Caleb regardait avec indifférence ses mains rouges de sang, tremblotant tout en regardant son père, menotte autour des mains explosant de rire, dans la situation ou son fils était maintenant. Non, cela n'était pas un rire naturel. C'était plutôt un rire de souffrance. Il n'arrivait même plus à comprendre ce qui se passait. Sa soeur, étendu sur le lit, venant surement de rejoindre le paradis, venait d'être assassinée par l'une des façons les plus terribles. L'homme qui avait fait la moitié du travail pour le mettre au monde, semblait fier de lui, comme s'il venait de sauver sa famille. Pourtant, c'était bien le contraire. Lui, allait maintenant être en prison, tandis que sa soeur ne serait plus jamais là. Il devait surement être supposé comprendre que son père avait commis ce genre de crime? Pourtant, il n'arrivait même pas à l'accepter. Il suivait rapidement son père jusqu'à la voiture de police, avant de lui-même dire quelques mots, espérant ne pas perdre celui qui pourtant avait tant compté à ses yeux.
CALEB « Papa ! Papa ! Pourquoi est-ce que les policiers veulent t'emmener avec toi ? »
PÈRE « Caleb .. va rejoindre ta mère maintenant. Elle a surement besoin de toi .. et j'ai moi aussi besoin de toi afin de veiller sur elle. »
CALEB « Papa ! Non, je t'en pris ! Reste avec moi et maman ! »
Mais c'était déjà trop tard. La voiture filait déjà à toute allure vers le poste de police, où son père allait être arrêté, accusé du meurtre de sa fille. Caleb, à peine âgé de sept ans, effondré sur le sol, pleurant toutes les larmes de son corps, devait à présent s'occuper de sa famille qui était maintenant composé de deux, ayant tranchée d'une moitié en une seule journée. Certes, ce moment était pour le moins, gravé pour le reste de ses jours, dans sa mémoire.
« Cinq ans plus tard. »
Les jours n'étaient plus pareils. Tout était à présent d'une différence étonnante. Il entrait dans la maison, sa mère assise devant son ordinateur, travaillant pour une compagnie à l'aide d'internet. Elle avait presque toujours une bière à la main, lui disant que c'était pour oublier toute cette tragédie, lui rappelant de temps en temps que la mort de sa soeur datait maintenant d'environ cinq ans. Pendant sa jeunesse, ou plutôt, dès le début de son adolescence, plus rien n'était normal. Il fut entraîné dans une gang de rue, lui permettant de faire quelques petits crimes, qui n'avaient en aucun cas rapport avec la mort. Certes, il était mal jugé par une bonne partie des professeurs, ne se gênait pas pour sécher les cours et surtout, était l'un des élèves les plus indulgents. Enfin, Caleb avait surement treize ans, le jour que tout recommençait à chambouler dans sa vie. Sa mère n'avait pas bu cette journée là. Elle avait reçu un coup de téléphone dont il ne savait pas la raison, mais il n'eut même pas besoin de poser la question pour le savoir. Il entra donc dans la maison, se dirigeant d'un pas suspect vers elle ;
CALEB « Maman .. je peux savoir ce qui se passe ..? »
MÈRE « Et bien, ton père va être relâché de la prison .. »
CALEB « Mais .. mais c'est la plus belle nouvelle que je voulais entendre ..! »
MÈRE « Il rentre très bientôt .. dans quelques minutes surement. »
Pourtant, sa mère ne semblait pas vraiment joyeuse. Elle soupirait à chaque phrase, quelques larmes coulaient sur son visage de porcelaine et encore, ses mains tremblaient. Caleb, était maintenant le jeune homme le plus heureux, incapable de comprendre la réaction de cette femme. Son mari allait rentrer et tout ce qu'elle avait à faire était d'en pleurer, de ne rien vouloir expliquer à son propre fils ? Elle finit par se lever, le regardant droit dans les yeux, attrapant d'une fermeté étonnante le bras de son fils, disant sur un ton meurtri et presque cruel ;
MÈRE « Par contre, moi j'y vais à sa place. »
CALEB « Non .. mais de quoi tu parles ? »
MÈRE « Caleb .. ne fait pas l'innocent. J'ai tué ma fille .. Je .. je l'ai vraiment tué. »
CALEB « Maman .. mais .. mais ne dit pas des conneries du genre ! »
Son père sortait, sa mère rentrait. Que pouvait-il y avoir de plus cruel pour un jeune de son âge, qui devait subir encore la perte de l'un de ses parents. Il tentait désespérément de soutenir le regard de sa propre mère, qui finalement, semblait avoir perdu tout signe de tristesse. Il ne fallut que quelques secondes, avant de l'entendre pousser un rire sadique, un rire que Caleb n'aurait jamais cru entendre. Effrayé, il fit quelques pas en arrière, remarquant que sa mère était dans un état second.
