Des larmes. Celles-ci roulant sur ses joues couleur pêche. Celles-ci faisant couler le mascara qu’elle avait mit trois plombes à mettre. Tant pis. Voilà l’histoire de la vie de Sookie. Une jeune femme qui ne peut oublier son passé, qui ne l’oubliera sûrement et qui, à cause de celui-ci, se retrouve à laisser glisser sur son visage d’ange des larmes qui n’avaient pas eut le loisir de sortir lorsqu’il était temps. Elle s’était cachée pour pleurer, détestant l’idée que quelqu’un puisse la voir, comme si tout le monde pouvait s’enquirent de sa vie tumultueuse… Non, décidément, personne ne devait la voir pleurer comme ça parce qu’elle ne savait même pas quoi répliquer en cas de rencontre. C’est vrai… Aujourd’hui sa vie n’était pas parfaite, certes, mais elle était tout de même meilleure que celle qu’elle avait eut avant… Avant, elle avait été tabassé par l’homme qu’elle aimait, le visage envoyé sans ménagement dans le miroir de la salle de bain pour avoir refusé d’offrir son corps avec le mariage. Etait-ce si mal que ça de vouloir se réserver pour après le mariage ?! Il fallait croire que oui car la jolie brune s’était bel et bien fait tabasser par son conjoint pour cette seule et unique raison, rien d’autre ! Alors qu’elle était assise sur ce banc, dans ce parc, elle avait laissé enfin des larmes perler sur ses joues, touchant son visage où il y avait avant des marques, des marques qu’elle sentait encore malgré les années qui avaient passées… Elle avait aimé cet homme plus que tout, capable de se marier avec lui et d’accomplir ce pour quoi il l’avait tabassée… Elle s’était donc laissée aller à pleurer un bon coup, prise d’une certaine mélancolie passagère, qui la touchait rarement mais qui, quand elle était là, la prenait au cœur, le serrant de toutes ses forces pour lui faire le plus de mal. La jeune femme était sûre d’être seule, elle en était sûre et certaine, sinon pourquoi aurait-elle laissé ces larmes couler si elle n’en était pas certaine ? Son but n’était pas d’apitoyer les gens sur son sort, non, c’était seulement de se libérer, un peu, de son lourd passé. Elle releva la tête, tapotant son mouchoir contre sa joue avec de découvrir un jeune homme qui l’observait. Elle fronça immédiatement les sourcils et observa celui-ci en retour, détaillant les traits de son visage. La regardait-il depuis quelques temps ? Voulait-il quelque chose ? Elle se mordit la lèvre et rougit quelque peu avant de baisser de nouveau les yeux sur son mouchoir un peu noircit par son mascara qui avait coulé. C’est alors que ce fameux jeune homme bredouilla des excuses, sûrement, vu qu’il avait l’air de ne pas se sentir très à son aise, Sookie aussi il fallait avouer mais elle, elle avait une bonne raison après tout : cet personne qu’elle ne connaissait pas du tout l’observait depuis X temps et se demandait sûrement pourquoi elle pleurait, se demandant aussi s’il fallait qu’il vienne la réconforter ou même peut-être se moquait-il d’elle intérieurement en pensant qu’elle était bien idiote de pleurer comme ça dans la rue… Il avait sans doute raison mais les larmes étaient venues toutes seules, dés qu’elle avait repensé au motif pour lequel elle avait quitté sa ville natale pour venir à Sidney et devenir une stripteaseuse alors qu’elle était sûrement destinée à beaucoup mieux, si seulement cet évènement ne l’avait pas entièrement détruite. Oui, il ne fallait pas se leurrer, ce qui s’était passé à ses 20 ans n’était pas quelque chose d’anodin et c’était bien la raison pour laquelle elle avait quitté sans crier gare sa ville natale, pour fuir cet homme dont elle avait peur, pour fuir cet homme qui pourrait très bien revenir la trouver pour finir le travail et peut-être, la violer. Elle se faisait sûrement des films, elle était trop naïve, comme si cet homme se souviendrait d’elle et reviendrait la trouver pour finir ce qu’il avait commencé, c’était totalement idiot… En tout cas, le jeune homme qui lui faisait face et qui s’était excusé n’était pas celui qui lui avait fait du mal, ça elle pouvait en être sûre et certaine et puis, de toute façon, il était déjà en train de s’enfuir comme si, pris la main dans le sac, il ne savait plus du tout quoi faire pour s’excuser. Le pauvre, elle n’aurait peut-être pas du relever les yeux mais il fallait avouer que sa façon de la dévisager était plutôt gênante, même pour une femme comme Sookie qui a l’habitude de se faire regarder de façon bien pire que celle-là…

