«  Je peux rentrer Docteur Sullivan ? » demanda Lee, un grand et svelte apollon au sourire ravageur. Qui était-il ? Le nouveau chirurgien résidant, qui en plus d'être un homosexuel affirmé – très loin de tout les clichés sur les gays - , il était en plus tendre et à l'écoute. Andrew fit un signe de tête, alors qu'il venait de tomber sur un banc dans la salle de repos. Il jeta au loin ses gants couverts de sang et soupira avec fureur. Notre nouveau médecin venait juste de perdre un tout jeune patient – il avait à peine 9 ans – qui avait toute sa vie devant lui. Il aurait pu en pleurer s'il n'avait pas passé douze-heures au bloc opératoire. Il était épuisé et se laissa à sangloter sur son banc. «  Nous avons fait tout ce qui est possible, vous ne devez pas vous en vouloir ? » annonça Lee, qui s'approcha et posa ses mains sur les épaules d'Andrew. Bien sûr, qu'il aurait voulu qu'on lui remonte le moral à cet instant précis, mais ce n'était pas Lee qu'il voulait voir, c'était Derek qu'il voulait étreindre. C'était fou comme il lui manquait, trois semaines sans le voir cela avait un enfer et pourtant tout était de sa faute – où plutôt de son boulot -. «  Je peux m'asseoir ? » demanda le chirurgien. Andrew soupira comme seule réponse.

Lee, même s'il était très gentil et semblait clairement en pincer pour le Néo-Zélandais, Sullivan n'était pas intéressé. Non, il n'était pas idiot : les petits regards dans les couloirs, cette façon de lui caresser l'épaule pour dire au revoir, de s'installer à sa table au déjeuner et de lui demander tout les jours comment se passait sa vie amoureuse. Pourtant, le chirurgien était charmant et il aurait surement succombé à ses charmes si son cœur n'avait pas été déjà prit. Andrew très ouvert en avait parlé à Derek au téléphone dés l'arrivée du docteur Lee, c'était même devenu une plaisanterie pour titiller son amant : «  Je crois que tu as un concurrent sérieux ! Il veut m'inviter pour un brunch dimanche chez lui, je dis quoi ? » Cela était resté ainsi, mais tout changea quand notre chirurgien caressa le visage de Drew' avec son index pour attirer son attention. Lee profita de l'effet de surprise pour sauter à ses lèvres et lui vola un baiser qu'il imposa par la force. Sully' se défit des lèvres trop aventureuses à son goût et prit ses distances. «  Je ne sais pas ce que vous pensez, mais j'ai déjà quelqu'un dans ma vie. » Le médecin se dirigea vers la seule sortir possible, pourtant la voix de son collègue l'arrêta dans son élan. «  Il n'est pas obligé de le savoir (…) Vous me plaisez ! Je ne vois pas le mal à ça. » L'ancien chasseur qu'il était, aurait déjà sauté sur cette proposition, mais il tourna les talons et s'en alla.

Andrew après une bonne douche chez lui, de quoi remettre ses idées en place et sa libido qui criait famine – cela faisait maintenant presque deux mois qu'il était régime pain sec et eau –. Il avait besoin de voir Derek, immédiatement. Peut-être qu'il pourrait l'attirer dans la réserve et le violer ? Il lui téléphona donc et tomba sur son répondeur – encore – Qu'est ce qu'il pouvait en avoir assez de ces discussions téléphoniques, il avait besoin de réel, de peau et de toucher. L'après-midi venait à peine de commencer. Notre médecin s'habilla, toujours le goût de Lee en bouche malgré ses multiples brossages. C'était la culpabilité ou autre chose ? Ce n'était pas si grave, ce n'était qu'un baiser qu'il n'avait pas cherché et qu'il avait repoussé. Après, en avoir parlé à Derek, ils pourraient en rire ? Hum, non ! Connaissant le reporter, c'était le typiquement le genre de petite information qui lui ferrait sortir sa tête de cocker souffreteux.

Un métro, un bus et un peu de marche à pied plus tard, voilà notre médecin perturbé qui se présenta au journal. Malheureusement, il oublia encore une fois qu'il n'avait aucun passe droit pour pénétrer dans le sacro-saint. Andrew appela donc Jessica – il avait toujours son numéro depuis l'accident qui avait provoqué bien des choses – et une fois qu'il put la joindre. Il se lança : «  Pardon de te déranger, pourrais-je te parler ? J'arrive pas à joindre Derek. Tu aurais cinq minutes ? Je suis devant le journal. » Sullivan n'aimait pas déranger, surtout que Jessica avait clairement d'autres choses à faire et qu'il savait très bien les sentiments qu'elle avait pour Derek – même si elle ne voulait pas les voir – Dix minutes plus tard, un chewing-gum pétillant en bouche et quelques pas sur le côté, il aperçu Jessica et se jeta sur elle. «  Je te remercie. Je te paye à café dans le Starbuck en face ou tu n'as pas le temps ? » demanda t-il joyeusement avec un grand sourire. Il n'avait rien contre elle, mais cette conversation tombait bien. Il voulait mettre une chose au clair avec elle : Derek Morrison lui appartenait et elle n'avait pas intérêt à poser ses griffes sur lui.

Jessica soupira, tapant avec son stylo sur le bureau, toujours observant la place vide en face d’elle. Elle n’avait franchement pas la tête à bosser, sachant ce que devait traverser son ami. Elle avait voulu l’accompagner, étant habillé pour également, mais le jeune homme avait refusé. Pourquoi ? Elle cherchait mais ne trouvait pas trop de réponse. A part qu’il veuille que ça reste entre famille, ce qu’elle pouvait comprendre, mais elle aurait tout de même aimé être là pour le soutenir. « Tu peux arrêter, Jess ? », demanda une voix venant du bureau derrière elle. « Oh désolée, Tyler ! » La jeune femme lâcha son stylo qui roula sur le bureau et elle reposa les yeux sur son écran. Peut être qu’elle insisterait un peu pour le voir ce soir ? Mais il devait être avec sa famille certainement ? Ou rentrerait-il chez lui ? Si c’était le cas, elle pourrait lui tenir compagnie. Lui faire un petit dîner et essayer de lui changer les idées. Mais comment allait-elle faire avec sa sœur chez elle ? Oh mais elle saurait bien se débrouiller une nuit sans elle. Il y avait des plats à mettre au micro-onde après tout.

La stagiaire quitta ses pensées en entendant son téléphone sonner. Elle sauta dessus, en espérant que ce soit Derek, mais sa joie s’effaça vite. Qu’est-ce que l’ami de Derek lui voulait ? Suspicieuse, elle décrocha et porta le téléphone à son oreille. « Oui ? » « Pardon de te déranger, pourrais-je te parler ? J'arrive pas à joindre Derek. Tu aurais cinq minutes ? Je suis devant le journal. » Elle reconnu bien la voix d’Andrew, mais elle fut quand même un peu étonné. C’était normal qu’il n’arrive pas à joindre Derek. Celui-ci avait du couper son téléphone, certainement. « J’arrive tout de suite » Jessica décrocha et mit son téléphone dans sa poche et saisit son sac pour se diriger vers l’ascenseur.

Quelques minutes plus tard elle quitta le bâtiment, regardant autour d’elle, pour trouver Andrew. Mais ce fut le jeune homme qui la trouva plutôt. « Je te remercie. Je te paye à café dans le Starbuck en face ou tu n'as pas le temps ? » « Si ça va j’ai le temps. » Puis ça lui changerait peut être un peu les idées. Quoi que non, vu qu’il était là pour parler de Derek. Elle le suivit alors, entrant dans le Starbuck Coffee. « Je prendrais bien un chocolat chaud, s’il te plait. » lui dit-elle sans regarder ce qu’il y avait vu qu’elle connaissait bien l’endroit.

Elle observa le jeune homme discrètement, celui-ci allant commander les boissons puis elle se dirigea vers une table et s’assit, posant son sac à côté d’elle. « Merci », dit-elle quand il lui déposa sa commande devant elle. « Alors qu’est-ce qu’il y a ? »

« Si ça va j’ai le temps. » Andrew lui offrit un grand sourire, car même s'ils ne se connaissaient pas trop, il aimait bien Jessica de ce qu'il avait pu entrapercevoir d'elle. Ils allèrent s'installer dans un café à la mode juste en face, c'était le médecin qui offrait. « Je prendrais bien un chocolat chaud, s’il te plait. » «  Parfait ! » Andrew commanda donc un chocolat chaud et un cappucino. Ils s'installèrent à une table, c'était quand même mieux pour discuter. « Merci » Le jeune homme déposa le chocolat devant Jessica et prit place en face d'elle. «  De rien ! », commençant déjà pour sa part à souffler sur sa boisson brûlante. « Alors qu’est-ce qu’il y a ? » Il fallait qu'il se lance, c'était une danse délicate qu'il allait commencer. Après tout, Derek ne devait jamais avoir parlé de lui et de voir une inquiétude chez un «  ami » cela pouvait être louche.

Cependant, Sullivan ne pouvait faire autrement que d'être inquiet, même s'il devait être sur une affaire qui méritait toute son attention. Qu'est-ce qu'il aimait pas quand il coupait son portable ! «  Je m'inquiètes un petit peu en faite, cela fait 48h que j'ai pas de nouvelle de Derek. Est-ce qu'il est sur un article où un truc du genre ? » demanda-t-il entre deux soufflements sur son cappuccino. «  Mais, je demande cela de manière amical, moi et Derek nous ne sortons pas ensemble, hein !? » Il étouffa un faux rire en tout point suspect. Et ! FRACK ! Pourquoi il venait de dire cela ? Pour cacher sa gêne soudaine avec son regard fuyant, il portant ses lèvres à sa boisson et se brûla aussitôt.

OUILLE ! C'EST CHAUD ! «  Non pas que tu te posais la question, je présume ! » , agita t-il la tête comme une poupée. « Derek avec un homme, le truc même pas possible !» Aahahaha ! Qu'est-ce qu'il était mal installé sur cette chaise. Bon, maintenant il fallait détourner la conversation. «  Toi et Derek cela avance ? » Voilà ! Opération détourner l'attention en marche. Avec un peu de chance, elle aura déjà oublié ce que je venais de dire auparavant.

Jessica avait bien comprit que le jeune homme ne devait pas être au courant ce qui c’était passé. D’un côté, si elle n’avait pas entendu la conversation que le jeune homme avait eut au téléphone avec sa mère, elle n’aurait pas su non plus que son grand père était décédé. Elle savait très bien que la vie privée de Derek était tenu encore plus secret que la bibliothèque du Vatican.

