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What the fuck are you doing here? | reserved

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MessageSujet: What the fuck are you doing here? | reserved What the fuck are you doing here? | reserved EmptySam 12 Mar - 4:04

What the fuck are you doing here? | reserved 271222tomjeisa

Un trousseau de clés atterrit sur la table dans un bruit sourd, suivit d'un blouson, et Whilem laissa échapper un soupir soulagé en s'affalant de tout son long dans son canapé. Enfin rentré. Il était tard; comme à chaque fois, il avait traîné avec sa patronne longtemps après la fermeture du Rudy, se complaisant dans la relation plus qu'ambiguë qu'ils partageaient depuis quelques temps. Durant ces quelques heures, il avait largement oublié son rôle de père célibataire, ses obligations d'étudiant et tout ce qui touchait, en somme, de près ou de loin au mot « obligations ». Il avait ré-endossé du « Will » à peine adulte et tout sauf responsable qui vivait au jour le jour sans se préoccuper du lendemain. Et ça faisait tellement de bien...

Une masse s'écrasa sur lui, de tout son long, et il suffoqua sous le choc en laissant échapper un juron sonore. Les yeux grands ouverts, il lorgna un instant sur la tignasse rousse qui se vautrait sur lui et n'eut aucun mal à lui attribuer un nom : Joy. Cette sale petite peste.. qu'il adorait. Avec tout l'agacement qui aurait été légitime de la part d'un grand frère, place qu'il s'était approprié et que la gamine lui avait volontiers cédée, il l'envoya rouler sur le tapis du salon et l'assaillit de chatouilles en réclamant des excuses. Comme à chaque fois, il la laissa pourtant reprendre le dessus et poussa même la déchéance jusqu'à la supplier lui-même de bien vouloir lui laisser la vie sauve. Ainsi, un instant plus tard, il se faisaient face, calmement assis cette fois – lui sur le canapé, elle au sol devant lui.

« Tu rentres tard! Ça devient vraiment une habitude, ces temps-ci. », asséna-t-elle, accusatrice. Will se mordit la lèvre inférieure et fronça les sourcils.
« Merde, j't'avais pas prévenue? Tes parents ont appelé? »

Sincèrement inquiet de lui avoir potentiellement attiré des problèmes, il regarda l'adolescente se gratter la nuque et hausser les épaules d'un air nonchalant.

« Deux ou trois fois. Ils n'aiment pas trop que je reste si longtemps quand j'ai cours le lendemain, et comme c'est de plus en plus souvent.... »

Elle lui jeta un coup d'oeil oblique mais ne termina pas sa phrase. Il ne s'était même pas demandé si le fait de traîner autant avant de daigner remettre les pieds à son appart' risquait de déranger quelqu'un. Pourtant, il était évident qu'il aurait dû penser aux répercussions qu'aurait son attitude sur Joy : elle était la « baby-sitter » attitrée de Bliss, celle qui, du haut de ses treize ans, assumait la charge du bébé lorsque lui-même ne pouvait pas le faire. Elle était la première à subir les contre-coups des libertés qu'il prenait sur son emploi du temps. Will se passa une main sur le visage, las de devoir constamment réfléchir selon une logique « actions = conséquences ». Lui qui avait toujours été libre, indépendant... habitué à ne compter que sur lui-même, ou presque. Au moins avait-il eu le bon goût de se souvenir que Joy ne pourrait pas assurer longtemps toutes les charges qu'elle avait endossées jusque-là. Elle avait elle-même sa propre vie à mener, ses devoirs d'écolière, et des obligations envers ses parents – comme celle d'éviter de rentrer aux petites heures du matin, en particulier les jours de cours.

« J'ai embauché quelqu'un... » – commença-t-il maladroitement pour lui montrer que non, son bien-être ne lui était pas complètement égal. Mais elle releva la tête si vite qu'il s'étonna de ne pas entendre craquer son coup. Elle semblait paniquée.
« Tu veux m'remplacer? Mais.. t'as pas le droit! Je – »
« La ferme. J'ai jamais parlé de te remplacer, laisse-moi finir au moins. »

Elle se tut mais, pour le plaisir de lui faire passer l'envie de l'interrompre intempestivement, Whilem quitta son siège confortable et passa à la cuisine, se servit tranquillement un verre, et le sirota lentement tout en la fixant avec un sourire moqueur.

« Alors, quoi? Tu as embauché quelqu'un pour...? », reprit la jeune fille après quelques secondes de silence, n'y tenant plus. Il se fit plaisir en la laissant languir un moment encore, puis enchaina :
« Pour s'occuper de Bliss quand tu ne le pourras pas. Les journées de cours, et les soirées où je rentrerais trop tard par exemple. J'me suis dit qu'il valait mieux que je le fasse maintenant, avant que tes parents ne perdent patience. »
« Je veux faire sa rencontre, alors! Histoire de savoir si t'as engagé quelqu'un de digne de confiance. »
« Prétentieuse. Comme si c'était ton avis qui primait. »
« Bien sûr que c'est le cas! »
« Mouais. T'inquiète va, il est... cool. »
« IL? T'as engagé un gars? »

Joy ouvrit de grands yeux étonnées – sa bouche suivit d'ailleurs le mouvement – et Whilem grimaça un « oui » piteux. Quand il y pensait, il se demandait ce qui lui était passé par la tête – ou plutôt, il le savait pertinemment, et ça le perturbait. Il avait toujours clamé vouloir d'une baby-sitter jeune, canon et sympathique (et partante pour s'occuper de la gamine et du père mais bon, ça, c'était de l'ordre du fantasme), et il se retrouvait avec un type sur les bras. Fraîchement débarqué à Sydney, qui plus est, et qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Seulement, il fallait savoir « qui » était le type en question... c'était ce qui tracassait Whilem : en le voyant, il avait cru se retrouver face au fantôme de quelqu'un d'autre, la réplique presque exacte d'une bribe de son passé qu'il avait crue définitivement morte et enterrée. Il avait été tout bonnement incapable de lui refuser le poste, de le laisser filer sans savoir quel lien il pouvait exactement avoir avec...

