Les caractères numériques vertes écrites en forme battons sur l’écran noir-gris de son réveil indiquait lisiblement, dû au contraste flagrant des deux couleurs, 03:10am. La nuit trônait encore sur la ville et plus aucun bruit de moteur ne se faisait entendre. D’ailleurs, la jeune Eleonore dormait profondément et paisiblement. La couverture montait jusqu’en haut de son cou, ses longs cheveux blonds étaient affalés sur son visage et, par conséquent, lui cachait. La demoiselle était installée dans une position dite « fœtus ». En effet, ses jambes étaient relevées contre son ventre et ses deux mains jointes s’étaient faufilées sous son oreiller. Il ne manquait plus que le pouce à la bouche pour lui donner l’air d’un bébé. Seulement, la langue pateuse, ses esprits lui revenaient petit à petit et lentement, mais aussi difficilement, elle ouvrit ses paupières pour lancer son regard dans le noir de sa chambre. Tendant le bras vers sa table de chevet, elle appuyait sur l’interrupteur qui servait à allumer sa petite lampe. Sa chambre, aussi petite soit-elle, était parfaitement rangée. N’ayant plus sa mère dans les parages pour prendre soin d’elle, il était hors de question que sa chambre redevienne comme la sienne lorsqu’elle était une adolescente perturbée. Elle se levait difficilement et enjambait le pas jusqu’à la cuisine où elle se servit un verre d’eau. Ces dernières nuits, ça lui prenait souvent de se réveiller et sans trop savoir pourquoi. Le seul souci, c’est que le lendemain, elle était crevée. En retournant dans sa chambre, elle s’arrêtait sur le seuil de la porte et contemplait son lit un moment. Son lit qui était vide. Personne n’était là pour la rassurer, personne avec qui faire sa vie. C’est le cœur lourd qu’elle partit s’allonger de nouveau pour essayer de trouver le sommeil. C’est à ce moment ci qu’elle se souvient qu’elle n’aurait jamais du aller voir Paranormal Activity 2 au cinéma. Et si le fameux esprit qui hantait cette famille était dans sa chambre. Si, pendant qu’elle était endormie, ce démon vient lui retirer son drap d’un coup sec pour lui attraper le pied et la tirer à travers toute la pièce. Chose absurde mais allez savoir pourquoi, Eleonore eut du mal à s’endormir.

Ce sont les petits rayons de soleil, se faufilant à travers les fissures de son volet et l’atteignant droit dans les yeux, qui la sortirent de ses rêves. Levant ses bras au ciel un long moment, elle émit un fin bruit non descriptible, signe qu’elle s’étirait. Prenant une grande respiration, la demoiselle fit un grand effort pour tendre le bras jusqu’à son réveil et presser le bouton sur le dessus pour qu’une fine lumière éclaire l’écran. 09:15am, une heure plutôt raisonnable pour se réveiller. Les nausées de la nuit s'étaient dissipées. Prenant le bout de sa couverture, d'un revers de main elle se découvrit laissant apparaitre l'immense t-shirt d'IRON MAIDEN qu'elle portait pour dormir. S'en suivis une longue série de rituelles matinaux, c'est à dire : douche, brossage de dents, habillage, maquillage, séchage de cheveux. Seulement, la demoiselle enfilait simplement un jogging noir et un débardeur rouge. Ça, c'était signe qu'elle allait entamer un long footing dans les rues de la ville pour démarrer sa journée.

Cela faisait environs une demi-heure que Eleonore courrait dans les rues de la ville avec ses écouteurs de i-pod dans les oreilles avec de donner un certain rythme à sa course. Essoufflée, elle finit par terminer ses pas en face du The Artful Dodger. La demoiselle retirait ses écouteurs de ses oreilles, se penchait en avant en posant ses mains sur ses genoux pour tenter de retrouver une respiration normal. Après s'être redressée, Eleonore franchit la porte du café en lançant un timide "Bonjour" poli et allait s'asseoir à une table. Un jeune homme avec un tablier blanc à la taille s'avançait vers elle avec un bloc note. « Je vais prendre un Perrier, s'il vous plait. » Répondit-elle en souriant poliment. Une fois qu'il était parti, elle s'accoudait à la table et prit son visage entre ses mains, plutôt fatiguée de sa petite séance de sport.

Un soupir, c'est ce qu'on entendit résonner dans la petite chambre d'hôtel dans laquelle Loris avait posé bagages il y a 3 mois. Il tapa deux coup sur la table de nuit, mais cela ne changea rien, la sonnerie stridente continuait de se faire entendre. Loris ouvra alors un œil, et se rendit compte qu'il n'y avait pas de radio-réveil dans cette chambre d'hôtel. Loris était tellement habitué à sa chambre dans son duplex à Canberra, ce duplex qu'il fallait dire entièrement financé par son père. Loris avait passé cinq années dans son appartement, et c'est vrai qu'il ne s'était toujours pas défait de ses repères, surtout qu'aujourd'hui était le premier jour en trois mois où Loris mettait le réveil. D'habitude, il passait ses journées sans rien vraiment faire donc le réveil était inutile. Mais aujourd'hui Loris avait une première visite d'appartement, car il comptait enfin s'établir dans le coin. Loris se leva alors de son lit, se baissant pour ramasser son portable qui glissait sur le sol même à côté de sa paire de basket. Il éteint alors l'alarme qu'il avait mise à 8h. C'était à ce moment-là qu'il regrettait totalement d'être sorti la nuit passé. Ses quatre heures de nuit ne lui avait vraiment pas suffis. Il poussa un long soupir à nouveau. Il jeta alors son portable sur son lit défait, et il s'approcha de la fenêtre pour ouvrir les rideaux. Les quelques rayons de soleil matinal pénétrèrent facilement dans la pièce, il entrouvrit alors la fenêtre pour prendre un peu l'air. Il en profita pour aller récupérer sa veste posée sur le fauteuil qui faisait l'angle de la pièce. Sans même la soulever, il récupéra son paquet de cigarette mis dans la poche intérieure avec un paquet de chewing-gum, mais il laissa ce dernier au fond de sa poche. Il s'approcha à nouveau de la fenêtre pour allumer enfin sa clope. Il la finit rapidement et il finit par l'éteindre la tapotant sur le cendrier qu'il avait apporté lui-même et déposé ici le premier jour à Sydney.

Suite à ce petit rituel matinal dont Loris n'avait jamais réussi à se débarrasser depuis 9 ans, Loris commença les autres rituels du matin, il se lava, s'habilla en vitesse. Il quitta alors sa chambre d'hôtel, puis son hôtel sans avoir rien avaler, mais il était déjà 8h15 et il avait rendez-vous à l'autre bout de la ville dans une demi-heure. Il se grouilla donc. Si seulement il avait su, cet appartement n'était pas du tout ce qu'il lui fallait, non. Loris cherchait quelque chose de taille moyenne où il pourrait facilement emménager une chambre noire de manière à pouvoir reprendre sans difficultés son travail. Le plus grand avantage de cette pause de sa vie était qu'il avait enfin compris qu'il aimait son métier, et qu'il occupait une place si grande dans sa vie. Il savait qu'il ne pouvait pas arrêter maintenant, il en avait tellement besoin. C'était juste toute sa vie. Enfin. C'était donc de mauvaise humeur de n'avoir ni manger ni assez dormi, que Loris se retrouva dans la rue à la recherche d'un truc à grignoter. Il trouva rapidement une petite épicerie où il acheta une barre chocolatée, il se rattrapera pour le déjeuner. Loris ne savait du coup plus quoi faire de sa matinée, il n'était pas encore 10h, et pourtant Loris savait déjà qu'il passerait sa journée à traîner. Il sortit alors son portable pour envoyer un sms à sa sœur. La pauvre devait s'occuper de ses trois enfants seule à cause du déplacement de son mari. Ses trois fils étaient des monstres, alors elle avait besoin de chance et de soutient, Loris savait que son aide ne serrait pas très précieuse, mais le soutient moral était déjà très importante. Il hésita une second à l'appeler, mais il se dit qu'il allait surement plus la déranger qu'autre chose, il se contenta donc d'envoyer son petit sms.