« Je m'inquiètes un petit peu en faite, cela fait 48h que j'ai pas de nouvelle de Derek. Est-ce qu'il est sur un article où un truc du genre ? » Jess souffla sur son chocolat chaud, tout en hochant de la tête, tenant le gobelet entre ses mains pour se les réchauffer. « Mais, je demande cela de manière amical, moi et Derek nous ne sortons pas ensemble, hein !? » La jeune femme, arqua un sourcil sans le quitter des yeux. Qu’est-ce qu’il racontait, Andrew ? ! « Non pas que tu te posais la question, je présume ! » « Non, du tout. » Les hommes alors. Ils pensaient quoi ? Que le fait de s’inquiéter, leur enlever de leur virilité, ou quoi ? Que des machos, tous ces mecs. « Derek avec un homme, le truc même pas possible !» « C’est bien vrai ! », affirma-t-elle en trempant ses lèvres dans son chocolat chaud, continuant après encore à souffler un peu dessus.

« Toi et Derek cela avance ? » Jessica sourit et acquiesça de la tête, mais haussa tout de même aussi les épaules. C’était compliqué. « J’ai jamais connu un homme aussi compliqué que Derek. » commença-t-elle, mais elle garda son sourire. Après tout, c’était peut être bien aussi cela qui faisait qu’elle le trouvait si mystérieux et craquant. « Mais oui, ces dernières semaines, on a passé beaucoup de temps ensemble. On a fait plein d’activité », rajouta-t-elle en riant un peu et bu de son chocolat chaud. Elle avait surtout apprécié la soirée qu’ils avaient passée dans une boîte de nuit à thème année 80. Elle n’était pas sûr qu’il s’était autant amusé depuis un moment qu’à cette soirée là. Il avait été bien drôle. « Puis on est aussi partie une semaine à Melbourne. Pour le boulot bien sûr. »

Pourtant elle perdu quand même son sourire, car oui, ces derniers jours ce n’était pas la joie. « Mais bon c’est pas trop la forme, maintenant… »

Bon, Andrew allait devoir tirer les vers du nez de Jessica, ce qui n'allait pas être facile. Il essaya donc d'orienter ses questions sur la piste d'un article que pourrait faire Derek et qui l'obligerait à couper son téléphone. Il était peut-être en planque pour démanteler des mafieux ou des politiciens véreux. Oui, notre médecin avait beaucoup d'imagination – ce qui allait bientôt lui jouer bien des tours – Jessica hocha la tête négativement, il était donc sur une mauvaise piste. «  C'est une affaire privé ? » demanda t-il avant de s'humilier complétement. Il espérait sincèrement que cela ne soit pas une affaire de famille, car comment faire parler Jessica. Aux yeux de tous, Andrew Sullivan n'était rien dans la vie du journaliste. Cette pensée le chagrina, c'est peut-être pour cela qu'il se fit assez bête pour bien souligner que lui et Derek ne sortaient pas ensemble. Il fut ridicule ! « C’est bien vrai ! » Andrew sourit à cette réponse et continua de souffler sur son cappuccino.

Il porta sa boisson tout en demandant pour détourner l'attention : comment cela avançait entre elle et Derek ? Qu'est-ce qu'il n'avait pas fait – lui et son imagination débordante - Il se raccrocha d'abord au sourire de la demoiselle et son acquiescement. Quoi ?! Quoi !? Hurla notre médecin dans son fort intérieur. « J’ai jamais connu un homme aussi compliqué que Derek. » Andrew soupira devant ces bonnes paroles, ils étaient au moins d'accord sur ce point. Et, peut-être qu'ils arrivèrent au même constat, c'est ce qui le rendait malgré tout si craquant et irrésistible. « Mais oui, ces dernières semaines, on a passé beaucoup de temps ensemble. On a fait plein d’activité » Hein ?? Le jeune homme faillit s'étouffer avec son cappuccino qu'il repoussa violemment sur la table en se raclant la gorge. «  Pardon ! C'est chaud ! Continue ! » Il détestait être jaloux, mais c'était plus fort que lui. C'était la partie sombre de sa personnalité, il ne pouvait commencer à s'imaginer que Derek et Jessica dans d'étranges positions. Après tout, Morrison jouait peut-être sur les deux tableaux ? Non ! Non, il n'était pas comme ça ! Se souligna Sullivan.

« Puis on est aussi partie une semaine à Melbourne. Pour le boulot bien sûr. » « Ah ? Il m'a dit qu'il devait y aller, mais il m'a pas dit que c'était avec toi ! » lâcha t-il sans pouvoir se retenir tout en jouant avec le couvercle de son cappuccino. Ah ! La jalousie ! Andrew se pencha vers sa voisine car il ne voulait pas que tout le café puisse les entendre. Il serra les dents et demanda sans aucune gêne. «  Tu te le tapes ? » Le jeune homme avait le regard froid et savait qu'il risquait de se prendre une baffe, que la vie privé de Jessica ne le regardait pas, mais il avait besoin de savoir. Notre garçon si gentil et souriant avait complétement disparu et devant le changement d'attitude de sa voisine, il garda son masque implacable. « Mais bon c’est pas trop la forme, maintenant… » «  Pourquoi, tu es enceintes ? » demanda t-il en remontant sa boisson à ses lèvres avec un ton mordant.

C’était tout de même un drôle de gaillard cet Andrew. Jessica ne le quitta pas des yeux tandis que celui-ci repoussait son gobelet. Elle le trouvait assez bizarre tout à coup. Pas sous l’effet de drogue quand même ? Ce serait pas bien vu qu’il était médecin, aux dernières nouvelles. En tout cas, vu que le jeune homme le demandait, elle continua donc et annonça avec le sourire son voyage avec Derek. « Puis on est aussi partie une semaine à Melbourne. Pour le boulot bien sûr. » « Ah ? Il m'a dit qu'il devait y aller, mais il m'a pas dit que c'était avec toi ! » « On travail ensemble, c’est normal que j’y vais avec lui. On était dans un charmant motel. » Ces quelques jours, elle avait également pensée qu’elle avait perdu tous ses charmes, vu que Derek semblait insensible à ses avances. Mais elle avait déjà mit de côté ces échecs et regardait de l’avant !

Jess se pencha un peu en avant, quand Andrew le fit, pensant à une confidence, mais… « Tu te le tapes ? » Mais ! Elle recula en fronçant les sourcils. « Ta question est totalement déplacée ! Et je n’y répondrais pas. » Andrew n’était pas un de ces pervers quand même ? A s’intéresser à la vie sexuelle du reporter. Elle allait devoir le mettre en garde. « Mais bon c’est pas trop la forme, maintenant… » « Pourquoi, tu es enceintes ? » Non mais de quoi il se mêlait lui ? « Non ! », répondit-elle en laissant couler deux secondes avant de reprendre. « Pas encore du moins »

De toute façon elle n’en voulait pas. Pas encore. Elle était trop jeune encore et préférait attendre quelques années avant de penser bébé. Dans six ou sept ans et si bien sûr elle aurait quelqu’un à ce moment là. Le mieux serait Derek, naturellement. Elle soupira et bu de son chocolat chaud. « Non, il a perdu son grand père. J’étais là quand sa mère l’a prévenu… Je voulais l’accompagner », dit-elle en montrant ses habits, « mais il a refusé. J’aurais aimer quand même lui tenir compagnie…, » soupira-t-elle. Quand même, elle était disons contente de l’avoir entendu au téléphone, car sinon elle n’aurait rien su. Dire que Derek n’en avait même pas parlé à Harrison, vu que celui-ci lui avait déjà demandé ce qui se passait avec le reporter. Elle ne comprenait pas pourquoi Derek ne disait jamais rien. Après tout ils étaient amis, et les amis étaient là aussi pour les moments difficiles.

Andrew ne pouvait s'empêcher d'être jaloux, après-tout Jessica et Derek travaillaient ensemble, c'est presque vivre 8 heures par jour avec quelqu'un, des liens doivent se former surtout si l'une des personnes à des sentiments pour l'autre. Comment pouvait-il lutter ? C'était le chaos dans son esprit alors qu'il essayait de siroter son cappuccino sans se brûler. « On travail ensemble, c’est normal que j’y vais avec lui. On était dans un charmant motel. » «  Je n'en doute pas. » Il était alors si simple pour le médecin d'imaginer Derek et Jessica enlacés dans cette chambre d'hôtel. Car même si Morrison se posait des questions, la jeune femme était la possibilité d'avoir une vie normale : la maison, les enfants, le chien, sans sentir le regard coupable de son entourage. Mais alors pourquoi ne pas lui avoir avoué ? Qu'est-ce que pouvait bien jouer comme jeu cruel notre journaliste ?

Une colère froide coula le long de la nuque du médecin et il posa une question qui le regardait pas du tout. « Ta question est totalement déplacée ! Et je n’y répondrais pas. » Il haussa les épaules, le silence était pour lui la meilleure des réponses. Alors, ils couchaient ensemble ? Quel salaud ! La colère remonta jusqu'à ses tempes et il demanda tout aussi froidement si sa voisine n'était pas enceinte. « Non ! » Bon ! Il avait peut-être encore une chance...« Pas encore du moins » Donc, ils essayaient ! Super nouvelle, mais il était quoi dans ce jeu cruel ? Un divertissement ? En tout cas, Andrew comprenait maintenant pourquoi Derek n'avait toujours pas dépassé un certain cap avec lui. Pourquoi le désirer alors qu'il avait une femme de l'autre qui pouvait satisfaire toutes ses pulsions ?

Sullivan avait envi de pleurer et se cacha derrière sa boisson, la suite allait l'achever. « Non, il a perdu son grand père. J’étais là quand sa mère l’a prévenu… Je voulais l’accompagner » C'était le coup de poignard et notre jeune homme resta paralysé. Pourquoi, il ne l'avait prévenu ? Il n'était vraiment rien pour lui...Voilà ! Il avait bien deviné...un divertissement ! « mais il a refusé. J’aurais aimer quand même lui tenir compagnie…, » «  Tu aurais du insister, c'est comme ça que cela marche avec Derek. » lâcha t-il les larmes aux yeux. Notre médecin se rendit compte de son changement émotionnel et s'excusa auprès de sa voisine. «  Désolé, une poussière dans l'œil, je reviens ! » Drew' alla s'enfermer dans les toilettes du café à la mode. Il ne comprit pas vraiment pourquoi cela le touchait autant mais il pleura un bon coup.

