Sujet: We've lost our mind [PV Théo] Dim 27 Fév - 23:12
Désirée avait travaillé d’arrache-pied toute la semaine. On lui avait donné plus de travail que d’habitude, en raison de l’absence d’un des photographes du magazine. Du coup, la belle n’avait pas vraiment pu sortir ou voir du monde. Petit-déjeuner – boulot – diner – dodo, voilà à quoi se résumait ses journées. Alors bien évidemment, pas le temps de voir ses amis, ou de programmer une séance photo avec Liam. Surtout qu’elle passait ses journées à prendre des photos, les sélectionner, les retoucher, les aménager pour que cela rende bien avec le texte de la page du magazine etc… Donc en rentrant chez elle, elle n’avait pas très envie de reprendre son appareil photo et de faire ce qu’elle avait fait toute la journée. Mais à présent, elle pouvait respirer, enfin. Il y a trois jours, elle avait donné rendez-vous à Liam, après plus d’une semaine sans la moindre nouvelle. Sauf qu’elle avait attendu, attendu et il n’était jamais venu. Or si Désirée est quelqu’un qui aime se faire désirer, elle déteste attendre ou qu’on lui pose un lapin. Non, elle n’aimait vraiment pas. D’ailleurs au début elle s’était énervée, s’était décidée à ne pas le recontacter et qu’il reviendrait en suppliant.
Evidemment, l’énervement passé, Désirée s’inquiéta un peu. Ce n’était pas le genre de Liam de ne pas venir à un rendez-vous et ne pas donner de nouvelles. Mais au fond, qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Il n’était qu’un homme parmi tant d’autres. De toute façon, elle aurait fini par s’en lasser rapidement. Et puis ce n’était pas comme si elle était réellement attachée à lui, non ? Non bien sûr que non, Désirée ne s’attachait jamais aux hommes qu’elle fréquentait, c’était presque devenu une règle. Alors pourquoi s’inquiéter pour Liam ? S’il ne donnait pas de nouvelles, c’est qu’il ne voulait pas la voir, point barre. Eh bien tant pis, il ne savait pas ce qu’il perdait et Désirée trouverait rapidement un beau jeune homme pour le remplacer. Pas de quoi s’inquiéter. Pourtant, cela lui trotta dans la tête durant les jours qui suivirent. Bien qu’elle essayait de se convaincre qu’il n’avait juste pas apprécié qu’elle ne donne aucune nouvelle pendant plus d’une semaine et qu’il ne voulait sûrement plus la voir, une petite voix lui disait que quelque chose n’allait pas. Quoi ? Elle n’en avait aucune idée mais elle avait un mauvais pressentiment. Désirée détestait s’inquiéter pour quelqu’un comme ça alors qu’elle était sensée ne pas y prêter attention. C’est vrai, elle était bien avec Liam, mais tôt ou tard, plus proche de tôt que tard d’ailleurs, elle s’en serait lassée, et serait passée à autre chose.
On était vendredi soir, Désirée devait rejoindre des amis dans la soirée qui avait organisé une réception. Elle avait encore du temps devant elle. Elle s’était préparée, c’était coiffée simplement, maquillée les yeux, et enfilé une petite robe noire, très jolie et simple. Seulement, la jeune femme n’avait pas très envie d’aller faire la fête ce soir. Depuis la semaine de rush, ça avait été plutôt calme et elle avait une envie de prendre des photos qui la titillait. C’est là qu’elle se rendit compte que si Liam ne faisait pas le mort, elle aurait juste eu à lui envoyer un sms pour qu’il vienne. S’énervant contre elle-même de penser ça. La belle avait juste à se trouver un autre modèle, ce serait très facile. Prenant ses affaires, Désirée fila dans sa voiture pour partir chez ses amis. à un feu rouge, il y avait deux panneaux : celui sur sa droite indiquait la direction pour rejoindre ses amis, l’autre désignait Potts Point. Pianotant sur le volant de sa voiture, Désirée prit à gauche lorsque le feu passa au vert. Elle avait agi sur un coup de tête, bien que l’idée lui trottait dans la tête depuis un bon bout de temps. A peine avait-elle tourné, qu’elle regrettait déjà son joie, se trouvant idiote. Mais elle ne pouvait plus reculer à présent. La belle était déjà venue chez Liam une fois et elle se souvenait de l’adresse. En peu de temps, elle était garée devant l’immeuble insalubre du jeune homme. Elle resta quelques minutes devant la porte de l’immeuble, hésitante. Finalement, la jeune photographe prit son courage à deux mains et poussa la porte sale et abîmée du bâtiment. Elle monta les escaliers quatre à quatre jusqu’au petit appartement de Liam. Désirée ne se sentait vraiment pas à sa place face à cette crasse, cette pauvreté. Elle qui était bien habillée, qui s’était faite belle, elle contrastait totalement avec le lieu. Désirée inspira à fond et frappa à la porte deux fois. Sous les légers coups, la porte s’ouvrit d’elle-même. Depuis quand laisse-t-on sa porte ouverte ? Son mauvais pressentiment lui revient, avec son inquiétude. Elle poussa doucement la porte.