Séchant bien vite ses larmes, la jeune femme se releva, lissant sa jupe dans le même temps et se remit en route, reprenant son chemin vers le café où elle se rend tous les jours histoire de prendre du temps au calme et de papoter avec le serveur qui est devenu un ami depuis le temps qu’elle venait ici. Mais, sur le chemin, elle se remémora encore une fois la scène qui s’était déroulée ce soir là dans la salle de bain, elle se souvenait du regard noir de cet homme qui s’était posé sur elle et elle sentait encore sa main attraper sa nuque avec violence, tirant sur ses cheveux pour lui enfoncer le visage dans le miroir non-loin d’eux. Elle se souvenait le choc avec la vasque du lavabo et le choc avec le sol, la vision flou qui s’en suivit, la douleur qui se rependait sur tout son visage coupé à de nombreux endroits à cause du fait que la vitre s’était brisée sous le choc. Elle se souvenait encore des coupures sur ses mains, mains qu’elle observait aujourd’hui et qui étaient parfaitement intactes, tout comme son visage, le corps humain faisant son œuvre d’autoréparation. Malheureusement pour elle, son esprit n’avait pas oublié cet évènement, comme s’il voulait qu’elle souffre encore et encore, toute sa vie et elle ne pu, encore une fois, retenir les larmes qui pointait. Elle ne pouvait pas pleurer dans la rue, c’était presque honteux alors, elle se reteint de toute ses forces, malgré les images d’horreur, les sons et ses sens en éveils comme ce fameux soir, son esprit faisant son œuvre de souvenir alors qu’on était bien le même jour. Oui, si tout ceci venait en sa mémoire c’était parce qu’aujourd’hui c’était la date anniversaire à laquelle avait eut lieu cet évènement, elle se souvenait parfaitement de la date et, chaque année, son esprit repassait pendant toute la journée, en boucle, la scène. Pourtant il ne fallait pas qu’elle s’empêche de vivre et à chaque anniversaire elle luttait encore et encore contre les larmes qui voulaient à chaque fois rouler sur ses joues et aujourd’hui aussi, elle luttait. Mais elle ne semblait pas assez forte et c’est pour cette raison que ces larmes virent, elles roulèrent instinctivement sur ses joues qui finirent par rougir de honte. Comment pouvait-elle pleurer en pleine rue ? Devant tout le monde en plus ! Oui, elle sentait déjà le regard pesant des gens sur elle et elle ne pouvait pas le supporter alors, elle attrapa une porte au hasard non-loin d’elle, pensant que c’était la porte d’entrée d’un établissement quelconque où il y aurait des toilettes pour se cacher et finir en silence ce qu’elle avait commencé… Elle se mit contre la porte et se laissa pleurer quelques instants, les yeux fermés, ne souhaitant pas voir l’endroit où elle avait encore pu débarquer… Et puis, c’est alors que ses yeux s’ouvrirent et qu’elle découvrit l’endroit où elle se trouvait.

La pièce était remplie de boites, des boites s’entassaient partout et le regard de Sookie passa sur la pièce, un brin émerveillée par la tonne de boite qu’il y avait. Touchée au plus profond de sa curiosité, elle s’approcha de l’une d’elle afin de voir le contenu de celle-ci. Malheureusement pour elle, il n’y avait pas d’armes ou de bombes artisanales comme dans les films de James Bond, il n’y avait que des livres, des tonnes de livres… Mais où était-elle donc ?! Impossible de nommer l’endroit plutôt curieux pour elle. Elle se balada dans la pièce aux dimensions quelque peu réductrice et c’est alors qu’elle entendit la porte s’ouvrir à nouveau. Prise sur le fait, elle eut l’instinct de se cacher derrière la première chose qu’elle avait, c’est-à-dire, le bouquin qu’elle avait pris dans une boite. Quelle idiote elle pouvait faire ! Surtout que, ses doigts glissant bizarrement comme du beurre, le livre lui échappa des mains et se retrouva à tomber quelques instants dans le vide avant de s’écraser sur le sol dans un gros « boum », soulevant au passage une masse énorme de poussière et qui la fit sursauter par instinct. Là elle passait réellement pour une idiote de service devant… Devant le jeune homme qui l’avait vue pleurer tout à l’heure ! Ah oui, elle en était bien sûre, c’était lui ! Il n’y avait aucun doute possible sur ce fait ! Elle lui adressa un sourire navré et pris le livre pour le ranger dans sa boite initiale avant de dire d’une voix confuse : « Désolée je… Je suis entrée comme ça, par hasard… Je vais partir maintenant… Et… Euh… J’ai rien volé hein… J’aime pas lire de toute façon… ». Gênée comme pas possible, la jolie brune se releva et s’approcha de la porte qu’elle avait franchit quelques minutes auparavant et l’ouvrit… Enfin tenta car celle-ci était bloquée, comme coincée. Elle poussa de toutes ses forces, poussant au passage un petit couinement adorable de petite fille et se tourna vers le jeune homme avant de lever les yeux au ciel et de dire, cette fois-ci pleine de honte : « C’est bloqué… ».