Il revint calmé après quelques minutes, il ne prit pas place à côté de Jessica. Le médecin resta debout, une main tendue vers la jeune femme. Il avait un air sérieux et prit une voix dans le même ton. «  Je vais avoir besoin de l'adresse de l'enterrement si tu l'as, j'ai besoin de parler à Derek ! Je veux bien te dire pourquoi, mais cela risque de changer beaucoup de choses et chambouler ce que tu essayes de construire avec lui. Je t'apprécie encore Jessica, alors je veux bien garder le silence contre ce service. » Il prit une pause et fixa Jessica en avançant sa main. «  Alors, que décides-tu ? Protéger Derek ou protéger tes espoirs ? » Notre médecin était très sérieux dans ce qu'il disait, il se sentait briser, mais il ne voulait pas répéter ce traumatisme à sa voisine. Il ne voulait pas être le monstre qui allait lui avouer qu'ils avaient tout les deux étaient bernés.

« Tu aurais du insister, c'est comme ça que cela marche avec Derek. » Jessica releva les yeux de son gobelet pour observer le jeune homme. Elle fut surprise par le ton de celui-ci et sa réaction par la suite. Elle le laisse partir, le suivant du regard mais finit par reposer les yeux sur son chocolat chaud. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Il y avait un détail qui lui échappait là. Sauf si Andrew connaissait le grand-père de Derek ? Mais pourquoi ce dernier ne lui aurait rien dit ?

Elle laissa échapper un fin soupire et regarda en dehors de la vitre quelques gens passer, tout en buvant son chocolat chaud. Elle se demandait tout de même ce qui se passait avec le médecin, pour qu’il aille se cacher aussi vite.

L’attente ne fut pas trop longue et en entendant quelqu’un à côté d’elle, la stagiaire tourna la tête vers Andrew qui restait debout. « Je vais avoir besoin de l'adresse de l'enterrement si tu l'as, j'ai besoin de parler à Derek ! Je veux bien te dire pourquoi, mais cela risque de changer beaucoup de choses et chambouler ce que tu essayes de construire avec lui. Je t'apprécie encore Jessica, alors je veux bien garder le silence contre ce service. » Oh doucement ! Jessica regarda le médecin, les sourcils froncé. Comment ça, il l’appréciait encore ? De quoi il parlait ? « Alors, que décides-tu ? Protéger Derek ou protéger tes espoirs ? »

Elle jeta un rapide coup d’œil à la main du jeune homme avant de relever les yeux sur lui. Mettant sa main dans le sac, elle en ressortit un stylo et alla écrire l’adresse du cimetière sur la serviette. Elle le lui tendit ensuite, mais le garda en main pour ne pas le lui donner tout de suite. « Tu ne vas rien lui faire n’est-ce pas ? », demanda-t-elle. Car sinon elle ne lui donnerait pas cette serviette, car c’était la partie de protéger Derek qu’elle ne saisissait pas vraiment. En tout cas, elle voudrait avoir une discussion avec le jeune homme pour savoir ce que tout ceci signifiait. Car vu comme ça, elle était concerné, non ? Un peu ?

Andrew était devenu un autre homme et avait demandé très sérieusement l'adresse pour pouvoir retrouver le journaliste. Celui qui n'avait pas dénié l'informer d'un sujet aussi grave que la mort d'un proche. Il tendait donc la main en attente de cette adresse et sa voisine put ainsi voir qu'il ne plaisantait pas. Le jeune homme ne souhaitait pas faire souffrir Jessica, il souffrait assez pour sa part à cause de toutes les choses qu'il imaginait à présent. Il attrapa le bout de papier. « Tu ne vas rien lui faire n’est-ce pas ? » lui demanda t-elle. Son air froid s'effaça pendant un instant et il afficha un léger risctus. «  Est-ce que j'ai l'air d'un mauvais garçon ? Je veux juste lui poser quelques questions. Je promets de ne pas l'abimer ton beau brun. » souligna t-il avec une voix plus douce. Il profita de cette légère pommade pour tirer le papier et l'enfoncer au plus profond de sa poche. Le médecin n'avait plus rien à faire ici, il marcha vers la sortie mais tourna les talons pour adresser ses derniers mots à la jeune femme. «  Comme je te l'ai déjà dit lors de notre première rencontre, si tu veux Derek pour toi je te conseille de mettre tout en œuvre dés à présent. Il faut jamais croire que tout nous est acquis ! » C'était son son conseil avant de disparaître.

L'adresse dans la poche, il marcha jusqu'à découvrir sa prochaine destination. Quoi que ? C'était un peu loin pour aller en métro et il fallait qu'il se change. Le médecin n'arrivait pas à se concentrer avec son téléphone portable qui n'arrêtait pas de vibrer dans sa poche arrière. C'était Lee, le chirurgien avait bien tenté de lui laisser des messages pour s'excuser de son comportement. Il voulait absolument pouvoir se rattraper et il n'avait qu'à demander. Bah, voilà l'idée ! Lee allait être son chauffeur. Drew' l'appela donc pour se faire conduire assez rapidement chez lui pour enfiler un très beau costume gris clair et demanda ensuite que le chirurgien le dépose jusqu'au cimetière. Sullivan n'adressa pas un mot au conducteur qui fit la conversation pour deux, il avait bien trop de choses en tête.

La voiture s'arrêta à l'extérieur et le chauffeur posa une main sur le genoux du médecin déjà sur le départ. «  Vous voulez que je reste pour vous raccompagner ? » Andrew aurait pu fuir mais il voulait être clair avec son voisin. Il repoussa sa main. «  Je ne pense pas, je rentrerais avec Derek. » «  Il s'appelle donc Derek ? » «  Oui, en effet, mais cela ne vous regarde pas. » «  Vous allez parler de ce baiser à Derek ? » «  Je ne sais pas encore, car cela ne signifiait rien. » Lee remonta sa main et caressa la joue du médecin sur la réserve. «  Oh, que si cela signifiait quelque chose, que j'ai terriblement envie de vous maintenant. » Lee tenta une nouvelle tentative pour l'embrasser, mais Drew' sauta hors du véhicule et se dépêcha de marcher loin de chirurgien qui réveillait quelque chose en lui : Le chasseur qu'il pensait avoir bel et bien enterré...

Notre jeune garçon marcha entre les rangées de tombes, l'atmosphère – comme dans tout les cimetières était lourde – Il se racla la gorge tout en cherchant Derek, il espérait le trouver ici. Il n'était sûr de rien et il allait peut-être se casser les dents. Puis, dans la dernière allée, il reconnu le dos massif du reporter – ou quelqu'un qui lui ressemblait -. Il marcha dans la longue allée recouverte de gravier. C'était dommage il n'avait pas pensé aux fleurs. Il reviendrait plus tard, maintenant c'était à Morrison qu'il voulait parler pas à un mort. Notre médecin arriva donc doucement par derrière. Il ne voulait pas le surprendre. «  Derek ? » demanda t-il d'une voix la plus paisible possible. Puis, il posa une main sur son épaule. «  Pourquoi, tu m'as pas appelé ? »

« Derek ? » Le reporter tourna la tête à la voix plus insistante de Val, qui venait de l’appeler pour la troisième fois. Elle tenait Ewen contre elle. Le petit avait été bien calme, comme s’il savait que ce n’était pas le moment de faire des caprices. « Tu viens, on rentre. » Derek hocha la tête, détournant le regard en reposant les yeux sur la tombe en face de lui. Val savait qu’il n’était pas nécessaire de tenter de lui changer d’avis, donc elle prit son sac en main et sortit ses clefs de voiture pour les tendre à son ami. « Tient, je vais rentrer avec elles » Le elles, était qualifié pour la mère et la grand-mère de Derek. Ils devaient encore rentrer chez la grand-mère de celui-ci et y passer une bonne partie de la soirée. Le reporter prit les clefs de son amie en main, l’en remerciant rapidement, la sentant lui déposer un baiser sur la joue, avant de s’en aller avec son fils.

Après quelques secondes, il tourna la tête, vérifiant d’être bien seul. Pourquoi il restait plus longtemps ? Certainement pour pouvoir exprimer sa peine sans que quelqu’un puisse le voir, vu que les premières larmes s’écoulaient déjà sur ses joues. Mais même ainsi, l’homme inspira un coup, en portant sa main à ses yeux pour s’arrêter. Il avait dû mal à réaliser tout ce qui arrivait. Jusqu’au moment de le voir, il pensait encore voir son grand père, en forme, à faire ses blagues bidon que seul lui trouvait drôles. Il lui avait encore parlé deux jours auparavant et tout semblait si bien. C’était plus qu’un grand père qu’il venait de perde, mais bien la seule figure paternelle qu’il eut jamais eu. Celui qui lui avait tant apprit et auquel Derek se confiait toujours. Il avait toujours tant regardé vers lui, depuis petit. C’était bien Noah qui un matin avait décidé de lui montrer comment se raser, même si à son jeune âge il n’y avait absolument rien à raser sur le visage de Derek. Mais ça lui avait tant fait plaisir. Qui avait été là pour faire s’envoler pour la première fois un cerf-volant. Encore Noah qui lui avait apprit comment nouer une cravate ou qui l’emmener voir les matchs de Rugby. Et qui plus tard, à l’adolescence, lui avait filé son premier préservatif en douce avec un clin d’œil en demandant de ne rien dire à grand-mère, retournant lire son journal comme si de rien n’était. Non Derek, n’avait pas besoin d’un père, vu qu’il avait Noah. Son grand père avait parfaitement rempli le rôle dont il avait besoin. Depuis petit, Derek le voyait si fort, en pensant que rien pourrait le faire tomber et là…

« Derek ? » Le journaliste tourna la tête vers la voix. « Pourquoi, tu m'as pas appelé ? » Troublé, il détourna vite le regard pour passer sa main sur ses joues et se sécher les larmes qui s’étaient échappé malgré lui. « Quoi ? », lâcha-t-il au hasard, ne sachant même pas quoi dire là. « Je… » Mais qu’est-ce qu’Andrew faisait là, en plus ? Comment le médecin savait ? Il inspira, et garda toujours son regard ailleurs que sur le jeune homme. « J’allais le faire encore. Qui t’as dis ? » Pourtant la logique était là, ce ne pouvait être que Jessica, vu qu’elle était la seule à le savoir, Derek ne sachant pas non plus qu’Harrison le savait maintenant. Mais il n’avait pas l’esprit à tirer des conclusions logique.

Mais c’était vrai, Derek avait bien dans l’intention de l’appeler. Peut être ce soir en rentrant chez lui, ou demain s’il n’aurait pas eu le courage de le faire plus tard. Et c’était bien pour éviter ce genre de situation qu’il n’avait rien dit à Andrew, n’aimant pas se montrer vulnérable de cette manière.

