Quatre ans. Dans le jardin. 15h27
« Je te promet d’être toujours là pour toi Zach » dit la fillette avec un sourire rayonnant au jeune ténébreux en face d’elle. Celui-ci la regarda quelques instant et afficha un petit sourire en coin.
« Je sais.. » répondit-il d’une voix qui sonnait comme neutre. Et la demoiselle sourit de plus belle heureuse qu’il le sache puis elle se leva épousseta sa jolie robe blanche et lui tendit innocemment la main qu’il prit pour se relever.
Seize ans. Chez Ollie. 20h40
« Mais arrête Soline ! Il se sert de toi ! Bon sang, ouvres les yeux p*tain ! » hurla sont amie complètement hors d’elle. Elle n’en pouvait plus d’essayer de ramener la brunette à la raison.
« Tu dis n’importe quoi et fiche moi la paix une fois pour toute, j’sais ce que je fais » répondit Soline calmement, sans s'énerver, assise sur le canapé consultant son portable au cas où que Zachary lui en ait envoyé un. Et bingo c’était le cas.
« Arrêtes ca Soline s’il te plait, tu es aveugles ou quoi, tout le monde le voit, tu es tout le temps là pour lui, tu fais tout ce qu’il te demande, j’suis sure qu’il te demanderait de sauter par la fenêtre tu le ferais » ajouta-t-elle les larmes aux yeux dépassée par la situation.
« C’est qu’on appelle être une amie, Ollie. » « Dit pas n'importe quoi, tu sais toi comme moi que tu ne fais ca seulement parce que tu en es raide dingue amoureuse ! »[/color] lâcha-t-elle d'un air mauvais.
« Puisque tu le sais, pourquoi tu me blâmes pour ca ! Je croyais qu'on était amies et les amies sont sensée se soutenir non ?! » répondit-elle blessée la colère montant petit à petit, elle ne supportait plus ses disputes ayant pour seul thème: Zachary.
« Bref, toute façon j’dois y aller, désolé pour ce soir j’dois me décommander. » conclut-elle.
« Quoi ?! Et tu t’en vas le rejoindre c’est ca ? » « Oui, désolé. A plus.» dit-elle en attrapant son sac et se dirigeant vers la porte
« Mais tu as vu l’heure qu’il est et en plus on était sensée passer la soirée toutes les deux tu te souviens. » dit-elle en la retenant par la bras.
« Je…désolé, je peux pas » répondit-elle la mine triste ou plutôt gênée en se dégageant de l’emprise qu’exerçait Ollie sur son bras et sortit rapidement de la maison. L'air frais fit virevolter ses cheveux, elle resta immobile quelques secondes avant de se mettre à courir.
Soline s’en voulait de la laisser tomber pour aller rejoindre Zach mais c’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait rien contre se sentiment qui la rongeait depuis qu’elle le connaissait, depuis l’époque des couches-culottes en somme. C’était psychique, psychosomatique, bref elle en était raide dingue et c’est tout. Soline est quelqu’un d’excessivement gentille qui ferait n’importe quoi pour ceux qu’elle aime et plus particulièrement pour celui qu’elle et il se trouve que celui qu’elle n’est autre que Zachary Scodelario. Mais le problème avec la demoiselle c’est qu’elle est également très manipulable, naïve et bornée surtout lorsqu’il s’agit de celui qu’elle aime, elle n’écoute personne autre que son cœur et vit à cent à l’heure ou ne vit que pour lui au choix. Elle le place sur une sorte de pied d’estale au dessus de tout et le pire c’est qu’elle croit encore à la bonté humaine. Toute façon c’est bien connu: « l’amour rend aveugle » et elle ca ne l’a pas loupé c’est moi qui vous le dit. Complètement attisée par ses sentiments, elle ne se rend pas compte qu’Ollie avait totalement et irrévocablement raison. Il se servait d’elle, il l’a manipule comme il souhaite, il profite de sa fragilité, de ses sentiments pour en faire un véritable jouet. De son côté, Soline est tellement heureuse qu’il puisse s’intéresser à elle, être son ami, lui parler, s’asseoir à côté d’elle en cour, déjeuner avec elle, qu’elle s’en contre-fiche, ne voit rien, et n’accepte pas qu’on puisse le critiquer de quelque manière que ce soit. La demoiselle est en quelque sorte soumise à lui et Ollie n’avait pas tord en disant qu’elle se jetterait d’un pont s’il le fallait pour le sauver ou simplement s’il le lui demandait...