Est-ce que tu crois au destin ? Est-ce que tu crois qu’une force étrange nous pousse dans telle ou telle direction dans un but précis, pour écrire l’histoire de notre vie de sorte que nous ne pouvions rien faire pour changer les choses ? Est-ce que tu crois que le destin nous pousse dans un endroit et que, comme par hasard, on va y rencontrer quelqu’un que le destin à choisit de nous présenter comme pour nous obliger à ouvrir les yeux sur quelque chose de précis ? Ou bien est-ce seulement le pur hasard qui fait que toi et moi nous nous rencontrons ici et aujourd’hui ? Sookie s’était souvent posé ce genre de question, surtout lorsqu’elle était petite… Elle arrivait devant sa mère, la regardant droit dans les yeux pour lui demander d’une voix enfantine, curieusement intéressée par ce genre de questions philosophiques : Maman… c’est quoi le destin ? Elle avait alors le droit à toute sorte de réponses étranges et souvent contradictoires qui l’avaient conduite à cette conclusion pure et simple : Le destin n’était pas descriptible, c’était incolore et inodore et en plus ce n’était pas nous qui le contrôlions. A mesure que les années avaient passées et que Sookie avait grandit, elle avait été touchée par le destin, de plein fouet, à plusieurs reprises… La pire des sentences que le destin lui avait infligé était sûrement lorsqu’elle s’était faite agressée par son conjoint, vers l’âge de 20 ans, ce fameux soir du premier Novembre… Elle se souvenait de cette journée comme si c’était hier… Elle se souvenait du regard de cet homme qu’elle avait toujours aimé, elle se souvenait de sa façon étrange de se comporter avec elle et elle se souvenait cette proposition qu’il lui avait faite. Il ne voulait plus attendre un quelconque mariage pour passer à l’acte, il la voulait, maintenant, tout de suite, ce soir… Elle avait refusé, lui disant qu’elle n’était pas prête, lui disant qu’elle n’allait pas avoir le courage de le faire, qu’il valait mieux attendre et puis, il s’était énervé. Il était entré dans une colère noire, commençant à l’injurier de tous les noms et puis elle s’était enfuie dans la salle de bain, elle avait heurté le miroir alors qu’il l’avait attrapée par les cheveux pour violement la poussée. Son visage aux formes si douces avait heurté de plein fouet le lavabo et elle s’était effondrée… Quelques minutes plus tard la police pénétrait dans l’appartement a grand coup de pied de biche, ils hurlaient d’arrêter le bouquant et ils découvraient Sookie allongée sous son fiancé, terrifiée, à moitié nue et sur le point de se faire violer. Le destin avait frappé, de façon irréversible sur elle, de sorte que cet évènement lui reste à jamais en mémoire, que les marques qui restaient gravées sur son corps, les cicatrices qu’elle avait, resteraient à jamais pour lui rappeler que le destin s’est joué d’elle et qu’il en a bien rigolé.

Dés lors, chaque année qui avait suivit cette fameuse agression, Sookie ne pouvait s’empêcher d’appréhender la date anniversaire. Elle ne pouvait s’empêcher de rester quelque peu sur la défensive lorsque la fin Octobre arrivait et qu’elle allait devoir se retrouver au jour de son agression. C’est pour cette raison que chaque année, elle évitait au maximum de regarder les jours défiler à partir du 30 Octobre, se disant qu’il n’était pas vraiment nécessaire de savoir le jour qu’il était, comme ça elle n’avait pas besoin de se dire qu’aujourd’hui on était le premier Novembre et que aujourd’hui était la date anniversaire de son agression. Oui, elle avait été horriblement marquée psychologiquement, toutes les personnes qui la voyaient ce jour-là pouvaient en témoigner. Le reste de l’année Sookie était une jeune femme normale, tout ce qu’il y a de plus normal mais dés qu’on arrivait à ce jour fatidique tout changeait, sa bonne humeur s’enfuyait, son courage partait peu à peu et elle se retrouvait devant le fait accompli, devant la simple idée qu’elle n’était rien devant certains hommes et que cet évènement était là pour lui rappeler que l’homme était dangereux, que l’amour était dangereux et qu’elle ne pouvait rien contrôler dans sa vie, que un jour quelqu’un décidait de venir la tuer dans le supermarché et bien elle ne pourrait jamais contre ça, comme elle n’avait même pas pu aller contre son fiancé lorsqu’il avait voulu la violer. Aujourd’hui encore elle ressentait cet abattement qui la prenait de plein fouet, ce matin-là elle s’en était rendue compte immédiatement, elle avait su, elle avait lu dans son propre regard, devant le miroir de la salle de bain, qu’aujourd’hui serait une longue journée, une dure journée et qu’il fallait qu’elle fasse tout pour essayer de tenir le choc… Malheureusement pour elle, il avait fallut qu’elle sorte prendre l’air et c’est alors qu’elle avait craqué, se remémorant malgré elle ce qu’elle avait vécu, se remémorant malgré elle ce qui aurait pu arriver si elle n’avait pas eut la chance de voir venir la police ce fameux soir… Mais quelque chose avait changé ce fameux jour, car alors qu’elle pleurait seule dans la rue, un jeune homme l’avait aperçue et, lorsqu’elle releva la tête et qu’elle découvrit son visage braqué sur elle, il ne crut pas bon d’émettre un commentaire, ou bien de montrer un signe de pitié, ou même de s’approcher en lui demandant ce qui n’allait pas… Non, il avait seulement montré cette forte curiosité qui l’habitait et puis… S’était enfui comme il était arrivé… Elle n’avait même pas eut le temps de comprendre ce qui lui arrivait que le jeune homme mystérieux de la rue s’était enfui comme par magie, comme si elle l’avait mis terriblement mal allaise. Elle pouvait le comprendre, elle aussi à vrai dire, avait été mal allaise en se rendant compte qu’il l’observait en train de pleurer comme ça, son attitude avait beau être étrange, elle en était pour le moins intéressante…