Comment réagir face à la mort de quelqu'un ? Andrew n'avait aucune information sur ce grand-père ? Est-ce que c'était une perte ou un soulagement ? Dans la médecine, la mort devient un manteau qu'on enfile de plus en plus facilement avec les années. Il avait crédo dans son métier : Un bon médecin ne doit jamais s'impliquer émotionnellement. Sur ce point, le jeune Sullivan avait encore beaucoup à apprendre, mais cela ne l'avançait pas dans la méthode à employer pour aborder le journaliste. Il ne l'avait pas convié, les prémices de leurs retrouvailles n'allaient pas être facile. « Derek ? » Il fallait bien commencer par quelque chose...

Le médecin ne put se détacher des larmes sur le visage de celui qu'il aimait sans encore avoir trouvé le courage de l'avouer. Cette vision l'attrista, mais pourquoi il ne l'avait pas appelé ? Si le reporter pensait qu'il ne pouvait compter sur lui dans ce genre de moment, il allait lui faire changer d'avis. « Quoi ? » L'invité de dernière minute sortit un mouchoir de sa poche et lui déposa dans la main de son voisin avec délicatesse. « Je… » Il fallait pas avoir honte de pleurer, c'était une émotion comme une autre. C'était très dur de voir Derek dans cette situation, lui qui cachait si souvent ses sentiments derrière son masque impassible d'homme rigide. Cette mort devait vraiment l'attrister...Le jeune garçon hésita à le prendre dans ses bras, mais c'était encore trop tôt, il le sentait bien. « J’allais le faire encore. Qui t’as dis ? » «  Jessica. » Il se mordit l'intérieur de la bouche, il ne voulait pas créer de précédent. «  Mais, ne lui en veux pas trop, je l'ai menacé, je pense que j'ai du lui faire assez peur. » lui avoua t-il.

Dans cette histoire, il aurait pu tout à fait charger la jeune femme et en rajouter, mais c'était pas sa manière de procéder. S'ils devaient se battre pour le beau Derek, le médecin voulait le faire dans les règles. Déjà, c'était à Morrison de choisir, le néo-zélandais s'était battu pendant des années pour gagner le cœur de Braddley, donc il n'avait clairement pas envie de recommencer. Mais, cela ne l'empêcherait jamais d'être là pour son ami et le soutenir dans ce moment délicat. «  C'est que je me suis inquiété pour toi. Toutes mes condoléances pour ton grand-père. » dit-il les larmes aux yeux, lui maintenant aussi gagné par l'émotion. Pourtant, ce mort il ne le connaissait pas, mais la peine du reporter le touchait directement en plein cœur.

Derek serra le mouchoir que le jeune homme lui donna dans la main, gardant toujours son regard dirigé ailleurs. C’était dur de se faire prendre dans une telle situation, surtout par Andrew. Donc il demanda, même s’il n’y donnait pas d’importance, qui avait mit son ami au courant. « Jessica. » Ah oui, bien sûr, elle. C’est vrai qu’elle était la seule à être au courant en plus, mais il ne savait pas que les deux s’étaient croisé. « Mais, ne lui en veux pas trop, je l'ai menacé, je pense que j'ai du lui faire assez peur. » Andrew lui faire peur ? Derek acquiesça lentement de la tête. De toute façon il n’allait pas lui en vouloir. Ce n’était rien de grave.

« C'est que je me suis inquiété pour toi. Toutes mes condoléances pour ton grand-père. » Derek jeta un coup d’œil à la tombe, avant d’acquiescer de la tête. « Merci. » Il passa le dos de sa main sur son front, et finit par se retourner pour faire quelques pas vers une des chaises qui étaient présentes et de s’assoir dessus. Il se sentait épuisé et n’avait même pas envie de rentrer, comme de rien d’autre. Mais il savait qu’on l’attendait. « Merci d’être venu… », dit-il doucement, la tête baissé et les coudes sur ses genoux. Même si c’est vrai qu’il n’aurait rien eu contre que ce ne soit pas le cas, c’était gentil de la part de son ami d’être venu après l’avoir sut.

Il leva une main pour se frotter l’œil et inspira un coup. Il devait juste se ressaisir. Pourtant un détail le frappa. « Comment t’es venu jusqu’ici ? » Jessica l’avait pas ramené quand même ? Ce serait un comble qu’elle soit pas là non plus. Mais il releva bien la tête pour regarder autour de lui. C’était une chose d’avoir Andrew ici, mais une autre que ce soit Jessica… qui finirait encore par l’exaspérer.

« C'est que je me suis inquiété pour toi. Toutes mes condoléances pour ton grand-père. » dit-il avec beaucoup d'émotion. Andrew suivit le regard de Derek jusqu'à la tombe qui était maintenant si proche de sa personne. Il n'y avait pas de doute possible, ils se tenaient devant la dernière sépulture du grand-père du journaliste. Il devait beaucoup l'avoir aimé pour être aussi torturé. Le médecin retint ses larmes, car cela aurait pu être mal interprété, il ne le connaissait pas personnellement. « Merci. » Il acquiesça d'un mouvement de tête, que pouvait-il dire d'autre ? Sully' regarda son ami s'approcher des chaises pour finalement s'y asseoir. Le jeune homme prit place à côté de lui. Il se gratta l'arrière de la nuque, mourant d'envie de le prendre dans ses bras et de soulager un peu sa peine.

« Merci d’être venu… » Après une longue hésitation, il posa simplement une main sur son genoux, l'air de dire que s'il avait besoin sa main n'était pas si loin que cela. «  C'est normal. Tu sais je serais toujours là si tu as besoin de moi ? » avoua t-il. Il frotta légèrement la cuisse de son voisin, remonta le long de son coude et attrapa sa main. C'était peut-être encore trop tôt ? Mais, il fallait bien se lancer et il ne pouvait voir que le reporter avait besoin de soutien. C'était à lui maintenant de l'accepter ou non. Il resta un moment ainsi sans rien dire, des fois les silences sont aussi bénéfique que des longs discours.

« Comment t’es venu jusqu’ici ? » lui demanda t-il. Andrew se sentit piquer à vif. Pourquoi cette question ? «  Heu ! Par un collègue. Lee, il me devait un service. » Pourquoi mentir ? Andrew avait été un chasseur pendant plus d'un an, mais il n'avait jamais été du genre à mentir. C'était un garçon franc et il préférait toujours dire la vérité que plutôt mentir. Cela, ferrait en plus trop plaisir au chirurgien qu'il cache cet échange buccal et il voulait clairement pas commencer ce petit jeu. Derek avait beau se taper Jessica, il n'était pas le genre de garçon à faire un scandale en plein milieu d'un cimetière : sa crise attendra ! «  Allez ! Il faut pas que tu restes là. Je vais te raccompagner jusqu'à ta voiture. Tu vas attraper la mort ici. » dit-il en le poussant à se lever de sa chaise. Il garda sa main dans la sienne et commença à marcher lentement entres les allées.

Derek posa les yeux sur la main de son ami qui venait de se poser sur son genou. Il n’y réagit pas, certes, mais il était heureux d’avoir sa présence avec lui, même s’il ne s’y était pas attendu et qu’il devait surtout faire disparaitre les larmes. « C'est normal. Tu sais je serais toujours là si tu as besoin de moi ? » Le reporter acquiesça de la tête, sachant bien cela. « Je sais », répondit-il dans un simple murmure. Il se redressa par contre en sentant la main d’Andrew venir lui prendre la sienne. Il s’adossa à la chaise, inspirant doucement. Il serra, d’une force presque imperceptible, la main de son ami contre la sienne. Son regard s’était perdu à nouveau sur la tombe, pourtant tout à coup une question sortit de ses lèvres. « Comment t’es venu jusqu’ici ? », demanda-t-il en regardant autour de lui. Il cherchait à voir si Jessica aurait pu être là, mais surement que si c’était le cas, il l’aurait déjà entendu. Et il n’avait vraiment pas besoin de sa présence ici. Aujourd’hui il était loin d’avoir la force de pouvoir supporter le caractère excessif de la jeune femme.

« Heu ! Par un collègue. Lee, il me devait un service. » Lee ? Quoi le Lee, qui s’amusait à draguer Andrew ? Derek reposa les yeux sur son ami. « Ah bon » Pourquoi lui devoir un service ? Bon… Derek détourna les yeux. C’était surement un service pour avoir payé un café une fois qu’il avait pas eu les sous… ou un truc dans ce genre là surement.

« Allez ! Il faut pas que tu restes là. Je vais te raccompagner jusqu'à ta voiture. Tu vas attraper la mort ici. » Le journaliste ne se débattit pas, se relevant de la chaise pour suivre maintenant les pas d’Andrew. Son regard quitta peu à peu la tombe pour se tourner vers son ami. C’était fini ? Il allait partir tout simplement ? Il savait qu’il devait être fort maintenant. Ça lui faisait mal au cœur. Il n’avait même pas su le serrer une dernière fois dans ses bras. Dire qu’il avait abrégé leur discussion la dernière fois parce qu’il avait voulu terminer un article. Il regrettait vraiment d’avoir été si con. Pourquoi faisait-on de telles erreurs ? Pourquoi ne pas dire plus souvent à quel point quelqu’un comptait pour nous ? C’était déjà un défaut chez lui, il le savait bien, n’étant pas réellement expressif.

Son regard descendit le long de la nuque de son ami. « Andrew ?! » Derek s’arrêta, faisant s’arrêter également le jeune médecin, vu qu’il le tenait toujours par la main. Il laissa son ami se retourner vers lui et il s’approcha de lui. Posant une main sur la joue d’Andrew, il se pencha un peu pour sceller leurs lèvres dans un tendre baiser. Il lui saisit la nuque, cessant le baiser, mais sans reculer tout de suite. Derek lui lâcha tout de même la main pour l’entourer de son bras et de le serrer contre lui.

