Tristen A. Eastwood
◮ messages : 2 ◮ date d'inscription : 12/01/2012 ◮ pseudo : i'm pistachio.
| Sujet: (Terminée.) ㄨ Stupid little soldier, I am. Jeu 12 Jan - 22:39 | |
| Nom. Eastwood. Prénoms. Tristen Andy. Surnom. Eastwood. Âge/Date et lieu de naissance. Vingt-quatre ans/Né le dix-sept octobre 1987 à Fremantle. Métier/Études. Réceptionniste. Situation sociale. Célibataire. Groupe. Kaponz and spinoza. You saved my dream, you heard me scream. (2004, 1st march, Fremantle.) « Sors, Tristen. Sors! » hurla ma mère du haut de l'escalier, la voix ébranlée par les larmes. Je soupirai grossièrement, empoignai mon sac misérable et d'un ton désinvolte, je lui répondis. « C'est injuste, maman. Voire hypocrite. » Ma phrase eut l'effet escompté. Surprise, affreusement triste et déçue, elle descendit les marches et vint poser sa tête sur mon épaule. « Certes, mon garçon. Mais tu as dépassé les limites, » me confia t-elle, me laissant penaud. Je prenais conscience de la solitude dans laquelle je baignais au moment-même, dans laquelle je m'enfonçais plus profondément encore, à chaque seconde qui passait. En temps normal, j'aurais piqué une colère, crié à qui voulait l'entendre cette dernière, jeté la chaîne où pendait une croix à son bout. Aujourd'hui, je n'en avais guère la force. Malgré les apparences, mon sourire. Personne ne savait plus déceler aisément mes sentiments. Au fil des années, j'avais réussi à les dissimuler, à les cacher aux yeux de tous mais, surtout, de ma famille. Parce que je n'étais pas croyant et que pour me permettre de lésiner sur mes valeurs, j'avais eu besoin de ne montrer que du faux, du mensonge. Jusqu'à maintenant, je ne m'en voulais pas, je ne le regrettais pas. Ce jour-là, tout était différent. Je n'aurais cru possible de devoir quitter le domicile familial à dix-sept ans, dix-sept ans seulement. Je n'aurais pas imaginé une seule minute devoir abandonner le groupe, mes amis en somme. Je leur avais fait mes adieux. Sydney était, pour mes minces frais, le bout du monde. Je savais que je ne les reverrais pas. Alors qu'ils comptaient pour moi, plus que ma propre vie. Ils me contrôlaient, ils m'empêchaient coûte que coûte de laisser tomber. Ils m'aidaient à remonter la pente, protéger ma soeur. Ma cadette. Je me sentais perdu. Une étrange sensation me chatouillait l'estomac, me nouait la gorge. Je ne la fis pas disparaître. J'aurais aimé mettre un nom dessus, trouver la réalité des faits. C'était impossible. Je tenais à ma fierté, ma dignité. Ainsi, je quittai la maison, muni de mes quelques affaires. Je ne fis ni embrassades, ni gestes de la main. Je n'en avais que faire, désormais. Il fallait que je tourne la page, que j'apprenne à vivre. Librement. Ne plus être confronté au prêtre, devoir lui confesser mes péchés, au risque d'être excommunié et de déshonorer ma famille. Je respirais, comme jamais je ne me l'étais permis. Je commençais à étouffer, dans cette ambiance religieuse. J'étais entouré de religion, sauf avec mes amis. Eux, ils me comprenaient. Ils me soutenaient. Au contraire de ma petite soeur. Elle jouait la soeur modèle, face à mes parents, face à moi. Au fond, elle me haïssait. Son regard trahissait son émotion, son regard perçant, son regard rempli d'étincelles de colère. Tandis que moi, je l'aimais. Réellement. Je l'aimais jusqu'à présent. Je ne pourrais plus jamais l'aimer, ou je prendrais le risque de me faire du mal. Je ne pourrais plus jamais aimer personne, qui appartenait, en ce premier mars, à mon passé. J'avais fini mon livre, j'avais fini d'écrire mon histoire. Il me fallait la vivre. Pleinement.
