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SANDERS LILY NEVAEH♣ 22 ans.

feat. Blake Lively.

love always remains ♣ ♣ ÂGE : 22. ♣ GROUPE : KAPONZ&SPINOZA. ♣ METIER/ETUDES : étudiante en littérature. Future journaliste spécialisée dans la mode ♣ SITUATION AMOUREUSE : Libertine.

♣ I'd like to make myself believe
It's ok by me, it was a long time ago.
Je suppose que tout a commencé le jour de ma naissance. En tout cas c'est ce que je vais prendre comme point de départ. Il en faut bien un. Il en faut toujours un.

Clayton ♣ « Encore un petit effort Marilyne... je sais que tu peux le faire! »

Voici mon père. Clayton Sanders, 29 ans, parents divorcés depuis ses dix ans. Mais ça, on s'en contre fiche. Il vivait à Miami avec ma mère depuis 4 ans. C'est d'ailleurs à elle qu'il s'adresse, à cet instant précis. C'est à elle qu'il dit de tenir le coup. Parce que voilà, Nevaeh Lily Sanders n'est pas fichue de tout faire comme tout le monde; il fallait en plus que je refuse de sortir de ce doux cocon que ma mère m'offrait depuis maintenant huit mois et demi. Je suis égoïste, n'est-ce pas? Simplement parce que le monde au dehors semble froid et dur, je refuse de m'y rendre, et c'est elle qui en souffre. Cela doit faire environ cinq heures, pour l'instant, qu'elle est sur cette table d'accouchement. Je n'ai pas encore fait mon apparition, et suis visiblement loin de la faire. Clayton se faisait de plus en plus de soucis pour elle, juste à côté. Il lui tenait la main, s'accrochait à elle comme à une bouée de sauvetage. En l'ocurrence, c'était lui la bouée de sauvetage. Elle ne l'aurait probablement jamais admis mais Maryline aurait laissé tomber depuis un moment s'il n'était pas là, à côté d'elle. Il l'aimait comme un fou, paraît-il. C'est ce qu'il me racontera toute mon enfance. Parce que oui, eux ils croyaient en tout ces contes de fées stéréotypés qu'on leur avait lus lorsqu'ils étaient enfants. Ils avaient peut-être raison, après tout. Je suis sûre que mon père était heureux, avant mon arrivée. Parce que oui, je finis par dénier sortir du ventre de ma mère. Je m'en suis sortie... moi oui. Elle, c'est autre chose.

Réceptionniste ♣ « Monsieur Sanders? Le docteur Ron voudrait vous parler. »

Ca faisait trois heures qu'ils l'avaient fait sortir de la salle. Ca faisait trois heures qu'il attendait dans le couloir de savoir si sa femme allait bien. Il n'en pouvait plus d'attendre. Les deux femmes de sa vie étaient dans la même salle, risquant toutes les deux leur vie, et il restait là, impuissant. On l'avait fait sortir de la salle pour mieux se concentrer sur ce "cas difficile" et tenter de préserver le père en cas d'échec complet. Ils avaient sauvé les meubles; 50% des personnes qui étaient dans la salle allaient bien. Une personne allait bien. Moi. Mon père s'avança vers le docteur, se demandant si oui ou non ma mère et moi allions bien. Il n'avait jamais eu si peur de sa vie. Quand il fut à hauteur de Dr Ron, il vit sur son visage une drôle d'expression. Il ne savait dire si oui ou non on avait survécu.

Dr Ron ♣ « Regardez à travers cette vitre. Vous voyez la couveuse là-bas? J'ai l'immense plaisir de vous annoncer que la petite chose qui dort à l'intérieur est votre fille, en pleine santée. »

Les larmes aux yeux, un grand sourire sur les lèvres, mon père regardait la couveuse avec un air niais. Les mots qui raisonnaient dans sa tête? "je suis papa." Il n'arrivait pas à s'y faire. Il avait envie de me prendre dans ses bras, il était si heureuse que je sois là... Le docteur lui annonça qu'il pourrait bientôt me voir de plus près, me porter, mais qu'ils préféraient attendre un peu, par prudence. Aussi mon père posa une question. Une simple question. Avec la joie qu'il avait ressentie, il n'arrivait pas à s'imaginer que Maryline puisse être morte. En fait il en avait naïvement déduit qu'elle s'en était sortie, puisque j'allais bien.

