• Tyler K. Scott. • Let the fire burn in me. •

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Scott Tyler Kalhel - 25 ans
feat. Ed Westwick

love always remains ♣

â g e 25 ans.
g r o u p e kaponz & spinoza.
m é t i e r / é t u d e s Photographe.
s i t u a t i o n a m o u r e u s e Célibataire, volage.

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I'd like to make myself believe
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Le visage fermé, les traits tendus et les commissures relevées en un sourire distrait, j’avançai dans les couloirs aux tapisseries aux mille couleurs de la maison de famille. Être issu d’une riche famille australienne avait bien des avantages, je le concevais vu je n’avais jamais manqué de rien. Néanmoins, cela avait aussi sa dose d’inconvénients : chacun de mes gestes étaient sans cesse contrôlés, mes parents exerçaient sur moi une emprise presque totale et mes objectifs étaient guidés par une oppressante envie que je sois le meilleur. Dois-je vraiment dire que ça me dérange ? Non, je ne pense pas, j’ai grandi comme cela et ce mode de vie m’est désormais naturel. Aujourd’hui, c’était différent, j’allais annoncer à mes parents que j’avais le désir d’être photographe, et non celui de reprendre la tradition familiale, c’est-à-dire l’entreprise de mon père. De toute façon, m'éloigner d'eux me ferait le plus grand bien. M’asseyant sur un canapé céladon, je fixai mon père qui fumait un cigare d’un air las.

PERE : Bien Tyler, que voulais-tu nous dire de si important ?

Sortant de ma poche un paquet de cigarettes, j’en piquai une et l’allumai, sans répondre de suite. Le visage pâle de ma mère était mis en avantage grâce à ses cheveux dorés qu’elle avait tiré en arrière et un sourire hautain logeait sur son visage : elle semblait ne pas se préoccuper de ce que j’allais dire, ni de ce qu’il allait se passer. En vérité, cette femme, ma mère, n’avait jamais été ce genre de mères aimantes qui serraient tendrement leur enfant dans les bras lorsqu’un voile de tristesse couvrait leurs yeux qui auraient pourtant du contenir des étoiles. Elle n’avait jamais vraiment été une mère, confiant mon éducation à une nourrice dès ma naissance. Quant à mon père, cet homme au visage froid et vêtu d’un élégant costume valant une fortune, il avait souhaité faire de moi une de ses copies conformes, un vrai Scott. Je n’aimais aucun des deux. Enfin peut-être que si, une part de nous est comme forcée d’aimer nos géniteurs, mais je n’éprouvais pas cet amour inconditionnel que portent la majorité des enfants à leurs parents. Une fois que je n’habiterai plus sous leur toit, j’éviterai de les contacter au maximum.

TYLER : Je souhaitais m’entretenir avec vous au sujet de mon avenir.

PERE : Continue donc.

Expirant une fumée vaporeuse de ma bouche, j’eus un mince sourire. Je redoutais autant que j’attendais impatiemment la réaction de mes chers parents.

TYLER : Je ne perpétuerai pas la tradition familiale, père. Je veux me lancer dans la photographie.

Ma mère eut une toux soudaine, me fixant avec antipathie et mépris. Impassible, je me tournai vers mon père, attendant une quelconque réaction. Celui-ci continuait de fumer son cigare et semblait ne pas avoir entendu ce que je venais de dire. Etait-ce parce que les paroles que j’avais prononcées avec assurance gâchaient toutes les années de rêve qu’il avait nourri pour moi ? Etait-ce parce qu’il ne souhaitait pas que j’abandonne l’avenir qu’il m’avait préparé durant mon enfance ? Qu’il ne voulait pas s’avouer que j’avais dit cela ? Je n’en savais rien. Ma mère brisa les longues secondes de silence qui suivirent par un rire railleur.

MERE : Ta vie ne te plaît donc pas, Tyler ? Tout ce que nous t’avons offert, tout ce que tu as eu grâce à nous ? Tout ce que tu nous dois ! Tu n’as jamais été reconnaissant envers nous, tu n’es qu’un horrible gamin insolent, je ne sais même pas comment j’ai pu donner naissance à une créature de la sorte !

N’importe quel enfant qui aurait entendu ces infâmes mots sortant de la délicate bouche de leur mère aurait été traumatisé à jamais. Pas moi. Je crois aussi que j’avais eu un bon entraînement, n’ayant jamais eu le droit à un «je t’aime » ou même à un simple «tu es un bon garçon » de sa part. Je me contentai de serrer les lèvres, ignorant ses dires avec application.