« Putain! Faut que je rentre maintenant, sinon je vais me faire trucider! »
« Ton langage, sale gosse. Si tu commences à jurer à tout va c'est moi qui vais me faire trucider, et tu seras interdite de passage ici par ton paternel. Sans parler de la crise cardiaque que f'ra ta mère. »

Tout en parlant il l'avait regardée courir dans tous les sens pour récupérer ses affaires, et il l'accompagna en direction de la porte pour la lui ouvrir.

« N'oublie pas de... »

Will s'interrompit sur une dernière recommandation alors que le battant s'ouvrait sur une jeune femme... visiblement sur le point d'y frapper. Sa main, fermée, se trouvait donc à hauteur du front de l'étudiant, mais l'incongruité de la situation ne fit même pas sourire Whilem. Sa poigne se resserra sur l'épaule de Joy et il la poussa sèchement à l'extérieur.

« File. » – lui ordonna-t-il d'un ton sans réplique.
« C'est qui elle? Elle a l'air malade, Will, tu la connais? »
« Dégage, Joy! »

Elle resta un instant saisie par la brusquerie avec laquelle son ton était monté, autant que par la crispation soudaine de ses traits. L'étudiant l'entendit à peine balbutier un « j't'appelle plus tard » hésitant, tout comme il ne la vit pas détaler en vitesse. Ses yeux bleus étaient fermement ancrés à ceux de la femme qui lui faisait face. Ces traits émaciés, ce teint maladif... elle avait l'air en fichu état, oui, mais pas sans raison. Et il ne voulait pas en savoir plus que ce que lui disait déjà la simple vue de ses iris rongés par la drogue.

« Qu'est-ce que tu fiches ici?, persiffla-t-il hargneusement en fronçant dangereusement les sourcils. Tu t'es trompée de porte, je crois, mais je suis sûr que tu trouveras preneur à celle d'à côté. Qui sait? Mon voisin de pallier est peut-être adepte de ce genre de services. »

Charmant accueil. Il la traitait à mi-mots de prostituée, la vrillant d'un regard assassin, tendu au possible. Il n'arrivait pas à y croire... mais mon dieu, aucun doute n'était permis : c'était vraiment elle. La femme qui avait bouleversé son existence en lui déposant une gamine dans les bras, quelques mois plus tôt.
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MessageSujet: Re: What the fuck are you doing here? | reserved What the fuck are you doing here? | reserved EmptySam 12 Mar - 11:37

Dégoût. Amertume. Cet homme, et moi. Il se rhabillait en faisant des éloges sur ma pratique arborant ce sourire pervers et repoussant. Les palmes aux coins de ses yeux témoignaient des dégâts infligés par le temps sur son visage. Cela faisait plusieurs soirs qu'il venait et semblait être un habitué de ce genre de services. Enfilant son pantalon, il marqua une pause et voulu recommencer. D'un signe de tête je lui indiquai mon désaccord. Je me sentais assez faible pour ne pas avoir envie de me lever et de le foutre dehors. Il trouva le chemin tout seul. Quant à moi, je devais partir. J'avais quelque chose à faire. Mon sac sous le bras, je me rendis chez moi. Tout était à la même place. Mon lit défait, mon miroir recouvert, mon bureau dévasté. Je n'étais pas revenue depuis mon overdose de la veille. J'étais allée chercher l'adresse de quelqu'un dans la rue. J'avais commencé par demander aux gens puis j'étais allée dans sa rue repérer la maison. Lasse de devoir gérer cela, je m'étendis sur mon lit. J'appréhendais énormément.

L'infâme miroir à pieds fut découvert en quelques secondes. Je devais m'arranger, limiter les dégâts. Je tirai mes cheveux vers l'arrière et les ... Je m'agenouillai sous la soudaine douleur. Le sol se dérobait sous moi, comme si je n'avais plus aucune prise. Je ressentais la Terre tourner sur elle-même.Il semblait y avoir tout un ensemble de connections entre mes blessures. Remise de mes émotions, je tentai de me relever, appuyée contre le mur. Et la, la vision qui s'offrit à moi faillit me conduire au même état psychologique que précédemment. Un liquide chaud et rouge s'écoulait sur mon épaule maigre. Je mis ma main sur ma tête et tremblai de douleur. Vestige de l'overdose, j'avais une blessure derrière la tête qui témoignait de ma chute avant les convulsions. Je pris une lingette, désinfecta tant bien que mal et décidai de laisser mes cheveux retomber en cascade ondulée pour masquer le tout. Mes yeux bouffis et soulignés de rouge me donnaient l'air d'une junkie à bout. C'était surement ce que j'étais mais il fallait que je m'en sorte. Deux trois coups de khôle noir, du mascara. Sur mes joues j'appliquai du fond de teint pour enlever ce teint blafard de mon visage. Mes bras étaient bleus, surtout dans les creux de mes deux coudes. Des marques de piqûres y avaient élu domicile. Je levai ma tête vers le ciel, fermant les yeux, priant intérieurement pour que ce que je m'apprêtais à faire se passe bien. J'inspirai et me mis en route. J'avais choisi un large sweat-shirt à capuche pour masquer mon début d'anorexie et un jean blanc pour limiter les dégâts en ce qui concernait le bas du corps. Je me mis en chemin déterminée. Il me fallait traverser pratiquement toute la ville. J'arrivai au bout de cette rue. Il me fallait de l'air. Je ne voulais plus y aller, craignant d'avoir à supporter les même reproches que j'avais fuis en lui confiant l'enfant. Mais chaque pas que je réussissais à faire était porté par l'envie de revoir ma fille, celle qui avait su mettre en moi une raison de continuer à vivre. Même si le rêve pour moi s'était arrêté là, elle importait beaucoup plus pour moi.