Clayton ♣ « Je peux voir ma femme? »

Ron ne répondit pas. Son visage préalablement éclairé par le bonheur de m'avoir présentée à mon père s'assombrit aussitôt. Il n'osa pas répondre. Il avait vu à quel point il l'aimait et n'osait pas lui dire qu'il n'avait pas su la sauver. Il baissa simplement les yeux. Il laissa alors entre eux un mélodieux silence. Un silence qui n'était que trop éloquent pour mon père. Oui parce que parfois les mots semblent superflus. Qu'aurait pu dire ce médecin? Qu'il était désolé? Oh comme il l'était. Ca n'aurait aucunement ramené ma mère, ça n'aurait pas aidé mon père à aller mieux. Quand celui-ci comprit, et il ne lui fallut pas beaucoup de temps, il ne dit rien non plus. Il hocha simplement la tête, plusieurs fois. Il avait toujours des larmes dans les yeux, pourtant il ne savait différencier les larmes de joie en voyant mon thorax se soulever au rythme de ma respiration des larmes qui relataient avec trop de justesse la tristesse profonde qu'il éprouvait face à la mort de ma mère. Il resta là, à me contempler, à contempler sa vie s'effondrer pendant quelques minutes. Quelques minutes de silence où il m'aima plus que personne, où il me détesta comme il n'avait jamais détesté quelqu'un. J'étais la plus belle chose qui lui était jamais arrivée, j'étais la pire personne qu'il ait jamais rencontrée. J'avais tué la femme qu'il aimait. J'avais tué sa raison d'être alors que j'aurais dû être la sienne. J'étais une meurtrière avant même de n'avoir eu le droit d'exister. C'était à cause de moi si elle était morte. Mon père ne l'oublierait jamais. Il le savait, au fond de lui, pourtant il ne pouvait s'empêcher de m'aimer d'une manière vraiment différente mais tout aussi forte que ce qu'il aimait Maryline. C'est le docteur Ron qui mit un terme à ce silence, annonçant à mon père qu'il devait me trouver un prénom. Sa gorge se resserra un peu plus encore. Ils n'avaient pas réussi à se mettre d'accord sur le prénom. Ma mère voulait absolument que je m'appelle Nevaeh Lily, lui n'aimait pas spécialement ces prénoms et optait plutôt pour Kim Chelsea. Il oublia aussitôt ces deux prénoms. Maintenant tout ce qu'il voulait c'était que je porte les prénoms que ma mère voulait me donner.

Clayton ♣ « Nevaeh Lily. Elle voulait... elle voulait qu'elle s'appelle comme ça. Ca lui va bien. »

Oh il était sincère. Il trouvait que je porterais ces prénoms à merveille. Il savait que je serais heureuse, avec de tels prénoms. Il ferait tout pour, même si, il l'avait longtemps repproché à mon prénom, Nevaeh était le parfait inverse de Heaven. Après tout ma naissance était en elle le parfait inverse du paradis, puisque ma mère s'y trouvait probablement désormais, et m'appeler Hell lui aurait semblé trop déplacé. Nevaeh, c'était joli. C'était ce que voulait ma mère, ça sonnait plutôt bien, mais il gardait quelque part dans mon prénom un souvenir du fait que je n'avais pas apporté que du bonheur avec moi, ça non.

It's in the ABC of growing up

Enseignant ♣ « Monsieur Sanders, votre fille a de l'énergie à revendre, et on ne le lui repproche en aucun cas. Seulement peut-être serait-il nécessaire de lui imposer quelques... limites. »

Nous voilà quatre ans plus tard. Je suis sûre que vous êtes assez doués en calcul mental pour comprendre que j'ai alors quatre ans. Dans mon école publique de Miami, je viens de délibérément peindre mon camarade de classe Steven en bleu, pendant l'atelier peinture. Il faut me comprendre, en même temps, ce garçon avait le don d'être vraiment très collant à vouloir que je sois son "amoureuse". Tu parles. Me voici donc les bras croisés dans le bureau du proviseur, entendant les plaintes du directeur et de mon enseignant qui donc pensent que mon père m'accorde trop de choses. Moi je pense au contraire qu'il ne m'en accorde pas assez. Déjà, il ne m'accorde pas sa présence. Il essaye de m'aimer, je le sens bien, mais il y a toujours en nous la mort de ma mère. Je l'ai bien compris, même si je fais comme si ce n'était pas le cas. Il avait toujours dit que j'étais intelligente pour mon âge, il avait raison. Donc je supportais à longueur de temps ses sous-entendus, ces silences qui étaient voués à nous rappeler à tous les deux que quelqu'un l'empêchait de m'aimer. Quelqu'un qui n'était plus là. Par ma faute. Moi je ne comprenais pas vraiment tout ça. J'avais quatre ans, il était plutôt normal que je ne me préoccupe pas de ses problèmes affectifs. Oui, j'avais perdu ma mère. Seulement c'est terrible à dire mais je ne ressentais pas un tel manque. Je n'en avait jamais eue, je ne savais pas ce que ça faisait. Si, parfois j'avais mal quand je voyais les petites filles de mon âge courir dans les bras de leurs parents, unis, amoureux, quand je voyais leurs mères respectives bien habillées les couvrir de baisers parce qu'ils leur avaient manqué. Mais qu'est ce que je pouvais y faire, après tout... étrangement, mais heureusement pour ma santé mentale, je ne sais par quel miracle j'ai réussi à échapper à la culpabilité. Et heureusement, parce que je ne l'aurais certainement pas supporté, en vue des évènements qui surgirent inopinément dans ma vie...