Loris eut alors une soudaine envie d'une bonne bière, certes ce n'était que le milieu de la matinée, mais bon. De toute manière, il n'avait que ça à faire. Il décida alors d'aller au Rudy. Ce café était plutôt sympa et puis, il y était allé plusieurs fois dans son arrivé, le barman était vraiment sympa, et commençait même à retenir la tête de Loris. Loris y arriva rapidement, il y pénétra, saluant alors le barman déjà présent, asseyant au comptoir, il demanda une brune. Il discuta une bonne dizaine de minutes avec un autre client lui aussi au comptoir. Mais, il finit alors par sortir du café car une trop forte envie de cigarette l'avait pris. Il quitta alors le café pour aller fumer en paix, il s'éloigna un peu, et c'est à ce moment-là qu'il vit entré une belle jeune femme blonde un peu essoufflée. Elle était charmante, et Loris la connaissait, elle s'appelle Eleonore, Loris l'avait rencontré durant sa première semaine en ville. Il l'avait dragué et avait tout de suite été remis à sa place. Cela l'avait tellement blessé dans son égo, qu'il avait parié à un ami qu'il réussirait à la mettre dans son lit, mais tout le temps passé avec la jeune femme l'avait fait devenir une vraie amie. Elle rentrait alors dans le café dont Loris venait juste de sortir. Apparemment, elle avait couru dans le coin. Loris rentra alors à nouveau dans le café, lançant un léger "bonjour", et s'approchant alors de la table où Eleonore était assise. « Cette place est libre ? » demanda t-il en souriant.

Eleonore regardait un peu, curieuse, tout ce qu’il pouvait se passer autour d’elle. La plupart des personnes qui étaient présentes dans ce bar étaient accompagnées. Par exemple, il y avait un groupe de jeunes hommes à une table dans le coin de la pièce qui parlaient fort pour montrer qu’ils sont les plus cools sur terre, deux filles non loin habillées d’un décolté plongeant et d’une mini jupe jacassaient comme des pies dans le seul et unique but de se faire remarquer, des grands parents avec leurs petits enfants mangeaient une glace montée telle une Dame Blanche avec la tonne de chantilly que la cadette ne finirait probablement pas et un couple, fraichement marié, qui se dévorait des yeux. Mais bien évidement, il faut une exception à tout et voici celle de ce cliché : Un homme, de quatre-vingt ans environs, se tenait sur un haut tabouret du comptoir en articulant difficilement ses mots dans une conversation avec celui qui était probablement le propriétaire du bâtiment. Inutile de préciser que l’alcool ne lui réussissait pas. La blondinette, assise sur une chaise bancale qui avait le don de l’exaspérer au plus haut point, se tenait la tête grâce à la paume de sa main, où son coude prenait appuie sur la table. La demoiselle regardait les différents acteurs de cette scène plutôt hilarante. Se rendent-ils compte au moins de l’absurdité complète de leurs attitudes ? Au moins, eux ils n’ont honte de rien. Dû aux peurs constantes qui l’animaient à propos du regard des autres, Eleonore avait bien du mal à avoir confiance en elle. Elle siégeait, encore une fois, seul comme tous les autres moments de sa vie qui l’épuisait. D’un côté, elle les enviait tous. Ils avaient des amis sur qui compter, un amant à qui offrir son amour, une descendance de qui être fière. Il manquait à Eleonore ces petites choses qui font qu’on ait l’envie de vivre.

Un serveur revint à sa rencontre avec un plateau où était sa commande. Il lui déposait sur la table un verre avec une paille et une rondelle de citron sur le rebord accompagné d’une bouteille de 33 cl environs de Perrier. Eleonore le remerciait poliment avant de se servir. Son verre entre ses lèvres, c’est alors qu’une voix masculine fit son apparition, « Cette place est libre ? ». La demoiselle manquait de s’étouffait avec le peu de boisson gazeuse lorsqu’elle découvrit le visage qui enchantait cette voix. Loris. Comment expliquer leurs relations ? Elle fut très compliquée au début. Etant de nature dragueur, il avait tenté de mettre la belle dans son lit mais ce ne fut pas une mince affaire puisqu’elle s’y refusait. Pendant un long moment, les deux restèrent en froid jusqu’à ce qu’il fit le premier pas en s’excusant de son comportement. Eleonore trouvait ça bien étrange mais au final, tout portait à croire qu’il était sincère. « Oui, bien sur » Lui répondit-elle en souriant. Désormais, ils sont devenus très proches et elle ne le regrette en aucun cas. Malgré ce qu’elle peut laisser paraitre, elle tient beaucoup à lui. « Alors, pourquoi es-tu ici ? » Le questionnait-elle afin d'engager un minimum de conversation. Les blancs interminables où tout le monde devient mal à l’aise parce qu’ils ne savent plus quoi ajouter, Eleonore a horreur de ça. Alors elle tente par tous les moyens de trouver un sujet de conversation, quel qu’il soit.

« Cette place est libre ? » demanda gentiment Loris à la jeune Eleonore assise à siroter tranquillement un Perrier. Elle semblait bien inspirée par les gens qui l'entouraient. Elle semblait tellement inspirée par les gens qui l'entourait, qu'elle tarda de s'étouffer avec sa boisson quand elle entendu Loris lui parlait, pourtant la faire s'étouffer n'était pas du tout voulu, loin de là. Loris appréciait vraiment la jeune femme. Il voulait pas la tuer, non. Loris se contenta de lui afficher un grand sourire, elle était une de ses seules amies en ville, pour ne pas dire sa seule amie en ville, et encore si on imagine que Eleonore était vraiment une de ses amies, ce qui n'est pas si sûr car finalement Loris ne se comporte pas très bien avec la jeune femme quand on regarde le fond du problème, ce n'est pas ses excuses qui pourraient changer quelque chose, surtout qu'elle n'étaient pas sincères, c'étaient juste des excuses intéressées au moment où il les avait faîtes. Oui, il passerait si sincère, la jeune femme ne pouvait pas ne pas y croire, Loris avait de l'expérience avec les jeunes femmes, et il arrivait toujours à ce qu'on le croit, toujours, à chaque fois ça marchait. Mais, peut-être que si maintenant son amitié et son attachement pour la jeune femme semblait si sincère, c'est peut-être parce qu'ils l'étaient. C'était dur à le reconnaître pour Loris mais il était attaché à la jeune femme, il avait vraiment de l'amitié pour elle, elle n'était pas une fille comme les autres, et pas seulement parce que contrairement aux autres, elle l'avait repoussé. Non, elle était si gentille avec lui, si adorable, et puis, elle s'ouvrait à lui, il avait fini par la connaître, peut-être que c'est un peu tôt pour le dire, mais pourtant Loris le pensait, il était persuadé de la connaître, et que finalement elle aussi, elle le connaissait un peu. Certes pas totalement, mais ce petit peu était déjà un exploit.