MÈRE « Haha ! Oui, je l'ai vraiment tué ! »
CALEB « Mais .. je .. »
MÈRE « Au moins j'aurai permis à ce salaud de passer une partie de sa vie en prison. »
Insensible, il venait finalement de comprendre à quoi ce meurtre avait servi. Elle ne l'avait pas fait pour son simple plaisir, mais par moyen de vengeance envers son mari. Avant d'entendre les sirènes de police se précipiter vers la maison, il eut droit à quelques dernières paroles de sa part, qui fut catégoriquement les dernières. Elle lui tendit une photo, d'une jolie jeune femme, dont il n'avait pas la moindre idée de qui cela pouvait être avant d'en avoir quelques explications de sa mère.
MÈRE « Au fait .. si tu es intéressé, t'auras qu'à aller rencontrer l'autre fille de ton père. »
Dans sa voix, il n'y avait plus aucune vie, plus aucun sentiment. Ce jour-là, elle avait dit vrai ; le reste elle avait toujours menti. Il avait effectué tous les jours des visites pour aller voir son père en qui il était sûr que l'innocence était son cas, mais au contraire, sa mère n'avait jamais eu le droit de le revoir. Il avait cherché plusieurs années qui étaient réellement sa soeur ; sans succès.
« Deux ans plus tard. »
Après avoir presque perdu toute sa famille, à cause d'une vengeance inutile, mais qui avait quand même quelques raisons potables, il était âgé de quinze ans, et n'avait toujours rien trouvé à son propos. Il entretenait une relation assez tendue avec son père, sous prétexte qu'il lui avait tant menti, et que finalement, il ne méritait peut-être pas mieux que sa mère. Durant l'été, il n'arrivait plus à supporter New York et tous les imbéciles qui s'y trouvaient. Il finit par supplier son père de lui payer un voyage en guise de lui laisser le droit de réfléchir aux quelques dernières années.
CALEB « Papa, je t'en pris .. J'ai vraiment besoin de faire un voyage .. J'étouffe ici ! »
PÈRE « Je ne te laisserai jamais partir seul, là-bas. »
CALEB « J'ai un ami qui est prêt à partir avec moi .. »
PÈRE « Laisse-moi y penser .. »
Il fallut que très peu de temps afin qu'il obtienne le droit d'y aller. Il part donc pour Sydney, en compagnie de l'un de ses très bons amis, pour finalement rencontrer deux jeunes filles. Ce voyage avait été l'un des moments les plus positifs de toute sa vie. Il rencontra à cet endroit plusieurs personnes digne de confiance, et de jombreuse fille avec qui il coucha par la suite. Cet été avait été mémorable ; il avait permis à Caleb d'apporter du changement dans la vie minable qu'il avait mené pendant tant de temps. Au début, ils étaient un regroupement de quatre personnes, suivi d'un groupe total de six personnes. Tout le monde avaient été proche. Du moins, pendant un bon bout de temps. Après deux mois passé à Sydney, Caleb se rendit compte qu'il ne pouvait pas quitter cette ville, il l'aimait bien trop. Son ami repartit pour New-York s'en lui, et adressa qu'une lettre à son père pour lui dire qu'il ne le reverrait jamais, plus jamais...