Clayton ♣ « Neva...eh, tu devrais être au... dodo, il est très! tard. »

J'ai cinq ans. Mon père est bourré. C'est la première fois que je le vois dans cet état-là. J'ai mal. J'ai vraiment très mal. J'ai peur. C'est stupide, la petite Nevaeh, tête brûlée de la cours de récré, la rebelle insensible en apparence qui joue des "sentiments" du pauvre Steven pour avoir sa part de frites à la cantine n'a d'autre solution que de se mettre à pleurer. Oui parce que je ne savais pas quoi faire d'autre. Il me faisait vraiment peur. Cet homme, je lui vouais tout de même une admiration immense. Je ne pouvais qu'imaginer la souffrance qu'il avait ressentie en perdant ma mère, je ne pouvais que faire semblant de ne pas entendre sa voix se resserrer lorsqu'il en arrivait à la fameuse phrase "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" à la fin de mes contes de fées. Alors oui je l'admirais, parce qu'il n'a pas versé une seule larme devant moi. Pas une. Jamais. Il tentait de me faire croire que tout allait bien quand il fermait mon livre intitulé "Les histoires d'amour sont éternelles", alors que je savais bien que dans la minute qui suivait il allait s'enfermer dans la salle de bain pour pleurer et se maudire de ne pas être un assez bon père, d'avoir toujours de la rancoeur à mon égard. Alors quand je l'ai vu dans cet état, après être rentré plus tard que d'habitude, ce n'était pas seulement toute l'admiration que je lui vouais qui est tombée en morceau. C'est également le sentiment de sécurité qu'il m'apportait. Parce que derrière ce caractère de braise, j'étais peut-être la petite fille la plus sensible de l'école. Alors maintenant que j'avais vu que même mon père pouvait faire quelque chose complètement de travers, j'avais l'impression que mon monde s'effondrait. C'était grâce à lui que j'arrivais à vivre sans ma mère, sachant que j'étais la cause de son décès. C'était grâce à lui que j'avançais encore sur les routes sinueuses d'une vie déjà à moitié gâchée. S'il me laissait tomber, je n'y arriverais pas. S'il arrêtait d'avancer avec moi, si je devais marcher seule, je sais bien qu'un jour je finirais par me perdre, jusqu'à trébucher sur une caillaisse trop imposante et ne plus pouvoir me relever, en vue du fait que j'étais déjà blessée. Alors je le regardais simplement, effrayée, fondant en larmes, jusqu'à ce qu'il hausse le ton pour me demander d'aller me choucher. Je m'executai.

Clayton ♣ « Mon ange je... j'ai honte tu sais... vraiment honte. J'ai pas le droit de te faire ça. Je sais que tu fais comme si tu avais complètement oublié, comme si tu te fichais que je sois rentré à la maison en ayant trop bu... mais on sait tous les deux que c'est pas vrai. Tu m'en veux, hein?... t'as bien raison mon ange. Je te promets, écoute-moi je te promets que plus jamais tu ne souffriras à cause de moi. Je vais me reprendre en main, d'accord? De ton côté s'il te plaît fait un petit effort à l'école, arrête de faire tourner tes profs en bourique, hein? »