MERE : Quels imbéciles, nous n’aurions jamais du t’élever ainsi… Quand je pense que…

Un rire factice et arrogant s’échappa de mes lèvres tandis que je la coupai ;

TYLER : Tu ne m’as pas élevé. Je dois mon éducation à Hannah.

MERE : Hannah n’était qu’une simple nourrice ! Et puis, il n’y a pas de quoi se vanter, regarde ce qu’elle a fait de toi…

PERE : Taisez-vous.

La voix rauque et puissante de mon père nous fit presque sursauter. Ayant presque oublié sa présence, je me tournai vers lui, regardant de mes yeux bruns son visage usé par l’âge et aux nombreuses similitudes avec le mien.

PERE : Te souviens-tu de Kathryn, Tyler ?

Voilà comment mon père s’amusait à déchirer mon cœur en prononçant un seul et simple prénom. Kathryn. Comme à chaque fois que j’y pensais, un flot de rage bouleversait mon être, mes organes rougissaient d’un feu incandescent et insurmontable, mes yeux devenaient de suite lointains et mon sang semblait se glacer dans mes veines violacées. Kathryn. La seule femme à qui j’avais dit « je t’aime », cette femme aux cheveux d’un roux flamboyant, cette femme aux traits opalins et aux lèvres carminées, cette femme qui m’avait détruit. Que j’avais détruit. Alors que mon visage se crispait sous la souffrance, j’aperçus ma mère esquisser un sourire satisfait, fière que mon père ait trouvé de quoi me torturer.

MERE : Cette belle Kathryn Applewood…

Voilà comment mes parents s’alliaient pour me faire du mal. Fou de rage, je sifflai d’entre mes dents :

TYLER : Allez au diable.

Ma mère éclata de son rire argentin, déréglant ses traits d’aspects angéliques le temps de quelques instants.

PERE : Cette pauvre fille que tu as tué. Quel âge avait-elle, déjà ? 17 ans ? Te rends-tu compte que tu as ôté la vie d’une enfant ?

Me relevant brusquement, je semblai ne plus me contrôler. J’avançai vers mon père, le levai avec la force de mes muscles saillants et le plaquai contre le mur voisin du fauteuil qu’il occupait. Il faisait déjà moins son malin sans son cigare dans la bouche. Enfonçant mes doigts dans sa gorge blanche, j’ai cru un instant que j’allais le tuer, lui-aussi. Ce fut ma mère qui, me frappant avec une lampe, me fit relâcher l’emprise que j’avais sur mon père. Point parce que ce coup m’avait déstabilisé, plus parce que je n’étais pas un meurtrier, quoiqu’en disent mes proches au sujet de Kathryn.

TYLER : Ce n'est pas de ma faute… c'est pas de ma faute... tu m’entends ??.. Et peu importe ce que vous en pensez, je suis majeur, j’ai 22 ans et je ne vais pas rester vivre avec vous… Je ne peux plus vous supporter.

Sortant de la pièce avec une frénésie non dissimulée, je ne pus m’empêcher de constater un vif contraste avec l’humeur indifférente qui m’avait guidé dans le salon.

FLASH BACK

Caressant le corps de ma rousse avec tendresse, je lui adressai un léger sourire.

TYLER : Sais-tu que tu es belle ?

Kathryn ria légèrement, d’un rire cristallin dont je ne me lassais jamais d’écouter, avant de me répondre en déposant un doux baiser sur mes lèvres :

KATHRYN : Je ne suis pas plus belle qu’Esmée.

Secouant vivement la tête pour lui montrer que ce qu’elle disait était faux, je continuai de passer mes doigts emplis de volupté sur sa peau laiteuse. Non, Kathryn était plus belle que quiconque, y compris qu’Esmée, sa sœur jumelle. Et puis, elle avait cette chose en plus, cette chose que n’ont que certaines chanceuses, cette beauté céleste, ce sourire naturel qui avait le pouvoir de faire tambouriné mon cœur contre ma poitrine, et ces grands yeux clairs et profonds qui semblaient lire dans mon être comme s’il rien n’était plus accessible. Néanmoins, une tristesse éperdue voilait son regard et l’avait marquée à jamais. Dès la première fois que je l’avais vu, j’étais tombé fou d’elle : je m’étais juré d’enlever la toile qui dansait au fond de ses iris myosotis, je m’étais juré d’éclairer à jamais son doux visage à la clarté étrange. A jamais.

