Je faisais de mon mieux, de mon mieux pour refaire surface petit à petit. Et j'ai pensé que de recommencer à travailler allait me donner assez d'énergie pour tourner la page. Même si pour l'instant c'est plutôt sans grande conviction, mais comme on dit l'appétit vient en mangeant. Alors je me force à remettre en état la galerie. Ce matin je me suis levé d'à peu près bonne humeur, après une bonne douche et après avoir enfiler cette jolie robe violette que Tristan m'avait offerte, sac en main je suis aller à pied à la galerie. Sur la place Argyle, j'ai acheté un bon café à emporter et un magasine de mode féminin, ce que je n'avais pas fait depuis un long long moment. Je farfouillais dans mon sac pour trouver mes clefs lorsque je fit tomber mon magasine, qui s'ouvrit à une page de mode où l'on pouvait voir un shooting très bien réussit. Mon œil de dénicheuse d'artiste semblait d bonne humeur se matin il commença à s'émoustiller. Une fois avoir ouvert la galerie je m'installa à mon bureau et regarda ce magnifique shoot, j'y voyait en l'artiste bien plus de potentiel que ce magasine le reflétais, je sentais que j'avais trouver l'artiste qui allait redorer le blason de ma modeste galerie. Je connaissais le rédacteur en chef du magasine, il est toujours bon de se faire des relations, je sortit mon portable et l'appela. « Salut Gery, c'est Palmer. Oui je sais ça fait un baille, tu peux m'éclairer sur quelque chose, non ça te prendra pas longtemps. Ton magasine de cette semaine, page 27 c'est qui la photographe de ce magnifique shooting je vois qu'il y a pas son nom surement une erreur d'impression. Écoutes Gery, donne moi son nom pour le reste je me débrouillerais. Requiem Whitamer, ok merci c'est bon j'ai noté. Ouais merci Gery. » J'avais le nom de cette fabuleuse artiste, il me restait plus qu'à trouver son adresse ou encore mieux son numéro de téléphone. Une recherche plu tard j'avais son numéro et son adresse rien de mieux. Je composa le numéro. Je tombe sur le répondeur, dommage j'aurais vraiment aimé lui parler en personne. Tant pis je lui laisse un message. « Bonjour mademoiselle Whitamer, je suis Palmer Lloyd-Burton j'aurais aimé m'entretenir avec vous... Euh ça aurait été mieux si je vous avait eu directement au lieu d'avoir votre répondeur. Et bien je vais passer chez vous dans l'après midi. J'espère que vous aurez mon message. Si vous n'êtes pas disponible faites le moi savoir nous pourrons prendre rendez-vous ultérieurement. Au revoir. » Que de cérémonie, que de phrase lourdes et inutiles, autant aller droit au but c'est ce que j'avais comme habitude l'on me disait franche directe et impulsive en affaire comme en amour. Je me suis un peu rouillé. Mais il paraît que c'est comme le vélo on l'oublie jamais. J'enlève les peinture de mon Mari et les range bien en sécurité dans la réserve, j'en garde seulement une seule ma favorite il me l'avait offerte, un portrait de moi. Je la met au dessus de mon bureau. Je me décide enfin à contacter un bon architecte qui remettra au goût du jour ma petite galerie. Une connaissance à moi ou plutôt à mon père c'est lui qui avait fait les premiers plans. Je suis persuadé qu'il acceptera ou du moins je l'espère. «  Hugh ? Monsieur ? Euh oui c'est moi Palmer Lloyd. Oui je vous appelle parce que j'aurais besoin de vos service pour remettre à neuf l'intérieur de ma galerie. Oui c'est ça, prenons rendez vous nous pourrons en parler en silence loin de ce chantier où vous êtes. Paraît, merci à Lundi donc. » J'ai l'impression que j'ai vécu tellement de malheur ces dernières années que tout va me sourire si j'ai le courage d'aller jusqu'au bout.

