« Vas-y Captaine Cornflakes !! Yeah un vol plané de trente mètres de haut !! Et.. aïe ! »

Un immense "boom" retentit dans ma chambre. Reprenant peu à peu mes esprits, je réalisais que c'était moi qui l'avais causé, en tombant du canapé qui se trouvait collé contre un mur. Bon d'accord... Comme d'habitude, je m'étais un peu laissé emporté par l'émotion du jeu vidéo auquel je jouais... Mais bon. Je commençais à avoir l'habitude d'avoir des blessures en ne faisant rien d'autres que d'être assis dans mon canapé ! Captain Cornflakes est l'un des jeux vidéos auquel j'ai le plus joué depuis mon enfance, et probablement l'un des héros de jeux que je préfère. Ça peut paraître idiot, mais chacun ses passions après tout ! Bref, je vous rassure tout de suite, je ne fais pas que ça de mes journées, loin de là ! À côté de CC (Oui parce qu'il a même la combinaison de super-héros avec ses initiales dessus ! Attendez, c'est pas n'importe qui Captaine Cornflakes ! Hem hem...), j'étudie le journalisme depuis trois ans maintenant. À l'université de Sydney, comme beaucoup d'étudiants. On peut d'ailleurs penser que mon "addiction" aux jeux vidéos m'empêche d'être bon élève, ce qui est totalement faux. J'ai toujours eu de bonnes notes à l'école, ce qui faisait que mes parents me laissaient plus de libertés qu'à ma sœur par exemple.

D'ailleurs ma sœur, parlons-en. Avec elle, je suis le même garçon protecteur, possessif, attentionné et jaloux que je suis avec les autres filles. Enfin surtout avec mes petites amies... Mais j'ai l'impression que je le suis encore plus avec Hope'. D'un autre côté, c'est la fille à qui je donne le plus de câlin, étant donné que l'on vit encore chez nos parents. Nous sommes tout le temps fourrés dans les bras l'un de l'autre, dans nos chambres respectifs à traîner à deux... Si bien qu'ils arrivent assez fréquemment à notre mère d'aller se vanter de ses deux merveilleux enfants auprès de ses amies. Hope et moi sommes assez différents au niveau du caractère, j'ai plutôt tendance à m'énerver rapidement alors qu'elle est plus calme. Elle arrive d'ailleurs à me canaliser de temps en temps, quand je suis au bord de la crise de nerfs, moment où tout ce qui se trouve dans un périmètre de moins de trois mètres risque de voler en éclats. Mais malgré nos différences, ça ne nous empêche pas de délirer ensemble, tout le temps ! Pour les bêtises, déjà enfants, on était bien classés !

Toujours assis par terre, la manette de jeux vidéos sur mes genoux, je me relevais lentement. J'étais là pendant un bon bout de temps sans vraiment savoir pourquoi. Au moment où je rangeais tout et m'apprêtais à faire mes devoirs pour l'université, mon père hurla dans la maison :

« NATE ! »

Pris dans un moment de panique, pensant que j'avais encore gaffé quelque part (ce qui était dans ma nature), je m'approchais doucement de la porte de ma chambre, l'entre-ouvrit pour y passer la tête et dire un petit :

« Ouiiii ? »
« Est-ce que tu sais où maman mets la passoire ? »

Ça c'était mon père tout craché... Il ne faisait jamais la cuisine, persuadé qu'il nous empoisonnerait tous s'il nous servait un de ses plats, même un simple plat de pâtes. Et pourtant, ce soir ma mère l'avait forcé à faire la cuisine et était partie pendant ce temps traîner dans les rues avec ma sœur. Sûrement une soirée shopping en cours !... Je descendis les nombreuses marches de l'escalier jusqu'à arriver en bas et me dirigea vers la cuisine où je découvrais mon père en tablier, le lave-vaisselle à moitié ouvert, une pile de quatre assiettes sur l'évier, une casserole d'eau bouillante qui désirait fortement qu'on y ajoute de la nourriture, à en voir les bulles que l'eau émettait à l'intérieur, bref, le chaos total...

« Laisse papa ! Je vais le faire... »

J'enlevais mon gilet, chose que je faisais tout le temps dès que je me mettais derrière les fourneaux. Je ne sais pas pourquoi mais moi, quand je me mets derrière des plaques à cuire, j'ai toujours des bouffées de chaleur immenses... La ménopause m'avait un jour dit Hope. Très drôle. Mon père s'en était allé vers la télévision pour son match de rugby pendant que moi, je préparais à manger pour le soir. Chose que j'avais maintenant bien l'habitude de faire quand j'étais seul avec mon père. Mais ça ne me dérangeait pas ! J'aimais bien faire ça, contrairement à pas mal d'hommes.