La maison était splendide. Je me rendis devant la porte. Je tremblais et je ne voulais plus le faire, à nouveau. Je ne voulais pas LE voir. Mais il fallait passer par là . Je fus prise de cour à vrai dire. J'allais frapper, pas très convaincue quand la porte s'ouvrit à la volée. Je sursautai et vis son visage.Celui d'un type imbu de sa personne, à l'égo sur dimensionné dans sa baraque bien arrangée. Autant vous dire tout de suite que je ne reçus pas un bon accueil mais cela, vous vous en doutiez n'est-ce pas ?


« Qu'est-ce que tu fiches ici?
Tu t'es trompée de porte, je crois, mais je suis sûr que tu trouveras preneur à celle d'à côté. Qui sait? Mon voisin de pallier est peut-être adepte de ce genre de services. »


Je ne me pris pas la peine de réfléchir avant de lui envoyer un «Je t'emmerde. C'est sur, on peut se permettre de critiquer quand tout le fric que l'on possède vient de papa!!» J'avais pris un ton méprisant pour le « papa ».
J'avais confiance en mes talents d'actrice et de comédienne. Il fallait que je lui annonce la couleur de ma visite et après, j'improviserai. Mais cela allait être assez difficile vu qu'il semblait être borné.
«Je suis venue pour pouvoir m'occuper de Bliss la moitié du temps.»
C'était cash et au moins, c'était dit.


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MessageSujet: Re: What the fuck are you doing here? | reserved What the fuck are you doing here? | reserved EmptySam 12 Mar - 18:34

« Je t'emmerde. Sa réplique raisonna dans l'entrée, certes pas prononcée à voix particulièrement haute, mais crachée avec une audace qui saisit Whilem l'espace d'un instant. Cette folle débarquait chez lui et se permettait de l'insulter? C'est sur, on peut se permettre de critiquer quand tout le fric que l'on possède vient de papa!!»

Méprisante au possible, elle prenait soin d'afficher tout le dégoût que lui inspire visiblement la position du jeune homme... et son reproche fit mouche. Will n'en avait rien à faire de son avis, mais si elle savait... combien il était conscient des chaînes que constituaient toutes ces maudites possessions. Il en usait, en abusait, puisqu'on lui offrait tout sur un plateau. Ce qui ne l'empêchait pas de se sentir comme un assisté. Prédestiné au succès. Quelles que soient ses erreurs.

« Je suis venue pour pouvoir m'occuper de Bliss la moitié du temps », balança-t-elle comme si sa requête avait quoi que ce soit de légitime, ce qui eut le mérite de surprendre Whilem.
« Vraiment?, susurra-t-il avec un amusement non feint. Malgré lui, un sourire amusé et cynique se glissa à la commissure de ses lèvres. Qu'est-ce qui se passe? Tu as eu un sursaut d'humanité entre deux lignes de coke? Tu te sens seule peut-être? Besoin d'entraîner quelqu'un dans ta déchéance? »

Elle ne valait pas mieux que lui. Peut-être n'avait-elle pas eu la chance de naître riche, mais elle n'avait pas plus de valeur que ceux que l'on considérait comme détestables, parce que retors et prêt à bafouer les droits d'autrui pour obtenir ce qu'ils désirent : elle n'avait pas plus de morale que lui.

« Ou... non, je te juge mal, n'est-ce pas?, reprit-il en peignant sur ses traits une fausse compassion. C'est ton amour débordant qui explique ta présence ici. Le même instinct maternel irréprochable qui t'a poussée à déposer ta fille dans les bras d'un type que tu ne connais pas. »