« Liam, tu es là ? »
La belle fit quelques pas à l’intérieur de l’appartement. Au milieu du salon, elle pouvait bien remarquer qu’il n’avait toujours pas fait de rangement ou de ménage. C’était même pire. Comment pouvait-il s’y retrouver là-dedans ? Pire, comment pouvait-il vivre là-dedans ?
Dernière édition par Désirée Lesther le Mar 17 Mai - 12:56, édité 1 fois
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Sujet: Re: We've lost our mind [PV Théo] Dim 6 Mar - 3:00
désirée & théodora
Une semaine et quatre jours, cela faisait exactement une semaine et quatre jours que Théodora n’avait eut aucune nouvelle de son meilleur ami. Elle s’inquiétait, non plus que ça, elle était effrayée, morte de trouille de ce silence de mort. Il n’allait plus travailler à la librairie, elle l’avait couvert une bonne centaine de fois auprès de leur patron, chaque coup qu’elle donnait à la porte, chaque fois qu’elle criait son prénom à travers la porte, elle n’avait droit à aucune réponse. Rien, pas un son, pas un seul mouvement. Il n’y avait rien. Théodora s’était donc fait toute sorte de scénario ; peut être était-il partit quelques temps on ne sait où, famille ou quelque chose… Elle savait que c’était faux mais elle se persuadait du contraire… Peut être avait-il tout simplement quitter la ville ? Non, elle savait qu’il n’aurait jamais quitté cette ville pour la simple et bonne raison qu’il n’aurait nulle part où aller. Ici, il avait ses études, ses boulots, ses amis, sa vie entière était ici. Certes une vie très compliquée mais elle savait qu’il ne quitterait jamais cette ville. Un moment de solitude peut être ? Elle l’espérait. Elle l’avait espéré. C’est alors aujourd’hui qu’elle avait prit cette décision. Le sortir de son trou, à tout prix. La solitude pouvait être une bonne chose pour une personne mais une semaine et plus c’était se renfermer sur la vie, dans un tel cocon qu’on devient seul, désespéré, meurtri. Sortant de son appartement, elle se tourna vers la porte voisine. Elle frappa, aucune réponse. Elle frappa une nouvelle fois ajoutant :
« Liam ! Ouvre-moi ! C’est moi ! »
Toujours rien comme à chaque tentative. Seulement cette fois-ci, c’est décidé, elle ne rentrera pas sans savoir ce qu’il se passe. Elle regarda rapidement autour d’elle, personne, elle donna alors un coup avec son épaule, la vieille porte céda rapidement. Elle entra silencieusement, demandant :
« Liam ? Tu es là ? Je veux te parler. »
Un silence glacial. Elle avança dans le couloir étroit arrivant rapidement sur le salon, enfin plutôt l’appartement disons. Elle regarda autour d’elle, il n’y avait rien, personne. Terrifiée, elle commença à marcher dans l’appartement cherchant son ami. Elle fit très vite le tour et se retrouva à nouveau devant le lit de son ami. La pièce sentait le renfermer, les volets ne devaient pas avoir été ouvert depuis un moment. Elle s’approcha alors de la fenêtre dans l’intention de l’ouvrir mais trébucha sur un vêtement perdu qui l’a fit tomber lourdement au sol. S’étant cogné le nez, elle jura avant de mettre sa main sur la commode pour se relever. Un papier, sa main venait de s’appuyer sur un papier froissé. Elle se redressa et lut le papier dans un silence inquiétant. Son regard s’assombrit, ses sourcils étaient froncés et ses yeux ne se détachaient pas de ce papier, son visage pâlit, sous la buée de larmes qui commençaient à brouiller sa vue. C’est à ce moment-là que Désirée choisit de faire son entrée. Théo releva la tête ne sachant plus si elle devait s’énerver ou pleurer. Son souffle devint court et elle se sentit perdre contre les larmes menaçantes. C’est lorsqu’elle entendit les claquements de talons de Désirée s’approcher, qu’elle se retourna subitement tombant nez à nez face à la photographe. Cette photographe de haute classe, cette photographe riche, égoïste et qu’il avait tant aimé. Cette photographe oui. Théodora la regarda de haut en bas avant de lui cracher le papier toujours en main :
« Qu’est-ce que tu as fais ? »
Elle s’approcha d’elle alors d’un pas déterminé et en colère, elle répéta haussant le ton et se rapprochant dangereusement d’elle comme prête à lui bondir dessus :
« Qu’est-ce que tu lui as fais ?! » cria-t-elle.