« Oui, bien sur » finit par dire la jeune femme avec un sourire, Loris lui rendit son sourire, et décida alors de s'assoir si la chaise en face de la jeune femme. La chaise sur laquelle il s'était assis était elle aussi bancale, il soupira au premier choc entre le pied de la chaise et le sol : ils allaient rigoler ! Cette chaise l'énervait déjà, c'est pour ça qu'il sortit alors de sa poche, un bout de papier publicitaire. « Alors, pourquoi es-tu ici ? » commença alors la jeune femme pendant que Loris se datait avec la feuille pour en faire une sorte de petit pavé, de la bonne taille, il casa alors ce petit bout de papier sous le quatrième pied de sa chaise bancale. Il commença alors à rechercher un autre papier dans les poches de sa veste, et il retrouva un nouveau papier publicitaire, pour des sushis. Il avait aucune idée de pourquoi il l'avait mis dans sa poche : il avait jamais aimé les sushis. Il tendit alors le papier à la jeune femme pour qu'elle fasse de même avec sa chaise, car elle aussi semblait plutôt embêtée par sa chaise, tout aussi bancale que l'était celle de Loris. « Pourquoi je suis là ? » demanda alors Loris. « J'avais rien à faire, alors je traînais dans le coin. » Une réponse banale, mais après tout, Loris n'avait rien d'autre à dire. C'était la vérité, donc pourquoi mentir. Il se voulait d'être sincère au maximum avec la jeune femme qui comptait beaucoup pour lui. « Ma vie n'est pas digne d'un film d'aventures, faut pas croire. Et toi ? Tu as couru ? » demanda t-il alors la jeune femme, bien qu'il connaissait déjà la réponse, vu sa tenue et le fait qu'il l'avait vue toute essoufflée un peu plus tôt, juste avant qu'elle rentre dans le café. Loris lui sourit, il en oubliait presque le pari qu'il s'était lancé, il en oubliait presque qu'il s'était dit que ce serait juste un jeu, rien d'autre, rien qu'une fille comme les autres. Jamais, il n'aurait cru qu'il aurait pu autant s'attacher à elle, jamais il aurait cru que la jeune femme aurait pu avoir un si bon fond, qu'elle le fasse sourire, et même rire, qu'elle lui donne envie de renoncer à se débile pari. Mais son égo, lui soufflait le contraire encore et encore. Chaque fois son but de la mettre dans son lit s'éloignait, car son cœur lui disait d'arrêter, et que sa technique ne semblait vraiment pas marcher. Oui, elle ne craquait pas pour lui, elle faisait juste de lui son ami, et cela n'aidait rien, rien du tout ...

Eleonore examinait son ami entrain de se battre avec sa chaise qui était tout aussi bancale que celle de la demoiselle. Comme quoi, cela n’arrivait pas qu’à elle. Oui, étant très maladroite et probablement malchanceuse, elle était toujours victime des choses les plus absurdes qu’ils soient. Comme par exemple, elle se fait sans arrêt asperger d’eau lorsqu’il pleut et qu’une voiture roule dans une flaque ou encore, elle croit que c’est à elle qu’on sourit mais non, c’est à la personne de derrière. Vous ne croyez que ça n’arrive que dans les films comiques ? Eleonore est la preuve vivant que ça existe parfaitement. Mais comme le dicton « Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort », elle essaye de passer outre toutes ces choses qui font qu’elle fait probablement la risée du coin. Loris lui tendit un autre prospectus, ayant remarqué l’état de sa chaise. Le remerciant d’un timide « merci », la jeune fille se fit prendre en plein délit de curiosité en lisant le papier. « Tu aimes les sushis ? » le questionnait-elle. Bizarrement, dans notre pays, il y avait particulièrement que les femmes qui en mangent. Avait-elle trouvé la perle rare ? Ou pas. De toute façon, c'était un moyen comme un autre de faire la conversation. Eleonore pliait le papier en quatre et le glissait sous un des quatre pieds. En se redressant, elle testait l’objet et quel plaisir cela fut-il lorsqu’il restait immobile.

Un sourire poli sur les lèvres, elle écoutait le jeune homme lui expliquait qu’il n’avait rien à faire et qu’il trainait dans le coin, tout en sirotant de sa boisson gazeuse. « Ma vie n'est pas digne d'un film d'aventures, faut pas croire. Et toi ? Tu as couru ? » Poursuivit-il. Eleonore préférait les films d’horreur. Cette remarque est totalement hors sujet. « Tu ne devrais pas te dénigrer de la sorte. » Lui faisait-elle remarquer. C’est vrai, pourquoi ne serait-il pas digne de quelque chose ? Même avec leur rencontre qui fut quelque peu désastreuse, Eleonore le voyait comme une personne polie, totalement sincère et qui ne se moque pas des gens. Il a tout pour lui ce jeune homme. Avait-elle couru ? Elle se regardait un moment puis désignait son haut et son jogging. « Oui, ça doit se voir non ? » Riait-elle légèrement. C’était un petit rituel pour Eleonore. Pratiquement tous les matins, elle se levait pour aller courir dans la ville. Non seulement parce qu’elle souhaite être en bonne santé mais aussi parce qu’elle aime le sport, du moins quelques uns et la course en faisait parti. « J’ai du faire à peu près… Dix kilomètres. Je compte faire le chemin inverse après. » Continuait-elle. Peu de gens le savent, mais Eleonore est incroyablement complexée par son corps. Elle ne se trouve pas aux normes, pas comme la silhouette de d’autres filles, et elle rêverait ressembler à ses mannequins dans les magasines mais jamais cela ne sera possible, ses os sont un peu plus gros que les leurs. Il lui arrive même de culpabiliser lorsqu’elle mange un muffin au chocolat. Mais ce qui est sur, ce qu’elle n’irait jamais jusqu’à se faire vomir. Du moins, pas encore. Du coup, elle dit que ses exercices matinaux servent à garder la forme.

« Tu aimes les sushis ? » demanda alors Eleonore à Loris, juste après l'avoir remercié pour le prospectus. Elle avait examiné le papier que le jeune homme venait de lui tendre. C'était une réaction tout à fait normale, mais malheureusement pour la jeune femme, Loris n'était pas une perle rare, il était un gars tout à fait normal, et ne pouvait pas supporter les sushis, et ça depuis un voyage au Japon avec sa famille, il y a une dizaine d'années de ça, quand il n'était encore qu'un jeune enfant. Sa réponse fut donc négative, il hocha négativement la tête pour répondre à la jeune femme. La jeune femme plia alors en quatre son papier et le glissa facilement sous sa chaise. Elle semblait satisfaite du résultat, sa chaise ne bougeait plus. Le fait que plus aucun bruit de chaise contre le sol fit comprendre à Loris qu'ils étaient tombé sur les deux chaises bancales du bar. Enfin.