5 ans et dix mois. Ce qui faisait que je souriais bêtement à cet instant? Il avait rit, quand il m'avait demandé d'arrêter d'embêter mes maîtres et maîtresses. Je n'étais pas un démon à proprement parlé, j'étais même plutôt calme, simplement j'étais complètement imprévisible et impulsive, et il était vrai que lorsqu'un de mes camarades me tappait sur les nerfs, j'avais tendance à ne pas aller chercher de l'aide mais plutôt à me défendre par moi-même, optant pour une technique très simple intitulée "la meilleure défense, c'est l'attaque". Oui je faisais parfois des dégats... surtout psychologiques, en fait, je n'avais aucune force physique, en revanche je maîtrisais parfaitement celle de la persuasion. Enfin bref. C'était un simple jour, un jour comme les autres en théorie, où le soleil brillait sur Miami. Et pourtant, c'était la première fois que mon père me donnait officiellement le droit de vivre, et même d'être heureuse. Il m'offrait un amour inconditionnel, arrivait à tourner la page et se décida à sortir, voir des gens. Quand il disait "voir des gens", je comprenais bien que c'était "voir des femmes". Il en voyait pas mal, c'est sûr, mais pas une seule ne dénia rester avec lui longtemps. Peut-être étais-je trop imposante. Beaucoup évoquaient ce même problème, quand elles le quittaient "tu comprends... je n'ai aucune envie d'endosser le rôle de mère de ta défunte femme". En résumé, c'était ça. Un tantinet plus diplomatique peut-être, mais l'idée restait la même. Et puis il y eut la femme. LA femme. Kate. Elle s'appelait Kate. Elle changea celle de mon père, et la mienne aussi au passage. Il la rencontra un jour en allant au boulot ou je ne sais quoi. J'ai tout de suite su qu'elle allait rester plus longtemps que les autres. Elle était différente. Elle était tellement agréable, douce, généreuse, mystérieuse, attentionnée. Et cela ne la dérangeait absolument pas d'être une mère pour moi. Elle me trouvait adorable, à ce qu'elle disait. Oui, Kate était vraiment géniale. J'avais 7 ans quand elle est entrée dans ma vie.

Kate ♣ « Nevaeh, on va encore être en retard. Lâche ton miroir un peu, tu sais bien que tu es magnifique et que tu fais tourner la tête de tous les garçons de toute façon! »

Appuyant à plusieurs reprises sur le klaxon de la voiture, sur un ton enjoué et complice, Kate m'appelait donc moi, Nev Lily Sanders, 13 ans et quelques mois pour que j'accepte de grimper en voiture le plus rapidement possible pour ne pas être en retard au collège. Kate était devenue une sorte de maman de substitution, elle me considérait plus ou moins comme sa fille, à cela près que je ne l'appelais pas maman. Elle était simplement la femme de mon père, une personne avec qui jje m'entendais bien. Elle m'aimait vraiment, je crois. Moi je l'appréciais. Peut-être que je l'aimais, après tout, mais je ne m'en rendais pas compte. Revenons-en au collège... Oh j'étais loin d'être une élève modèle, quoi que j'étais également loin d'être la pire des cancres. Très discrète, je ne parlais presque jamais en cours. Pourtant j'avais des facilités, c'est indéniable, et j'arrivais facilement à me maintenir à un très bon niveau sans fournir trop d'efforts. Je n'en avais pas besoin, alors autant me préserver, non? Certains de mes profs trouvaient ça dommage que je ne sois pas assez motivée par les cours. Parce que selon eux avec un peu plus de travail j'aurais facilement pu intégrer n'importe quelle école après le lycée. Mais je me fichais pas mal de ce qu'ils disaient. J'avais déjà une idée en tête; styliste. J'adorais dessiner mes propres vêtements, même si ce n'était probablement pas du grand art, et je rêvais qu'un jour on associ mon nom à une personne de renom dans ce milieu. Mes rêves en resteront là, visiblement. Non, je n'ai pas abandonné mon rêve. Seulement mes ambitions ont changé. Le temps y étant pour beaucoup, mon désir de dessiner mes vêtements pour être au plus proche de la mode a peu à peu évolué, jusqu'à me faire vouloir être rédactrice dans un magazine de mode au lycée. Ha le lycée... c'était quelque chose.

James ♣ « Nevaeh! Notre princesse de la nuit, comment ça va? Je peux t'offrir un verre? »
Nevaeh ♣ « Non, dégage James. »