De la colère, à ce moment-là, elle éprouvait une colère incontestable envers Désirée, cette Désirée qu’il avait considéré pendant longtemps un amour, un amour qu’elle ne lui rendait pas, Théodora en était certaine : Désirée n’était pas la bonne fille pour Liam. Elle ne l’aurait jamais été et elle ne le sera jamais, maintenant c’est sûr. Sous le regard d’incompréhension de Désirée, elle expliqua alors tout aussi sèche et en colère :
« Il n’est plus là. Il est partit. Il est… » Elle s’arrêta nette.
Elle la regarda quelques secondes sans bouger avant de plisser les sourcils, elle baissa la tête se pinçant la lèvre inférieure. C’est alors là que des larmes se mirent à couler à flot sur ses joues pales. Elle pleura. Entre deux reniflements elle finit par répéter tout en pleurant à chaudes larmes :
« Comment il a pu faire ça ? Comment il a pu me faire ça ? »
Elle éclata en sanglots lâchant le papier au sol et le suivant quelques secondes plus tard les mains couvrant ses yeux pleurant encore et encore… la perte de son meilleur ami. Elle n’avait pas eu pour habitude de pleurer à tout bout de champs et surtout devant une personne qu’elle ne supportait pas et qu’elle comptait comme coupable de l’adieu de son ami. Elle n’avait plus pleuré ainsi… Depuis longtemps… Depuis la perte de ses parents… La personne qui l’avait réconforté ? Liam. Une lettre, un message, c’est tout ce qu’il avait laissé derrière lui. Un message rempli de peine, de mal être, de colère… Un message annonçant une décision ; la décision de mettre fin à sa vie.
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Sujet: Re: We've lost our mind [PV Théo] Ven 18 Mar - 13:16
Damn my education I can't find the words to say
Ce mauvais pressentiment, ce genre de pressentiment dont on ne peut pas se débarrasser. Désirée détestait ça. Rien qu’en montant les marches de l’immeuble délabré, ce sentiment l’avait assailli, son cœur s’était serré. Elle s’était promis de ne plus s’attacher à quelqu’un pour ne pas ressentir ce pressentiment. Quand la belle avait trouvé la porte entrouverte, sa respiration s’était accélérée. Ce n’était pas normal, quelque chose clochait. Déjà, que Liam ne vienne pas à leur rendez-vous était inhabituel, presque inquiétant, mais qu’il soit aussi négligent ne présageait rien de bon. Même si elle n’osait pas se l’avouer, Désirée ressentait de la peur. La jeune femme avait déjà ressenti cette peur une fois, mais elle ne se rappelait plus en quelle occasion. La porte grinça quand la jeune photographe la poussa doucement. Peu à peu, l’appartement se dévoilait à sa vue. Une vue presque rassurante. Il n’avait pas changé d’un poil. Le sol était couvert d’une épaisse couche de vieux emballages, de vêtements, de livres. Désirée s’était toujours demandée comment il pouvait vivre là-dedans. Elle n’était venue qu’une fois ici, la seule fois où ils avaient eu un rendez-vous sans séance photo. Tous deux avaient beaucoup bu et l’appartement de Liam était plus près que la villa de Désirée, alors il n’avait pas pu refuser de l’y emmener. Ce n’était que le lendemain matin que la belle avait découvert l’état de ce taudis. Ce jour-là, elle s’était promis d’envoyer sa femme de ménage ici nettoyer tout. Mais elle ne l’avait jamais fait, elle avait oublié tout ça. Liam venait toujours chez elle après.