FLASH BACK END

Ma colère logeant encore dans mon être, je rassemblai mes affaires prestement. Plus vite je fuyais Canberra, mieux ce sera. Une fois mes objets et mes vêtements les plus importants rassemblés dans mon sac, j’entrai dans la chambre de mes parents et me dirigeai immédiatement vers le coffre secret, caché derrière un tableau datant de la Renaissance. 7..8...2…6…1…1..4. Une fois les chiffres correctement tapés, le coffre s’ouvrit sur des bijoux de grandes valeurs et beaucoup de billets. Un sourire présomptueux sur mon visage, j’attrapai tous les billets que je jetais avec hâte dans mon sac. Si je volais mes parents ? Oui, on peut appeler cela ainsi. Disons que cet argent rachetait une partie de l’amour qu’ils auraient dû me donner.

1 AN PLUS TARD

Cela fait depuis désormais onze mois et dix-huit jours que j’ai quitté ma ville natale et mes parents. Ces derniers m’ont retrouvé mais n’ont pas récupéré l’argent que je leur avais volé. Sans doute parce que je m’étais déjà servi de cet argent. Ma mère m’a dit qu’elle ne me considérait même plus comme un fils et mon père m’a dit qu’il m’aimerait toujours, peu-importe que je sois le salaud qu’il connaissait à présent. Ses paroles m’avaient arraché un bref sourire puisque je savais que ce qui préoccupait le plus mon père n’était pas réellement qui je devenais, mais surtout ce que je ferais en portant le nom de Scott. Il avait peur de l’image que je pourrai renvoyer sur lui. Douce ironie.

MR BERGAN : Monsieur Scott ?

Je chassai vite ces pensées de mon esprit pour me concentrer sur ma toute juste connaissance, Monsieur Bergan, qui pourrait peut-être m’obtenir un poste de photographe. Lui adressant mon fameux sourire charismatique, j’époussetai ma veste avec exactitude.

TYLER : Excusez-moi. Donc, vous disiez que le salaire était très mauvais, surtout au début… Mais je vous réponds que je n’ai que faire de l’argent. La passion n’a pas de prix.

Mon interlocuteur m’adressa en retour un sourire, semblant fort satisfait de mes propos. Certes je baratinai quelque peu, l’argent avait de l’importance pour moi mais en ce moment j’en avais assez. De plus, je savais que la vocation choisie était davantage guidée par l’envie de l’exercer que par l’argent remporté.

MR BERGAN : Je fus ravi de discuter avec vous, Monsieur Scott, et vous recontacterai prochainement.

TYLER : De même, Monsieur, ce fut un plaisir.

Me redressant avec un sourire conquérant, je quittai les lieux pour me rendre à mon appartement au centre de Sydney.

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The news item weckly
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Le New Item Weekly pour toi c'est...
quelque chose de flou []
un journal dont tu ne manquerais pas un seul article []
un journal comme les autres, t'y attaches pas plus d'importance que ça []
un journal dans lequel tu écrirais volontiers un article [X]

Si tu devais écrire dedans ça serait rubrique...
vie quotidienne []
sport []
cinéma[]
meurtres et enquêtes policières [X]
politique de quartier []
musique []
mode []
autre []

Si tu devais rajouter une rubrique ça serait...
Je trouve ce journal assez complet comme ça.
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TOI TOI &TOI
icon by MISERY ANGEL ♥
NOM ET/OU PSEUDO : D.angel.
AGE : 17 ans.
RÉGION : Paris.
FILLE OU GARÇON : Fille.
QUE PENSES-TU DU FORUM : C'est un petit bijou.
ETTTT, TU L'AS TROUVÉ PAR QUEL MOYEN ? : Je l'ai trouvé par pub.

InvitéInvité

FLASH BACK

TYLER : Kathryn, je te présente mes parents. Père, mère, je vous présente mon épouse, Kathryn.

KATHRYN : Enchantée de vous connaître. Tyler m’a beaucoup parlée de vous.

J’esquissai un sourire narquois. Ma future femme se comportait comme un charme avec mes parents : ils ne pourraient que l’adorer, comme moi. Certes, j’avais beaucoup parlé d’eux à ma jolie rousse mais pas réellement en bien. Une fois le dîner fini, je sentis qu’elle avait conquis mes parents par sa prestance et son charme. Je la guidai jusqu’à ma chambre, la portant dans mes bras robustes et parsemant son cou de baisers fiévreux. Arrivée dans mon véritable chez-moi, Kathryn passa par la salle de bain, et ressortit dans une chemise de nuit en soie blanche : plus que jamais, elle ressemblait à une séraphine.

