S’il y a bien une chose dont je suis certain, c’est le fait que la vie est loin d’être un conte de fée. Bien sûr, beaucoup vous diront que la vie est un cadeau et d’autres conneries dans le genre mais est-ce que ces mêmes personnes connaissent la misère, la vraie ? Pas au sens seulement matériel du terme, non, au sens psychologique aussi ! Se sont-ils déjà réveillés un matin en n’osant même pas sortir de leur domicile de peur de se faire agresser en mettant un pied en dehors de leur appartement ? Non, je ne pense pas. Le monde est fait d’un grande diversité et certains ont plus de chance que d’autre.

« - Alors p’tit Romy, je vois que t’as des nouvelles baskets ! Elle sont jolies … Files-les moi !! »

J’ai grandi avec des dealers autours de moi, dans un univers bien trop sombre pour un gosse. Je suis né et j’ai grandi à Londres, en Angleterre. Pourtant, cette capitale si touristique n’a pas que cette part de rêve qui attire les touristes de tous les horizons. Non, moi, j’ai grandi dans un quartier nommé East End. Le quartier de l’enfer, si vous voulez mon avis. Ces rues sont sombres même en pleine après-midi d’été. Elles suintent la décadence humaine. Quartier des dealers et autres prostitués, pendant longtemps j’ai cru que c’était normal, que la société était ainsi faite et que tout le monde vivait dans un immeuble ou une bande de gotiques faisaient la fête nuit et jour. Nous vivions très précairement mais là ou nous étions, c’était normal. Nous ? Mon père et mon frère constituaient ma seule et unique famille. Ma mère étant morte à la naissance de mon frère et soit dit en passant, la mienne également, nous avons grandi presque orphelins, notre père étant beaucoup trop malheureux pour bien nous élever. Son chagrin était si fort qu’il en tomba malade, laissant les responsabilités à mon frère et moi-même. Pourtant, cela ne nous rapprocha pas le moins du monde. Jude avait beau venir du même milieu que moi, avoir été élevé de la même façon que moi, nous étions de parfaits étrangers et opposés. Jude était lâche, pessimiste, colérique et très rebelle, nous n’étions vraiment pas sur la même longueur d’onde. J’ai toujours foncièrement détesté mon frère bien qu’une partie de moi ne pouvait vraiment le détester tel que je le prétendais. Nous étions uni par le sang et notre physique quasi-similaire ne pouvaient nous éloigner tel que nous le désirions. J’ignore pourquoi nos caractères étaient si différents mais c’était ainsi et il ne fallait pas s’attendre à une amélioration quelconque.

« - Roméo et Juliette… c’est cette histoire avec les deux qui meurent à la fin ?
- oui c’est en quelque sorte ça ! »

Pourtant la vie n’était pas si horrible. Non, dans ce quartier paumé de la vieille Londres, je m’étais fait un petit cercle. Disons que outre les détraqués et les dealers, les prostitués - par exemple - étaient gentilles avec moi. J’arrivais à combler leur manque considérable de douceur et d’affection. Ma passion pour la littérature les faisait rêvé et parfois, il m’arrivait de leur lire des passages d’un des nombreux livres que j’affectionnais et que je trouvais propice à effacer durant un cours instant leurs problèmes. Pourtant, la littérature n’était pas ma seule passion. Non, depuis de très longues années, j’avais cette passion pour la musique et une fascination non négligeable pour la guitare. D’où cela me venait ? Un jour, alors que je ne devais pas avoir plus de six ou sept ans, alors que je flânais devant la télévision, j’avais vu ce concert rediffusé du groupe AC/DC. Angus Young m’avait captivé dès le premier regard. Sa technique, cette facilité qu’il avait de manier cet objet dont je ne connaissais presque rien, j’eu tout de suite cette envie d’explorer, moi aussi, mon potentiel artistique à travers la guitare. Je me souviens avoir traîné des heures et des heures dans le magasin de musique le plus proche, à lire et relire les techniques de la guitare, étudier le solfège, les tablatures, les accords, les techniques des arpèges, les notes, le rythmes sans pouvoir toucher une seule fois l’instrument qui hantait mes rêves les plus fous. Je n’en avais ni l’argent, ni la capacité, et cette situation dura longtemps. Jusqu’au jour où, un matin de noël, il y avait ce cadeau sous le sapin. C’était rare que notre père nous offre des cadeaux, non pas parce qu’il n’en avait pas envie, simplement parce que l’argent ne coulait pas à flot et que nous vivions très précairement. Pourtant, ce noël là, celui de mes dix ans, j’eu ma seule et unique guitare. Une guitare folk d’occasion. Elle était parfaite et je crois bien n’avoir jamais été autant heureux de toute mon existence.