Dix-sept ans. Sur le chemin de la maison. 17h
Zachary l’avait prévenu qu’il ne pourrait pas l’attendre après son cours de mathématiques donc elle rentrerait seule, mais bon ca ne la dérangeait pas vu qu’il lui avait dit qu’il avait quelque chose de très important à faire. En somme, c’était excusable. Elle marchait lentement, écouteurs sur les oreilles et musique semi-à fond, dans les rues de Melbourne, sa ville natale et se perdit dans ses pensées, son esprit s’envola vers Zachary, ferma les yeux quelques instant puis elle inspira un grand coup et les rouvrit. Elle était heureuse tout simplement, le bonheur la transportait. Et malgré ce qu’on pouvait dire et reprocher à son ami elle l’aimerait quand même. Aimer c’est bien accepter les défauts de l’autre non ? Il était parfois bizarre ca elle l’avouait, mais bon tout le monde à son petit côté spécial, même elle l’était par moment et puis Soline l’aimait parce qu’il était particulier, il dégageait quelque chose, elle ne saurait expliquer quoi mais ce je-ne-sais-quoi la faisait complètement craquer, sans bien évidement parler de son physique avantageux, oui tout de même. La demoiselle arriva au bout de la rue, et au moment de bifurquer elle aperçut Zachary, elle sourit et voulut presser le pas pour aller le voir lorsqu’elle vit une autre silhouette…celle d’une fille, jolie, grande, blonde… elle s’avança un peu pour mieux voir la demoiselle et là plus aucun doute c’était Lucy. Cette espèce de pimbêche qui passait son temps à allumer tout ce qui bouge. Là, encore une fois, au lieu de passer son chemin la demoiselle se cacha derrière le mur, s’accroupit et observa la scène. Ca l’intriguait, parce que sérieusement si le truc « important » c’était ca rejoindre mégère ca serait le comble. Et puis l’inimaginable se produisit. Juste sous ses yeux là. A quelques mètres. Quelques pas. Les deux s’embrassèrent… A ce moment là, Soline n’en crut pas ses yeux, ils prirent par la suite la taille de deux énormes soucoupes. Une boule lui monta à la gorge, ses yeux s’embuèrent et n’avaient qu’une seule envie celle de pleurer toutes les larmes de sont corps.
« Je ne peux pas y croire, ce n’est pas vrai… c’est impossible… impossible » ne cessait t’elle de se répéter inlassablement, elle détourna les yeux, s’adossa contre le mur et sentit son cœur se serrer, vouloir exploser, à vrai dire c’était comme si on lui arrachait le cœur sans anesthésie préalable. Elle voulut hurler jusqu‘à s‘égosiller, aller se jeter d’une falaise, d’une montagne, de n’importe où cependant elle se contenta de se relever et de se mettre à courir vers chez elle changeant de direction, faisant un détour monstre pour éviter de passer devant le couple -enfin couple elle ne savait pas mais ce qu’elle en avait vu suffisait pour en venir à cet conclusion et puis même si s’en était pas un cet acte là suffisait à la faire se sentir mal- les larmes commencèrent à couler, le flot devenait de plus en plus intense et commençait à ne rien y voir. Arrivée devant chez elle, elle ne prit même pas la peine d’aller saluer ses parents, ni même de se déchausser, mais monta les escaliers quatre à quatre, se jeta dans son lit et passa sa soirée et même la nuit à pleurer. Le lendemain, elle se réveilla les yeux rouges et n’alla pas en cours prétendant être malade… et c’était vrai: malade du cœur.
Dix-huit ans. Maison Hemingway. 09h
La demoiselle finit de boucler sa valise. C’était le grand jour. Elle attrapa son sac à main le mit sur son épaule. C'était le grand jour mon Dieu. Jeta un dernier regard sur sa chambre et dévala les escaliers valise et passeport à la main.
« Si c’est-ce que tu veux ma Soline, nous ne t’empêcherons pas. » dit la mère en prenant son unique et petite fille, la prunelle de ses yeux, dans ses bras la serrant très fort contre elle.
« Promet, nous te prendre soin de toi, de nous appeler le plus souvent possible et si jamais tu as un soucis, un problème, n’importe, Soline promet moi de nous en faire part. » ajouta-t-elle en sanglotant.
« Je te le promet maman » répondit la jeune fille qui s’apprêtait à quitter ses parents. Ses deux parents si aimants et compréhensifs, ses parents qui ne l’empêchaient pas de partir avec celui qu’elle appelait « L’homme de sa vie ». Elle se dégagea doucement des bras de sa mère et se dirigea vers son père en lui adressant un petit sourire.
« Ma chérie, problème d’argent ou au quoique ce soit, souvient toi on est là » lui murmura-t-il à l’oreille.
« Ne t'inquiètes pas j'ai ma carte bleue et un compte bien remplit... merci » répondit-elle de la même façon qu'il l'avait fait en le regardant avec un sourire amusé.
« Oui mais on ne sait jamais » ajouta-t-il d'un air grave. Elle se recula alors avec un hochement de tête. Les parents de Soline étaient ce qu’on pouvait appeler des genre « riche » et même « très riche », ils faisaient parti de ce qu’on peut dire « l’upper-upper class » mais jamais ils n’étaient devenu pédant, vicieux, motivés que par la quête du plus. Non, bien au contraire, ils avaient toujours été modeste et consciencieux, valeurs et qualités qui transmirent à leur petite. Et maintenant, la voir grandir, partir avec un autre, leur faisait plutôt mal, ils l’avaient toujours surprotégé et l’aimaient tellement qu’ils ne pouvaient rien lui refuser. Mais ils savaient par-dessus tout à quel point l’homme avec lequel elle quittait Melbourne comptait à ses yeux. Quand bien même quitter sa famille fut difficile jamais elle n’avait été aussi déterminée qu’aujourd’hui, elle voulait réellement partir avec Zach, en fait, elle ne pouvait imaginer sa vie sans lui donc elle partait et puis c’était dans une grande ville qu’elle pourrait finir ses études d’architecte et percer dans le milieu et non en restant ici. Bref. Soline partait.