KATHRYN : Je me languis de devenir Madame Scott…

Ces mots susurrés avec douceur me firent sourire.

FLASH BACK END

IL Y A UNE SEMAINE

TIA : Tyler…

Me redressant doucement à l’entente de mon prénom, je posai mon regard sur la chevelure d’un noir jais qui caressait ma peau nue. Quel était son prénom, déjà ? Mia ? Oui, ça devait être ça. La repoussant brusquement, je sortis de mon lit, enfilai mon caleçon et voulus disparaître dans la salle de bain tout en priant que la jeune femme ne soit plus là à mon retour lorsqu’elle m’interpella de nouveau :

TIA : Tyler, ne pars pas, pas tout de suite.

Je retenai avec peine un soupir d’exaspération avant d’asséner avec toute la froideur dont je pouvais être capable :

TYLER : Je suis chez moi et ce n’est pas moi qui vais partir.

Mia se leva et s’avança vers moi, me permettant d’admirer ses délicieuses formes qui animèrent tout de suite en moi un feu ardent. Néanmoins, je ne pouvais me permettre de céder à la tentation vu que je devrai être au boulot dans moins d’une demi-heure. Ignorant ses courbes bien faites avec impertinence, j’attrapai un costume pour l’emmener dans la salle de bain.

TIA : Fais-moi l’amour… une dernière fois.

J’eus un rictus malsain : je gardais contact avec certaines de mes conquêtes, mais simplement celles qui en valaient la peine et tout dépendait de mon humeur. Or, aujourd’hui, j’étais d’une humeur orageuse, pauvre demoiselle.

TYLER : Non, Mia. Au revoir.

Lui montrant la porte de sortie avec un sourire pervers, je la fixai tandis qu’elle remettait sa robe pourpre, baissant ses yeux azurs, honteuse que j’ai refusé ses avances.

TIA: Ce n'est pas Mia, c'est Tia.

Mia ou Tia, du pareil au même. Quelle sotte, elle avait déjà eu la chance que je m’intéresse à elle cette nuit. Une fois celle-ci partie, j’entrai dans la douche afin de profiter de la sensation fuctueuse que me faisait éprouver la chaleur de l’eau sur mon corps.

FLASH BACK

Mes yeux étaient embués de larmes, mon souffle était saccadé, mon cœur semblait s’être brisé. Je n’avais jamais eu aussi mal. Je n’ai jamais autant souffert. Le corps inerte de ma bien-aimée baignait dans son sang écarlate, ses cheveux flamboyants s’y mêlaient et la robe jaune pâle qu’elle portait épongeait le liquide au fil des minutes qui passaient.

TYLER : Mon ange…

Je pleurai à me déshydrater, je pleurai à en mourir. Comment avait-elle pu ? Comment avait-elle pu se suicider ? Tout était de ma faute. Tout.

ESMEE : Kathryn !!!

Je ne me reculai pas en entendant le cri désespéré d’une sœur jumelle qui ne l'avait pourtant jamais réellement aimé. Je ne la repoussai néanmoins pas lorsqu’elle s’assit dans le sang de sa sœur – sang qu’elles partageaient d’ailleurs- et qu’elle caressa les cheveux roux de Kathryn. Combien de temps avons-nous pleuré, ainsi ? Bien longtemps mais je ne saurais dire combien exactement. Je me rappellerai toujours de la vision de Kathryn, morte sur le carrelage blanc.

Pourquoi était-elle partie ? Pourquoi ses ailes l’avaient emportée ailleurs ? Elle n’avait que dix-sept années… Pourquoi son auréole dorée ne brillait plus lorsqu’elle était à mes côtés ? Pourquoi jouait-elle désormais son rôle d’ange auprès d’autres personnes ? J’étais un égoïste, j’avais besoin d’elle rien que pour moi. Elle n’était pas devenue Madame Scott… Elle le deviendrait désormais jamais.

Trois jours plus tard cette horrible nuit qui marqua à jamais mon âme, Esmée vint me rendre visite. Elle posa sa main protectrice sur mon épaule et me regarda de ses yeux aussi clairs que ceux que possédaient Kathryn. Oui, Esmée était d’une beauté angélique, elle-aussi, mais elle n’égalait en rien Kathryn.

ESMEE : Tyler, que s’est-il passé ? Pourquoi s'est-elle suicidée? Qu'est-ce qui a déclanché cette soudaine folie ?