Me voilà à devant l'immeuble ou habite cette superbe photographe. Il est 14h00 de l'après midi, j'ai pas cessé de répéter mon texte en espérant que ne me prenne pas pour une illuminé qui veut avoir le privilège d'exposer ses œuvres et de les mettre en vente dans sa galerie alors que celle ci est fermé depuis des années et qu'elle n'est même pas encore rénové. Mais bon espérons qu'elle ne soit pas une de ses artistes imbu de leur personne j'ai déjà donné. Je me trouve devant la porte de son appartement je regarde une dernière fois mon portable pour voir si elle n'aurait pas essayer de me contacter pour me prévenir qu'elle ne pourrait pas me recevoir. Rien sur l'écran. Aller je sonne,ça fait des années que je n'ai pas fait ça convaincre un artiste d'exposer chez moi mais j'y arriverais. La porte s'ouvre. « Bonjour mademoiselle Whitamer, je suis Palmer Lloyd-Burton, je vous ai appelé dans la mâtiné. »

♣ Une photographie, c'est un arrêt du cœur d'une fraction de seconde.

« Non, non, non et non. C'est pas possible. » Cette phrase, aussi incompréhensible soit-elle pour le moment, trancha vivement le silence qui s'était emparé des lieux. A en croire les chiffres lumineux renvoyés dans la pénombre de cette pièce, la situation était assez critique. J'étais en retard. Très en retard. Habituellement, je n'étais pourtant pas du genre à rater un réveil matinal comme celui-là. En réalité, étant quelque peu insomniaque, j'avais toujours tendance à me coucher tard et à me lever aux aurores. Mais, aujourd'hui, sans trop comprendre pourquoi, ni même comment, une certaine difficulté pour m'extraire des draps s'était emparée de mon corps. Vingt minutes. D'après ce fameux réveil, j'aurais dû être levée depuis vingt minutes déjà et pourtant, je ne faisais que de poser pied-à-terre. Soupirant dès lors, je savais que la journée à venir allait s'avouer être une journée particulièrement riche en émotions, en souvenirs. "Vous ferez cette séance au parc. Vous savez, près de la fontaine." Tels étaient les ordres que je devais respecter. Pour mon plus grand malheur. En effet, quelques années plus tôt, c'était là-bas que j'avais rencontré Bowee, un ancien mannequin avec qui j'avais fini par me mettre en couple. Dire que tout allait être identique. Même situation. J'allais devoir photographier un nouveau mannequin. Même lieu... Au fond, ce n'était peut-être pas ce renouvellement qui glaçait mon sang mais, plutôt les souvenirs de Bowee qui s'offraient à moi. Ces coups portés à mon visage, ces mots brusques lancés à mon égard... Cet adieu. Cette relation maltraitée et gâchée à jamais...

Comme prévu, le mal-être s'était invité à la séance photo et, j'avais profité de la fin de matinée pour parcourir les rues de la ville à la recherche de nouvelles cibles pour mes clichés. Certes, je travaillais pour un magazine de mode mais, je passais mon temps à photographier toutes autres choses. Des paysages aux visages inconnus, tout passait sous l'objectif de mon appareil. J'essayais principalement de faire passer des émotions à travers une simple image inanimée et, comme par magie, j'y arrivais plutôt bien. Même si la tristesse semblait s'emparer de chacune de mes photos, tout comme les larmes s'emparaient parfois de mes yeux. De retour chez moi, je m'apprêtais à développer quelques-uns de ces clichés lorsque le clignotement de mon répondeur attira mon attention. Palmer Lloyd-Burton. Un nom m'étant totalement inconnu et pourtant, cette jeune femme semblait déterminée à me rencontrer. Jetant machinalement un regard furtif sur mon agenda, j'observais la page vide avant d'y marquer ce fameux rendez-vous, pressée de découvrir ce que cette fameuse Palmer me voulait.

Quatorze heures. Ce fut à quatorze heures que la sonnerie retentissante se diffusa dans tout mon appartement. Vêtue d'un petit haut marin et d'un simple jean, je n'avais pas jugé bon de me mettre sur mon 31, ne sachant réellement quelle était la cause de cet entretien. D'un geste souple, j'ouvris donc la porte me séparant de l'extérieur, découvrant sans plus attendre cette fameuse Palmer. « Bonjour mademoiselle Whitamer, je suis Palmer Lloyd-Burton, je vous ai appelé dans la mâtiné. » Lui faisant signe de rentrer, sourire aux lèvres, je lui pointa également, d'un geste de la main le fauteuil où elle pourrait s'installer. « Bien sûr. Entrez, je vous en prie. » Là suivant jusqu'au salon, je m'installa sur un autre fauteuil, face à elle. « Sinon, quelle est la raison qui vous à poussé à vouloir vous entretenir avec moi ? Il ne me semble pas que vous l'ayez précisé dans votre message. »