Il l'avait longtemps détestée de lui avoir gâché la vie en débarquant ainsi, un soir, et en chamboulant tout ce qu'il avait construit jusque là en lui léguant son enfant. Peut-être s'était-il détesté lui-même d'être incapable de mettre un nom sur son visage, incapable de souvenir d'une quelconque aventure avec cette femme. Cette étape demeurait le grand mystère de l'histoire : les tests avaient prouvé que Whilem était bel et bien le père de Bliss. Comment expliquer, alors, qu'il n'ait pas la moindre réminiscence d'une quelconque aventure avec la mère de la petite? Il avait fini par conclure qu'il s'était probablement saoulé cette nuit-là, au point de ne plus remarquer avec qui il était. Plus que saoulé, même, à voir le corps déchu qui lui faisait face. Il ferma les yeux une seconde, se laissant envahir par toute la rancœur qu'avaient fait naître en lui les changements qu'il avait dû opérer dans sa vie en héritant de l'enfant. Il avait été à deux doigts d'être entièrement à la merci de son père et des projets d'avenir qu'il avait eu l'audace de refuser au moment de commencer ses études. C'était le deal : soit il se retrouvait seul avec sa fille, sans le sous, à la gérer tant bien que mal, soit sa famille couvrait ses frasques; en échange de quoi, il se devrait d'obéir au doigt et à l'oeil aux ordres qui lui seraient donnés. Il n'en revenait pas lui-même d'être malgré tout parvenu à marchander un semblant de liberté, d'avoir pu entamer de nouvelles études plus proches de son domaine de prédilection que du métier d'avocat que son géniteur envisageait pour lui. Cette garce avait déboulé dans sa vie avec la puissance d'un boulet de canon, et avait bien failli réussir à tout ruiner.

Et elle était là. Exigeante, avec ça. Terriblement inconsciente aussi, sans doute.

« Ne sais-tu donc pas ce que font les riches de leurs bâtards?, articula-t-il d'une voix lente, traînante, les sourcils froncés, en la transperçant de son regard azuré. Ils les abandonnent. Pour éviter les scandales, et pour ne pas perdre tout le fric qui leur « vient de papa ». »

Will la toisa de la tête aux pieds, lui laissant le temps de s'imprégner de cette nouvelle possibilité. Elle s'était probablement renseignée. Elle savait certainement qu'il ne s'était pas débarrassé de la petite. Mais le doute restait un ennemi terrifiant, capable de faire vaciller la plus tenace des flammes, et il était conscient que son interlocutrice était, à cet instant, particulièrement vulnérable. Après tout, elle le croyait sans foi ni loi, pourri jusqu'à la moelle et attaché à son fric plus qu'à sa propre mère. Alors...

« Mon confort ou la gamine?, fit-il mine de réfléchir une seconde. Tu comprendras que le choix a été rapidement fait. N'aurais-tu pas toi-même opté pour la première solution? Oh! Nouveau sourire, plein de condescendance cette fois. Mais tu l'as fait. Elle t'encombrait, alors tu as choisi de l'effacer de ta piètre existence. »

Se sentait-elle coupable de ce choix? Il la dévisagea avec une curiosité malsaine, se demandant combien d'attaques suffiraient à faire s'écouler les traits de maquillages qui lui bordaient les yeux dans un torrent de larmes. Ou peut-être voudrait-elle se montrer forte? Rester inébranlable jusqu'au bout?

« Je suis sûr que tu n'as pas pleuré une seule fois pour elle. Tu es rentrée chez toi, tu as retrouvé ta piaule minable et ton semblant de liberté, et tu t'es sentie... libérée? Un poids en moins sur les bras. Qu'est-ce que tu as fait ensuite? Tu as fêté ça, non? Tu t'es enchaîné quelques clients pour oublier jusqu'au nom de l'enfant que tu avais choisi d'abandonner? »

Whilem marqua une pause et la laissa s'imprégner de ses accusations. Vraies ou fausses, il n'en avait cure. Il ressentait juste le besoin de déverser sur elle le poids de sa colère.

« Tu n'as pas tort. On peut se permettre de critiquer quand on a droit à tout sans devoir faire le moindre effort. Mais tu sais quoi? Il se pencha vers elle, frôlant son oreille comme pour lui souffler un secret : On a d'autant plus de raisons de se le permettre quand on a fait les bons choix. Je l'ai gardée, moi, au risque de tout perdre. Peux-tu en dire autant? »

Il fit un pas un arrière, farfouilla dans la poche d'une veste accrochée à l'entrée, et en tira quelques billets qu'il envoya au visage de la jeune femme.

« Fais-moi plaisir, ma jolie. Prends ça, trouve-toi un taxi, un pont, et saute. L'État te remerciera... une bonne à rien en moins, c'est toujours bon à prendre. »

Elle savait au moins quelle couleur aurait toute tentative de discussion avec lui, car il n'était clairement pas décidé à lui faciliter la tache.
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MessageSujet: Re: What the fuck are you doing here? | reserved What the fuck are you doing here? | reserved EmptyDim 13 Mar - 23:08