Elle s’était ensuite enfuie elle aussi, se remettant à pleurer sans pouvoir ne plus se retenir, son visage voilé de larmes qu’elle voulait cacher au monde entier, ne voulant pas être celle qu’on regarde… Alors elle avait fait le choix de pousser cette fameuse porte au hasard, simple instinct de survie et avait pénétré dans le fameux endroit où elle se trouvait à présent. Elle avait pris le temps de s’approcher des nombreux cartons présents dans la salle avant de prendre ce qu’il contenait… Un bouquin ? En effet, tous ces cartons contenaient des bouquins de diverses auteurs, parfois dans une langue différente, sur tout un tas de sujet diverses et variés. C’est alors que quelqu’un pénétra dans la pièce et qu’elle eut l’instinct débile de se cacher derrière le livre qu’elle tenait avant que celui-ci ne lui échappe des doigts et qu’il tombe par terre et qu’elle ne puisse découvrir le nouveau venu… Elle fut surprise de découvrir ce même jeune homme qui l’observait avant… Elle voulut s’enfuir mais manque de chance, sa porte était bloquée, génial, le destin venait encore de frapper sur Sookie ! Elle le regarda se lever pour se diriger vers la seconde porte qui semblait fermée aussi… Génial, ils étaient coincés ici tous les deux avec… des livres ! Alors ça c’était carrément la meilleure ! Sookie avait beau ne pas être claustrophobe, elle n’en restait pas moins intimidée par cet endroit, mais aussi par cet homme qui n’était peut-être pas méchant mais qui l’avait quand même fixée des yeux pendant qu’elle pleurait… Elle se mordit la lèvre alors qu’il prenait la parole pour la première fois, lui confiant qu’il aurait du savoir que la porte ne s’ouvrirait pas de l’intérieur. D’accord donc, en gros, ils allaient devoir attendre que quelqu’un vienne les chercher… Génial ! Elle aurait tout le temps de mourir d’ennui avec tous ces bouquins autour d’elle… Elle pourrait se refaire une culture au passage… Enfin bref, elle sortit rapidement son téléphone portable avant de l’allumer pour découvrir, écrit en gros : « Pas de réseau ». Alors là c’était la cerise sur le gâteau, elle était bloquée, ici, avec un inconnu, des livres et un téléphone portable inutile ! Elle ne pu s’empêcher de s’énerver contre la porte, allant taper dans celle-ci relativement fort, ayant oublié qu’elle était plutôt lourde. Elle poussa un cri énorme avant de se rendre compte de la douleur qui la prenait. Elle attrapa machinalement son pied avant de sentir son regard se voiler de larmes dues à la douleur cette fois. Sa vie était pourrie, elle se laissa donc glisser contre la porte, ruminant toute sa rancœur dans quelques paroles furibondes.

« Connasse de porte ! Pourquoi ?! Putain ! POURQUOI ?! J’vais mourir ici, seule avec un inconnu, des bouquins et un portable inutile… J’vais mourir en ayant fait le record de tétris sur mobile et ayant lu le plus de livre de toute ma vie sans que personne n’en sache rien ! Mon pauvre chat ! Il va même ne pas avoir à manger ce soir ! ». Les paroles avaient fusée en désordre de sa bouche, à mesure que sa pensée se faisait… Elle s’imaginait déjà crever ici avec cet homme… Encore vierge… Non, ce n’était pas possible, il devait y avoir une possibilité de partir d’ici ! Même infime ! Elle soupira longuement, observant la pièce toute entière : Elle était relativement petite, déjà bien cernée par tous les cartons y étaient entreposés, il y avait des étagères où certains livres étaient sûrement gardé pour des personnes qui ont réservé. Elle se trouvait dans un espace entièrement clos, sans possibilité de sortie, sans issue de secours et sans possibilité d’appeler quelqu’un d’autre. L’homme qui se tenait en face d’elle devait sûrement la prendre pour une folle, génial ! La jeune femme enleva sa chaussure en grimaçant de douleur, se massant doucement le pied afin que celle-ci parte. Elle releva ensuite les yeux vers le jeune homme qui l’observait avant de s’adoucir et de sourire pour lui tendre sa deuxième main en disant avec une certaine fatigue dans sa voix : « Je suis désolée pour mon comportement… Je m’appelle Sookie… Et j’ai pas eut une belle journée voyez-vous alors quand je me suis rendue compte qu’on était bloqués ici j’ai… un peu pété les plombs… Maintenant le plus drôle c’est que j’ai super mal au pied et que j’ai même pas réussit à enfoncer cette foutue porte ! Je suis toujours comme ça au passage… Un peu tarée… ». Elle se permit un petit rire avant de baisser les yeux vers son pied, le massant un peu plus fort pour faire disparaître la douleur qui continuait de s’y diffuser sournoisement. Le jeune homme qui lui faisait face était sûrement un employé de la librairie pas trop loin de cet endroit… Il ne devait pas vraiment s’éclater dans son boulot parce que vu la tête qu’il tirait, il aurait pu enlever le sourire même à un clown ! Elle se mordit la lèvre, se demandant bien ce qu’il allait pouvoir répondre… Impatiente…

