Couchée, seule sur le lit de cette minuscule chambre de l’auberge de jeunesse du quartier, je contemplais le plafond miteux. Je sentais l’ennui me gagner peu à peu alors que mes paupières se fermaient mais que le sommeil refusait de me gagner. Quelques semaines à peine que je me trouvais dans la ville de Sydney et mes maigres connaissances ne me permettaient pas encore, de pouvoir être invitée à toutes les soirées du vendredi soir et de m’amuser décemment dans cette ville. Je n’avais à vrai dire pour le moment même pas un toit stable où loger, je dormais donc jusqu’au prochain changement dans cette auberge de jeunesse qui me convenait que très moyennement. J’avais toujours été habitué à vivre dans le luxe de mes parents et le fait de me retrouver seule dans cette grande ville sans leur argent ni le confort de mon ex villa, me posait quelques soucis. Mes revenues gagnés par mon travail me permettait de vivre aisément mais désormais plus dans un luxe sans égal comme autrefois. Le seul point positif de ce choix était ma nouvelle totale indépendance, j’étais désormais libre de vivre ma vie comme bon me l’entendait. J’attrapai d’un coup sec mon portable et jeta un coup d’œil dans mes contacts. La majorité de mes amis vivaient à Canberra, je n’avais aucun ami ici. J’étais totalement seule. La seule chose qui me remontait le moral était de me dire que j’étais Olivia Rochester, que je n’aurais qu’à sortir dans la rue pour que tout le monde veuille me connaitre. Mais çà ne s’était pas encore produit, à croire que ni mon visage angélique, ni mon corps de déesse ne taperait dans l’œil de cette population. Un énième soupir sortit du plus profond de ma gorge alors que je me relevais soudainement. Je n’avais pas dit mon dernier mot, je ne me condamnerais à passer une soirée de plus à me morfondre dans cette chambre d’hôtel, je valais mieux que cela bon sang ! Je me revêtue rapidement d’une robe pour l’occasion, de hauts escarpins et je sortis en vitesse de cette chambre qui me paraissait totalement désagréable. Marchant dans la rue, sans savoir réellement où aller, j’atterris finalement après quelques bonnes dizaines de minutes de marche, devant un bar. N’était-ce pas le meilleur endroit pour faire des rencontres ? Je pénétrais dans l’endroit où déjà la musique bourdonnait dans mes oreilles. M’asseyant au bar, je regardais autour de moi si je pouvais trouver des visages qui me conviendraient. Malheureusement pas vraiment, se trouvait au bar des vieux alcooliques ou des jeunes laideurs. Appuyant ma tête négligemment dans le creux de ma main, je soupirais encore une fois. Ma vie à Sydney n’était tellement pas ce que j’avais imaginé pour moi. Où était le luxe dont je rêvais ? La gloire ? Les paillettes ? L’argent ? Les hommes ? Naïve ma pauvre Olivia, t’as pas atterrie au endroit. Déclarais-je à haute voix à moi-même, tant pis si je passais suite à cela pour folle. Il ne manquerait plus qu’on me fasse interner ensuite. Finalement le serveur déposa une vodka tonic devant mon nez et je relevais rapidement la tête surprise. Ce dernier me fit un signe de tête vers un homme d’une cinquantaine d’année assis à mon opposé au bar. Je manquais laisser échapper un « vieux pervers » mais au lieu de cela, je lui souris de toutes mes dents. Avec un peu de chance cet idiot penserait avoir une chance avec moi et il me payera ma consommation d’alcool durant toute la soirée. Passer une soirée à se saouler seule dans un bar mal famé, c’était absolument ce que je rêvais. Ironie quand tu nous tiens ! Quand est-ce que ma vie était devenue si pathétique ? Quand est-ce que mes rêves de gloire étaient tombés à l’eau ? Quand est-ce que je m’étais perdue en route ? J’étais Olivia Rochester, je dictais au gens leur conduite pas l’inverse. Mes doigts fins emprisonnèrent le verre et d’un geste sec, j’avalais le contenu d’alcool. La vodka me brûla la gorge et m’arracha une grimace. Ma solitude me paraitrait moins en être une quand je serais bourrée. Je regardais de nouveau l’homme à l’autre bout du bar, espérant qu’il me payerai un deuxième verre. Je préférais garder mon argent pour autre chose que des verres d’alcools pathétiquement avalés en une gorgée. Il comprenait ce que je désirais, puisque après un murmure glissé à l’oreille du serveur, ce dernier m’apporta un deuxième verre de ce même alcool. J’aurais préféré un autre verre d’alcool, mais tant pis je n’allais pas faire ma difficile ce soir. Et alors que j’avalais de la même manière ce second verre, je ne remarqua pas la porte du bar qui s’ouvrait pour y laisser entrer le bourreau de mon passé.