« Vraiment ? »
Je savais que ce qui allait suivre allait être d'une ironie exagérée et voulue. Son air vraiment désagréable me donnait envie de le frapper tellement il semblait mauvais. «Qu'est-ce qui se passe? Tu as eu un sursaut d'humanité entre deux lignes de coke? Tu te sens seule peut-être? Besoin d'entraîner quelqu'un dans ta déchéance? »
Je fis un pas et le repoussai d'un violent geste de la main contre son épaule droite. Je plaçai mon visage proche du sien. « Je ne permettrais en aucun cas un pauvre gars pourri par tout l'argent qu'il possède me juger sur ce point. »
Mon père n'aurait pu me laisser de l'argent, il était mort. Ma mère? Nymphomane et dans la débauche elle n'aurait pu non plus me léguer un quelconque héritage financier.
Ses traits se déformèrent et laissèrent apparaitre un mépris qui me fut plaisant de rendre à mon interlocuteur. Il ne valait rien. Il valait peut être des milliers de dollars mais en somme, rien de bien important. Il semblait être pourri jusqu'au fond.
«C'est ton amour débordant qui explique ta présence ici. Le même instinct maternel irréprochable qui t'a poussée à déposer ta fille dans les bras d'un type que tu ne connais pas. »
Je sus à ce moment là que la carte du je te tiens tête ne marcherais pas. C'est ainsi que mon instinc prit les commandes de tout mon être. Je fis et dis ce que je pensais devoir. Je ne le connaissais pas il était vrai, mais moi je n'étais pas saoule lorsque nous avions passé la nuit ensemble. C'était arrivé et voilà, je n'en n'avais pas fait une histoire. A croire que la vie ne voulait pas que j'oublie cet évènement ...
La nuit était bien présente et une légère brise s'infiltrait par le palier. Je pris mon front d'une main et cherchai mes mots.
«Qui es tu pour me dire ça? Tu crois être irréprochable ? Tu crois que parce que tu as eu tout cuit depuis le début que t'as rien loupé dans ta vie ? T'aurais pas été là, Bliss non plus ne serait pas là à l'heure qu'il est. Il faut être pitoyable pour se bourrer la gueule jusqu'au bout et d'en oublier avec qui on couche de ne pas se rendre compte de ce que l'on fait, ou alors, avoir une vie que l'on souhaite oublier. »
« Ne sais-tu donc pas ce que font les riches de leurs bâtards? Ils les abandonnent. Pour éviter les scandales, et pour ne pas perdre tout le fric qui leur vient de papa ». Je ne dis rien. Le doute m'envahissait mais au plus profond de moi je savais qu'il n'aurait pas pu. En plus, la jeune fille qui venait de partir ne pouvait être que la baby sitter, à moins que ce soit un vrai salaud...
Une phrase me choqua. Elle fit comme l'effet d'un poignard dans le coeur.
« Elle t'encombrait, alors tu as choisi de l'effacer de ta piètre existence. »
Je pris un air moins remonté et le regardai, décidée à être vraiment convaincante, après tout j'étais la pro niveau impro et mensonge.
«Pendant plusieurs années j'ai essayé de percer au théatre. J'ai enchainé les petits boulots pour survivre avec mon ivrogne de mère, Oui je me suis prostituer, oui je me suis drogué et à quel prix? Pour pouvoir vivre une vie normale, avec un revenu minimal me permettant de survivre. Et au moment où l'on m'annonce que je suis engagée... Bliss débarque. Je suis censée faire quoi moi ?
Seulement dix huit ans et maman, c'est pas simple. Les autres me jugeaient, ( Les larmes commençaient à couler. ) j'étais sans arrêt regardée dans la rue. Je ne pouvais plus continuer alors je te l'ai amené. Je n'aurais jamais pensé que cela m'aurait tant affecté...
»

Je me tournai légèrement, balayai mes yeux du revers de la main.

« Je suis sûr que tu n'as pas pleuré une seule fois pour elle. Tu es rentrée chez toi, tu as retrouvé ta piaule minable et ton semblant de liberté, et tu t'es sentie... libérée? Un poids en moins sur les bras. Qu'est-ce que tu as fait ensuite? Tu as fêté ça, non? Tu t'es enchaîné quelques clients pour oublier jusqu'au nom de l'enfant que tu avais choisi d'abandonner? »
Ma main partir toute seule. Elle vint comme par miracle mourir sur sa joue en un bruit vif. Il me jeta quelques billets et me suggéra d'aller me jeter d'un pont. Je ramassai ses billets et lui renvoyai à la face. C'était décidément un crétin fini.
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MessageSujet: Re: What the fuck are you doing here? | reserved What the fuck are you doing here? | reserved EmptyMar 29 Mar - 16:18

« Qui es tu pour me dire ça? Tu crois être irréprochable ? Tu crois que parce que tu as eu tout cuit depuis le début que t'as rien loupé dans ta vie ? T'aurais pas été là, Bliss non plus ne serait pas là à l'heure qu'il est. Il faut être pitoyable pour se bourrer la gueule jusqu'au bout et d'en oublier avec qui on couche de ne pas se rendre compte de ce que l'on fait, ou alors, avoir une vie que l'on souhaite oublier. »

Était-ce donc réellement ce qui s'était passé cette fois-là? Whilem fronça les sourcils avec agacement, sans pouvoir s'empêcher de rechercher aux tréfonds de sa mémoire de quelconques réminiscences de cette fameuse nuit. Il ne lui était pas arrivé souvent de boire au point de ne plus être capable de se rendre compte de l'identité de celle qui partageait son lit, mais force était de constater qu'il peinait réellement à se souvenir de cette fille... Ses traits creusés, son nom même demeuraient pour lui un mystère – et l'objet d'une frustration qu'il ne tentait même pas de masquer. Pour lui faire ravaler ses reproches, il joua sur la corde sensible des sentiments qu'elle s'était visiblement découverts pour leure enfant en sous-entendant à quel point elle s'était montrée égoïste en la lui emmenant, alors même que tout portait à croire qu'il s'empresserait de s'en débarrasser. Mais alors qu'il s'attendait à une nouvelle crise de colère de sa part, elle lui retourna un regard oblique. Sur le fond de son visage émacié, ses traits s'affaissèrent sous le poids des souvenirs alors qu'elle lui confiait avec hésitation les circonstances de l'arrivée de Bliss dans sa vie.