Bien que l’appartement ne semblait pas avoir changé, il lui paraissait trop silencieux, et cela inquiéta Désirée. Encore ce mauvais pressentiment qui lui collait à la peau. Impossible de s’en débarrasser. Elle appela Liam, mais personne ne répondit. Désirée s’aventura un peu plus loin dans le salon, il n’y avait toujours personne. Pareil dans la cuisine et la minuscule salle de bain qui devait faire la taille des toilettes chez la photographe. Il ne restait plus que la chambre. En s’en rapprochant, elle entendit un peu de bruit. Son cœur fit un bond. Liam était peut-être là alors. Désirée hésita un instant, la main à quelques centimètres de la poignée. Oui, c’était sûrement lui, mais que le lui dirait-elle ? Qu’elle s’inquiétait de ne pas avoir eu de nouvelles ? Non, Désirée ne s’inquiétait pour personne, surtout pas pour un de ses amants. Tant pis, elle devait en avoir le cœur net. Elle ouvrit la porte et tomba nez à nez avec… Théo ? Qu’est-ce qu’elle faisait là celle-là ? C’était la meilleure amie de Liam, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’aimait pas Désirée. Un rapide coup d’œil sur la chambre lui indiqua que Liam n’était pas là. Le mauvais pressentiment revint au galop, coupant le souffle à la jeune femme. Théodora lui lança un regard mauvais et lui demanda ce qu’elle avait fait. Mais de quoi parlait-elle ? Désirée n’avait rien fait à par entrer dans ce taudis dont la porte était ouverte. La jeune femme en face d’elle semblait bouillir de colère, colère qu’elle dirigeait sur la seule personne présente, c’est-à-dire Désirée. Elle réitéra sa question, criant cette fois-ci et rajoutant « lui ». Désirée devina que par « lui » elle voulait parler de Liam. La photographe ouvrit de grands yeux ronds puis fronça les sourcils, mais c’était quoi tout ce cinéma ?
« Mais de quoi tu parles ? »
Désirée était complètement perdue et elle avait toujours le cœur serré. Elle détestait qu’on lui parle sur ce ton, et encore plus qu’on lui fasse des reproches qui venaient de nulle part. Théodora la regardait toujours avec ces yeux noirs, comme si elle voulait que tous les malheurs du monde tombent d’un coup sur Désirée. Toujours aussi en colère, elle cracha à la figure de Désirée que Liam n’était plus là, qu’il était parti et qu’il… Elle s’arrêta au milieu de sa phrase et se tut. Qu’il était quoi bon sang ? Parti, pourquoi était-il parti ? Où pouvait-il bien être parti ? D’après ce qu’elle avait compris, il n’avait nulle part où aller à part ici, son « chez lui ». S’il était parti, cela expliquait qu’il ne soit pas venu à leur rendez-vous. Désirée avait le souffle coupé et son cœur battait la chamade. Pourquoi était-il parti sans la prévenir ? Pourquoi avait-il tout laissé derrière lui ? Ce n’était pas logique. Non, il ne pouvait pas être parti, ce n’était pas possible. Ce mauvais pressentiment qui lui serrait le cœur lui disait qu’il y avait autre chose. Surtout que Théodora avait éclaté en sanglot, se demandant comment il avait pu lui faire ça. Elle devait se sentir abandonnée et trahie. C’est du moins ce que Désirée ressentait en ce moment. Mais pourquoi ressentait-elle cela ? Elle ne s’était pas attachée à lui, bien sûr que non ! Il fallait qu’elle se reprenne.