Fête huppée des beaux quartiers de Miami. Comment Nevaeh Lily Sanders, 16 ans, issue d'un père au métier assez peu rémunéré pouvait se retrouver parmi le beau monde de la côte est des Etats-Unis? Disons que j'avais réussi à me faire quelques "relations" autour de moi. Tout le monde savait bien que j'étais assez rebelle, sans réelle attache, et que surtout je me fichais pas mal que mes relations n'aient pas de lendemain. Ce qui était comique, c'est que cette superbe réputation que je m'étais faite était complètement infondée. Belle et rebelle, oui, je l'admettais sans problème. Seulement j'étais encore vierge, et ça personne ne le savait. J'ai cru à l'amour, pendant un certain temps. Ce qui me faisait le plus y croire? Outre l'histoire de mon père et ma mère, ou bien mon père et Kate, c'était celle de Kyle & Eva. Eva? Ma meilleure amie. Je m'entendais vraiment à la perfection avec elle, je l'adorais. On était les soeurs de Miami, toujours fourrées ensemble et toujours à se soutenir, quoi qu'il arrivait. Kyle c'était son copain depuis trois ans. Je les admirais. Je pensais sincèrement, avec leur histoire pour appui, que le grand amour existait. Kyle avait vraiment l'air d'être un type bien, et semblait vraiment amoureux de Eva, qui était tout simplement aux anges avec lui. Mais tout bascula à cette soirée, justement. Alors que j'allais vers les toilettes de la villa de l'organisateur, j'ai croisé Kyle et une pom-pom girl du lycée, tous les deux assez... proches, si vous voyez ce que je veux dire. Quand il a vu que j'étais là, Kyle a nié. Oui parce qu'il était stupide en plus de ça. Vous trouvez le petit ami de votre meilleure amie en train de rouler une pelle à une brune qui de toute évidence n'était pas Eva, et il trouve encore le moyen de dire que "ce n'est pas ce que l'on croit". Tu parles... J'ai rien dit, sur le moment. Je me suis contentée de le regarder d'un air plus que méprisant, puis je suis allée aux toilettes, faire ce que j'avais à y faire. Là je me suis sentie vraiment mal. Quelque part avec leur couple c'étaient toutes mes utopies qui tombaient en morceaux. Je n'ai pas desuite appelée Eva. Elle avait le droit de savoir que son copain comptait s'envoyer en l'air avec une pom-pom girl pendant qu'elle manquait la fête du siècle à cause d'un voyage d'affaires de son parternel auquel elle participait, certes, mais je ne pouvais me résigner à le lui dire par téléphone, alors que je savais bien que, à cause de mon forfait très limité, je devrais raccrocher bien trop tôt. Il fallait que je le lui dise en direct. Enfin le plus important, me concernant en tout cas, c'est que c'est précisément à ce moment que j'ai compris. Love sucks. "Love" n'existe pas, en réalité. Je réalisais alors que ce n'était qu'un tissu de mensonges, et qu'à force d'attendre bien tranquillement qu'un cheval blanc vienne nous chercher, on se retrouve enterrée sans avoir vu sa vie passer.

Nevaeh ♣ « James... finalement je veux bien un verre. »

Me voilà vingt minutes plus tard, offrant ma virginité à un connard narcissique. Mais alors que toute fille normalement constituée se serait sentie terriblement mal et aurait voulu remonter le temps, je me sentais vraiment bien. Je me disais alors que c'était peut-être ça le secret du bonheur. Ne pas se prendre la tête. Vivre au jour le jour. Coucher à droite à gauche, ne plus attendre l'amour. Philosophie qui me semblait alors idéale. Eva allait être anéantie en apprenant pour Kyle, j'entendais déjà d'ici les larmes qu'elle tenterait de dissimuler derrière des sourires. Je la voyais déjà se mettre plus de fond de teint que d'habitude dans la perspective de pouvoir cacher ses cernes, preuve indéniable du fait qu'elle n'arrivait plus à trouver le sommeil. Elle allait être vraiment malheureuse. J'aurais pu ne pas le lui dire, seulement on s'était juré de ne jamais rien se cacher, surtout au niveau de la fidélité de nos petits amis; c'était pour nous une valeur incontournable d'une relation amoureuse. On quitterait nos petits amis illico s'ils nous trompaient. Ca attendrait qu'elle rentre...

Mon histoire avec James dura quelques mois. Porquoi elle s'arrêta? J'étais une grande fêtarde, il était impossible de le nier, et un soir comme un autre j'ai fini dans le lit d'un autre. Pour ne pas souffrir je m'étais construite une épaisse carapace, et je refusais d'avoir des sentiments à l'égard de James. Je n'en avais pas, à vrai dire. Je me fichais de ce gars autant qu'il se fichait de moi. L'un était là que pour servir de passe-temps à l'autre, on le savait bien même si on ne se l'avouait pas oralement. Après tout ça nous convenait à tous les deux, alors... Lui aussi me trompait probablement, seulement il prétexta alors que ce n'était pas le cas, et que moi en revanche je l'avais trompé, qu'il ne pouvait donc plus rester avec moi et tout le tralala. Pas très crédible, son ton dramatique sur-fait, au bord des larmes alors qu'il se fichait de notre couple. Mais bon mince affaire. À partir de là j'ai enchaîné les histoires. Certaines duraient un peu, certains hommes ont même été amoureux de moi, je pense. Seulement je fuyais les sentiments comme la peste. Il était hors de question que je m'attache, et de toute façon même si je l'avais voulu ça n'aurait rien changé; je ne tombais pas amoureuse de mes petits amis. Je les appréciais, les trouvais sympas, ils étaient de bons amis mais jamais je ne suis tombée amoureuse...