C’était bien sa vaine ! Il fallait qu’on choisisse au hasard de faire chier deux personnes aujourd’hui, dieu décidant de prendre deux crétins au hasard et de les mettre dans une situation débile pour voir comment ils s’en sortent, comment ils réagissent, se marrant devant la connerie de leurs réactions. Ce n’était pas vraiment sympa tout ça… Et d’ailleurs, heureusement que les deux n’étaient pas claustrophobes car sinon ils auraient vite fait de devenir fous à rester enfermés dans cette pièce. Ralalala, quelle merde ! Pourquoi fallait-il que ce soit Sookie Marie Dormer qui fut choisit aujourd’hui pour amuser le dieu tout puissant, bien au calme dans son paradis à la con. C’était vraiment pas le jour, tout ce qu’elle souhaitait, c’était pleurer toutes les larmes de son corps devant un film à l’eau de rose avec son chat sur les genoux en train de manger de la glace super calorique pour ensuite aller faire un footing pour rester potable pour continuer à travailler comme stripteaseuse… Et oui, elle avait le droit de manger autant qu’elle voulait mais, naturellement, il fallait rester présentable en petite tenue pour continuer de faire rêver les hommes au travail… Quel beau métier que le striptease n’est-ce pas ? Il faut toujours faire rêver les hommes qui ne peuvent pas se contenter de leur petit ami, leur femme, en voulant toujours plus, comme s’ils n’étaient même pas capables de voir ce qu’on leur a offert… Mieux que le corps, que le désire, l’amour… Sookie détestait son métier parce qu’elle savait qu’elle pouvait briser des couples de quarante ans de durée en une seule nuit, seulement parce qu’elle aura… Remué ses hanches sur un rythme devenu culte et puis plus rien… Elle aura aussi préparé des jeunes hommes à se marier et à se concentrer que sur une seule femme mais la plupart des enterrements de vie de garçons conduisaient des jeunes maris à revenir entres amis pour « se détendre ». Bande de cons… Si seulement ils savaient qu’il y avait une petite femme chez eux qui les attends et qui elle, les aime réellement… Prête à tout pour les garder et souvent meurtrie par les actes de leurs maris, préférant détester les femmes comme Sookie qui ne font que travailler plutôt que d’accepter la vérité : Ce n’est pas la stripteaseuse en tord mais le mari… Elle ne leur demande pas de venir, c’est eux qui font le choix, qui paient et qui ne pensent pas à elle une seconde… Pourquoi croire encore en l’amour lorsqu’on voit ses dégâts, ses dérives, chaque jours plus encore dans son lieu de travail… non, décidément, Sookie ne se sentait pas prête à croire en l’amour, encore moins aujourd’hui alors que c’était le troisième anniversaire de son agression et qu’elle sentait en elle cette peur sourde et violente qui remontait en lui brulant l’estomac, le visage et les bras, lui rappelant que quelques années plus tôt elle était soumise, elle était un objet, elle était… faible.

Finalement, si elle avait à choisir, elle préférait largement vivre cette petite blague du destin qui consistait à l’enfermer dans une pièce de taille réduite, avec un tas de livre, bloquée avec un jeune homme inconnu… Un peu frêle… Sans vouloir être méchante hein… Plutôt que de se retrouver comme il y a trois ans, bloquée dans cette salle de bain, son visage ensanglanté à cause du choc avec le miroir. Tout sauf ça, tout sauf cet instant horrible qu’elle avait vécu… Malgré tout elle ne pouvait s’empêcher de détester cette situation, elle ne pouvait s’empêcher de détester la bêtise qu’elle avait faite en venant se cacher ici pour ne pas montrer au reste du monde ses larmes. Pourquoi fallait-il qu’elle soit aussi idiote ? Pourquoi fallait-il que le reste du monde lui fasse peur au point qu’elle soit incapable de leur montrer qu’elle pouvait parfois être faible ? Elle était un être humain, elle avait des sentiments, alors pourquoi ne pouvait-elle exprimer ses sentiments sans ressentir cette honte cuisante sur sa peau, venir la bloquer entièrement. Elle ne devait pas avoir honte, elle avait été marquée à vie par cet évènement et puis si seulement elle pouvait oublier, là elle aurait peut-être le droit de ressentir une forme de honte mais maintenant elle n’en avait pas besoin, c’était se faire du mal pour rien parce qu’elle ne pouvait jamais oublier, certaines cicatrices sur ses bras le prouvaient, cette cicatrice sur son cou le prouvait. Finalement, c’était tellement idiot… Et maintenant qu’elle était enfermée ici à cause de ça, justement, de cette honte débile qu’elle ressentait toujours, et bien elle se rendait enfin compte de la bêtise de ce sentiment… C’était complètement débile ! Vraiment, à quoi bon