Perturbé malgré lui par ce changement inattendu, Will se raccrocha malgré tout à sa position et fit fi de ce qu'elle venait de lui avouer, préférant masquer tout sentiment derrière de nouvelles offenses. Mais intérieurement, il ne pouvait s'empêcher de réentendre ses mots.. et de se questionner. Encore. S'il avait fréquenté les bars avec assiduité lorsqu'il étudiait encore à l'université d'Art qu'il avait choisie, loin de la demeure de ses parents et de leurs exigences étouffantes, il était resté particulièrement sélectif dans ses choix, ne fréquentant que les lieux de débauches prisés par la jeunesse dorée d'Australie. Les liens commençaient à se tisser dans son esprit sans qu'il ne parvienne à être certain de ne pas faire erreur : en quelles circonstances avait-il pu faire la rencontre d'une fille ayant mené une telle existence? Si lui ne s'était jamais déplacé dans les lieux qu'elle fréquentait, est-ce que cela ne signifiait pas qu'elle était celle qui s'était incrustée hors de son environnement? Cela expliquerait qu'ils se soient croisés. Mais il peinait encore à croire que, saoul ou non, il ait pu être attiré par elle. Ce n'était pas qu'elle n'avait pas son charme; mais elle était détruite intérieurement, et tout son être le criait. Et Whilem n'avait définitivement jamais été un grand adepte des junkie-trip.

Ses réflexions ne reflétèrent pas à quel point toute cette histoire le laissait perplexe; elles ne l'empêchèrent même pas d'assassiner la jeune femme de ses mots, et la réaction ne se fit pas attendre : alors qu'il lui exprimait tout son mépris en la renvoyant au seul sort qu'il daignait envisager pour elle, elle lui assena une claque dont le bruit résonna un instant – sans doute uniquement dans sa tête, mais c'était largement suffisant. Étrangement, il pu presque imaginer le ricanement moqueur que lui aurait offert Désirée si elle avait été témoin d'une telle scène : nom de... est-ce qu'elles s'étaient toutes donné le mot!? S'il était passé sur l'affront quelques temps plus tôt en se rendant compte de ses propres torts vis-à-vis de Théodora, s'il pouvait cette fois encore reconnaître qu'il s'était montré volontairement cruel à l'égard de son interlocutrice, il ne pouvait pour autant pardonner ce geste osé. Ni le pardonner, ni même le laisser passer. Elle eut à peine le temps lui hurler qu'elle le considérait comme un crétin finit qu'il se saisissait de son bras maigre et la plaquait sans le moindre égard contre le bois de la porte.

« Donne-moi une bonne raison de te laisser repartir indemne après ce que tu viens de faire. »

Il n'attendait pas réellement de réponse. Sa prise sur son bras, dont ses seuls doigts parvenaient à faire le tour tant elle était squelettique, se resserra, et il lui adressa un rictus furieux.

« Je vais mettre les choses au clair, tâche d'enregistrer ce que je vais te dire. Femme ou non, si tu me frappes, je te mets en pièce. Tu ne m'en crois pas capable? »

C'était une question d'égo, d'éducation peut-être. Il avait été élevé selon certains préceptes, parmi lesquels la galanterie dont un homme se devait de faire preuve envers une femme, oui. Mais il avait surtout grandi en s'entendant rehaussé pour la valeur que lui conférait sa naissance, et il ne pouvait cautionner que celle qui avait déjà manqué de lui ruiner l'existence par sa première intervention dans sa vie ose, non seulement revenir, mais également le rabaisser et le frapper. Lorsqu'il la relâcha, la marque de sa main avait fait bleuir la peau d'albâtre sur laquelle elle s'était refermée un instant plutôt, et il serrait la mâchoire au point que le muscle s'y dessine, signe évident qu'il était à bout de nerf. Aussi furieux contre elle qu'il l'était contre lui-même de ne s'être pas contrôlé, il lui tourna le dos de façon complètement inattendue et s'enfonça dans le couloir de l'appartement pour disparaître à l'intérieur d'une pièce... et en ressortir, quelques secondes plus tard, Bliss tendrement allongée dans ses bras. Il s'arrêta juste en face de la jeune femme, et redressa la petite sur son épaule avec une infinie douceur sans en lâchant pas la mère des yeux.

« Regarde qui est venu te voir, ma puce. Ça, c'est ta mère, tu vois? Celle qui t'a abandonnée et qui se découvre soudain quelques scrupules. »

Mais des scrupules, lui, il n'en avait pas. Pas pour l'instant. Il posa un baiser sur le front de l'enfant et retourna un sourire moqueur à la jeune femme.

« Je te l'accorde, il y a bien une chose que tu ais bien faite. Tu as fait le bon choix en me la confiant, puisqu'elle est plus heureuse avec moi qu'elle ne saura jamais l'être à tes côtés. » Quoi de pire pour une mère que de se rendre compte de sa propre incapacité à offrir le bonheur à son enfant? Il se doutait que c'était justement la raison qui l'avait poussée à opter pour une autre solution pour Bliss, mais ne ressentait aucune honte à s'en servir contre elle. « Tu ferais mieux de t'y tenir, à mon avis. Tu crois que Bliss a réellement besoin de toi? Tu penses que si elle avait son mot à dire elle choisirait réellement de grandir aux côtés d'une droguée instable qui ne jure que par sa coke et crèvera un jour ou l'autre d'une overdose, dans l'indifférence générale? En ce qui me concerne, je suis loin d'être d'accord, et je ne te fais pas confiance. Et si tu l'aimais tant que tu veux le faire croire, tu ferais ce qu'il y a de mieux pour elle et tu t'en irais d'ici, au lieu de ne penser encore et toujours qu'à toi. »