Quand j'ai quitté le lycée pour faire des études, je suis dans un premier temps restée à Miami. Seulement la vie là-bas commençait à me peser. J'en avais fait le tour. Je voulais aller étudier à l'étranger. Pleins de pays m'attiraient, la France, L'australie, L'angleterre et le Canada étaient mes favoris. Seulement je n'osais pas vraiment partir, je dois l'avouer. Ce qui me retenait le plus? Mon père. Alors que j'avais 20 ans, Kate et lui étaient partis faire les courses. Tout simplement. Mais sur le chemin du retour, mon père au volant, ils eurent un accident. Un accident terrible. Lui s'en sortit avec un bras dans le plâtre. Kate, elle, succomba à ses blessures. Le soir-même, rentrée plus tôt pour soutenir mon paternel, je le retrouvai saoul, avachi sur la table de la cuisine, une bouteil à la main. Je ressentis à nouveau ce que j'avais ressenti lorsque j'avais cinq ans. Mais je ravalai mes larmes, cette fois-ci. Je le regardai simplement, en pleine déchéance, impuissante.

Clayton ♣ « En fait je me fiche qu'elle soit morte. »

Il s'appliqua alors à m'expliquer avec trop de conviction qu'il ne l'aimait pas, qu'il ne m'aimait pas non plus. Il m'annonça que s'il était resté avec Kate c'était simplement pour qu'elle m'aime, puisque lui n'en était pas capable. Il voulait qu'elle m'aime pour deux, parce qu'il ne pouvait pas le faire. Il avait essayé de m'aimer, de m'élever, de m'adorer, mais il avait toujours au fond de lui un pincement au coeur en me voyant.

Clayton ♣ « C'est fou ce que tu ressembles à Maryline... »

Me confia-t-il. Moi je restais là, sans bouger, sans rien dire. Je le voyais se tuer à petit feu. Moi qui pensait que Kate et lui étaient heureux, je réalisais que si elle elle l'aimait vraiment, lui n'avait que besoin d'elle. Sans elle il aurait probablement mis un terme à ses jours depuis longtemps. Maintenant qu'elle n'était plus là pour l'en empêcher, il ne voyait pas d'inconvénient à se laisser complètement aller. Ce qui me fit le plus de mal, peut-être, c'était qu'il se fichait complètement qu'elle soit morte. Il culpabilisait un tantinet d'en être le responsable, mais sans plus. Tout ce qu'il voyait c'était sa pauvre personne, sur qui certes le destin s'était acharné, mais qu'on ne voulait absolument pas consoler, en vu du fait que lui-même n'avait plus la force de se battre. Il leva des yeux embrumés de larme vers moi, affichant un sourire protecteur sans conviction aux lèvres. Le même sourire que celui qu'il avait quand il voulait me consoler de ne pas avoir de mère. Le même sourire qu'il s'efforçait de garder lorsqu'il me berçait quand j'étais enfant. Le même sourire faux qu'il tentait de rendre véritable en me disant, une seule fois dans sa vie, deux mots qui lui écorchèrent la langue: "Je t'aime". Parce que oui il m'aimait. Il m'aimait plus que tout au monde. Il n'avait jamais aimé quelqu'un à ce point. Il n'avait jamais détesté quelqu'un à ce point. Dans ce sourire glacial, de détresse qu'il me lança, il ne me dit qu'une dernière chose.

Clayton ♣ « T'en fais pas ma belle... c'est pas de ta faute si tu as gâché ma vie... »

Je ne sentais plus mon coeur battre. J'avais le sentiment qu'il s'était arrêté. Tout s'était arrêté. Tout était définitivement terminé. J'étais morte à ses yeux. L'amour qu'il me portait était aussi mort que ma pauvre mère, dont le souvenir était flouté par le parfum d'alcool qu'il dégageait. J'avais peur. Plus peur encore que lorsque j'avais cinq ans. Peur parce que je le voyais au bord de la crise de nerfs, je le voyais complètement détruit, ne voulant plus se battre pour une vie qu'il décrivait comme irrécupérable.
Pendant près de deux ans après ce malheureux accident je suis restée avec lui. Il a vu un psychologue, est devenu dans le même temps définitivement alcoolique. Je le voyais sombrer, petit à petit, et je ne pouvais rien faire. Je continuais ma vie de libertine, toujours torturée par le souvenir de son malheur. Un beau jour, pour mon anniversaire, il se comporta comme un père. Un vrai père. Il m'offrit un billet d'avion pour l'Australie.