Mes yeux mordorés n’exprimaient aucune expression. Un feu bouillait en moi et semblait brûler chacune de mes cellules. S’il continuait comme cela, il ne tarderait pas à me consommer totalement. Ce qu’il s’était passé ? Je n’osais à peine en parler.

TYLER : C’est moi qui l’ai tuée.

Esmée se figea, stupéfaite, et je sentis sa main se raidir sur mon épaule. C’est d’une voix frémissante qu’elle me demanda :

ESMEE : Comment cela ? Tyler, dis-moi, Kathryn était ma sœur. Je dois savoir.

Mon regard de braise se posa sur la jumelle de celle que j’avais adulée, copie presque conforme de Kathryn.

TYLER : Je ne voulais pas, Esmée… Nous avions passé la soirée ensemble, nous avions dîné dans un restaurant chic. Tout se passait bien et puis… Il y avait ce serveur… Il n’arrêtait pas de faire du charme à Kathryn, il a même passé sa main sur sa frêle épaule et qu’a-t-elle fait ? Elle a souri, souri à cet être ignoble. Je me suis levé, j’ai frappé le serveur. Tu sais comment je peux être colérique et jaloux… Kathryn a hurlé, elle m’a dit que je lui faisais honte et je suis parti du restaurant en lui disant que je l'aimais et qu'elle, elle ne faisait que profiter de mon argent…

Je marquai une pause, détournant le regard d’Esmée. Les Applewood étaient les seuls qui avaient le pouvoir de me mettre aussi mal à l’aise.

TYLER : Je ne pensais pas un piètre mot de ce que j’ai dit, évidemment… Kathryn est sortie pour aller me rejoindre, elle m’a dit que c'était faux, qu’elle m’aimait, je lui ai dit de se taire. Je l’ai raccompagnée chez vous, elle me suppliait de lui dire quelque chose ou même de m’énerver contre elle. Emporté par mon … innommable caractère, je lui ai dit qu’on faisait sans doute une erreur de se marier maintenant, que nous n'étions peut-être pas fait l'un pour l'autre. Je l’ai quittée sur ces paroles, Esmée … Ce sont les derniers mots qu’elle a entendu venant de moi.. Et le lendemain, lorsque je suis venu chez vous lui parler, je l’ai vue, gisant sur le sol.

J’ai cru qu’Esmée allait me gifler, je l’aurais mérité. J’aurais souhaité qu’elle me fasse souffrir, qu’elle m’empoisonne totalement. Mourir à cause des sœurs Applewood aurait été une belle fin. Mais non, elle n’a rien fait, elle m’a simplement serré dans ses bras opalins, me laissant inhaler les douces effluves sucrées qui s’émanaient d’elle.

ESMEE : Ce n’est pas de ta faute, Tyler… Mets-toi ça en tête. Kathryn t’aimait, je t’assure, elle t’aimait comme une folle et je sais que tu lui rendais bien cet amour. Si Kathryn est morte, ce n’est la faute de personne, sinon la sienne. Elle s’est donné la mort, Tyler. Un jour, alors que nous étions petites, alors que je jouais seule dans l’eau salée de la mer et qu’elle était assise sur le sable fin de la plage, elle s’était avancée vers moi et m’avait demandée si je craignais la mort. Nous avions neuf ans. Nous ne te connaissions pas encore. Parler de cela aussi jeune m’avait fait un drôle d’effet. Je lui ai répondue que nous avions encore toute la vie devant nous et que je ne savais pas encore et elle avait répliqué, de sa voix suave : « Tu te trompes, Esmée. Je mourrai jeune. » Lorsque je lui avais demandée pourquoi, elle m’avait dit qu’elle n’était pas assez forte, qu’elle ne tiendrait jamais face à tous les horreurs qu’amènent parfois la vie. J’ai voulu chasser ce souvenir de ma mémoire mais finalement, elle a tenu parole.

Je ne répondis rien. La force que j’avais voulu transmettre à Kathryn n’avait pas servi. Je lui aurais donnée tout mon éclat rien que pour voir son visage livide rayonner. Je lui aurais donnée ma vie, mais finalement elle s’est enlevée la sienne, enlevant la mienne par la même occasion.

FLASH BACK END

MAINTENANT

Voilà sans doute pourquoi je suis ainsi : un jeune photographe charismatique aimant la débauche et la luxure par-dessus tout, vivant sans véritable cœur, n’arrivant pas à exorciser les démons de son passé. Et alors ? Je vis avec, et à vrai dire, je commence à m’y habituer.