Il lui mettait sous le nez le tableau d'une famille satisfaite de son sort, au sein de laquelle elle n'avait aucune place. De l'appartement luxueux à la relation père-fille de choix; il masquait sans vergogne toutes les nuits sans sommeil, les nuits de doutes, la pression exercée par les autres face aux changements qu'il avait dû opérer à contre cœur, les regrets et les innombrables fois où il s'était dit qu'il aurait mieux valu que Bliss n'ait jamais existé. Il les gardait pour lui car, quoi qu'il en dise, il savait qu'il s'était attaché malgré lui à cet enfant... et il ne permettrait pour rien au monde que cette femme lui reprenne son enfant. Oh, il n'était pas question de ça, il s'en doutait. Elle n'avait exigé que d'avoir le droit de s'occuper de la petite la moitié du temps. Mais il ne pouvait rien y faire : c'était une crainte diffuse et persistante. L'impression que cette femme était un danger plus qu'autre chose venait s'ajouter à sa certitude légitime qu'elle repartirait un jour ou l'autre comme elle était venue et laisserait une nouvelle fois sa fille sans mère.
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MessageSujet: Re: What the fuck are you doing here? | reserved What the fuck are you doing here? | reserved EmptyMer 30 Mar - 10:43

    Une bonne raison ? Était-il en plus macho ?
    "Ah t'es macho? Tu dois être raciste aussi non ? Et attends... pourquoi pas.... homophobe? Non mais j'préfère être au courant, si jamais je croise des gens dont tu as PEUR je les préviendrai."
    L'emprise qu'il infligeait à mon bras était brûlante. Je souffrais de chaque pore de mon avant bras. Il semblait diabolique, un rictus furieux et en fait, il était vraiment en colère.
    "C'est pas que je t'en crois pas capable, c'est que je trouve ça d'un pathétique."
    Il finissait pas être, oui, pathétique était le bon mot à mes yeux. Vodka Tequila avaient fait leur ravages une belle soirée et voilà où cela nous avait mené...


    S'entendre dire ça n'est pas insupportable. C'est au delà. C'est comme un jour où un homme en blouse blanche vous annonce que vous avez le SIDA ou un cancer. On veut à tout prix nier ce que l'on entend, ce qui parvient jusqu'à nos oreilles, mais au fond, on sait très bien que l'on aura à y faire face, et qui sait à l'admettre. J'étais anéantie. Mes jambes frêles pouvaient dieu soit loué encore me porter quelques instants. Je ne sentais plus les liens entre chaque partie de mon corps. J'étais comme anesthésiée, choquée, dévastée. Il en rajoutait sans cesse, amenant Bliss devant moi et en marmonnant que j'étais plus qu'une mauvaise mère. "Je te l'accorde, il y a bien une chose que tu ais bien faite. Tu as fait le bon choix en me la confiant, puisqu'elle est plus heureuse avec moi qu'elle ne saura jamais l'être à tes côtés. "

    « Tu ferais mieux de t'y tenir, à mon avis. Tu crois que Bliss a réellement besoin de toi? Tu penses que si elle avait son mot à dire elle choisirait réellement de grandir aux côtés d'une droguée instable qui ne jure que par sa coke et crèvera un jour ou l'autre d'une overdose, dans l'indifférence générale? En ce qui me concerne, je suis loin d'être d'accord, et je ne te fais pas confiance. Et si tu l'aimais tant que tu veux le faire croire, tu ferais ce qu'il y a de mieux pour elle et tu t'en irais d'ici, au lieu de ne penser encore et toujours qu'à toi. »
    Je ne savais pas quoi dire. Si je continuais à lui envoyer des pics, à quoi bon? Cela ne nous aurait mené nulle part. Au fond de moi, je me consumais. Tout était un engrenage. J'avais commencé à me droguer à l'arrivée de Bliss, seule à s'occuper d'un enfant dont je ne connaissais même pas le père... Et puis voilà qu'il aurait fallu que j'arrête pour son bien.
    "Je ne m'en irai pas d'ici."
    Je me tenais à présent droite et déterminée sur le pallier de sa porte. Je voulais revoir ma fille, lui parler. Mes talents de comédienne refirent alors surface...
    "Bon écoute. T'es macho, pourri par ton fric et tu n'as vraiment aucune bonté en toi. Moi j'suis drogué je te l'accorde. Et alors quoi? Tu crois qu'elle préférera avoir été élevée par un type plein aux as qui en fait, n'a pas voulu qu'elle puisse revoir sa mère? J'suis prête à tout pour elle. J'ai même renoncé à un rôle à succès. Je serais capable de renoncer à la drogue..."

    Je le pensais à moitié. Je voulais absolument m'en sortir si c'était le seul moyen. Mais cela semblait impossible mais qui sait? Peut être que Bliss était ma voie de sortie de ce monde de junkies.
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MessageSujet: Re: What the fuck are you doing here? | reserved What the fuck are you doing here? | reserved EmptyMer 13 Avr - 6:25

Aucun remord. Deux mots qu'il avait appris à se répéter tel un leitmotiv au fur et à mesure que les années passaient, bâtissant le côté le plus exécrable de sa personnalité. Charmeur, séducteur, il savait l'être... mais destructeur, il était aussi capable de le devenir dès que l'occasion s'y prêtait. C'était son moyen de défense : rabaisser les autres pour les placer plus bas que lui lorsque lui-même se sentait mal. Et elle... elle ne lui donnait pas l'impression de valoir qu'il s'en veuille plus que de mesure pour cet état de fait.

