriffer ma longue chevelure claire qui ondule avec grâce autour de mon visage impassible. Ma mâchoire est serrée alors que je laisse mon regard rivé vers l'horizon. Une nouvelle fois la peur prend possession de mon être. L'envie d'hurler me prend pourtant seul l'écho de ma radio se fait entendre dans l'habitacle. J'attrape une cigarette que je cale rapidement entre mes lèvres sèches. Une flamme aussi ardente que mon amour pour un certain jeune homme. Je n'aurais jamais dû faire l'effort de me souvenir de mes derniers mots échangés avec Aahron. Des mots si durs mais pourtant si vrais. L'aimais-je vraiment pour rompre avec lui avec autant de facilité.. Je peux encore revoir son visage se tordre de haine alors que sa main se nouait autour de mon poignet tout en laissant un gémissement de douleur s'échapper de ma bouche.
HELL - « Je ne te demanderais jamais de me suivre ! »
AAHRON- « Demande le ! »
HELL - « Non, cesse de faire l'idiot et essaye de me comprendre ! »
AAHRON - « J'essaye ... »
HELL - « Tu sais quoi je vais te simplifier les choses : je te quittes ! »
Il m'avait alors projeté contre le sol où mon corps tomba lourdement malgré mes cris. Ses mains commencèrent à me déshabiller alors que je me débattais tout en abattant ma main sur son visage. Mes cris s'étaient alors transformés en plainte alors que ma peur et ma rage glissaient sous forme de perles salées le long de mes pommettes. Je me retrouvais impuissante devant un homme que je ne connaissais pas. Un homme que j'avais aimé pendant de longues années, un homme à qui je m'étais donné sans aucune crainte et voilà qu'à présent cet homme m'effrayais au plus haut point. L'homme montre son plus mauvais visage lorsque qu'il se cache au plus profond de son être. Alors que je comprenais enfin que tout acharnement de ma part était vain tout en voyant la braguette de mon compagnon descendre lentement, un cri s'échappa de son torse. Venait il de prendre conscience de l'acte odieux qu'il allait commettre en brisant et en salissant de ses propres mains la femme qu'il disait aimer. Sa tête tomba alors sur ma poitrine dénudée alors que j'enroulais mon corps autour du sien. Il n'était pas question de rejet vu qu'il se punissait assez pour ça. Ma main pourtant vide de tout sentiment se mit à caresser longuement sa chevelure comme une mère l'aurait fait car oui à présent il n'était plus question de deux amants ... Nous passâmes la nuit dans cette position inconfortable et ce ne fut qu'au petit matin qu'il passa le pas de ma porte seul et résigné. Quand à moi je fis l'effort d'appeler Sebastian pour tout lui expliquer en espérant cette fois-ci que je ne sois pas seule dans cette étape.
La télévision débite son lot de bêtises alors qu'assisse dans le canapé je regarde ma petite sœur en train de se faire les ongles sans me porter la moindre attention Elle s'y prend très mal et le vernis ne tarde pas tâcher sa peau si délicate. Elle pousse une plainte silencieuse alors que son regard se pose sur moi. Je souris gentiment tout en hochant la tête sur le côté comme une mère l'aurait fait. Elle hoche négativement la tête tout en se levant brutalement pour s'éclipser à l'étage. Cette situation lourde de sens me faire souffrir pourtant je ne peux que comprendre sa réaction et sa haine à mon sujet. Je comprends que mon retour l'a révolte au plus au point en sachant comment je l'ai lâchement abandonné dans le passé alors qu'elle avait besoin de moi. Mais qu'aurait elle à ma place ? Aurait elle supportée de n'être que l'esclave de sa famille tout ça à cause de sa venue en première dans la famille. Bien sur que non, personne ne le pourrai. J'ai sacrifié ma jeunesse et non ma vie ! Une ombre passe devant moi pour s'asseoir à mes côtés tout en me donnant un coup de poing dans l'épaule. Je tressaillis sous le choc tout en pointant mon regard en direction de mon frère. Au moins un qui a fait l'effort de me comprendre ! A mon retour au lieu de fuir il m'a simplement serré dans ses bras tout en me remerciant et en me disant combien il était bon de me voir de retour à la maison. Ce retour qui ne plait pas tout le monde ... Mais en tant que tutrice légale de mon frère et de ma sœur il était hors de question que je vienne à m'occuper à distance d'eux.
« Ne t'inquiète pas pour elle ça va lui passer en même temps en ce moment avec ces hormones qui lui montent à la tête. » Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que j'étouffe un rire de peur que ma sœur n'entende. En même temps depuis toujours j'ai toujours été plus proche de mon frère que de ma petite sœur surement à cause de la différence d'âge importante qui me sépare de ma sœur.
« Franchement tu as que ça a faire de ta vie ! » La voix de notre sœur amplifie notre envie de rire alors que je donne un coup de pied à mon frère pour l'arrêter dans les mimiques qui se dessinent sur son visage. Heureusement qu'il est là avec cette complicité que je pensais perdue. Il m'aide à rendre ma vie plus facile. La sonnerie du téléphone se fait alors entendre alors que des bruits précipités dans l'escalier m'annoncent que ma petite sœur est en train de se ruer vers le téléphone pour décrocher. Je lève les yeux au ciel alors que son raclement de gorge me force à me retourner. Elle tient le téléphone dans ma direction et l'exaspération se lit sur son visage ce qui a le don de me faire jubiler intérieurement. Malheureusement la personne au bout du téléphone n'est pas celle que je souhaite avoir et je finis par dire d'une voix qui cache bien mon envie de fuir.
« Bien sur je serais là Samedi matin dès la première heure pour le défilé ! » Je n'ai aucune envie de les quitter pourtant je sais très bien que je n'ai guère le choix. Je dois faire vivre cette famille même si mon salaire est assez élevé pour nous faire vivre mais pour cela je dois garder ce travail qui me poussera souvent à les quitter. Je raccroche le téléphone alors que la voix basse de mon frère se fait entendre. Je m'approche du salon pour voir une scène de détresse de ma sœur qui semble avoir tout entendu de ma conversation. Ses larmes me fondent le sœur ... Me retournant je me précipite vers la porte pour sortir quelques secondes le temps de m'aérer quitte à me donner en spectacle aux voisins. Ai-je fait le bon choix ? Je l'espère vraiment pourtant je ne pensais pas qu'il serait dur ! Je pose mes mains sur le capot tout en penchant ma tête en avant. Je ne dois pas pleurer ! Sentant une main se nicher autour de ma taille, je me retourne brutalement pour faire face à Luka qui essaye de me sonder avec son regard clair. Je lui souris faiblement.
« Je dois m'absenter Samedi … Je te laisses prendre soin de Lux durant cette courte durée. »Il soupire tout en levant les yeux au ciel. Veiller sur Lux n'est guère une contrainte pour lui étant donné que depuis mon absence ce fut lui qui pris ma place pour notre petite sœur. Il passe alors son bras autour de mes épaules ce qui n'est guère difficile vu sa taille largement plus grande que la mienne pour m'entraîner dans la maison. Avec une mère morte et un père qui ne donne plus de signe de vie depuis des années, notre famille aura-t-elle la chance d'être heureuse ? Je l'espère vraiment tout en me sentant honteuse de voir mes pensées se tourner vers un jeune homme dont j'espère l'arrivée à chaque minute même si je ne le devrai pas.