Clayton ♣ « Malgré tout ce que j'ai fait de mal, et bordel j'en ai fait des choses de travers, je reste ton père. Tu pensais probablement que je n'avais pas remarqué tous ces posters de Sydney que tu avais dans ta chambre, tes peluches de koala, ton envie d'étudier le journalisme et la mode dans un pays étranger... je ne voulais pas le voir, ça me faisait un peu mal de me dire que tu allais me quitter pour vivre avec des kangourous. Mais je... je l'ai vu tout ça. Tu as 22 ans maintenant, je pense qu'il est tant pour toi de prendre ton envol... tu as le droit de vivre Nevy, c'est pas parce que je pensais le contraire que tu n'as pas le droit d'être la femme la plus heureuse du monde. Je sais que tu le mérites ma belle... Excuse moi, pour tout. Excuse-moi de ne pas avoir été assez fort pour oublier que je t'en voudrais toute ma vie. Je... je t'aime Nevaeh. »

Il était sincère. Il était plus que sincère. Il pleurait, de joie, de tristesse, de peur, d'amertume. Il ne laissait que quelques larmes perler au coin de ses yeux, mais je savais bien qu'il pleurait, à l'intérieur. Je fis mes valises le soir même. C'était probablement lâche, de fuir ainsi, le laissant seul, et je prétendais pour ma bonne conscience que c'était mieux pour nous deux. Pour lui parce qu'il allait enfin être débarassé du poids que j'étais, pour moi parce que j'allais enfin être débarassée de cette image de poids lourd à porter qu'il me donnait. Quelques jours plus tard je partais pour Sydney, laissant derrière moi un passé douloureux, ne gardant de tout ce que j'avais vécu que de simples souvenirs, quelques photos, et ma philosophie de non-attachement. J'avais dans mes bagages bien plus que de simples vêtements. J'y avais mon passé, alors que mon avion décollait, me faisant m'envoler vers un futur meilleur.

Noah ♣ « Folle soirée, n'est-ce pas? »
Nevaeh ♣ « Folle nuit... »
Noah ♣ « Vais-je te revoir? »
Nevaeh ♣ « Cela ne dépend que de toi »

Me voilà à Sydney. Visiblement, je m'y plais. Je suis actuellement en compagnie d'un charmant jeune homme, rencontré la veille, dont je ne connais pas le nom à vrai dire. J'adore ma vie ici. Je ne dis pas que j'oublie mon passé, non, seulement je vis très bien sans m'en rappeler à chaque minute de mon existence. J'ai toute l'indépendance dont j'ai toujours rêvé, et me sens enfin moi-même. Il est vrai que je n'ai pas vraiment conscience de tous mes actes, et j'ai dérapé plusieurs fois depuis que je suis ici, à cause de mon côté un peu déluré qui m'a d'ailleurs faite me retrouver en garde à vue, une fois... mais mince affaire, après tout je suis jeune, autant en profiter, et en l'ocurrence c'est grâce à Noah que j'en profite. Seulement après cet échange de quelques mots, nous ne nous sommes plus revus. Du moins pas desuite. Bien que je refusais alors de l'admettre, j'en ai été assez déçue. Je l'aimais bien, ce type dont je ne connaissais rien. Il ne m'inspirait que trop confiance... Il fallait bien l'oublier, après tout, je n'avais pas le choix. Je ne le reverrais probablement jamais, et après tout je ne savais rien de lui...

Noah ♣ « cela faisait longtemps! J'ai beaucoup pensé à toi! »
Nevaeh ♣ « Tu ne devrais pas t'attacher à une fille comme moi ... »