« Ma vie n'est pas digne d'un film d'aventures, faut pas croire. » répondit alors Loris à la jeune femme. « Tu ne devrais pas te dénigrer de la sorte. » Loris sourit, elle était adorable, elle lui faisait tellement confiance. Elle croyait vraiment que Loris valait vraiment quelque chose de bien. Elle était persuadée que c'était une personne sincère, honnête, certes un peu trop dragueuse, mais une personne qui restait sympathique, une personne incapable de blesser d'autres personnes. Loris n'était pas aussi sûre de ça, il savait bien qu'il ne valait pas grand chose, alors ce n'était pas du tout se dénigrer. Loris avait beau sourire, dans le fond, il riait jaune, il s'en voulait de se comporter ainsi avec la jeune femme, elle qui méritait bien mieux. « Et toi ? Tu as couru ? » avait demandé Loris, bien que sûr de la réponse. Elle désigna alors à Loris son haut et son jogging, pour lui affirmer ce qu'elle allait dire par la suite : « Oui, ça doit se voir non ? » dit-elle tout aussi souriante, riant même un peu. Loris ne put s'empêcher de sourire à son tour, le rire de la jeune femme ne pouvait pas lui empêcher. C'était comme ça, automatique. La jeune femme respirait la joie de vivre. C'était magique. Tout le monde pouvait envier ça à Eleonore. Vraiment. « J’ai du faire à peu près… Dix kilomètres. Je compte faire le chemin inverse après. » C'était un sacré bon rituel, un rituel de remise en forme parfait, cela devait la faire rester en parfaite forme, et puis, ça fait toujours un peu de bien de courir un peu, de prendre bien l'air. Surtout quand on fait des études aussi dures et difficiles que le sont les études de médecine. Et puis le rituel de la jeune femme était bien mieux que celui de Loris. Oui, lui sont seul rituel habituel et journalier était une bonne cigarette, juste après le réveil. Loris ne pouvait pas s'en passer, il faisait ça depuis des années et c'était vraiment devenue une habitude. « Tu en as bien du courage ! » lança alors Loris à la jeune femme.

À ce moment-là, le serveur vint vers la table pour prendre la commande de Loris. « La même chose, s'il vous plaît. » Il désigna de la tête la bouteille de Perrier 33 cl qu'avait commandé la jeune femme, pour s'assurer que le serveur avait bien comprit ce qu'il voulait. Loris partit alors à la recherche de son porte-feuille dans ses poches de manière à pouvoir payer dès qu'ils auront l'addition. Il le trouva rapidement, et il le posa sur le coin de la table, pour l'avoir sous la main dès qu'il en aurait besoin.

« Tu en as bien du courage ! » lançait son ami à Eleonore. Du courage ? Peut être… Ou pas. C’est vrai qu’il faut se sortir du lit tous les matins et ce n’est pas une mince affaire, mais Eleonore tente de penser au résultat de cet entrainement : Un corps de rêve, ou presque. « Ce n'est pas une question de courage. C'est surtout qu'il y a quelque chose derrière qui nous pousse à avoir une sorte de motivation plutôt qu'une déprime débordante. » Concluait-elle. La demoiselle n’allait pas du à Loris que tous les matins, elle monte sur la balance avant d’aller courir, pour voir son poids du jour et combien elle a perdu depuis la veille. Tout d’abord parce que c’est un homme et aussi parce que c’est totalement gênant. Eleonore n’étalait jamais sa vie privée, ses angoisses ou même ses craintes. Elle avait bien trop l’appréhension de monopoliser en quelques sortes le centre d’attention. Depuis qu’elle était toute petite, ou plutôt depuis qu’elle est entrée à l’école, la demoiselle passait son temps à essayer d’être invisible et c’est surtout ça qui lui a causé ses pires années de scolarités. En effet, Eleonore fut persécutée pendant très longtemps par ses camarades de classe. Du yaourt qui s’écrasait violemment mais accidentellement dans ses cheveux, les croches pieds dans le couloir, les blagues pourris à deux balles sur ses vêtements. En réalité, Eleonore n’avait pas d’amis mis à part Alec. Mais ayant deux ans de plus qu’elle, elles n’avaient pas toujours les mêmes horaires et ne se retrouvaient pas toujours dans le même établissement. Donc le plus souvent, la jeune fille était seule avec ses problèmes et ses enfants crétins. Personne ne sait l’enfer qu’elle a vécu toutes ses années là, peut être même pas sa meilleure amie. Tous les soirs durant, elle rentrait se réfugier dans sa chambre et elle regardait le ciel depuis la fenêtre. Ses parents se doutaient bien de la situation mais pourtant la demoiselle ne se plaignait pas. « Enfin là, je m'accorde une petite pause. J'ai les jambes en compote... » Ajoutait-elle en souriant timidement.

« La même chose, s'il vous plaît. » Adressait-il au serveur en désignant la bouteille en verre de Perrier. La demoiselle le regardait faire, admirant discrètement l’élégance dont il faisait preuve. Il avait de la classe et de l’assurance qu’elle enviait tout particulièrement. Pour elle, commander un café dans un bar pour limite la rendre mal à l’aise alors que les serveurs sont là pour servir les gens. Eleonore est difficile à comprendre, à cerner. En tout cas, son regard déviait sur le charmant serveur. « Vraiment pas mal… » pensait-elle. La sportive sortit son porte-monnaie de sa poche munie d’une fermeture éclair, pour éviter qu'il ne tombe lors de sa course, et elle le déposait sur la table, bien décidé à payer pour les consommations des deux. Un blanc s’installait entre les deux personnes et cette fois-ci, Eleonore ne savait que dire pour relancer la conversation. Ses doigts glissèrent sur le rebord de son verre dans le but de faire résonner un son mais jamais elle n’y est arrivée. Elle abandonnait bien rapidement et reposait son bras sur la table en souriant poliment à son ami.

Dernière édition par A. Eleonore Thompson le Lun 1 Nov - 17:29, édité 1 fois

« Ce n'est pas une question de courage. C'est surtout qu'il y a quelque chose derrière qui nous pousse à avoir une sorte de motivation plutôt qu'une déprime débordante. » C'était bien une parole des filles, ça. Pour Loris, c'était bien simplement du courage de sortir de son lit. Certes, c'est vrai qu'un peu de sport, et un bon bol d'air frais peut facilement remettre les idées en place, et peu aussi empêcher de plonger dans une pente souvent difficile à remonter, mais n'empêche que l'on se trouve en haut de cette pente, déjà au début de la descente, c'est plutôt dur de trouver le courage de sortir de son lit. La vie n'est qu'une montagne qu'il faut sans cesse monter plus, sinon on tombe et on ne remonte plus, c'est comme ça. Et malgré tous nos efforts, on trouve pas forcément de quoi continuer à monter. Dans la vie, il ne faut pas rester à l'arrêt, il faut juste aller vers l'avant, juste ça. Après, Loris ne voyait absolument pas quelle pouvait être la raison d'une déprime débordante, même son motivation, elle ne devait trouver aucune raison, c'est dont Loris était persuadé. Elle avait tout pour elle, elle avait la beauté, elle avait l'intelligence, elle avait les études. Certes, Loris ne connaissait absolument pas les liens qu'elle entretenait avec ses parents, ou même sa situation sentimentale actuelle. Mais Loris pensait que cela ne faisait pas tout. Pourtant, Loris mettait en haut de la liste des choses importantes dans sa vie, sa famille, il mettait sa mère et ses trois sœurs, et puis ses neveux et nièces, ils étaient sa vie avec son job. Quand on y réfléchi, Eleonore n'avait pas gagné au fil des années plus de choses que Loris l'avait fait, à part peut-être une vraie gentillesse et une sincérité hors norme, mais Loris trouvait que la jeune femme avait bien mieux réussi sa vie que lui ne l'avait fait. Il faut avouer que la réussite dans la vie de Loris perd beaucoup quand on regarde sa vie sentimentale, quand on regarde toutes ces conquêtes, sans jamais penser à un avenir avec aucune d'entre elles, alors comme Loris n'avait pas vraiment d'idée de la vie d'Eleonore sentimentalement, alors il ne pouvait pas comparer. Il pense juste qu'une jeune femme de ce genre ne doit avoir aucune raison de déprimer à propos de quoi que ce soit, ou du moins à propos de ce qu'il savait sur elle, donc, pas grand chose finalement.

La jeune femme reprit alors en souriant timidement « Enfin là, je m'accorde une petite pause. J'ai les jambes en compote... » C'est sûr qu'après dix kilomètres, elle devait pas être en pleine forme, ou du moins ses pauvres petites jambes. Loris se contenta de la regarder d'un air entendu, d'un air "j'imagine, ouais." Un léger silence se mit alors entre les deux personnes, on entendait juste les bruits que faisaient les voisins de table, entre les éclats de rire, ou bien les discutions plus ou moins intéressante. Mais ce silence fut de courte durée. En effet, le serveur arriva pour prendre la commande de Loris. Celui-ci demanda la même chose que la blondinette avait demander un peu plus tôt. Une bouteille de Perrier serait parfaite. Loris n'avait pas vraiment soif, mais bon, voir la jeune femme siroter tranquillement sa boisson lui avait donner envie de lui aussi en prendre une. Mais, dès que le serveur s'éloigna, le silence revint entre les deux personnes. Loris vit alors la jeune femme sortir son porte-monnaie. C'était bien hors de question qu'elle paye, c'est lui qui invitait. Mais Loris se dit qu'il payera au bon moment, pas besoin de déjà se battre pour s'avoir qui paiera. Du coup, le silence était encore présent, la jeune femme ne semblait pas actuellement avoir la conversation pour remplir ce blanc. Elle déposa tranquillement ses doigts sur le rebord du verre, mais le reposa rapidement sur la table. Loris n'avait pas vraiment compris ce qu'elle voulait faire. Enfin.

Le serveur revint alors avec un verre et la bouteille de Perrier qu'avait demandé Loris. « Voilà. » « Merci. » Le serveur posa la bouteille sur la table et la décapsula. Puis, il se retira. Loris versa tranquillement une partie du liquide dans le verre. « Sinon ... Faudrait que je te parle d'un truc. » Loris avait la ferme intention de parler à Eleonore pour le pari, il devait lui dire, il ne voulait pas être mal honnête envers elle. « Faut que je te dises ... » Loris fit une pause. « ... je suis encore désolé pour dans le bar, pour notre première rencontre. » Finalement, son intention n'était pas si ferme que ça ... Il avait juste peur de la réaction de la jeune femme. Et puis, après tout, il décida de ne pas lui en parler, de toute manière, il ne ferait pas ce pari et Eleonore n'apprendra jamais qu'il avait été fait.

« Sinon ... Faudrait que je te parle d'un truc. » Lui annonçait-il. Généralement, cette phrase ne signifie rien de bon. En effet, dans un couple par exemple, lorsqu’un des deux prononce cette phrase, c’est à coup sur la rupture. Ou bien quand vos parents vous la prononcent c’est pour vous annoncer un événement grave genre adoption ou décès dans la famille. Ou encore lorsqu’un professeur dit à un de ses élèves qu’il vienne le voir à la fin de son cours pour parler de quelque chose, c’est souvent de son attitude ou ses notes déplorables. Enfin, dans toutes les situations impossibles et inimaginables qu’on pourrait sortir, cette phrase signifie que vous êtes probablement dans la merde. Sauf que la demoiselle ne voyait pas du tout de quoi Loris pouvait bien lui parler. Il déménage ? Il venait d’arriver en ville donc ce n’était pas plausible. « Euh... Oui bien sur, je t'écoute » Lui répondit-elle légèrement prise au dépourvu. Elle portait son verre à ses lèvres tout en l’écoutant s’exprimer et tout en laissant les bulles pétiller sur sa langue. C’est fou comme Eleonore pouvait se réjouir et s’amuser des choses des plus infimes et totalement inutiles de la vie tel un enfant qui aurait grandi trop vite et qui rattrape son enfance perdue. Il est vrai que la jeune fille pouvait s’émerveiller comme une enfant pour un rien. L’autre jour, elle s’était retrouvée dans sa chambre avec de la musique qui sortait de son ordinateur. En s’habillant, une chanson qu’elle aimait particulièrement est passée sur le mode aléatoire. Qui aurait cru qu’une demoiselle de vingt-deux ans pouvait se mettre à danser et à sauter sur son lit en chantant avec une brosse à cheveux en main ? Par chance, personne n’était dans les parages pour voir ce terrible carnage à en faire des cauchemars.

« ... je suis encore désolé pour dans le bar, pour notre première rencontre. » Terminait-il. Eleonore souriait tendrement. Il n’en avait pas assez de s’excuser ? Pourtant, elle trouvait ça tellement craquant. « Ne t'en fais pas. C'est passé et complètement oublié. » Ajoutait-elle. Eleonore souriait tendrement. Il est vrai que c’était un accrochage mais dans le fond, en s’excusant, il a montré qu’il regrettait et que surement, il regrette toujours. Mais il n’en avait pas assez de s’excuser de cette mésaventure ? Pourtant, elle trouvait ça tellement craquant. Parfois elle repense à ce passage de sa vie, à sa rencontre avec Loris. Pouvait-elle regretter de l’avoir repoussé ? Cela lui arrivait. Il est vraiment que c’était un homme tout à fait séduisant, charmant, avec de l’assurance, une pointe d’humour et le sens de la fête. « Je ne t'en veux absolument pas » Finit-elle. Loris a tout pour plaire et il plaisait beaucoup à Eleonore. Seulement, elle possédait certains principes qui font qu’elle ne franchit pas le pas comme ça, juste pour une soirée. Et d’autant plus, le faite qu’il savait qu’il plaisait joue sur son comportement. Et les mecs qui pensent avoir toutes celles qu’ils veulent d’un claquement de doigts ont le don de l’exaspérer. Mais en apprenant à le connaître, il n’est peut être pas tout à fait malsain qu’elle le pensait le premier soir. Cela reste une incertitude et elle a besoin d’avantage de lui parler pour fonder son jugement. Certains disent que c’est une qualité de ne pas juger sans connaitre, d’autres disent que c’est la porte ouverte aux manipulations...

C'est vrai que souvent, quand on commence comme ça, ce n'est souvent pas pour une bonne nouvelle, souvent c'est une de ses nouvelles délicates que personne n'aime entendre, et d'ailleurs, personne n'aime les annoncer non plus. C'est le genre de choses qu'il faut dire avec des pincettes, faire bien attention à tous les mots qu'on prononce, pour ne pas faire la moindre erreur. Car chaque mot peut empirer la situation, car chaque mot peut tout changer. Alors, déjà que ce n'est pas simple de commencer, alors si on se rend nous-même la tache plus difficile, là ça va vraiment être dur, et je dis bien ça pour ne pas dire qu'on a peu de chances de ressortir vivant. Enfin, c'est vrai que dans une discutions entre deux amis, cette phrase n'était pas très bien choisie, souvent on ne l'utilise pas dans ce genre de conversation. Même la pire nouvelle qu'un ami vous annonce en général n'est jamais digne d'une phrase de ce genre qui prépare aux pires révélations. « Euh... Oui bien sur, je t'écoute » La jeune femme ne semblait apparemment pas trop quoi penser, ni trop quoi dire, elle ne s'attendait pas à recevoir une nouvelle en pleine figure. Enfin, elle ne savait pas à quoi s'attendre et l'intonation de sa voix le montrait bien : elle avait hésité avant de sortir ça. La jeune femme porta alors son verre à sa bouche, elle restait cependant toute ouïe à une déclaration de la part de Loris, elle l'écoutait.