Il resta un moment ainsi avec le jeune homme. Le fait d’inspirer l’odeur du médecin, le calma un peu, faisant s’éloigner un peu la peine qu’il ressentait. Car il savait qu’avec Andrew à ses côtés, il saurait traverser ce moment. Derek le lâcha alors, évitant tout de même de croiser le regard de celui-ci et lui reprit la main pour se diriger vers la voiture. De sa main de libre, il sortit les clefs que Val lui avait données et déverrouilla la portière, l’ouvrant une fois à côté. « Je vais te ramener » Normal, il n’allait pas laisser planter Andrew ici sans moyen direct de repartir. Il savait qu’il y avait une station de bus pas loin, mais bon… Il était a vrai dire pas pressé de rentrer dans la maison de ses grands-parents. Bien trop de souvenir…

« Je sais » Prendre la main de Derek avait été naturel malgré ce que le jeune médecin pouvait reprocher au journaliste. C'était toujours un moment extrêmement dur la perte d'un proche et de ce qu'il pouvait voir, la mort de ce grand-père semblait avoir dévasté notre homme. Andrew voulait être là, il laissa la main voisine se contracter et le laissa puiser les forces nécessaires pour retrouver un peu de lucidité. Sullivan n'avait pas l'égo de penser pouvoir faire disparaître cette peine, mais il était là maintenant et il allait essayer au moins. Sur sa chaise, il ne prononça plus aucun mot, il ne voulait pas lui offrir un de ses monologues sur le deuil, sur l'oublie ou que tout cela va passer. Le vent souffla dans sa nuque et il remonta le col de sa veste avec son autre main. Drew' laissa son regard se perdre dans une gerbe de fleur, c'était triste mais beau à la fois. Cela l'attristait toujours autant, mais il retenait ses larmes.

La question de son camarade le tira de sa rêverie morbide. Il voulait savoir comment il était venu jusqu'à ici. « Heu ! Par un collègue. Lee, il me devait un service. » Drew' ne voulait pas parler du baiser que le chirurgien lui avait volé. Ce n'était ni le moment, ni l'heure de se venger. « Ah bon » dit Morrison. Avant de croiser à nouveau le regard du beau brun, il voulait le faire souffrir et lui raconter tout ce qui lui été arrivé sans oublier aucun détails. «  Je voulais être là le plus rapidement possible, j'ai pris ce que je pouvais. » Cependant, maintenant, il se sentait ému et tout ce qu'il voulait c'était être là pour celui qu'il aimait. Oui, il l'aimait, c'était plus fort que lui, malgré ses coucheries avec Jessica il ne pouvait le faire souffrir à son tour.

Andrew décida qu'il était temps pour son camarade de rentrer et de continuer de porter son deuil dans un endroit chaud. Il devait bien avoir un endroit où Derek pourrait rejoindre sa famille. Il ne devait pas fuir ses moments de pouvoir partager sa douleur. C'est pour cela qu'il était ici, même s'il ne savait pas trop ce qu'ils étaient, le médecin ne pouvait supporter de voir le beau brun malheureux. Un cimetière n'était vraiment pas un endroit où il fallait rester. C'est un endroit qui ne devait subir que des passages et le reste c'était pour les non-vivants. Notre jeune homme entraina donc Derek avec lui et ne s'attendait pas à la suite des événements. « Andrew ?! » «  Oui ? » Le garçon qui portait ce nom s'arrêta et se tourna tout naturellement. Cette main et ce baiser, Andrew ne s'y attendait pas. Il resta tout bêtement là les bras le long du corps. C'est qu'il venait de fondre à nouveau, sentant tout son corps trembler sur cette pression sensuelle. Quand il s'éloigna et posa une main sur sa nuque pour ensuite le prendre dans ses bras. Le médecin remonta ses mains pour le serrer contre lui. C'était plus fort que lui, il le caressa tendrement et déposa un baiser sur cette nuque. «  Je pensais poser quelques jours au boulot, est-ce que cela te dérangerait ? » demanda t-il.

Ils restèrent ainsi, le médecin remonta ses mains et caressa la tête du beau brun. Il avait rien de sexuel, juste un rapprochement pour soutenir qu'il aimait. Mais cela ne pouvait pas durer une éternité et ils marchèrent jusqu'à la voiture du journaliste. « Je vais te ramener » Andrew fit le tour pour se mettre devant la portière qui donnait sur le siège côté passager. Il posa une main sur le capot et regarda en direction de son voisin. Il fit un éclat de voix en se raclant la gorge avant demander. «  Et, si je t'accompagnais ? Je n'ai rien à faire là. » dit-il plutôt sur de lui. «  Tu pourrais me présenter comme un collègue ? » termina t-il par demander. C'est qu'il ne voulait pas mettre mal à l'aise Morrison. Il n'était pas là pour faire sortir du placard son ami, juste être là pour le soutenir et peut-être l'embrasser discrètement s'il en faisait la demande.

Non Derek n’était pas jaloux. Pourquoi l’être, il était persuadé qu’il n’y avait rien de mal à ce que Andrew passe du temps avec un ami. Et il n’avait pas non plus l’esprit à devoir faire sortir son côté jaloux maintenant. Il se disait simplement qu’il n’y avait rien de grave. Qu’Andrew avait dit des choses au téléphone juste pour le taquiner et que son ami ne pense pas à faire quoi que ce soit avec ce Lee. Il savait aussi qu’il n’était pas le meilleur amant qu’on puisse souhaiter avoir pour le moment. Se demandant encore quel genre d’homme il était, le journaliste pouvait passer par des remises en questions de tout genre, allant de l’acceptation au déni parfois en moins d’une seconde. Et le fait d’avoir été éloigné d’Andrew, le fait de le voir là, sans s’y étant attendu, le faisait ressentir une joie et une tristesse commune…

Le reporter quitta les lèvres du jeune médecin pour le prendre dans ses bras. Il aurait du le voir plus tôt. Après son retour de Melbourne. Il aurait dû passer le voir. Pourquoi penser qu’Andrew devait être fatigué et qu’il était mieux de ne pas le déranger ? Il aurait du tenter de le voir, même juste pour une minute. Pour montrer qu’il était toujours là. « Je pensais poser quelques jours au boulot, est-ce que cela te dérangerait ? » « Non, ce serait bien » Derek voudrait juste rester un peu avec le jeune homme. Passer ces prochains jours avec lui. Venir le chercher demain, après cette soirée qu’il souhaitait finir au plus vite.

Derek lâcha son ami, glissant à nouveau sa main dans celle d’Andrew et prit cette fois ci les devants, marchant vers la voiture de Val. « Je vais te ramener », lui annonça-t-il une fois près de la voiture. Il la déverrouilla et regarda son ami faire le tour pour aller du côté passager. « Et, si je t'accompagnais ? Je n'ai rien à faire là. Tu pourrais me présenter comme un collègue ? » Derek regarda son ami, se demandant si c’était une bonne idée. Peut être était il égoïste, mais pour lui, il serait peut être plus facile de passer cette soirée en compagnie d’Andrew. Il acquiesça donc de la tête. « D’accord, merci. » Derek entra dans la voiture, levant sa main pour régler un peu le rétroviseur puis mit le contact. Une fois les deux installés, l’homme démarra la voiture et s’en alla du seul endroit qui avait su le faire pleurer ces dernières années.

Il alluma la radio, certainement pour palier le silence qui s’était installé entre les deux hommes, conduisant pendant une bonne quarantaine de minute pour finalement se garer sur une place de parking, dans un quartier tranquille, dont les maisons se ressemblaient assez vu de l’extérieure. Récupérant les clefs, il sortit de la voiture, attendant que son ami ait fait de même pour la verrouiller. Il fit signe vers une maison et s’y dirigea. Il espérait quand même que sa grand-mère n’ait rien contre qu’il vienne avec un ami, vu que maintenant les autres étaient parti aussi.

Montant les quelques marches pour venir sur le perron, il ouvrit la porte et entra a l’intérieure de la maison, laissant Andrew fermer derrière lui. « J’suis là », annonça-t-il en retirant sa veste à l’accrochant au porte manteau. « Derek il y a ta, oh bonsoir », se reprit Val en voyant que son ami était accompagné. Elle garda son regard sur cette nouvelle tête, tout en bordant Ewen qui était dans ses bras. « Val, je te présente Andrew. Andrew, c’est Valentine, ma meilleure amie » « Oh ! » Val s’approcha et vint vers Derek pour lui passer doucement Ewen « Ta grand-mère veut te parler, elle est dans la cuisine. Je m’occupe de ton ami. Allez ! » Elle le poussa gentiment et se retourna vers Andrew. « Voila donc Le Andrew. J’ai beaucoup entendu parler de toi. », dit-elle en posant la main sur l’épaule de celui-ci et l’invitant à venir au salon. « Et merci pour le soutient que tu apporte à Derek » avoua-t-elle plus bas en entrant dans la pièce.

Andrew était un homme heureux malgré cet événement tragique, non uniquement par ce baiser si tendrement offert par Derek. Un baiser qui lui rappelait à quel point il tenait à lui et qu'il ne soit qu'un jouet ou un passe-temps ne le dérangeait plus le loin du monde. Après tout, il avait été ce genre d'hommes il n'y a pas si longtemps que cela, il pourrait le redevenir facilement en commençant avec Lee. Toutefois, l'idée de tromper le journaliste était bien loin maintenant. Tout simplement car Morrison le laissait rentrer dans sa vie et il ne put s'empêcher d'exciser un léger sourire quand son ami accepta qu'il pose quelques jours. C'est tout ce qu'il voulait s'occuper de cet homme blessé et laissé ses doutes derrière lui. Ils pourraient même partir quelque part pour un temps, non ?

Mais, le jeune médecin avait une autre idée en attendant, pourquoi il ne l'accompagnerait ? Il ne se voyait pas rentrer chez lui à l'instant présent, il allait se faire beaucoup trop d'inquiétudes au sujet du beau brun. Il voulait rester près de lui, c'est ce que son cœur voulait et le reste de son corps aussi. Quand Derek accepta qu'il l'accompagne, notre jeune garçon sauta dans la voiture, il ne voulait pas lui laisser le temps de changer d'avis. Il s'installa, accrocha sa ceinture de sécurité et laissa Derek les conduire. Heureusement que le conducteur alluma la radio car Andrew resta étrangement silencieux, c'est que la peur commençait à monter et se propageait dans son crâne. Mon dieu ! Et, s'il se comportait mal ? Et, s'il disait une bêtise ? Et, s'il faisait honte à Derek ? Le garçon du côté passager commença à angoisser et accrocha son pantalon avec ses paumes crispées.

Tout cela n'alla pas en s'arrangeant car quand ils arrivèrent enfin, un sentiment horrible commença à grimper à l'intérieur de sa gorge. Il voulait juste hurler que c'était en faite une très mauvaise idée et qu'il allait maintenant rentrer chez lui à pieds...En sortant du véhicule, il regarda autour de lui, c'était impossible : aucun arrêt de bus, de train, de transport. Voilà ! Il était piégé ! Une perle de sueur coula le long de sa nuque et dévala sa colonne vertébrale. Bon, il n'avait plus le choix...Il suivit Derek vers cette maison qui n'était pas la sienne. Le garçon garda une certaine distance pour ne pas paraître trop proche. Cela commençait à devenir difficile pour son cerveau.  Est-ce qu'il devait prendre une voix plus virile ? Le médecin monta les quelques marches du perron derrière Derek et ferma la porte derrière lui.

« J’suis là » , annonça Derek et Andrew sursauta dans son petit coin, c'est qu'il essayait de se faire le plus petit possible. « Derek il y a ta, oh bonsoir » Le médecin commença à enlever sa veste avec fébrilité. Il regarda le visage féminin et remarqua l'enfant dans ses bras, mais ne fit pas le rapprochement avec l'enfant qu'il avait bordé il avait encore quelques semaines. « Val, je te présente Andrew. Andrew, c’est Valentine, ma meilleure amie » Andrew leva la tête, les yeux aussi inquiets qu'un lapin réveillé en pleine nuit. «  Enchanté, malgré la situation. » dit-il avec une moue attristé. « Ta grand-mère veut te parler, elle est dans la cuisine. Je m’occupe de ton ami. Allez ! » Il supposait que c'était « LA » Val et l'enfant dans ses bras c'était Ewen, mais une question s'imposa dans son esprit : Derek ne lui avait pas dit que Ewen était son neveu ? « Voila donc Le Andrew. J’ai beaucoup entendu parler de toi. » Le médecin suivit la jeune femme dans le salon, sa veste maintenant sous son bras. «  Je suppose que c'est moi. Je voudrais pas être déplacé, mais vous et Derek vous n'êtes pas frères et sœurs ? » Cela n'avait pas vraiment d'importance, sauf qu'Ewen pouvait alors être le fils de Derek....« Et merci pour le soutient que tu apportes à Derek » Andrew se gratta le haut du crâne. C'est qu'il était vraiment gêné. «  C'est normal entre amis. » C'est qu'il ne voulait pas faire de bêtises stupides. «  Mais, qu'est ce que vous a dit exactement Derek à mon sujet ? » termina t-il par demander dans un murmure.

Val, une main sur l’épaule de leur invité, emmena celui-ci jusqu’au salon, un petit sourire aux lèvres. Oui, car elle était contente d’enfin rencontrer celui dont son ami lâchait de temps en temps quelques paroles. « Je suppose que c'est moi. Je voudrais pas être déplacé, mais vous et Derek vous n'êtes pas frères et sœurs ? » La jeune femme sourit en hochant de la tête. Pourtant elle aurait pensée qu’Andrew savait que Derek soit fils unique ? « Non, mais c’est tout comme. J’ai grandit parmi cette famille depuis que je connais Derek. » Même si elle n’avait connu Derek qu’au lycée, étant orpheline, le fait d’être accepté comme une des leurs ici, lui avait fait beaucoup de bien. Même quand elle se disputait avec Derek, elle pouvait venir ici pleurer dans les bras d’Olivia la grand-mère de ce dernier.

L’avocate invita Andrew à s’assoir sur le canapé du salon. « Et merci pour le soutient que tu apportes à Derek » « C'est normal entre amis. » Oui, c’est si facile à dire. Elle se serait attendue à ce qu’un autre vienne soutenir le jeune homme. En profite pour renouer contact, mais rien, malgré le fait qu’elle l’ait prévenu. Les vraies amies ce n’est plus ce que c’était maintenant « Mais, qu'est ce que vous a dit exactement Derek à mon sujet ? » La jeune femme lâcha un léger rire en s’approchant du grand buffet du salon pour y prendre un autre couvert pour leur invité. « Que du bon, rassure-toi. Et tu peux me tutoyer, tu sais. » Elle s’avança vers la table, y rangeant une autre assiette et le nécessaire. Elle le garderait pour elle, laissant celle à côté de Derek du coup pour Andrew. « Alors je sais que tu es depuis peu médecin et… »Val s’arrêta, puis haussa des épaules. « En fait il a pas dit grand-chose, mais je sais que vous êtes amis. C’est juste que ça m’a marqué, parce qu’il a beaucoup changé depuis son, enfin depuis un moment », se reprit elle. « Et donc le fait qu’il me parle de toi, c’est une bonne chose. Je sais que ça lui fait du bien de t’avoir dans sa vie »

« Arrête Val » Derek entra dans la pièce, ayant toujours Ewen dans les bras, qui s’amusait à agiter ses petites mains un peu partout. C’est qu’il est en super forme ce petit ce soir. « Et ça il aime pas, qu’on parle de lui », rajouta-t-elle pour le taquiner à l’intention d’Andrew. « Val ! » « Oui, oui, ça va je vais me taire » Derek leva sa main pour prendre celle d’Ewen qui lui avait accroché le nez et la retira. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu dire comme trucs encore ? « Bon je vous laisse entre hommes », annonça-t-elle en ayant fini de mettre le couvert et fit un petit geste de main en partant dans la cuisine.

Derek la regarda s’en aller, d’où une agréable odeur s’échappait. Sa grand-mère avait toujours été une excellente cuisinière. Et à chaque repas Noah en faisait toujours les louanges. Le jeune homme quitta la cuisine des yeux et s’avança vers Andrew pour s’assoir à ses côtés, déposant Ewen contre lui.

Andrew rencontrait Val, bien sûr Morrison ne parlant pas beaucoup, il n'avait pas beaucoup d'informations à son sujet.  Il pensa donc qu'ils étaient frères et sœurs. « Non, mais c’est tout comme. J’ai grandit parmi cette famille depuis que je connais Derek. » lui répondit la jeune femme. Le garçon sembla un peu surpris, mais après tout il ne connaissait rien de la vie intime de son ami, qui l'avait élevé, sa famille, et les filles qui arpentaient son lit...En tout cas, le médecin pouvait sentir un lien fort entre la jeune mère et le journaliste. C'était dans l'air, rien d'étrange ou de louche, rien de l'amour, comme lui et son jeune frère autiste.

Ils marchèrent vers le canapé et Sully semblait toujours aussi mal à l'aise. Il essayait de sourire et de paraître le plus naturel dans ses mouvements. Ce n'était pas facile surtout quand Val le remercia pour l'aide qu'il apportait. Le rouge monta à ses joues et il se sentit cuir à l'intérieur de son costume. Il desserra sa cravate et défit le premier bouton de sa chemise. CHAUD ! Bien sûr, le médecin répondit que c'était normal entre amis. Cependant, qu'avait dit Derek à l'air sujet ? « Que du bon, rassure-toi. Et tu peux me tutoyer, tu sais. » Andrew aida la jeune femme à mettre la table, sans demander s'il le pouvait. C'était un garçon poli et c'était normal même s'il n'était pas dans son foyer. «  Ok ! Cela me fais juste bizarre que Derek t'es parlé de moi. Moi, j'ai tellement du mal à lui tirer les vers du nez. » dit-il le visage empourpré par l'émotion car à ses yeux ils étaient beaucoup plus que des amis : Peut-être pas des amoureux, peut-être pas des amants, mais de son côté il y avait de l'amour cela était visible à chaque petit regard en direction du grand brun.

« Alors je sais que tu es depuis peu médecin et… » «  Oui, je travaille au Sydney Hospital si tu as besoin un jour. » « En fait il a pas dit grand-chose, mais je sais que vous êtes amis. C’est juste que ça m’a marqué, parce qu’il a beaucoup changé depuis son, enfin depuis un moment » Andrew leva un sourcil. «  Depuis son ? » le coupa t-elle. « Et donc le fait qu’il me parle de toi, c’est une bonne chose. Je sais que ça lui fait du bien de t’avoir dans sa vie » Le médecin faillit en lâcher les couteaux qu'il tenait dans ses mains. «  Ah bon ? » dit-il en rougissant. Qu'est-ce qu'il aurait aimé rentré dans un trou de souris à cet instant précis. « Arrête Val » Andrew reprit son sérieux, cependant les paroles de la jeune femme avaient titillés son imagination. «  Non, continue Val ! Tu disais? » demanda t-il avec un léger sourire. « Et ça il aime pas, qu’on parle de lui » « Val ! » «  Je confirme, un vrai mystère ce garçon. » ajouta t-il pour suivre Val dans l'intention de taquiner son ami. Le médecin termina sa tache et resta dans son coin du salon. « Bon je vous laisse entre hommes » Andrew hocha la tête et il alla s’asseoir dans le canapé.

Il regarda le journaliste s’asseoir à côté de lui. Le médecin approcha la main du jeune Ewen qu'il connaissait à présent. Il lui caressa la tête avec gentillesse et affection. Le garçon remonta ensuite son regard vers Derek. «  Alors, comme cela d’après Val, cela te fait du bien de m'avoir dans ta vie ? » demanda t-il avec un petit sourire chafouin. Après tout, il était là pour lui changer les idées. Il remonta jusqu'à son oreille et lui murmura discrètement. «  En tout cas, toi, tu fais beaucoup de bien dans la mienne. » Puis il plongea ses yeux dans celui de son voisin pour s'y perdre quelques instants. L'émotion au bord des lèvres, qu'est-ce qu'il aurait voulu lui dire qu'il l'aimait. Il ouvrit la bouche, les larmes montant à ses yeux. «  Derek ? Je... » Mais au dernier moment, il eu un flash de Derek la tête entre les cuisses de Jessica. Beurk ! Cette image le repoussa dans ses retranchements. « ...Je devrais peut-être offrir mes condoléances à ta grand-mère ? Tu en penses quoi ? Je voudrais pas déranger. » termina t-il en baissant la tête. Pourquoi il tombait toujours sur des histoires compliquées ?

Non Derek n’aimait pas spécialement qu’on parlait de lui, surtout quand il était juste à la pièce d’à côté et que Val pouvait parfois en dire de trop aussi. Et surtout il n’avait pas envie qu’on sache déjà maintenant qu’il pouvait avoir une autre préférence sexuelle qu’attendu. Après tout jusqu’à y a peu il s’était très bien satisfait avec les femmes. Et puis ce n’était certainement pas le moment à ce qu’ils doutent de quelque chose.

Le reporter tint les bras potelés d’Ewen, le faisant un peu danser sur place. Il sourit légèrement en voyant la main de son ami venir caresser doucement le bébé. « Alors, comme cela d’après Val, cela te fait du bien de m'avoir dans ta vie ? » Derek tourna légèrement son regard vers le jeune homme, mais ne répondit rien à cette question, malgré qu’elle était affirmative. Oui, Andrew lui avait fait beaucoup de bien. Peut être justement qu’il avait eu besoin d’une nouvelle connaissance pour ces nouveautés. Il se voyait mal venir parler de ses soucis à ses quelques amis proches qu’il avait, hétéros pur et dur. Il ne savait absolument pas comment ils pourraient le prendre. Et Ashton… au vu que c’était à cause de lui qui tout avait déclenché, il préférait éviter de continuer de parler dessus.

« En tout cas, toi, tu fais beaucoup de bien dans la mienne. » Le journaliste tourna cette fois ci totalement son regard vers le jeune homme. « C’est vrai ? » Parfois il se le demandait. Ne voyait pas vraiment ce qu’il avait pu lui apporter. A part le fait que –normalement- Andrew restait sage depuis qu’ils se connaissaient. « Derek ? Je... » « Oui ? » Pourquoi du coup, il sentait un froid entre eux ? L’expression d’Andrew changea… Derek l’observa un moment, l’écoutant et hocha négativement de la tête. « Tu dérange pas, je leur ai dis que t’es là. Qu’est-ce qu’il y a Andrew ? », demanda-t-il tout de suite encore. Non car il sentait qu’il y avait quelque chose. Son ami voulait lui dire un truc et là… Pourquoi s’être braqué ainsi ? Pourtant il n’avait rien fait qui aurait pu le déranger.

Mais le médecin n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, que les femmes de la maison entrèrent dans le salon, en apportant quelques plats qui finirent sur le centre de la table. Val fut la première à arriver prêt d’eux pour récupérer Ewen et aller s’assoir avec lui. Derek se leva, voyant déjà sa grand-mère s’approcher. « Tu dois être Andrew. Merci d’être parmi nous » Et elle le prit dans ses bras comme si ça aurait été son second petit-fils. Derek posa sa main sur l’épaule de sa grand-mère quand elle décida enfin de lâcher le médecin. « Voici ma grand-mère, Olivia. », dit-il à l’intention de son ami. « Et ma mère Emilie », rajouta-t-il quand sa mère s’approcha également pour saluer le jeune homme. « Venez vous assoir tout les deux, il ne faut pas que ça refroidisse », dit sa grand-mère en ayant prit le bras d’Andrew pour le faire s’assoir à sa place. Derek sourit et vint s’installer à côté du jeune homme. Pourtant rapidement son regard se perdu sur la place vide à côté de lui. Là où son grand père s’asseyait normalement. C’était si vide… Il détourna la tête pour poser son regard sur Andrew. Il espérait que son ami ne soit pas trop gêné… mais quand même, il se demandait toujours ce qu’il y avait.

A son entrée en matière avec le journaliste, le médecin n'attendait aucune réponse ou aucune déclaration, il commençait à connaître l'animal. Derek ne serait plus Derek s'il s'ouvrait aussi facilement. Le jeune garçon dans le canapé commença à réfléchir, après tout il n'était qu'un «  amusement  » qui faisait du bien dans la vie du beau brun. Maintenant, c'était pas la peine d’espérer que Morrison lui avoue qu'il couchait avec Jessica. Toutefois, cela ne retirait pas le sentiment fort qu'il pouvait ressentir pour le reporter. L'homme qui tenait Ewen lui avait apporté un nouveau souffle et lui avoua en deux murmures. « C’est vrai ? » Andrew leva les yeux au ciel. Bien-sûr, que c'est vrai grand idiot ! Prononça t-il en lui-même. Il plongea ensuite son regard, car on ne dit pas les yeux sont le reflet de l'âme ? «  Je te confirme » se lança t-il. C'était peut-être le moment alors de lui avouer qu'il l'aimait ? Peut-être le plus parfait, surtout dans un moment pareil ? « Derek ? Je... » « Oui ? » Bien sûr, au lieu de se lancer notre Médecin laissa son imagination lui rappeler les écarts de conduite de son ami avec la belle Jessica.

« Tu dérange pas, je leur ai dis que t’es là. Qu’est-ce qu’il y a Andrew ? » Allez ! Courage ! Il avait une deuxième chance. Andrew ouvrit la bouche, cependant la suite l'empêcha de prononcer un mot. Des personnes qu'il ne connaissait pas fit irruption avec au moins une tête qu'il reconnaissait à présent. Il se leva immédiatement et se dressa comme un piqué. Il avait été bien élevé. Qu'est-ce qu'il allait dire et faire à présent ? Tout se mélangea dans sa tête et il commença légèrement à paniquer, mais tout s'envola quand la femme la plus âgée s'adresse à lui : surement la grand-mère de Derek ? « Tu dois être Andrew. Merci d’être parmi nous » Andrew sur la défensive fut légèrement surprit qu'elle le prenne dans ses bras. Oh ! Mais finit pas poser ses mains autour de la vieille femme. «  Merci à vous de m’accueillir dans un moment pareil. Toutes mes condoléances. » dit-il avec sincérité. Il se sentit bien dans ses bras, il n'y avait pas de meilleur moyen pour se sentir vraiment accepté. Le médecin se détacha délicatement ayant peur de briser la femme en deux par un geste incontrôlé. Il regarda Derek posa une main sur l'épaule de sa grand-mère. « Voici ma grand-mère, Olivia. » Le jeune garçon prit les mains de la femme d'un certain d'âge devant lui. «  Enchanté, madame. Je suis désolé je suis venu les mains vides, mais je me rattraperais. » Toutefois, les présentations n'étaient pas terminés et il restait un visage à identifié : peut-être la mère de Derek ou de Val ? « Et ma mère Emilie » Ah ? Andrew s'approcha pour la saluer comme il le devait. «  Enchanté. »

« Venez vous assoir tout les deux, il ne faut pas que ça refroidisse » Andrew ne voulait pas contredire la maitresse de maison et surtout cela avait l'air très appétissant. Il se sentit un peu coupable d'avoir faim dans un moment pareil. Il allait devoir contrôler ce qui allait entrer dans sa bouche, pour ne pas passer pour un glouton. Le médecin prit place à la table , secoua la serviette devant lui et la posa sur ses genoux. «  Cela sent très bon en tout cas. » dit-il fièrement. Il sentit le regard de Derek à côté de lui et détourna la tête légèrement. C'est que c'était dur tout cela pour lui : de se sentir si bien accueilli et accepté, alors qu'il n'était qu'un amusement. Peut-être que demain, il ne ferrait plus partit de la vie du journaliste. Non ! Il ne devait pas s'habituer à tout cela. Se sentant un peu bête alors que les assiettes se remplissait, il se saisit du pichet d'eau et le souleva. «  Quelqu'un veut de l'eau ? » demanda t-il. Le jeune homme termina son service par son verre et s'attaqua à son assiette après que toutes les femmes autour de la table commencèrent avant lui. Il avait tellement peur de faire un faux pas. Il mangea donc lentement et dans le silence. Andrew rajouta simplement en milieu de repas en direction d'Olivia. «  C'est délicieux, madame. C'est un vrai régal. » dit-il avec générosité.

« Cela sent très bon en tout cas. » Derek eut un léger sourire et détourna les yeux pour observer les différents plats. C’est vrai ça sentait bon. Comme toujours quand il venait manger ici. Sa grand-mère ne faisait jamais rien à la moitié. A son âge on faisait plaisir comme on le pouvait et sa cuisine était tout à fait suffisante pour ça. Derek se leva pour prendre l’assiette de Val qui s’occupait à donner à manger au petit et la servit, pour par la suite faire de même pour lui. « Quelqu'un veut de l'eau ? » Et tout le monde en voulu. Faut dire que pour lui déjà il n’avait pas spécialement envie de boire autre chose. En plus il reprendrait la moto après donc il ne voulait pas s’embrumer les esprits plus que ça.

Le repas se fit plus ou moins dans le silence, quelques commentaires par ci, par là. Ce fut surtout Ewen qui se faisait entendre en agitant ses bras et riant et gloussant à chaque instant. « C'est délicieux, madame. C'est un vrai régal. » Derek jeta un coup d’œil à son ami, puis à sa grand-mère qui posa le regard sur Andrew. « Merci mon petit. Ressert toi si tu as faim, n’hésite pas. Il faut manger à votre âge. T’es comme Derek, vous n’avez que la peau sur les os. Alors mangez à votre faim. » Derek ne pu s’empêcher de lâcher un petit rire amusé. Elle lui sortait ça tout le temps. « Je t'assure qu'on mange très bien » A croire qu’elle pensait qu’il mourrait de faim depuis qu’il vivait tout seul. Il savait maintenant bien pourquoi Noah se plaignait que même en faisant des exercices, qu’il n’arrivait pas à se débarrasser de ses bourrelets.

Derek jeta un coup d’œil à Val qui allait de son assiette à celui d’Ewen. Il sourit et hocha de la tête. « Tu fais à nouveau des grimaces, Val » « Non j’en fais pas », répondit-elle sans quitter son bébé des yeux en passant la cuillère sur le menton d’Ewen pour en retirer la soupe qu’il avait laissé échappé. « Hummm allez » « T’en fais encore » « C’est pas grave » Le reporter posa ses couverts sur l’assiette et se leva pour s’approcher de la jeune femme. « Laisse je vais m’en occuper, mange toi. » Il lui prit la cuillère et le petit pot, se baissant à la hauteur de son filleul pour lui faire manger le reste de sa soupe aux légumes.

C'était dur pour Andrew de définir ce qu'il pouvait ressentir à cette table. Il aurait pu dire qu'il se sentait heureux, mais cela aurait été déplacé dans un moment pareil, non ? Et, pourtant, le médecin n'avait jamais connu les repas en famille : son père trop absent, sa mère disparue et ses grands-parents – il n'avait jamais franchit le seuil de leurs maisons avec son jeune frère pour une stupide brouille familiale comme il peut avoir parfois – L’aîné des Sullivan pouvait donc résumer son cercle familiale à une seule personne ; Christopher. Il mangeait donc avec délectation en s’abreuvant des silences comme des conversations anodines autour de lui. Il avait de l'amour autour de cette table. Il avait de l'amour dans ces plats. Le garçon ne put s'empêcher de congratuler la cuisinière. « Merci mon petit. Ressert toi si tu as faim, n’hésite pas. Il faut manger à votre âge. T’es comme Derek, vous n’avez que la peau sur les os. Alors mangez à votre faim. » Andrew acquiesça d'un signe de tête et commença à se resservir pour ne pas passer pour un être impoli. Il n'allait pas se forcer d'un autre côté, c'était assez bon pour se resservir. « Je t'assure qu'on mange très bien » , ajouta Derek.

Andrew les couverts du plat encore dans les mains, il se fit un plaisir de resservir Derek. «  Tu as entendu ta grand-mère ? Il faut manger ! Il est tout maigrichon pas vrai Val ? » osa t-il plaisanter. Déjà, pour le médecin, maigre ou gros le beau Morrison restait pour lui l'être le plus séduisant à ses yeux. Il aimait son regard, ses lèvres et la façon que ces mains avaient d'effleurées sa peau quand ils se touchaient. Après, c'est vrai qu'il ne fallait pas se laisser aller, pour sa part il s'en voulait déjà d'avoir abandonner la salle de sport. Il n'avait pas prit du poids, mais adieu ses abdos si parfait. Il allait changer tout cela quand il aurait plus de temps. Il se le jura !

« Tu fais à nouveau des grimaces, Val » « Non j’en fais pas » Andrew regarda toute la scène de sa place. Il porta une nouvelle bouchée, ne voulant pas louper une seule seconde de ce show épique. « Hummm allez » « T’en fais encore » Le jeune invité commença à sourire devant ce geste si noble de la part de Derek. Il remonta sa serviette pour se cacher derrière. « Laisse je vais m’en occuper, mange toi. » Andrew regarda le reporter nourrir le jeune enfant. C'était vraiment trop adorable comme image. Il n'aurait peut-être pas du manger juste en face de la mère de son ami. Son sourire et son regard étaient peut-être trop franc ? Peut-être trop marqué ? Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir qu'elle scrutait le moindre des gestes à présent. Le repas se termina dans un silence presque religieux pour Sullivan. Autour de lui, les gens se levèrent pour emmener les assiettes dans la cuisine. Même, s'il ne fut pas invité à le faire, Andrew ramassa des couverts et se leva. Il passa derrière Derek et alors que personne ne le regardait, il se pencha à son oreille. « Je crois que ta mère m'aime pas trop...» murmura t-il. Le jeune homme fit ensuite son entrée dans la cuisine. «  Je pourrais peut-être aider, pour vous remercier d'un si bon repas ? » demanda t-il avec franchise. On lui donna un torchon et il fut l'homme le plus heureux du monde. Il essuya la vaisselle qu'on pouvait lui tendre. De sa place, il pouvait voir Andrew toujours à table. Et, oui ! Le jeune Ewen n'avait clairement pas envie de manger. Dur ! «  Tu vois Derek, c'est bien le changement de notre siècle, tu nourris Ewen et s’essuie la vaisselle. Tu vas pas nous pondre un article là-dessus ? » lança t-il à haute voix avec humourr en direction de son ami, sachant pertinemment que la gente féminine pouvait tout à fait l'entendre.

Maigrichon… ce qu’il fallait pas entendre quand même. Derek hocha la tête en regardant son ami. Il était loin d’avoir besoin de prendre du poids. Surtout que niveau nourriture, il devait justement faire attention de pas trop d’excès. Donc son poids lui allait parfaitement bien. Le reporter se leva donc de sa place, ayant finit de manger pour sa part et alla s’occuper du petit Ewen pour laisser la mère de celui-ci pouvoir manger à son tour. Mais il était vrai qu’Ewen semblait qu’à en faire de sa tête ce soir. Peut être par tout ce monde ? Le bébé devait pas être habitué à être autant entouré.

Une fois que tous avaient finit leur plat, Derek les entendit se lever de leur place. Val passa encore prendre l’assiette de son ami et passa également dans la cuisine. « Je crois que ta mère m'aime pas trop...» Le reporter releva la tête, surpris par une telle remarque. Sa mère ? Pourquoi est-ce qu’elle ne devait pas aimer Andrew ? derek tourna la tête vers la cuisine pour observer Andrew entouré des trois femmes. Hum… bon, il n’avait pas vraiment fait attention là, occupé à nourrir le petit. Mais quand même…

Il continua à essayer de donner à manger au bébé quand il entendit à nouveau la voix de son ami. « Tu vois Derek, c'est bien le changement de notre siècle, tu nourris Ewen et s’essuie la vaisselle. Tu vas pas nous pondre un article là-dessus ? » Derek sourit et finit juste de faire avaler à Ewen une nouvelle cuillère, mais fut coupé par Val qui rangeait ce qu’essuyait son ami. « vaut mieux pas, on va le traiter de menteur. C’est pas parce que vous êtes des hommes à part, qu’il faut mettre tout ces idiots fini dans le même sac » Outch… la voila repartie pour dire du mal des hommes pour le reste de la soirée. Derek hocha de la tête et regarda Ewen en souriant. « Heureusement qu’elle nous aime nous, hein. »

« Mais Val, il ne faut pas dire ce genre de choses » « Grand-mère les choses changent, le temps où les hommes rentraient du boulot pour se mettre sur le sofa et appeler sa femme pour lui faire à manger, c’est fini ! » Certaines pouvaient pas aimer ce genre de propos, mais Noah n’avait pas du tout été ainsi, donc personne ici trouvaient ces mots déplacés. Derek se leva et prit Ewen dans ses bras et se saisit une serviette pour se le poser sur l’épaule. Il voulait éviter que le bébé lui salisse le costume. « Oublie Sean, Val… » dit Derek en entrant dans la cuisine. Il comprenait parfaitement les sentiments de Val. Lui, même n'avait jamais apprécié ce Sean, mais elle avait été amoureuse et aveuglée... « Je sais, j’oublie, j’oublie ! Le seul truc de bien qu’il m’a fait, c’est de me donner Ewen, hein mon mignon », finit-elle par dire en venant vers son bébé dans les bras de son ami. Et pour toute réponse, il y eut un fort rototo de sa part. Ewen frappa des mains en lâchant un rire, ce qui attendit naturellement sa mère qui voulu tout de suite le prendre dans ses bras après lui avoir essuyé la bouche.

Derek laissa Val prendre le bébé et il prit avec précaution la serviette et s’approcha de sa grand-mère pour l’y déposer, qu’elle puisse le nettoyer. Il passa son regard sur sa mère qui s’était assise, tapotant des doigts sur la table. Visiblement elle avait besoin d’une cigarette. « Quelqu’un veut encore un café ? Je peux en préparer. », demanda Olivia. Val accepta avec joie. Tout comme la fille, mais Derek hocha de la tête. « Pas pour moi, merci »

Dans sa cuisine, place inhabituel pour un homme il faut bien le dire malgré les années de combat de la gente féminine, Andrew ne pensait pas lancer une troisième guerre mondiale et ainsi remonter la meilleure amie de Derek. Lui, il n'était là que pour essuyer ses assiettes et ainsi remercier l’hôtesse pour ce charmant repas. « vaut mieux pas, on va le traiter de menteur. C’est pas parce que vous êtes des hommes à part, qu’il faut mettre tout ces idiots fini dans le même sac » Andrew garda l'assiette qu'il venait d'essuyer et coupa la chaîne si bien organisé. «  Des Hommes à part ? » Il comprit que Val avait du souffrir à cause d'un Homme, il fallait pas avoir fait des longues études pour décrypter les expressions sur son visage. Il fallait mieux pas l’énerver, il tendit l'assiette qu'il gardait jalousement. « Heureusement qu’elle nous aime nous, hein. » Andrew attrapa un verre et commença à l'essuyer. Dans cette histoire, il préférait ne pas ouvrir la bouche, après-tout il n'était qu'un invité de passage ici. Il n'était pas Jessica...

« Mais Val, il ne faut pas dire ce genre de choses » « Grand-mère les choses changent, le temps où les hommes rentraient du boulot pour se mettre sur le sofa et appeler sa femme pour lui faire à manger, c’est fini ! » Andrew se fit tout petit en essuyant avec acharnement les couverts qu'on venait de lui tendre. Il avait vraiment d'ajouter quelque chose, mais il préféra se mordre la langue. Son téléphone se mit à vibrer dans son pantalon, cependant le garçon n'y prêta pas attention. C'était surement le boulot et il n'avait pas envie de travailler. Derek avait besoin de lui. Bah ! Peut-être... « Oublie Sean, Val… » Andrew comprenait, une peine de cœur alors ? Il fit une petite moue compréhensive en direction de Val, c'est vrai que lui aussi n'avait pas eu de chance en amour. « Je sais, j’oublie, j’oublie ! Le seul truc de bien qu’il m’a fait, c’est de me donner Ewen, hein mon mignon » Il sourit en déposant le torchon, la vaisselle était maintenant terminée.

Son téléphone fit encore des siennes, il souffla, le tira de sa poche et l'arrêta sans regarder qui était le mystérieux interlocuteur en cachette. C'est qu'il ne voulait pas déranger ce charmant moment où Val récupéra son enfant. Il regarda sans rien dire, simplement en souriant. Le médecin quitta la cuisine et s'éloigna un peu en trouvant un petit coin dans le salon, le temps de regarder qui avait bien l'appeler. « Quelqu’un veut encore un café ? Je peux en préparer. » « Pas pour moi, merci » Andrew leva la tête de son portable et ajouta. «  Non merci, madame. » Le garçon ne pouvait pas y croire, il avait plus de dix messages de Lee. Cela devait vraiment n'importe quoi cette histoire ! Il profita qu'on essaye à nouveau de le joindre pour décrocher. «  Un instant. » dit-il discrètement dans le combiné. Sully' leva la tête pour chercher Derek et lui fit signe qu'il allait prendre cet appel dehors.

Il sortit par la porte de devant et s'installa sur le perron. Il était temps de mettre les points sur les « i » à ce chirurgien qui espérait la lune. «  Cela devient de harcèlement là ! Vous voulez que cela finisse au poste de police ? » «  Je suis sûr que tu adores quand on s'acharne comme ça ? Pourquoi tu décrocherais sinon ? » «  Pour que vous arrêtiez ! » «  Hum...Dis-moi, que ce baiser que je t'ai volé ne t'a rien fait et je te laisserais tranquille. Pour moi, c'était électrique ce qu'on a eu. » «  Vous embrassez bien c'est sûr, mais je... » «  Tu vois ? Tu es tout perturbé ! » «  C'est vous ! Vous me laissez pas terminer. » «  Bah, je viens te chercher si tu veux et on peut terminer si tu veux. On m'a dit que tu étais assez frustré en ce moment. Les filles du service écho parlent beaucoup, tu devrais faire gaffe à qui tu te confies. » «  Et, vous croyez que je vais coucher avec vous parce que je suis frustré ? » «  J'en suis même sûr, je t'aurais avant la fin du mois. » «  Allez vous faire foutre ! » , coupa t-il violemment. Andrew resta la tête entre ses genoux sur ce perron. Pourquoi, il se sentait aussi perturbé ?