Le destin fait bien les choses, non? Nous nous sommes recroisés, par hasard. Ca m'a fait bizarre qu'il me dise qu'il pensait à moi. Pourquoi quelqu'un penserait-il à moi, au juste? C'est d'ailleurs pour ça que je lui ai répondu qu'il ne devait pas s'attacher à moi. J'étais une fille optimiste et fofolle, certes, mais également trop fragile et surtout volage, et ça, il l'apprendrait probablement à ses dépends. Il n'avait vu à cet instant que les étoiles que j'avais dans les yeux, que ce pétillement de bonheur, de désir d'avancer, de liberté, pour la première fois de ma vie, mais était bien loin de se doûter de qui j'étais... Enfin je n'allais pas m'arrêter à ce simple détail, et nous avons donc à nouveau passé la nuit ensemble. Seulement cette nuit-là il en apprit un peu plus sur moi. Je m'entendis notamment lui annoncer mon prénom... va savoir pourquoi je le lui ai dit. Mais un peu de temps passa, et les rendez-vous se multiplièrent. J'y prenais de plus en plus de plaisir, je dois dire, mais je refusais de l'admettre. Mon caractère n'aidait pas vraiment notre relation, c'est vrai. J'allais en boîte, je m'amusais, prenait de la drogue, me réveillait dans un lit qui n'était pas le mien, n'avais pas de souvenirs de la veille... forcément ce n'était pas évident de rester proches avec de telles activités nocturnes. J'avais déjà pris des drogues douces, à Miami, mais à Sydney j'avais commencé à en consommer des plus dures, jusqu'à ne plus pouvoir m'en passer à se que je pensais -et pense toujours. Que je couche à droite à gauche n'a pas vraiment plu à Noah, qui a donc mis une distance entre nous, distance qu'il continua d'acroître avec le temps. Ca fait maintenant quelques semaines que je ne l'ai plus vu... je me sens mal. Je veux dire, ce que je fais, c'est peut-être stupide après tout? Non non, je ne crois plus aux princes charmants et tout le tralala, mais et si Noah était quelqu'un de bien? Je suis peut-être en train de faire une erreure monumentale... mais après tout en venant ici je me suis dit une chose "pas de regrets, on continue d'avancer!" alors s'il ne veut pas supporter ce que je suis, tant pis pour lui... à moins que ce ne soit à moi de reconsidérer un peu "ce que je suis" et comprendre que je peux tout à fait m'attacher, trop, même, contrairement à ce que je crois...


♣ Can I ask you some questions ?

AS-TU DEJA ETE AMOUREUX ? :: L'amour? L'amour. Vous y croyez encore, vous? On dirait plutôt une fiction inventée pour servir d'inspiration aux scénaristes et auteurs. Même eux en ont fait le tour aujourd'hui. Non je n'ai jamais été amoureuse. La personne que j'ai le plus aimé dans ma vie était mon chat.
POURQUOI ES-TU EN AUSTRALIE, A SYDNEY ? :: Parce que Miami, c'est bien, mais croyez-moi c'est lassant. Non en fait ce n'est pas la ville qui est lassante, mais ce que j'y ai vécu. Je fuis, lâchement, je fuis mon passé parce qu'il m'empêche d'avancer, et qu'il est hors de question que j'arrête d'avacner à vingt-deux ans! J'ai toujours adoré l'Australie, elle me fascine. Alors quand étudier à l'étranger a été une option que je devais examiner, je n'ai pas pu résister. En réalité c'est mon père qui m'a offert ce billet d'avion. Je ne l'en remercierai jamais assez, je pense... Il m'a offert bien plus qu'un simple bout de papier, il m'a offert une nouvelle vie et ça, ça n'a pas de prix.
AIMES-TU TON EMPLOI/ETUDES ACTUEL(LES) ? :: Peut-être ne vous attendez-vous pas à cette réponse mais oui, j'aime ce que je fais. J'aime la perspective d'être journaliste, j'aime la mode, j'aime écrire. Alors je ne vous dirai pas que je n'ai jamais été agacée par mes études, ce serait vous mentir, seulement d'une manière générale je suis assez passionnée par ce que je fais, je ne trouve en rien ces études barbantes et me donne à fond pour les réussir au mieux. Je sais que je peux y arriver, et surtout j'en ai envie, alors autant se donner toutes les chances!

TOI TOI &TOI icon by MISERY ANGEL ♥ ♣ NOM ET/OU PSEUDO : Pauline ♣ AGE : 16 ♣ RÉGION : PACA ♣ FILLE OU GARÇON : ♀ ♣ QUE PENSES-TU DU FORUM ? : Il est sublime ♥ ♣ ET, TU L'AS TROUVÉ PAR QUEL MOYEN ? : J'en ai entendu parlé sur un autre forum (: ♣ AUTRES : J'espère que je peux prendre Blake en tant que scénario de Noah, je ne sais pas si c'est possible... :/ Et sinon je voulais juste dire que j'écris mes RPS à la troisième personne, c'est juste ma présentation que j'ai faite à la permière (:

Bienvenue et bon courage pour ta fiche (:
Blake est magnifique

Bienvenue très bon choix d'avatars !! (: