Sasha attrapa ses lunettes de soleil, un énorme sac où elle fourra son ordinateur portable chargé au maximum, son blackberry, un bloc-notes, un stylo, un bon livre et une serviette de plage. Elle savait que le sable de la plage était dangereux pour son pauvre ordinateur portable mais elle l'emmenait plusieurs fois par mois à la plage et pour le moment, elle n'avait encore aucun problème. Elle croisait les doigts pour que cela continue. Elle était du genre à continuer à faire d'une certaine manière jusqu'à ce que ça ne fonctionne plus. Enfin, à part quand cela mettait en danger sa vie. En l'occurrence, du sable dans son ordinateur risquait simplement de déclencher une colère et c'était tout. La jeune femme ouvrit la porte de son loft et sortit à l'extérieur. Un léger vent l'accueillit. Elle esquissa un sourire. Elle avait choisis la bonne tenue. Une tenue légère mais assez chaude si jamais le temps tournait. Un débardeur, un bermuda en jean et un gilet gris et fin qui descendait jusqu'aux fesses. Elle adorait prendre le soleil mais tant que celui-ci ne se mettait pas à la cuire sur place. Aujourd'hui, il ne semblait pas vouloir le faire. Elle traversa le quartier à pieds. Elle ne voyait pas l'intérêt de prendre la voiture pour parcourir une si courte distance. Respectons l'environnement, voyons. La jeune femme arriva bientôt aux abords de la plage. Il n'y avait encore beaucoup de personnes. Cela ne l'étonnait guère car il n'était que neuf heure et demi du matin et qu'il ne faisait pas assez chaud pour se baigner. Quand la frontière entre la macadam et le sable ne fut qu'à une dizaine de centimètres, Sasha se déchaussa et garda ses ballerines à la main. Elle risqua le bout de ses pieds sur le sable. Pas encore brûlant. C'était un miracle que le soleil ne l'ai pas rendu chaud. Elle lança un coup d'œil au ciel. Il ferait incontestablement beau aujourd'hui. Elle avait acquit un don pour prévoir la météo de la journée. Elle ne savait pas comment elle s'y prenait. Cela lui venait comme ça. Sa mère parlait d'un don mais sûrement parce qu'elle était fière de sa progéniture. Sasha poussa un soupir à cette pensée. Elle n'avait pas revue sa mère depuis quelques semaines, maintenant. Elle lui manquait énormément, tout comme son père. La journaliste baissa les yeux sur le sable. Il était temps d'avancer. Si elle restait plantée là, elle allait finir par prendre racine. Elle plongea ses yeux verts dans l'océan et elle avança sur la sable fin.

Arrivée à la moitié de la distance séparant la terre de l'océan, Sasha se laissa tomber sur les fesses dans le sable. Elle grimaça de douleur. Elle n'aurait peut-être pas dû tomber aussi lourdement. Trop tard, elle le saurait pour la prochaine fois. La journaliste prit un élastique qu'elle avait à son poignet gauche et se fit une queue de cheval improvisé d'où des mèches s'échappaient déjà. Elle fouilla dans son sac et en sortit le calepin. Elle devait écrire un article et elle ne savait pas encore comment le commencer. Ce qui était assez dommage. Comme à chaque fois, elle allait là où elle se sentait bien. La plage ou des lieux qu'elle aimait. Pour cette fois-ci, elle avait voulu venir au plus près et au plus simple. Elle enfonça ses pieds dans le sable, pliant ses jambes, comme si elle voulait s'assurer que le vent ne la déracinerait pas. Ensuite, elle attrapa son stylo et son calepin. Bon, il était temps de se lancer dans la rédaction de cet article. Elle tapota son calepin avec le bout de son stylo, gribouilla la feuille. Toujours les mêmes tics qui l'envahissaient quand elle cherchait l'inspiration. Elle avait toujours eu les mêmes et les aurait toujours. Ce genre de tic était moins dérangeant que ceux qu'avaient certaines personnes. Certains se retrouvaient avec une paupière qui clignote toute seule, un coin de lèvre qui se soulève, une veine qui palpite au front. Sasha replaça sa main sur le stylo et se mit à griffonner quelques mots. Elle les ratura immédiatement. Quand l'inspiration ne venait pas, elle pouvait mettre longtemps avant de venir. La jeune femme posa son calepin et son stylo sur son sac. Elle plongea son regard dans l'immensité de l'océan. Le nombre de fois qu'elle allait à la plage, elle ne mettait jamais les pieds dans l'eau. Elle n'y mettrait probablement jamais les pieds. Sasha ne supportait pas l'eau. A part pour prendre des bains ou pour se laver. Elle ne nageait jamais et ne se baignait jamais dans l'océan ou à la piscine. Elle n'aimait pas cela. L'agitation, la possibilité d'être entrainée par le courant. Ce n'était pas dû à des mauvais souvenirs. Bien au contraire. Elle se rappelait les jours où ses cousins venaient et où ils jouaient en bord d'océan. La solution se trouvait peut-être dans le fait qu'elle était une vraie trouillarde pour certaines choses. Comme aller dans l'eau. Elle ne prenait pas le bateau non plus. Sa trouillardise encore une fois. Elle ne comprenait pas comment elle pouvait aimer escalader des montagnes, participer à des expéditions dangereuses et ne pas être capable d'aller dans l'eau. Sasha se trouvait idiote. Ne pas savoir nager, ne pas être capable de se plonger dans l'océan. Pourtant cela devait être agréable. Elle n'en saurait rien si elle n'essayait pas. Mais elle ne le ferait pas aujourd'hui, non, aujourd'hui elle avait du travail. Elle devait rédiger un article. Plongée dans ses pensées, elle ne réalisa pas que son téléphone sonnait. Se fut seulement quand on la prévint qu'elle réalisa qu'on essayait de la joindre.

Personne ; Votre téléphone, mademoiselle.
Sasha ; De quoi ? Oh, oui. Mince !

Et elle prit la communication. Elle se leva de sa place et s'éloigna pour pouvoir discuter tranquillement. Quand elle revint vers ses affaires, la personne était encore là. Sasha lui offrit un sourire de remerciement et se présenta.

Sasha ; Sasha Felton. Merci de m'avoir prévenu.

Quand je me levais ce matin-là, le soleil était déjà levé depuis un petit moment. J'étais rentré tard le soir et je n'avais donc pas mis mon réveil le matin, voulant dormir un minimum. Leedony ayant déjà quitté la maison quand je me levais, dans les alentours de huit heures et demie, je décidais d'aller faire un petit tour sur le sable de la plage, au sud de Sydney. Je pris un jus d'ananas avec un pain au chocolat que j'avais acheté la veille avant d'aller m'habiller. Une tunique blanche, un short en jean et des tongs simples feraient parfaitement l'affaire. Je quittais alors la maison, il n'était que neuf heures.

Étant donné que j'avais tout mon temps pour me rentre à la plage, je décidais d'y aller à vélo. J'adorais faire du vélo. Ici il y avait tellement de circulation que je ne pouvais que très rarement prendre mon vélo. Mais ce matin-là, il était encore tôt pour le tourisme, je pouvais donc prendre mon vélo jusqu'à la plage sud. Je descendis, prenant au passage mon vélo dans le garage et me dirigea avec hâte vers la plage, chaude et calme.

La plage était, comme je le pensais, vide. En réalité, pas totalement. Il y avait une jeune femme, assise sur le sable, un stylo et un carnet à la main. Je ne la connaissais pas. A vrai dire, je ne connaissais pas grand monde ici, dans cette nouvelle ville. Je me dirigeais vers elle, gardant quand même deux ou trois mètres entre nos serviettes. Je ne voulais pas paraitre collante, mais je ne voulais pas me retrouver seule sur cette grande plage, vide et silencieuse.

Je m'allongeais, sur le dos, regardant le ciel bleu au-dessus de moi. Je pensais, à un peu tout. Sydney, Leedony, Clay, Grayer, Papa, Maman, ... Tout avait tellement changé en si peu de temps. J'aimais penser, seule, en silence. Même si tout le monde me disait que je pensais beaucoup trop! Je fus retirais de mes pensais par une sonnerie, une mélodie issue tout droit des eighteen. Je regardais la jeune femme à côté de moi. Il s'agissait de son téléphone.

« Mademoiselle, mademoiselle! »

La jeune femme ne réagi pas à mes appels, ni à la sonnerie répétitive de son téléphone. Je me levais, m'approchais d'elle et mis ma main sur son épaule.

« Votre téléphone, mademoiselle. »

La jeune femme me regarda, comprenant tout de suite d'où venait le problème. Elle prit son téléphone et s'éloigna pour ne pas que j'entende sa conversation, action parfaitement légitime. Je me remis sur ma serviette, assise cette fois. Je regardais intensément l'eau bleu à l'horizon. J'entendis tout à coup une voix près de moi. Je tournais ma tête, la jeune femme avait décroché son téléphone et était revenu à sa place. Elle se présenta, me remerciant par la suite de l'avoir prévenu pour son téléphone. Je fis un petit sourire

« Sixtyne Dashwood. Et de rien, c'était parfaitement normal! »