Théodora s’était laissée tombée au sol, pleurant à chaudes larmes. Elle avait fait tomber un bout de papier qu’elle avait tenu fermement. Comme une automate, encore sonnée par la nouvelle, Désirée se pencha pour le ramasser et le lire. Elle aurait souhaité ne jamais l’avoir fait. Elle aurait préféré croire toute sa vie qu’il n’avait fait que s’enfuir, partir. Car ce bout de papier, il avait été écrit par Liam. C’était une lettre d’adieu, une lettre de… Désirée n’arrivait même pas à le formuler dans sa tête. Non, non, non il ne pouvait pas avoir fait ça, c’était juste impossible, elle refusait d’y croire. Désirée était tétanisée. Son cœur battait tellement vite qu’elle pouvait entendre chacun de ses battements. Elle n’entendait plus les bruits autour d’elle, les pleurs de Théodora. Désirée fut prise de vertige, et dut reculer de quelques pas pour s’appuyer au mur. Elle secouait la tête de gauche à droite, murmurant :
« Non, c’est pas vrai, c’est pas possible… »
Sans qu’elle ne s’en rende compte, des larmes silencieuses avaient commencé à couler le long de ses joues. Elle se laissa glisser au sol le long du mur, regardant toujours fixement devant elle. Elle se souvenait à présent de la fois où elle avait ressenti cette peur, ce mauvais pressentiment. Désirée n’avait que 11 ans à l’époque. Sa mère était très malade et restait au lit toute la journée. Son père rentrait tôt pour passer le plus de temps possible avec elle, mais Désirée, elle, devait aller à l’école. Un jour, elle était rentrée et avait trouvé la maison étrangement silencieuse. D’habitude, il y avait toujours un peu d’animation. Il y avait un silence glacial. C’était à ce moment-là qu’elle avait ressenti la peur. Elle était montée à l’étage et avait poussé doucement la porte de la chambre de ses parents. Le lit était vide et son père était assis sur un fauteuil, le visage dans les mains en train de pleurer. Il avait assené un « laissez-moi seul ! » sans même regarder qui était entré. Mais la petite Désirée n’avait pas bougé d’un pouce, figée par la peur et la douleur. Depuis ce jour, elle s’était promis de ne plus jamais revivre ça. Théodora allait sûrement croire que ses larmes n’étaient que de la comédie, mais en ce moment, Désirée s’en fichait. Les deux jeunes femmes restèrent longtemps ainsi, à pleurer, aucune des deux ne se sentant capable de s’arrêter. Désirée n’arrivait pas à comprendre pourquoi il avait fait ça, pourquoi maintenant ? C’est vrai il avait la vie dure, mais pourquoi maintenant et pas plus tôt ou plus tard ? Y avait-il une raison, un élément déclencheur ? Non, Désirée refusait de croire qu’il se soit suicidé, c’était impossible.
« Il… il n’a pas pu faire ça. Cette lettre… elle ment, il ment. Il est juste parti, il n’a pas pu… »
Ce n’était pas évident de parler avec les larmes qui coulaient toujours sur son visage. Où était passé la Désirée qui disait ne jamais s’attacher aux hommes ? Elle aimerait bien la retrouver en ce moment pour faire face à cela. Son esprit refusait de croire qu’il était mort. Il ne pouvait qu’être parti, pas mort. Impossible. Désirée ne connaissait pas les élans dépressifs et suicidaires de Liam. En sa présence, il avait toujours l’air heureux, il était toujours souriant, malgré ses problèmes, sûrement parce que quand il était avec elle, il n’y pensait pas. Donc pour Désirée, ce jeune homme, bien que pauvre, vivant dans un taudis, ne pouvait pas s’être suicidé.
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Sujet: Re: We've lost our mind [PV Théo] Mer 27 Avr - 1:20
this war is not over.
Les larmes, c’était les seuls amis de Théodora à ce moment-là. Elle pleurait, et pleurait, sans s’arrêter, sans pouvoir s’arrêter. Elle devait rêver, mais oui bien sûr ! Tout ceci était faux, elle rêvait, elle rêvait, elle devait être en train de rêver, un cauchemar, comme souvent elle en faisait, ce n’était qu’un cauchemar. Aussi stupide que cela puisse être et surtout très discrètement, elle s’arrêta et se pinça légèrement le bras. Rien, elle n’avait pas bougé du sol sale et puant de l’appartement de Liam. Elle était encore là, elle aurait dut se réveiller ! Elle aurait dut ouvrir les yeux, sursauter de son lit en sueur, c’est impossible ! Ca ne peut pas être possible ! Sa respiration était rapide, elle regarda autour d’elle priant pour se réveiller maintenant et tout de suite. Rien. Elle ouvrit inconsciemment la bouche, se figea quelques secondes, puis suffoqua avant de s’effondrer de nouveau en sanglot. C’était la réalité. Soudain, quelque chose brisa le fort bruit qu’elle faisait, une voix, ah oui, Désirée, elle était encore là celle-là. Elle dénia la réalité et s’exclama qu’il mentait et que tout ceci était donc faux. Théodora releva lentement la tête vers elle, les sourcils froncés. Et soudainement, presque naturellement : elle ria. D’un rire nerveux à souhait. Elle pouffa, se moquant d’une certaine manière de cette femme débarquant ici et prétendant s’inquiéter pour son meilleur ami. Elle ria pendant une bonne trentaine de secondes, nerveusement et ne laissant pas pour autant les larmes s’arrêter de couler. Finalement, elle se calma un peu et regarda deux secondes l’air d’incompréhension qu’affichait Désirée, elle plissa les yeux vers elle cherchant à lire de l’humour dans son regard. Puis elle jeta un regard sur le côté avant de marmonner « Elle est pas sérieuse. » Elle regarda de nouveau Désirée puis secoua la tête de droite à gauche avant de se relever.