« ... je suis encore désolé pour dans le bar, pour notre première rencontre. » laissa alors sortir Loris, il n'avait pas pu lui avouer la vérité, c'était plus fort que lui, il ne voulait juste pas la perdre, elle comptait bien trop à ses yeux, oui, elle comptait pour lui, pour de vrai. Loris préférait passer pour un idiot fini que de lui faire du mal, ou encore de lui faire regretter d'être si gentille, de pardonner aussi facilement, il ne voulait pas qu'elle regrette de lui avoir donner une seconde chance. Elle devait rester la même, c'était tout le bien qu'elle méritait, et Loris n'avait aucune attention de vouloir la faire changer sur ses principes. Tout le monde a le droit à une seconde chance, et Loris savait qu'on a pas souvent le droit à une troisième chance, il l'avait appris par sa chère mère, et par ses sœurs, car ce n'était vraiment pas son habitude de demander de seconde chance, alors de troisième ! Loris avait toujours été bien trop fier pour demander pardon, il avait toujours été bien trop fier pour demander une seconde chance, alors ce n'était pas sa vie passée et les expériences qu'il avait vécu qui allaient lui apprendre que c'est dur d'avoir le droit à une troisième chance. Le problème de Loris n'était pas qu'il ne voulait pas se mettre à genoux pour demander une seconde chance, il ne voulait juste pas la décevoir. Oui, ce n'était pas sa fierté bien trop forte et son égo surdémesuré, c'était son cœur, pour une fois que celui-là pensait quelque chose, et pour une fois que Loris l'écoutait, ce n'est jamais simple de le croire, pas si simple de croire la partie de soit qui fait de nous un être humain, celui qui nous rend vivant et qui nous fait aimer. Enfin. « Ne t'en fais pas. C'est passé et complètement oublié. » Loris sourit alors à la jeune femme. La jeune femme semblait sûre que c'était la fin de la phrase désirée au début, et bien heureusement pour Loris. La jeune femme pensait juste que Loris avait vraiment des regrets pour ce qu'il avait fait. Pourtant, Loris n'en avait pas vraiment, il l'avait juste draguée après tout, la seule raison pour laquelle il aurait pu regretté cet incident et le fait que son égo prit un gros coup, pire qu'un coup de massue sur la tête. Sur le coup, Loris avait vraiment été vexé, d'abord étonné, mais rapidement vexé. Ce genre de chose ne lui arrivait pas tous les jours, alors quand cela arrivait, forcément, ça faisait toujours un petit choc. Mais, jamais avant Eleonore, Loris avait été recalé de la sorte, elle a été si franche et si directe envers lui, elle n'y était pas allé avec des pincettes, elle avait rien fait pour ne pas blessé sa fierté, Loris l'avait bien remarqué. Sinon, Eleonore n'était pas très diplomate. Dans le fond, Loris était heureux qu'elle l'ait repoussé, car sinon, ils ne se seraient jamais vraiment connus, ils auraient pu passer la nuit ensemble, et se seraient séparés au matin sans même échangé leurs numéros de téléphone. Maintenant, il la connaissait, il la connaissait encore très peu, mais il avait déjà pu s'attacher à elle, quelque chose qu'il n'avait jamais vraiment fait avant.

« Je ne t'en veux absolument pas » Loris sourit à nouveau. « merci. Tu sais, tous les gens sont pas comme toi. Vraiment. Je pense vraiment que tu es quelqu'un ex...de bien. » Loris se corrigea, il préférait ne pas trop parler de toutes les qualités qu'il trouvait à la demoiselle, c'était mal placé et il ne supportait pas du tout de s'ouvrir aux autres.

« Merci. Tu sais, tous les gens sont pas comme toi. Vraiment. Je pense vraiment que tu es quelqu'un ex...de bien. » Ajoutait-il pour finir, se rattrapant sur ses derniers mots. Eleonore souriait. Elle avait bien compris que ce n’était pas ce qu’il voulait dire au début, il allait la qualifier par un adjectif. En même temps, il n’avait pas été très discret. Elle cherchait donc à jouer la carte de l’humour, pour ne pas le gêner. « Je suis quoi…? » Le questionnait-elle. Elle retirait l’élastique de ses cheveux dorés pour les laisser retomber sur ses épaules, légèrement gonflés. « Magnifique ? Ca je le savais déjà. » Répliquait-elle passant sa main dans sa chevelure, propulsant quelques mèches en arrière. Elle jouait la demoiselle écervelée et superficielle comme l’image qu’ont les personnes des blondes de nos jours. Leurs surprises lorsqu’Eleonore leurs annonçait qu’elle était étudiante en médecine. Mais elle ne pouvait tenir son sérieux devant la tête qu’elle devait probablement avoir à ce moment-ci. Un timide rire se fit entendre d’entre ses lèvres. Bien évidemment, c’était volontaire. La demoiselle est la première qui a horreur des filles se prenant pour de magnifiques bombes sexuels avec des pastèques à la place des seins et au QI franchement discutable. Fort heureusement, Eleonore est tout le contraire de ces personnes là. Tout d’abord, elle est totalement complexée par son corps, trouvant que ses légères rondeurs rendent son corps difformes. Ses seins sont plutôt petits, ce n’est pas tellement ce que les hommes regardent chez elle, et elle fait parti des gens considérés comme des « boules », des « intellos ». Ce n’est pas vraiment ce que les hommes de son âge apprécient chez une femme. « Si je prends un maigrichon boutonneux qui joue à World of Warcraft la plupart de son temps libre, là je suis sûre de lui plaire. », pensait-elle à haute voix. Voilà un autre défaut de la demoiselle qui est très embêtant. Et là, elle se rendit compte que son ami pouvait tout entendre. Elle le regardait d’un air gênée, totalement confuse, rougissant légèrement. « Oups.. » Se crispait-elle.

Dans tout les cas, la demoiselle décidait de changer très rapidement de conversations pour oublier ce petit égarement de sa part. « Je ne pense pas être une des rares personnes comme ça. » Commençait-elle. « Je crois simplement en l'espèce humaine et à sa bonté, je dirais. » Eleonore avait beaucoup souffert du regard des autres, de leurs méchancetés, mais malgré tout cela, elle continuait à se dire que l’Homme pouvait être bon. On pouvait lui faire des coups bas, les pires crasses dans le dos, la blondinette ne pouvait s’empêcher de chercher le meilleur dans chaque être, même si parfois, elle était déçue de ne rien trouver. « C'est peut être pour cette raison là que je ne cesse de faire du bénévolat » Finissait-elle.