s’embêter avec tout ça… De toute façon, elle était bloquée ici avec ce mec alors elle ne pourrait plus changer la donne, les choses n’appartenaient plus à elle à présent, ni à lui d’ailleurs ! Ça appartenait à un nouvel inconnu qui viendrait leur porter secours dans toute sa bonté et qui viendrait ouvrir cette foutue porte de merde ! Elle était fatiguée, elle en avait marre de pleurer, marre de se battre contre des forces invisibles qui tentaient de la détruire alors, pour sa dernière bataille, elle trouva bon de venir se défoncer le pied sur la porte, trouvant le moyen de se faire mal toute seule, passant sûrement pour une folle furieuse aux yeux de l’inconnu qu’elle avait un peu oublié, il fallait l’avouer… Il était là, à l’observer comme si elle était un rat de laboratoire, ah bah merci, c’était sympathique tout ça ! Enfin, elle le comprenait un peu… Elle devenait folle à rester ici et l’idée d’être piégée faisait remonter en elle quelques peurs anciennes de son enfance, comme lorsqu’elle se retrouvait enfermée dans le placard parce qu’on voulait la punir… Ce jeune homme avait un sang-froid presque déroutant et alors qu’elle se présentait et qu’elle observait son visage agréable, elle ne pu s’empêcher de le détailler, se rendant compte qu’il n’était pas le genre de personne à la vie très aisée… Il le portait sur lui et sa façon d’être le criait, il n’était pas ce genre de gosse de riche qui pique une crise à chaque fois qu’il rencontre un terrain défavorable… Il lui serra la main et elle remit vite fait sa chaussure. Il lui dit qu’il comprenait, un grand soulagement pour elle parce qu’elle avait un peu trop l’habitude de passer pour une folle furieuse alors non merci, c’était décidé par avec cet inconnu-là ! Elle répondit à son sourire par la même chose, en apprenant un peu plus sur lui. Alors comme ça, il s’appelait Liam ! Voilà un prénom qu’elle n’avait pas souvent entendu, et bien, ce Liam semblait sympathique mais quelque peu distant…

Ou alors était-il gêné… Elle l’observa s’enfuir dans un coin pour s’asseoir, elle, elle préféra rester contre la porte plutôt fraiche, s’asseyant à son tour en tailleurs, observant avec attention ses chaussures. C’est alors qu’il reprit la parole, un nouveau sourire s’afficha alors sur les lèvres de la jolie brune, elle n’aimait pas l’idée de passer peut-être toute une nuit enfermée avec un jeune homme sans pouvoir parler une seconde, dans une atmosphère tendue comme un string… Ah ça non ! Elle ne pouvait pas l’accepter parce qu’elle ne pouvait pas se mettre en confiance sans connaître un peu son partenaire de galère. Elle l’observa qui fouillait dans le carton à côté de lui, elle se prit à sourire avec une tendresse bien étrange avant de partager un regard complice avec lui lorsqu’elle découvrit ce qu’il lui montrait, elle se prit à rire comme une petite fille avant d’ajouter avec une dose d’humour : « C’est sur que ça va rehausser mon niveau intellectuel ! La meilleure des lectures ! Dommage que j’ai pas des crayons de couleurs, on aurait pu jouer à celui qui dépasse le moins ! ». Tout ça était, bien sur, ironique mais cela l’amusait fortement de voir ce qu’ils allaient bien pouvoir dénicher dans ces fameuses boites, prise d’une nouvelle curiosité soudaine. C’est alors que l’humour retomba comme un soufflet lorsque le jeune homme lui confia qu’il n’avait pas eut ça comme livre lorsqu’il était jeune… Elle ne bougea pas, baissant seulement les yeux, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre… C’était sa vie privée après tout, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle pouvait bien dire ou faire pour le consoler… Elle se mordit alors la lèvre, prenant conscience de ce qui venait de lui échapper. C’est alors qu’il reprit enfin la parole pour changer de conversation, dieu merci parce que sinon elle serait restée muette un bon bout de temps avant de savoir quoi dire. Elle haussa les épaules avant de répondre, penaude et encore un peu chamboulée par ce qu’il venait de se passer : « Bah… Un peu ouais mais bon… Y’a quelques années j’ai passé tout mon temps à lire des bouquins sur le droit alors vous savez… J’ai perdu le gout de lire… Surtout quand tous mes rêves se sont effondrés… ». Elle baissa naturellement les yeux avant d’avaler sa salive, un petit soupire de lassitude venant à sortir de sa bouche. Elle se leva alors s’approchant d’une boite continuant un bon tas de livre pour s’en saisir d’un avant de l’ouvrir et de lire quelques lignes, tentant d’oublier ce qu’elle venait de confier… C’était vrai, tous les rêves qu’elle avait étaient encore possibles lorsqu’elle était à Whyalla et qu’elle avait son école de droit, qu’elle avait le soutient de ses parents et qu’elle avait un revenu suffisant avec son compagnon pour oser pouvoir continuer ses études mais dés lors qu’elle s’était enfuie, elle ne pouvait plus rien… Tout ses rêves s’étaient effondrés dés lors qu’elle s’était faite agressée… Elle avait tout perdu… Elle réprima quelques larmes en prenant conscience de tout ça avant de se tourner vers le jeune homme et de dire d’une voix fluette : « Désolée… ». Elle laissa quelques larmes rouler sur ses joues et alla se cacher derrière une étagère, elle détestait qu’on la voit pleurer, psychologiquement, c’était presque intenable alors non, elle refusait que Liam la voit…