« Tu te moques de moi, c’est ça ? » Avant même que Désirée ne réponde elle l’arrêta : « Tu en as toujours eu rien à foutre de lui ! Tu crois quoi ? Que je ne sais pas que tu l’utilisais ? Que tu t’amusais avec lui ?! Il t’aimait ! Il t’aimait tellement, il me le disait, j’ai essayé de le mettre en garde, j’ai essayé de le lui dire, parce que MOI, j’étais là pour lui ! »
Elle leva les yeux au ciel, se pinçant la lèvre inférieure. C’est fou comme ça peut faire mal, c’est fou comme ça peut blesser, comme on peut sentir cette douleur atroce qui nous ronge le cœur lorsque l’on perd quelqu’un qui nous était cher. C’est fou comme la vie peut être merdique, incontrôlable et complètement, incroyablement injuste. Comment de telle chose pouvait arriver dans notre monde ? Comment des gens pouvaient s’enlever la vie aussi facilement ? Comment la vie elle-même pouvait s’enlever ? C’était donc ça notre but dans la vie ? Mourir ? Disparaître à jamais ? Se retrouver six pieds sous terre parmi tout un tas de confrères eux-aussi décédés ? C’était donc ça… Notre but… Mourir. Ses parents au début, et maintenant son meilleur ami, combien d’âmes pouvait-on lui voler ? Combien de personnes qui lui étaient chères devait-elle perdre pour que le fautif de sa peine se dise enfin « C’est bon, on l’a fait assez souffrir, maintenant, laissons-la être heureuse un peu » ? Combien de larmes devront couler pour qu’enfin une lueur d’espoir apparaisse ? Elle ne pouvait plus s’en empêcher, elle ne pouvait plus s’empêcher de retenir cette haine qui la nourrissait chaque jour un peu plus, elle ne pouvait plus retenir cette colère enfouie en elle qui n’a pas put s’empêcher de grandir et grandir jusqu’à exploser, maintenant, tout de suite. Elle cracha avec mépris :
« Tu crois que tu peux venir comme ça et prétendre que ça te touche ?! Qu’est-ce que tu crois ? Tu ne le connaissais même pas ! Tu ne savais rien de lui ! Il était juste un jeu pour toi, rien d’autre ! Qui était là pour lui quand il se sentait seul ?! Quand il était fauché et qu’il ne savait plus comment faire ? Quand il était seul ? Quand il était fatigué à cause de tout ce travail de merde qui l’épuisait ?! Quand il avait besoin de se confier ? Quand il avait besoin qu’on l’écoute, qu’on soit là pour lui, qu’on le rassure, qu’on l’encourage, qu’on prenne soin de lui ?! Tu étais là peut être ? Tu étais là quand il en avait besoin ?! J’ai été là à chaque fois qu’il m’appelait le soir, à chaque fois qu’il avait besoin d’aide ! Est-ce que toi tu lisais derrière son sourire ? Est-ce que toi tu voyais combien il était blessé, combien il en avait marre de tout ? Est-ce que tu essayais même de voir sa détresse ?! Est-ce que tu voyais combien il était au bord de s’écrouler, se laisser couler, se faire du mal ?! Tu n’as rien fais, tu n’as rien fais du tout, j’aurais tout donné pour qu’il s’en sorte, qu’il aille bien ! …Il était mon meilleur ami ! Il était mon meilleur ami et Dieu sait combien je voulais qu’il aille juste bien ! J’ai fais autant que j’ai pu, j’ai tout fais pour qu’il n’est plus ces horribles pensées, j’ai. tout. fais. » Elle marqua une pause et finit par dire d’une voix brisée : « Et ça n’a pas été suffisant. » Elle baissa le regard quelques secondes avant de reprendre plus sévèrement relevant un regard noir vers son interlocutrice : « Alors qui tu es, toi ? Hein ? Qui est-ce que tu es pour venir ici ? Pleurer sa mort, prétendre t’en soucier, supplier que ce soit faux, qu’il se soit juste en aller, qu’il mente, qui es-tu pour ça, dis moi ?! Tu ne connaissais rien de lui, tu ne savais pas combien il souffrait, combien tu l’enfonçais toi aussi, tu n’as jamais rien voulu savoir sur lui, tu ne le méritais pas, tu ne l’as jamais mérité ! Et il ne méritait pas de tomber amoureux de quelqu’un d’aussi horrible que toi ! Il méritait bien mieux, il méritait d’être heureux, il méritait tout un tas de choses. Mais toi, toi, tu lui as fais plus de mal que de bien. Tu l’as manipulé. Il n’était rien pour toi. »
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Sujet: Re: We've lost our mind [PV Théo] Mar 17 Mai - 13:45
I hate you more than I hate everything in the world
Si Désirée avait su ce qu’elle trouverait en venant à l’appartement de Liam, elle ne serait sans doute jamais venue, ou même fait le moindre pas vers cet habitat délabré et miteux. Elle était venue une fois, et avait compris pourquoi Liam tenait à ce qu’ils se voient plutôt chez elle. Mais voilà, la jeune femme s’était rendue chez Liam, et elle savait à présent pourquoi il n’avait jamais répondu. La nouvelle avait fait l’effet d’un coup de poing, d’un boomerang qui vous revient en pleine figure. Liam n’était plus de ce monde, il s’était donné la mort, il avait ôté sa propre vie. Désirée n’était pas du tout préparée à recevoir une telle information. Elle n’était pas préparée non plus à avoir une telle réaction. Désirée était le genre de femme à apprécier la compagnie d’un homme parce qu’il est agréable, qu’il la distrait, mais qui s’en lasse très vite sans jamais réellement éprouver quoique ce soit pour le personne. Donc la nouvelle que venait de lui apprendre Théodora devrait la rendre triste mais pas l’affecter à ce point. Alors pourquoi tout d’un coup, se sentait-elle vide ? Pourquoi avait-elle l’impression qu’on serrait son cœur dans une poigne de fer au point de ne le faire exploser ? Et surtout pourquoi s’effondrait-elle en larmes avec pour seul appui et contact avec la réalité le mur et le sol rudes et froids ? Désirée avait beau se dire qu’elle devait se reprendre, faire face, son corps ne répondait plus à ses ordres. Théo semblait se trouver dans le même état qu’elle, pleurant à chaudes larmes. Sortant de cet état de tétanie, la jeune photographe finit par balbutier quelques mots. C’était trop d’un seul coup pour elle et pour se protéger en quelques sortes, elle déniait l’évidence qu’elle avait sous les yeux. Non, il n’était pas mort, il était juste parti, pas vrai ? Une immense fissure dans son monde, une balafre sur son cœur, voilà ce que la mort de Liam avait laissé. Tout le petit monde de la photographe était ébranlé. Ce monde si parfait montrait ses failles, ses faiblesses et ça faisait mal, ça faisait peur. Théodora marmonne quelque chose mais Désirée n’y prête pas attention.
Par contre, quand elle se relève et commence à parler d’une voix bien plus forte, lui demandant si elle se moquait d’elle, Désirée sursaute. La jeune femme qu’elle avait en face d’elle s’énervait et l’accusait de s’être servie de Liam, d’avoir joué avec lui alors qu’elle était là pour lui. Mais l’information qui fit tilt dans le cerveau de Désirée c’est « il t’aimait ! Il t’aimait tellement ! ». Elle déglutit difficilement, comme estomaquée. Comment ça aimait ? Qui avait parlé d’amour ? Elle ne fréquentait Liam que depuis un mois, ou peut-être un peu plus mais jamais il ne lui avait parlé de ça ou montré le moindre signe. Enfin, il y avait bien des signes, mais l’interprétation pouvait être différente. En tout cas, les paroles de Théo résonnent encore dans la tête de Désirée qui la regarde avec des yeux ronds. C’est pour cela qu’elle reste muette de stupeur face à Théo qui semble si imposante à présent. Elle semblait être en colère. Elle avait besoin d’exprimer sa colère, d’en vouloir à quelqu’un et Désirée était le bouc émissaire parfait. Théo lui reprochait à présent de n’avoir jamais été là quand Liam en avait besoin contrairement à elle. Plus elle crachait son venin, plus la jeune photographe la fixait. Toute sa stupeur s’envolait, maintenant son regard était dur, noir. De la colère montait en elle. Oh oui, Désirée était en colère. En colère contre elle-même, contre Théodora, mais surtout contre Liam. La jeune blonde qu’elle avait en face d’elle se reprochait de ne pas avoir pu en faire assez pour sauver son ami alors qu’elle aurait été prête à tout. L’espace d’un instant, sa colère s’était envolée pour laisser place à une douleur qui prendrait n’importe qui aux tripes et qui perturba même Désirée. Mais Théodora reprit de plus belle en lui reprochant de pleurer la mort de Liam alors qu’elle n’en avait rien à faire. D’après elle, Désirée ne le méritait pas.
C’en était trop. Désirée était restée assise au sol, immobile, laissant Théodora cracher tout son venin contre elle, mais là, c’en était vraiment trop. Qui était-elle pour lui parler ainsi ? De quel droit la jugeait-elle, jugeait-elle sa relation avec Liam alors qu’elle ne savait rien sur elle ? Les poings de Désirée se serrèrent. Si elles avaient été deux hommes, la jeune femme lui aurait mis son poing en pleine figure. La colère montait en elle comme la lave dans un volcan en éruption. Désirée se leva, prête à exploser.
« Qui je suis ? QUI je suis ? Justement, tu ne sais rien de moi, RIEN ! De quel droit tu te permets de me juger, de juger comment je me comportais avec Liam ? Tu ne sais rien de nous deux ! Tu étais peut-être là pour lui apporter du réconfort, mais ce n’était pas toi qui le faisait sourire, ce n’était pas toi qui le rendait joyeux, ce n’était pas toi qui rendait sa journée plus heureuse ! Alors il avait peut-être des problèmes, mais avec moi, il était heureux ! H.E.R.E.U.X. ! Je lui apportais du bonheur, ce dont toi tu n’as jamais été capable ! Pourquoi était-il toujours souriant quand il venait me voir à ton avis, hein ? Pourquoi il semblait toujours rempli de bonne humeur à chaque fois ? Et tu appelles ça rendre malheureux quelqu’un ? Peut-être que tu étais là à le rassurer quand il avait des problèmes d’argent, mais en attendant, qui lui en apportait, toi peut-être ? Non ! Je savais très bien que je pouvais lui demander de bosser pour moi gratuitement, c’est ce que je fais toujours, et pourtant je ne l’ai pas fait. Et crois-moi, je crois que cet argent lui a été bien plus utile que tous tes mots de réconfort ! Alors oui, je n’étais pas là quand il allait mal le soir, je n’étais pas celle qu’il appelait quand il déprimait mais au final, c’est moi qui lui donnait un peu de bonheur dans ce foutu monde. Il avait quelqu’un à aimer dans ce monde ! Il avait l’impression d’être le centre d’attention de quelqu’un, d’être une personne d’intérêt aux yeux de quelqu’un. A ton avis, quand était-il le plus heureux ? Les jours où il venait pleurer ses problèmes dans tes bras, ou les jours et les nuits qu’il passait dans les miens ? Je lui apportais de l’affection, de l’intérêt et de l’argent aussi. »
Désirée fulminait. Sans s’en rendre compte, son ton avait monté. Elle était en colère contre Liam et sa meilleure amie. Pourquoi les avait-elle laissé entrer dans sa vie ? Ils ne lui avaient apporté que des problèmes et des souffrances.
« Alors ne viens pas me juger, ne viens pas juger ma relation avec Liam. Tu ne crois pas que c’était plutôt toi qui le tirais vers le bas ? Parce que je parie que quand ça n’allait pas, c’était lui que tu allais voir, hein ? Donc le couplet de la meilleure amie toujours là quand il était dans la merde, tu le sors à quelqu’un d’autre ! Parce que j’ai rien demandé moi, RIEN ! Où est le mal à vouloir passer du bon temps, à s’amuser, hein ? A quoi bon vivre si ce n’est pas pour en profiter un minimum ! Ma relation apportait plus de bonnes choses à Liam que la tienne ! Alors, stop, j’en ai ras le bol ! Tu sais quoi ? Je te déteste, je déteste Liam, je déteste cet endroit, je déteste vos foutus problèmes à la con ! J’en ai marre, j’ai rien demandé moi et vous m’apportez que des emmerdes ! »
Encore une fois, Désirée s’était mise à crier. C’est vrai, elle voulait juste s’amuser avec Liam, ils passaient du bon temps ensemble, ça n’avait rien de mal. Elle avait apporté un peu de joie dans la vie de Liam, elle l’avait aidé financièrement, et qu’avait-elle en retour ? Une douleur sourde au creux de sa poitrine, des yeux rougis d’avoir pleuré, des souvenirs de la mort de sa mère venant lui fouetter le visage et une meilleure amie teigneuse qui lui reproche tout. Qu’avait-elle fait pour mériter ça ?
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We've lost our mind [PV Théo]
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