« - Tu devrais le laisser tranquille… »

Ce jour là, je me faisais embêter - une fois de plus - par les brutes de l’école primaire. Ils faisaient la lois et personne n’avait encore osé les défier. Personne ? Non, ce jour là, un gamin du même âge que moi était venu à mon secours me délivrant des griffes de mes bourreaux. J’avais huit ans, dans ces eaux là. Il n’était pourtant pas plus grand ou plus musclé, il avait juste plus de culot. Liam. Cette rencontre changea mon existence toute entière. Ce fut un rayon de soleil dans la noirceur de ma vie. Liam devînt mon ami, puis mon meilleur ami pour enfin devenir un véritable frère. Je connus grâce à lui les joies de l’amour fraternel, cet amour que je ne portais pas à mon frère, le véritable. J’ai grandi avec Liam. A l’école nous avions monté un petit groupe de rebelles, les : Proud Losers. On tentait d’inverser la tendance de l’école et nous étions plutôt doués. Liam venait du même milieu que moi, ce qui nous permit, je pense, de nous rapprocher encore plus, de vraiment nous comprendre. Je n’avais qu’une certitude, Liam était devenu un être indispensable à ma survie en ce monde…

Pourtant, ça ne dura pas, du moins, il y eu une période bien sombre pour moi. Une fille. Bien sûr, c’est toujours les filles me diriez-vous ! Mais là, ça n’était pas n’importe quelle fille. Leah Lancaster. Il me suffit d’un seul et unique regard pour en tomber amoureux. On dit que le coup de foudre passe par le regard, à croire qu’à ce moment là, elle avait fermé les yeux puisque cet amour n’a jamais été réciproque. Elle, elle était amoureuse de mon meilleur ami, Liam. Cet amour là était pourtant réciproque et pendant longtemps, ils affichèrent leur amour au grand jour. Je ne pouvais les blâmer pour cela, ils ignoraient complètement la nature de mes sentiments, et pourtant, à chaque regard lancé vers eux, à chaque pensée pour Leah, je ne pouvais m’empêcher de souffrir. J’avais déjà eu des copines par le passé mais jamais l’amour ne m’avait atteint. Leah changea cela. Elle me donna une image affreuse de l’amour sans même le savoir. J’avais cette impression de trahison, de rejet de la part de mon meilleur ami qui passait beaucoup moins de temps avec moi ainsi qu’un sentiment terrible de solitude et de lassitude. La vie n’était qu’une succession de jour sans buts aucuns. Puis, alors qu’on devait bien avoir seize ans, Leah disparut. Personne ne comprit véritablement ce qu’il lui était passé par la tête et à ce moment précis, je n’avais qu’une certitude en mon âme et conscience, celle que je me devais d’aider mon ami dans cette dure épreuve. Il comptait plus que tout pour moi et bien que j’avais cette rancœur par rapport à Leah, je passais au dessus de tout cela avec une facilité déconcertante. Je me devais de l’aider, il était si mal que ça m’en brisait le cœur. Puis, les mois passèrent et Liam sembla aller mieux. C’est à ce moment précis de mon existence que tout bascula un peu plus, que je m’enfonça. Mon frère prit la décision de partir lui aussi ne donnant des nouvelles à personne. Je ne m’entendais pas avec mon frère mais il demeurait du même sang que moi et une partie de moi était complètement déchirés. De plus, je dus m’occuper de mon père seul ce qui était d’une grande responsabilité.

Les années passèrent alors et si Liam partit dès sa majorité en Australie, moi, je pris la décision d’attendre d’obtenir une bourse pour ne pas continuer de vivre à la limite du respectable. J’ai toujours eu cette ambition de changer de vie, de devenir quelqu’un et j’entrepris alors des études de médecine tout en travaillant à côté. Je finis par obtenir ma bourse ce qui signifia mon déménagement pour l’Australie où se trouve mon meilleur ami.

merci à toutes & à tous,
vous êtes super accueillant,
ça fait plaisir