Mais elle s'accrochait. Elle persistait à se frayer une place dans l'existence d'un enfant qu'elle – selon lui – n'avait ni voulu ni mérité. S'attendait-elle à ce qu'il faiblisse, à ce qu'il capitule? Au train où allaient les choses, il était plus plausible qu'il lui claque la porte au nez d'un instant à l'autre.

« Je ne m'en irai pas d'ici." »

Oh, elle semblait bel et bien décidée à lui pourrir la soirée! Le mécontentement de Whilem dû se lire sur ses traits, puisqu'il n'eut même pas le temps d'en placer une qu'elle reprenait déjà la parole, coupant court au flot acide qui se serait une fois de plus écoulé sur elle.

« Bon écoute. T'es macho, pourri par ton fric et tu n'as vraiment aucune bonté en toi. Moi j'suis drogué je te l'accorde. Et alors quoi? Tu crois qu'elle préférera avoir été élevée par un type plein aux as qui en fait, n'a pas voulu qu'elle puisse revoir sa mère? J'suis prête à tout pour elle. J'ai même renoncé à un rôle à succès. Je serais capable de renoncer à la drogue... »
« Bien évidemment. Et tu vas le faire toute seule, comme une grande. »

Il avait ironiquement haussé un sourcil, peu convaincu par ce qu'elle venait d'affirmer. Pourtant toute trace de moquerie avait désormais disparu de sa voix : il avait beau avoir été odieux avec elle, se moquer d'une droguée souhaitant s'en sortir était... autre chose. Quelque chose qu'il ne pouvait pas se résoudre à faire. Mais était-ce quelque chose qu'elle voulait vraiment? Il la sonda du regard, cherchant une confirmation dans ses yeux cerclés de cernes noirs. Dans d'autres circonstances, il l'aurait sans doute crue : son expression laissait transparaître une volonté farouche. Mais la volonté de quoi? Elle avait jeté cette possibilité sur le tapi comme un dernier recours, non comme une décision murement réfléchie, or...

« Je ne peux pas te croire, conclut-il en secouant lentement la tête en signe de dénégation. Si tu avais vraiment envisagé d'arrêter, tu en aurais parlé dès le début. Regarde-toi un peu, tu suintes la drogue par tous les pores. Il n'y avait cette fois pas de mépris : Will ne faisait qu'exprimer crument la vérité – et l'état dans lequel elle s'était présentée à lui. Tu n'as même pas eu le bon sens d'essayer de faire bonne impression et tu t'attends à ce que j'accepte de vous confier ma fille, à toi et ta tronche de mort vivant? Même si je l'avais voulu – et Dieu sait que ce n'est pas le cas - ce serait une marque d'inconscience de ma part. »

Il serra les lèvres, pesant malgré tout le pour et le contre, cherchant à imaginer les choses d'un autre point de vue que le sien. Est-ce que Bliss risquait réellement de lui en vouloir pour ça? Est-ce qu'elle lui reprocherait de l'avoir privée de sa mère, s'il se risquait à lui avouer que cette dernière avait tenté de la revoir? Ne comprendrait-elle qu'il faisait ça pour... pour elle, pour son bien?

« Je ne t'aime pas, je te trouve méprisable et visiblement la réciproque est parfaitement vraie. Mais même en laissant de côté ces considérations égoïstes, il faut que tu vois les choses en face. – son ton s'était de nouveau durci, marquant sa volonté de lui graver les prochains mots dans l'esprit une fois pour toutes : dans l'état actuel des choses, tu n'es rien de plus qu'un danger pour Bliss. Que se passera-t-il si tu traverses une crise alors que tu es supposée t'occuper d'elle? Si tu fais une overdose sous ses yeux et que personne ne peut intervenir? Si tu es en manque et que tu deviens incontrôlable? Si tu es occupée à t'envoyer en l'air pour te payer ta came pendant tandis qu'elle, elle pleure dans la pièce d'à côté? »

Avait-elle seulement réfléchi à toutes ces considérations? Certainement pas. À la voir, elle était venue sur un coup de tête. Mais il ne pouvait pas accorder sa confiance à quelqu'un d'aussi impulsif et instable. Pas quand l'enjeu était si important.

« Tu... tu ne peux pas tirer un trait sur la drogue pour quelqu'un d'autre et espérer que tout se passera bien. Si tu ne le fais pas aussi pour toi, que tu ne désires pas profondément t'en sortir, tu n'arriveras à rien. À quel point t'es-tu renseignée sur la question, si tu l'as seulement fait un jour? Comment tu comptes régler les frais que ça engendrera? »

Plus il y pensait, moins il était convaincu par le plaidoyer de son interlocutrice, bien qu'il ne puisse nier être touché : quelque part, il savait qu'il n'aurait pas le droit de lui tourner le dos si elle voulait vraiment s'en sortir. Pour l'avoir mise enceinte et laissée livrée à son sort sans même en être conscient, il ne pouvait nier son implication dans l'existence de celle qu'il persistait malgré tout à considérer comme une insupportable casse-pied.
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