« Je suis quoi…? » demanda alors la jeune, un grand sourire aux lèvres, elle semblait un peu intriguée par la coupure et le changement dans la phrase de Loris. Elle retira alors l'élastique qui maintenait bien ses cheveux en une couette haute : c'était bien plus pratique pour courir, et puis avec le léger vent d'automne qui compliquait tout, la couette devenait doublement pratique, elle n'avait pas les cheveux dans ses yeux, grâce à l'élastique. Mais, quand le retira, ses cheveux blonds se déposèrent doucement sur ses épaules. Ses cheveux était d'un blond doré, un blond qu'on pouvait bien lui envier, c'était un dernier rayon de soleil sur l'automne. « Magnifique ? Ça je le savais déjà. » lança alors la jeune femme avec humour, Loris ne put s'empêcher d'afficher un léger sourire. Magnifique, bien sûr qu'elle l'était, Loris n'en doutait absolument pas, il était même sûre et certain qu'elle l'était, il donnerait sa main à couper, pour que plus des neuf dixième de la population la trouve magnifique; elle possédait des cheveux d'ange, et ses deux yeux bruns, bien que commun pouvait en faire craquer plus qu'un. Un air de joie de vivre, et d'enfance éternelle se lisait sur son visage, comme dans un livre ouvert dans lequel les pages se tournent toutes seules, c'était si clair. On pouvait voir tant de choses sur son visage, tant de choses magiques, tant de choses qui la qualifiait. Même en jouant les blondes écervelée, elle plaisait à Loris, car n'importe qui qu'elle aurait pu imiter, le même air régnait sur son visage, ce bonheur, cette petite étincelle dans les yeux, quelque chose qui montre toute la passion, et tout l'intérêt qu'elle prêtait à tout ce qu'elle faisait, à tout ce qu'elle disait. Cette partie du physique de la jeune femme, Loris ne l'avait pas tout de suite remarqué, mais qu'il l'avait vu, cela lui avait plus, même plus que ses cheveux dorés, même plus que le brun de ses yeux, de la blancheur de sa peau ou de la petite taille de son nez. La seule chose qui surpasser sans hésiter cette étincelle dans les yeux de la jeune femme, c'était bien son sourire, Loris ne pouvait pas s'en passer, il aimait tant la voir sourire, dès qu'elle l'affichait, il ne pouvait s'empêcher de lui répondre par un sourire aussi grand.

« Si je prends un maigrichon boutonneux qui joue à World of Warcraft la plupart de son temps libre, là je suis sûre de lui plaire. » Elle pensait à haute voix, car cela semblait tout juste sorti de sa tête, et le « Oups.. » qu'elle lâcha rapidement d'un air gêné ne fit que certifier l'hypothèse que Loris avait envisager un tout petit peu plus tôt. Il sourit. Bien sûr qu'elle plairait à un maigrichon boutonneux qui vous à World of Warcraft, oui, elle lui plairait car elle plaisait déjà à tous les gars qu'elle aurait bien voulu avoir, Loris en était sûr. Rien n'aurait pu le faire changer d'avis. Mais, il préféra ne rien dire, baissant même les yeux, gêné par lui même, il se sentait mal à l'aise envers lui même, il ne pensait pas souvent ce genre de choses, et pas souvent, c'est pour ne pas dire jamais. Enfin, il releva rapidement le regard quand la jeune femme commença à changer de sujet, apparemment elle voulait rapidement qu'on oublie son égarement, et qu'on reparte sur de nouvelles bases. Enfin, sur un nouveau sujet.

« Je ne pense pas être une des rares personnes comme ça. » commença alors la jeune femme. Loris l'écouta, sans la couper et la laissa alors continuer dans sa lancée de changer de conversation. « Je crois simplement en l'espèce humaine et à sa bonté, je dirais. » Loris se sentit tout à coup concerné, lui qui restait avec elle, rien que pour un pari (du moins c'est ce qu'il voulait se faire croire à lui-même), lui qui s'était tant de fois moquer des autres dans la cour de récrée, lui qui n'avait jamais rien fait pour les autres, lui qui n'avait toujours pensé qu'à lui, lui qui n'aidait que quatre personnes dans ce petit monde, lui impossible de donner sans rien avoir en retour, lui qui se marrait bien des gens qui se retrouvaient avec un yaourt sur la tête, souvent lancé par sa propre petite amie à qui il allait briser le cœur quelque temps après. C'était lui tout simplement, il n'y avait aucune bonté apparente chez Loris, il n'était pas comme Eleonore, il n'avait pas tant d'aide à donner, il n'avait rien à donner, il n'avait jamais rien donner, même pas son temps, et cela ne changera surement jamais, du moins, ce n'était pas sur une très bonne voix. « C'est peut être pour cette raison là que je ne cesse de faire du bénévolat » Loris sourit alors à la jeune femme. « C'est drôlement bien, mais tu sais, je pense que chez certaine personne, le bien est trop enfui pour le récupéré un jour, alors peut-on vraiment dire que l'espèce humaine a tant de bonté. Moi, je peut pas y croire. » Loris fit une pause. « Oui, il y a des héros, il y a des gens bien, mais il y a aussi de mauvaises personnes, des meurtriers, des kidnapper, des escrocs, des gens vraiment malveillant, des manipulateurs ... » Loris fit une nouvelle pause, puis il finit en baissant nerveusement les yeux, il ne pouvait pas s'empêcher de baisser les yeux, il ne pouvait pas être si peu honnête avec la jeune tout en continuant à la regarder dans les yeux : « et des menteurs. »

Eleonore est une personne à grand cœur. Elle est généreuse, voire même trop généreuse. Elle ne peut s’empêcher d’aider les autres, d’essayer de leurs rendre la vie plus simple et aussi de rendre service autant qu’elle peut. Beaucoup pourrait parler d’un cœur en or, la demoiselle pense tout simplement que c’est tout à fait naturel. Elle a été élevée dans une ferme et pour elle, c’était instinctif d’aider ses parents dès qu’elle en avait l’âge et par conséquent, cet instinct s’est reporté partout ailleurs dans sa vie. Cela dit, beaucoup la qualifie de « Trop bonne, trop conne » comme dit le dicton. En effet, on peut demander tout ce qu’on veut à la demoiselle mais elle donne sa confiance qu’une seule fois. Une fois qu’on la perd, il est vraiment dire de l’avoir à nouveau. Bien qu’elle ait un cœur d’artichaut, complètement tendre, une fois qu’il est brisé, la personne peut aller se cacher.

« C'est drôlement bien, mais tu sais, je pense que chez certaine personne, le bien est trop enfui pour le récupéré un jour, alors peut-on vraiment dire que l'espèce humaine a tant de bonté. Moi, je peut pas y croire. » Commençait Loris. Eleonore, étant d’humeur contradictoire, s’est décidé à répliquer. « Je ne pense pas. Il suffit de bien chercher, d’avoir de la patience et mettre l’autre personne en confiance. C’est sur que si on n’inspire pas la bonté, la bienveillance, on ne pourra rien avoir de la personne. Enfin, je ne peux pas m’empêcher d’être gentille. Un jour, ça me perdra... » Avouait-elle en baissant légèrement les yeux vers son verre d’eau. Il est vrai que beaucoup la prenait pour une imbécile. Beaucoup profite de la gentillesse de la demoiselle et parfois, pour ne pas dire souvent, elle aimerait donner un bon coup de poing sur la table et crier « Sa suffit ! » mais elle n’a pas assez d’assurance, assez confiance en elle, pour se permettre ce genre de choses là. « Oui, il y a des héros, il y a des gens bien, mais il y a aussi de mauvaises personnes, des meurtriers, des kidnapper, des escrocs, des gens vraiment malveillant, des manipulateurs ... » Poursuivit son ami. La demoiselle l’écoutait. Elle ne le coupait pas dans ses phrases et elle respectait également ses opinons sur le sujet. Tout le monde est différent et tout le monde n’a pas forcément la même façon de pensé. « Il est sur qu'il y a des exceptions de partout. Ces gens là ne mérite pas de vivre. Je parle des meurtriers bien évidement. » Répondait-elle avec un petit sourire. Ses mains se passèrent dans ses cheveux pour les relever en une queue très haute puis elle les attachait avec un élastique, qui accompagnait précédemment ses bracelets au poignée. « Et des menteurs... » Achevait-il. Ce qui était étrange dans cette phrase, c'est qu'en la prononçant, il baissait la tête. Cela n'a pas échappé au regard curieux d'Eleonore. Avait-il quelque chose à se reprocher ? Elle qui a le don de se meler de ce qui ne la regarde pas, elle ajoutait finalement : « Parce que tu es concerné ?». Eleonore n'avait pas pour habitude de s'incruster dans la vie des gens, même de ses amis. Alors si Loris ne souhaitait pas le répondre, elle comprendrait tout à fait et elle n'insisterait pas du tout.

« C'est drôlement bien, mais tu sais, je pense que chez certaine personne, le bien est trop enfui pour le récupéré un jour, alors peut-on vraiment dire que l'espèce humaine a tant de bonté. Moi, je peut pas y croire. » C'était une façon de penser comme les autres, un peu faignante, et peu compliquée. C'était bien plus simple de mettre tout le monde dans le même sac, de mettre tout le monde à la même échelle, de ne pas chercher plus loin, de donner aucun chance à personne, c'était plus simple oui. Mais, des gens pensaient ainsi, voilà, mais ce n'était pas ce que pensait Eleonore car elle rétorqua « Je ne pense pas. Il suffit de bien chercher, d’avoir de la patience et mettre l’autre personne en confiance. C’est sur que si on n’inspire pas la bonté, la bienveillance, on ne pourra rien avoir de la personne. Enfin, je ne peux pas m’empêcher d’être gentille. Un jour, ça me perdra... » Elle baissa doucement les yeux vers son verre où se trouvait son Perrier depuis un petit moment déjà. Elle était si bonne, Loris était au courant, mais chaque chose qu'elle faisait ne faisait que prouver au jeune australien qu'il avait eu raison sur ce point pour Eleonore, ses premières impressions ne lui avaient pas fait faux pas cette fois-ci. Elle donnerait sa vie rien que pour donner la chance à quelqu'un de devenir quelqu'un de bien, de développer en lui, ce qu'il y a de mieux en cet personne, même si il n'y a pas vraiment grand chose de bon. Elle croyait en chaque personne, elle donnait sa confiance et espérait juste ne pas être déçue sur ce que les personnes lui rendront en échange. La jeune femme semblait trouver qu'elle était une bonne poire ou bien peut-être juste qu'elle n'avait pas assez confiance en elle-même, qu'elle n'avait pas d'assurance. Si Loris n'avait pas été coincé dans son monologue "regrets" et "remords", il aurait surement esquissé un sourire, mais il n'était pas d'humeur. Il aurait juste voulu qu'Eleonore ne se dévalorise pas ainsi, elle valait bien mieux.

« Oui, il y a des héros, il y a des gens bien, mais il y a aussi de mauvaises personnes, des meurtriers, des kidnapper, des escrocs, des gens vraiment malveillant, des manipulateurs ... » continua alors Loris, toujours aussi sûr que ce qu'il disait valait vraiment quelque chose, bien que les regrets d'un photographe vingtenaire n'était pas forcément le récit le plus passionnant, ni le récit le plus palpitant qu'on avait entendu. « Il est sur qu'il y a des exceptions de partout. Ces gens là ne mérite pas de vivre. Je parle des meurtriers bien évidement. » La jeune femme afficha un léger sourire : elle rayonnait ainsi. Elle releva alors ses cheveux en une couette haute, qu'elle faisait tenir avec un petit élastique qu'elle venait de retirer de son poignet. « Et des menteurs... » ne put s'empêcher de finir Loris, d'un air très pensif, sans qu'il l'ait fait exprès sa voix prit une tournure différente qu'à son habitude, elle sonnait étrangement, on voyait qu'il était gêné, que ce n'était pas forcément une phrase très commune pour lui, pas une phrase qu'il sortait comme ça, sans vraiment lui donner de sens. Oui, sa voix semblait bizarre, de plus, il baissa lourdement les yeux vers la table, l'air complétement concerné par ce qu'il venait de dire. Et cela, tout simplement parce qu'il l'était, il était concerné par ce qu'il venait de dire, car il se rangeait lui même dans la catégorie "menteurs", il n'avait besoin de personne pour le mettre dedans, il le faisait par lui même. Il s'était mis tout seul dans cette catégorie, car il savait bien que c'était celle à laquelle il appartenait depuis peu, avant il avait toujours été quelqu'un de franc, il aimait pas cacher des trucs à ses amis, à ses petites amis, il ne leur donnait que des belles paroles qui avaient tout de mensonges, vu qu'il n'en pensait aucun mots, mais à ses amis, à ses amis, jamais il n'avait osé leur caché quelqu'un, jamais aux quelques amis qu'il avait, il leur avait menti, il avait même souvent été trop sincère et avait même quelque fois à cause de ça perdu leur amitié à jamais, mais au moins, il leur avait dit ce qu'il pensait de la situation, il leur avait dit vrai et ça jusqu'au bout. Il se disait juste qu'il n'aurait pas voulu que ses propres amis lui mentent, alors pourquoi leur ferait-il ça. On ne peut pas faire à nos amis ce qu'on aimerait pas qu'on nous fasse.

Le problème dans tout ça était peut-être que Loris ne mettait pas aussi facilement Eleonore dans la catégorie "amis" qu'il se mettait dans la catégorie "menteurs", c'était pas si simple, la jeune femme n'était pas comme toutes ses autres amis, elle, il savait qu'il ne pourrait supporter de la perdre, il ne pourrait supporter qu'elle lui en veuille, il savait bien qu'il lui donnait toutes les raisons de le faire, mais il était bien trop égoïste pour faire quoi que ce soit qui l'empêcherait de voir la jeune blonde. Elle était comme un petit rayon de soleil dans les couloirs de l'enfer, c'était vraiment pas mal, tout le monde manque de ça, tout le manque d'un petit rayon de soleil. Quelqu'un comme Eleonore ne se trouve pas à tous les coins de rue, Loris l'avait bien compris. Il le savait ça parce que des filles comme elles, il n'en avait jamais rencontré avant, aucune. Zéro.

« Parce que tu es concerné ? » demanda alors curieusement Eleonore. Loris releva alors les yeux vers son interlocutrice, il la regarda quelques secondes en silence, avant d'afficher un sourire : « Non, pas du tout. » Loris faisait de son mieux pour être convainquant. Il avait beau savoir que Eleonore n'insisterait pas, mais Loris préférait ne pas trop s'étaler sur le sujet, il ne voulait pas non plus trop s'enfoncer dans des mensonges, il ne voulait pas non plus qu'Eleonore trouve des raisons de douter de lui. Alors, il reprit, changeant alors de sujet : « Alors, t'as pas cours aujourd'hui. » Loris savait que la jeune Eleonore faisait des études de médecine, à 22 ans, elle pouvait déjà être bien heureuse du petit bout de parcours professionnel qu'elle avait déjà exécuté, ses parents devaient être bien faire d'elle, Loris en était sûr, il croyait avoir compris que le père était décédé il y a quelque temps, mais Loris était sûr que s'il avait été encore là, il aurait fier d'elle, vraiment fier d'elle.