(2012, 3rd january, Sydney.) « Un café, s'il vous plaît, » demandai-je au serveur qui me faisait face. Attablé à la terrasse d'un bar, je regardais les habitants passer, le regard dans le vide. Je m'ennuyais. Mes collègues n'avaient pas pu se libérer, notre patron devenait de plus en plus oppressant. J'étais le seul à me rebeller, à oser sortir de ses griffes, au risque de perdre mon emploi. Mais je savais qu'il ne me licencierait pas. J'étais un des meilleurs éléments à l'hôtel. Ça avait beau être prétentieux, il n'empêche que c'était la vérité. Ainsi, je me retrouvais seul, à boire par petites gorgées le café que l'employé venait de me servir. Du moins, je n'étais seul que matériellement. Intérieurement, il y avait quelqu'un. Oui, une personne m'obsédait les pensées depuis une vingtaine de minutes. Elle avait une chevelure brune, une chevelure soyeuse. Ses yeux reflétaient sa douceur, sa placidité. Ses mains s'agitaient sur un calepin, des mains fragiles, des mains de dames. C'était une vraie. Alors lentement, je me levai de ma chaise métallique inconfortable et je m'approchai, jusqu'à ce qu'elle détecte mon ombre. Son regard se posa sur moi. Troublé par la vivacité de ce dernier, je détournai le mien. « Puis-je? » l'interrogeai-je en soulevant la chaise devant elle. Je me retrouvais comme un imbécile, à ne savoir que dire, à trouver, pour lui parler, le prétexte de prendre une chaise pour installer un ami. Seulement, son rire cristallin me rappela à l'ordre. Elle m'avait observé. Elle avait su que je n'avais aucun camarade. « Pour étaler vos jambes, peut-être? Prenez donc, » me dit-elle d'une voix enfantine. Son approbation ne me fit pas reculer. Au lieu de quoi, je m'assis. Je m'invitai à sa table. Surprise, quoiqu'un peu décontenancée, elle chercha ses mots. Je la coupai dans ses réflexions, en lançant un sujet de conversation. « Vous écrivez? » Ses joues se rosirent, elle cacha son carnet. Je la mis en confiance, me présentai. Par mon nom de famile, un vieux réflexe. Tout le monde m'appelait par mon patronyme. Même s'il n'était ni original, ni joli. Eastwood, un grand classique. Elle me sourit et nous nous dévisageâmes longuement. Elle brisa finalement le silence. « En effet. Reagan, enchantée, » me répondit-elle en me tendant une poignée de mains, que je m'empressai de saisir, sentant une vague de chaleur m'envahir alors. Attisé par la curiosité, presque l'indiscrétion, je continuai. « Et vous écrivez quoi, Reagan? » La jeune femme ressortit ses notes de sous sa veste, me les donna. J'y posai les yeux quelques secondes, les relevant dans la foulée. « La Rancoeur. C'est un titre intéressant. De quoi parle ce..? » Je n'eus pas le temps de finir de poser ma question, que mon téléphone vibra dans ma poche. « Excusez-moi, je suis désolé, excusez-moi, » bégayai-je avant de décrocher. J'achevai rapidement la conversation. C'était mon patron. Je devais y retourner, un client espagnol attendait au comptoir et aucun de mes collègues n'arrivait à le comprendre. Confus, je fis mes au revoir à la charmante demoiselle, tout en espérant la revoir prochainement. « Si vous voulez parler de votre livre un jour, rendez-vous à cet endroit, » lui mumurai-je à l'oreille lorsque l'on se fit la bise, en glissant la carte de l'hôtel dans sa poche de manteau. Je laissai un billet rose sur la table que j'avais déserté, avant de tourner les talons.My lost soul was saved by a stranger. As-tu déjà connu l'amour ? Non. Ou plutôt, je n'ai pas pris le temps de le connaître. Je me contente d'aventures sans lendemain. Peut-être ai-je peur de la souffrance qui se rattache à ce sentiment. Peut-être ai-je peur de ne pas être à la hauteur de la femme qui fera battre mon coeur, réellement. Peut-être ai-je peur de la décevoir par avance, de ne pas la comprendre et de me faire insulter à cause d'un mauvais comportement que j'aurais eu avec elle. Je ne sais pas, je n'arrive pas à vraiment savoir ce que ma tête pense. Alors j'ai abandonné, je suis un lâche. J'ai laissé tomber. Et je ne sais pas si je suis prêt à reprendre, à me replonger dans la quête de cette émotion. Je ne crois même pas y avoir plongé un jour. L'amour, pour moi, c'est abstrait, un tableau sans âme. Pourquoi es-tu en Australie, à Sydney ? Je suis venu à Sydney, sur consigne de mes parents. Être loin d'eux, ne plus jamais leur causer de tort. J'ai passé l'éponge, aujourd'hui. J'ai oublié, j'ai effacé le dernier moment que j'ai passé avec eux de ma mémoire. J'ai dû faire un gros travail sur moi-même, aller chez un psychologue contre mon gré, mais j'ai fini par réussir et je me sens mieux. D'ailleurs, je me sens mieux que dans ma ville natale. C'est fou. Sydney m'a changé, m'a transformé. J'aime cette ville, elle est dynamique, elle correspond à toutes mes attentes, on y fait de belles rencontres. J'y ai des amis, des connaissances, des filles à mes pieds. Et il y a des cons à faire chier. Je suis heureux. Officiellement. Aimes-tu ta profession ou les études que tu suis ? Si j'aime mon métier de réceptionniste ? Aucune idée. Je reste neutre sur ce sujet. À quoi bon avoir un avis ? C'est un métier, on a tous besoin d'en avoir un, rien que pour vivre. Après, il faut reconnaître que ce que j'ai choisi de faire, est intéressant. Pour diverses raisons, que je n'exposerais pas en long et en large. Et je suis bon, compétent. Je manipule mon patron, le directeur de l'hôtel, comme si ce dernier était mien, comme si j'étais le directeur. Il m'arrive de le faire croire, pour impressionner, pour me faire remarquer, pour donner l'image d'un riche homme d'affaires. Sauf que ça me retombe toujours dessus. Alors j'ai arrêté. Je préfère prendre d'autres risques, plus sympathiques. Néanmoins, quand on m'appelle en pleine nuit, à trois heures du matin, où qu'on me confie les tâches ménagères, ce n'est pas ce que j'appelle faire un bon métier. Je n'ai pas trouvé la solution pour me défaire une bonne fois pour toutes de ces tâches, de ces corvées. C'est dommage. Mais c'est ainsi, et indiscutable. Si je veux mon salaire. - Citation :
- Prénom/Pseudonyme. Coraline, i'm pistachio. Âge. Quatorze ans. Comment tu as atterri sur LAR. Par Bazzart. Ton avis sur ce dernier. Il est magnifique. Avatar. Tom Felton. Une dernière chose à dire. Pas spécialement.
Dernière édition par Tristen A. Eastwood le Sam 14 Jan - 0:21, édité 12 fois |
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