Claustrophobe ?! Ah ça non, jamais de la vie ! Sookie n’était sûrement pas le genre de femme à rester terrifiée lorsqu’elle était enfermée dans un ascenseur ! Non, elle était une femme forte qui pouvait attendre plus de dix minutes avant de pleurer comme une madeleine en hurlant comme une tarée dans la cage d’ascenseur : « Venez m’aideeeeeeer ! ». Il fallait dire que le sang froid chez Sookie Marie Dormer avait été livré plutôt en mauvais état, la jolie brune ayant beaucoup de mal à garder celui-ci et le perdant à chaque occasion ! Elle avait vécu toute son enfance à hurler toute la nuit dés lors qu’elle avait entendu son volet claquer une seule fois contre la fenêtre parce qu’elle avait eut le malheur d’oublier de l’enclencher avant d’aller se coucher. Plus tard, elle se mettait à avoir peur à chaque fois qu’elle devait recevoir un devoir important, se rongeant les ongles jusqu’au sang pour finalement hurler un « YES ! » dans la salle lorsqu’elle se rendait compte que non, elle ne s’était pas plantée et que oui, c’était une bonne note ! Finalement, Sookie était le genre de personne tout à fait intéressante à étudier, pleine de contradictions étranges et variées qui donnaient lieux à toutes sortes de situations tout à fait cocasses comme celle qui se déroulait à présent. C’est vrai, à quoi bon s’acharner comme une malade mentale sur cette foutue porte qui n’allait jamais daigner bien vouloir s’ouvrir vu que c’était une grosse connasse, de pouffiasse de porte qui s’ouvrait de l’extérieur ! Mais ça, Sookie s’acharnait à en faire l’impasse, préférant tenter la technique à la « Hulk » qui consistait à se dire qu’elle était capable de tout défoncer, même une porte blindée qui s’ouvrait de l’extérieur et qui avait pour but de ne pas pouvoir se faire défoncer pour lutter contre la criminalité… Enfin, avouez que c’était quand même con parce que rares sont les personnes à prendre leur pieds en volant des livres pourris dans une bibliothèque… Non ?! Et bien la jeune femme pensait que non et elle trouvait donc que cette porte indéfonçable était donc inutile à la survie de ces putains de livres vu que personne n’en avait quelque chose à foutre parce que personne ne voulait se cultiver avec eux ! Pourquoi les protéger vu qu’ils n’avaient pas vraiment une grande valeur pour le reste du monde… Finalement, elle passait vraiment pour l’idiote de service à tenter vainement de défoncer cette porte comme si elle avait une seule seconde la possibilité de la faire bouger d’un mini-micro-millimètre, comme quoi, l’espoir fait vivre et rend parfois Sookie quelque peu timbrée ! Elle était ce genre de personne à se foutre totalement de l’allure qu’elle pouvait bien avoir devant les autres lorsqu’elle était dans un état de plus ou moins panique, elle était ce genre de femme qui pourrait bien courir dans la neige Londonienne en culotte léopard avec pour seule chose qui la cache un petit haut et un gilet comme Bridget Jones dans le film seulement pour aller retrouver l’homme qu’elle aimait le plus au monde… Et là, tout homme normalement constitué aimerait beaucoup que Sookie lui courre après en petite tenue, rappelons la culotte léopard, dans le froid, seulement parce qu’elle l’aime… Malheureusement pour vous messieurs, il faut se faire une raison : Sookie Marie Dormer ne vous aime pas !

D’ailleurs, Sookie n’allait pas non plus courir en petite tenue dans le froid londonien pour poursuivre le jeune homme qui était en sa compagnie à cet instant précis. Pourquoi ? Petit 1 : elle ne le connaissait même pas ; Petit 2 : Elle n’était pas le genre de fille à courir en petite tenue après des inconnus ; Et petit 3 : Elle ne savait même pas son prénom bordel ! De toute façon elle s’en foutait pas mal pour l’instant parce que la seule chose qui occupe ses pensées était bien le moyen de sortie de ce foutu endroit de malheur ! Ce ne fut donc qu’après s’être détruit le pied en voulant jouer « Hulk » en tapant violemment contre la porte, se rendant enfin compte que celle-ci n’était pas faite de bois, qu’elle se retourna enfin pour faire connaissance avec son compagnon de cellule… Bah quoi ? C’était bien une prison, en tout cas, ça en avait tout l’air ! Ils étaient bloqués ici, sans pouvoir utiliser leur téléphone portable avec pour seule occupations des bouquins à la con ! Comme si ils allaient s’éclater ! De toute façon, Sookie était déjà en train de monter un plan d’évasion dans lequel elle prendrait stylo bille normalement pour signer les chèques mais là pour forcer la serrure de la porte blindée en espérant que ça face comme dans les films d’action où le héro est si fort qu’il réussit comme par miracle à tout défoncer avec classe et efficacité ! En gros, tu peux toujours rêver ma vieille ! Sookie ou comment se faire des films super mais pas un poil réalistes ! Finalement, elle avait lâché sa porte pour venir se présenter au jeune homme, et découvrant l’identité de celui-ci. Liam, il avait l’air plutôt calme pour un gars qui se retrouve bloqué dans la même pièce qu’elle, comme ça. Il aurait du péter un câble au même titre qu’elle, il aurait du s’énerver, tout défoncer, ou peut-être bouillonnait-il de l’intérieur parce que c’était ainsi qu’il montrait de l’énervement : à l’intérieur. Elle le trouvait plutôt intéressant, un jeune homme différent des autres et qui en plus, tentait de mettre un peu d’ambiance dans cette pièce de merde en lui montrant un livre de coloriage pour enfant. Malheureusement, l’ambiance qui s’était installée retomba comme un soufflet lorsqu’il finit par lui avouer que lorsqu’il était jeune, il n’avait pas vraiment le droit à ce genre de loisirs, elle comprit qu’il était quelqu’un qui n’avait pas eut une enfance facile, pas la sienne en tout cas… Il lui demanda alors si elle aimait lire et ce fut au tour de Sookie de casser entièrement l’ambiance, se mettant à pleurer comme une conne en lui avouant que toute sa vie s’était effondrée lorsqu’elle avait loupé ses études de droit et que depuis elle n’éprouvait qu’un dégout sommaire pour la lecture… Tout lui rappelait ces années qu’elle avait passées penchée sur un bouquin, apprenant par cœur chaque phrase importante du code pénal, se disant que plus tard elle serait une avocate plus que renommée parce qu’elle aurait la chance d’avoir eut la meilleure éducation possible et puis tout s’était effondré lorsqu’elle avait quitté sa ville natale pour venir ici… Pas d’argent, pas de boulot, plus rien pour payer les écoles hors de prix de Sidney, la jolie brune était devenue stripteaseuse ! La jeune femme continuait à pleurer, cachée dans son coin, ne voulant même pas que son compagnon de cellule la voit parce qu’elle était comme ça, elle détestait que le monde autour sache qu’elle pouvait être faible aussi, et qu’en plus, elle était adorable quand elle pleurait…

C’était vrai, elle avait ce genre d’attitude et de visage enfantin lorsqu’elle pleurait, elle devenait alors un petit nounours, une petite fille que l’on voudrait prendre dans ses bras et câliner mais pourtant elle était du genre à rester loin de tout le monde parce qu’elle détestait l’idée d’évoquer la pitié chez autrui… Heureusement pour elle, Liam ne semblait pas le genre d’homme prêt à se lever et à venir la prendre dans ses bras dans un câlin, il était plutôt du genre à rester silencieux, pris dans le malaise ambiant qu’elle avait installé malgré elle. Sookie tourna la tête vers celui-ci lorsqu’il se remit à parler, posant son visage embué de larmes sur un carton tout proche d’elle, se mordant la lèvre avant de hausser les épaules pour se permettre un commentaire silencieux… Elle n’était pas dans l’optique de papoter sur sa vie mais si lui le faisait en commençant par dire qu’ils avaient des vies pourries tous les deux et que ce constat devait sûrement les rapprocher, et bien elle était plutôt d’accord. Elle détailla son visage à mesure qu’il parlait, l’observant silencieusement comme elle observait chaque homme qui entrait dans sa vie par cette petite porte du destin et qui venaient peu à peu changer quelque chose en elle, marquer leur territoire… Liam était le genre de personne qu’elle pouvait apprécier pour sa franchise mais aussi parce que son doux visage l’apaisait… En effet, alors que son regard était fixé sur lui, elle sentait ses larmes se tarirent. Il était adorable, vraiment… Elle l’observa regarder dans le vague quelques instants avant de voir son visage se fendre d’un sourire communicatif… Elle se permit un sourire en retour, le regardant s’approcher d’elle avant de tendre la main pour refaire les présentations. Elle trouvait cette idée plutôt pas mal, c’était novateur et au moins il avait trouvé un moyen de redonner un peu de joie à cette captivité… Elle l’observa alors qu’il se remettait à parler, prenant sa main pour la serrer. Sa présentation fut rapide mais elle apprit qu’il était beaucoup plus jeune qu’elle, 19 ans contre 23 ans, ça faisait quand même un sérieux écart… Malgré tout, elle aimait beaucoup la douceur de ses traits et l’intelligence de ses mots et elle se permit un magnifique sourire dont elle avait le secret avant de se présenter à son tours : « Enchantée, je m’appelle Sookie Dormer… Mais tout le monde m’appelle Sook’… J’ai 23 ans et il y a trois années jours pour jours j’ai faillit me faire violer par mon ex-fiancé, il m’a mit le visage dans le miroir de la salle de bain et c’est pour ça qu’aujourd’hui j’ai un peu peur de la gente masculine… A cause de ça j’ai du arrêter mes études de droit et je me suis enfuie à Sidney, sans une tune je suis devenue stripteaseuse… Oh et je suis toujours vierge… ». La jeune femme se mordit la lèvre à ses dernières paroles, elles n’étaient pas réellement à dire mais qu’importe, c’était bien l’une des raisons pour lesquelles son ex-fiancé avait désiré la violer alors autant donner le pourquoi du comment, elle eut un petit rire nerveux avant de baisser les yeux et de soupirer avant de dire : « Je suis aussi timbrée… ». Ca c’était en option mais ne nous voilons pas la face, Sookie était réellement une timbrée !