Derek se gara non loin du bâtiment où il allait emménager. Il avait bien choisi en tout cas, l’endroit était calme, tout à fait ce dont il avait besoin pour le moment. S’éloigner de la vie de la capitale allait lui faire le plus grand bien. Il lâcha un léger soupire en coupant le moteur de la vieille voiture. La voiture appartenait à sa mère et étant un samedi, aucun des deux ne travaillait, il en avait donc profité pour la lui confisquer momentanément. N’ayant qu’une moto, il lui aurait été impossible pour lui de déménager certaines de ses affaires. Posant son coude contre la fenêtre, le jeune homme se cala un petit moment contre le siège. Il espérait sincèrement que cohabiter avec une fille n’allait pas poser de problème. Il avait tout de même bien du la rassurer. Certainement qu’elle aurait préféré partager l’appartement avec une fille. Il est vrai qu’il aurait pu laisser tomber et rester où il était mais l’envie de ce changement s’était senti pressé. De toute il allait au plus mettre à l’aise Sookie pour qu’elle ne regrette pas son choix. Mais à leur première rencontre il avait eu l’impression d’être un vrai monstre vis-à-vis d’elle. Elle dégageait une certaine aura, qui laissait croire qu’elle était en porcelaine et qu’il suffisait de souffler pour la briser. En tout cas il était temps pour lui d’aller s’installer dans cet appartement. Retirant les clefs du contact, le jeune homme descendit de la voiture et referma la porte derrière lui tout en se dirigeant vers le coffre pour aller prendre ses deux valises. Enfin plutôt une qui contenait ses affaires pour le boulot dont il aurait besoin et l’autre s’était un grand sac de sport où il avait mit une partie de ses vêtements. Passant la lanière du sac sur son épaule, Derek saisit la valise dans son autre main. Refermant le coffre, il verrouilla par la suite l’auto avant de se diriger vers le bâtiment.

Montant les quelques marches une fois qu’il fut à l’intérieure du bâtiment, il arriva bien vite au numéro d’appartement. Et bien, il n’aurait même pas besoin de sonner, vu que sa colocataire était déjà devant la porte. Souriant à la seconde jeune femme qui devait être une voisine, Derek la salua rapidement avant de se retourner vers Sookie. Pourtant son attention fut rapidement attirée par une boule de poils qui fila entre leur jambe pour venir monter le long du mur. Surpris, le journaliste du lever les yeux pour voir que ce ne fut qu’un chat… Qu’un chat ? Un chat qui montait sur les murs ? Et ben… c’était donc de ce chat qu’elle lui avait rapidement parlé. Mais non il n’était pas allergie, ni la présence de cet animal ne le dérangeait. Au contraire, il était fou des chats. Si ça ne tenait qu’à lui, il en aurait pleins.

« Votre chat est surprenant », lâcha-t-il dans un rire franc en voyant le chat acrobate. Il s’en tourna donc vers Sookie, qui lui tendit la main. Le journaliste, lâcha donc sa valise pour la lui prendre doucement. Hors de question de vouloir paraître comme une brute. Il n’était pas là pour lui broyer sa petite main, non plus.

« Bonjour… Désolée pour cet accueil festif mais dés qu’il en a l’occasion, Moustache se jette sur ce foutu mur et joue aux acrobates… Un vrai phénomène ce chat… Euh… Je peux vous aider ? »

Derek fut sur le point de refuser, mais la jeune femme avait déjà prit possession de sa valise. Il espérait qu’elle n’était pas trop lourde pour elle. Mais vu que c’était juste pour l’emmener à l’intérieure, il n’en dit rien.

« Vous en faite pas, au contraire, un tel accueil est bien plus chaleureux. »

Si à chaque fois on pourrait détendre ainsi l’atmosphère avec un chat sautant partout, alors ça faciliterait certainement les choses. En tout cas, avant même qu’il n’eut mit un pas à l’intérieure, le dit chat fila à nouveau pour aller s’allonger sur le canapé, comme si de rien était. Souriant, Derek, hocha légèrement de la tête, se demandant bien ce que ce chat pouvait encore faire comme surprise.

« C’est bon… Spiderman est redescendu sans que Super Sookie n’ait du venir le chercher avec son escabeau… »

Super Sookie ? En tout cas ça laissait prévoir que Super Sookie arrivait souvent pour sauver ce chat. Par contre pour une super héroïne, elle n’était pas allé chercher loin son nom. Tout le monde pouvait connaître son identité secrète. D’un autre côté, si elle ne venait que pour son chat, peu de gens devaient la connaître.
En tout cas le jeune homme, laissa retomber son sac sur le sol, regardant autour de lui. Le salon était lumineux et il y avait un grand espace. Juste à côté la cuisine, mi ouverte sur le salon. L’endroit était agréable et il y avait largement espace pour deux personnes.

« L’appartement est parfait », dit-il en souriant. Bon certes, il aurait pu attendre de savoir de quoi avait l’air sa chambre, mais peu importe. Il avait juste besoin d’un endroit tranquille où il pourrait travailler dans le calme. Après tout il était surtout venu pour être dans le calme et puis il était quasi sûr que la jeune femme n’était pas du genre à être bruyante pour un rien. Puis c’était plus agréable de partager un appartement que de rentrer le soir et de ne voir personne.

« C’est depuis longtemps que vous êtes ici toute seule ? Ou vous avez déjà eu un colocataire auparavant ? », demanda-t-il doucement. A leur rencontre, c’était plutôt elle qui avait posé les questions, donc au font, il ne savait pas grand-chose sur la jeune femme. Puis, ils verraient bien tout deux au fur et à mesure comment ça allait se passer. Mais il espérait qu’elle ne change pas d’avis, après tout pour le moment il était en « temps d’essaie », comme il le lui avait proposé quand elle n’avait pas l’air très sûr de vouloir accepté qu’il vienne. C’est pourquoi il n’avait pas encore mit en vente le petit appartement à la capitale. De toute il doutait bien qu’il partirait vite, vu que les étudiants afflueraient. L’appart datait du temps où lui-même y était entré étudiant. Petit, mais assez à l’époque, même si maintenant, certes, il avait besoin d’un endroit un peu plus grand, donc ici c’était tout à fait idéal pour lui.

Paranoïaque ? Non, Sookie ne l’était pas… Elle n’était pas de ce bord, elle ne l’avait jamais été à vrai dire. Beaucoup de gens pouvaient penser le contraire s’ils avaient l’occasion de venir faire un tour dans sa petite tête lorsqu’elle se mettait dans tous ses états. Il ne fallait sûrement pas avoir la possibilité de lire dans les pensées des gens pour prouver qu’elle ne l’était pas mais d’une certaine manière, Sookie n’était pas paranoïaque… Non, elle était juste : terrifiée par les hommes. Oui, c’était peut-être idiot de rester sur cette idées trois ans après le drame qui l’avait secouée et puis tous les hommes n’étaient pas comme son fiancé de l’époque mais… Une partie d’elle arrivait toujours à prendre le dessus sur sa raison et cette partie lui disait toujours que les hommes étaient tous pareils, que si elle en laissait entrer un seul dans sa vie, il allait commencer alors à se rapprocher dangereusement, à changer dans un sens qui n’allait pas lui plaire et alors il viendrait et lui ferait du mal et cette fois-ci, elle aurait beau crier de toute ses forces, elle ne pourrait pas éviter ce qu’elle avait réussit à éviter quelques années plus tôt… C’était une peur absurde, une peur qui la bloquait dans ses relations avec les hommes. A vrai dire, elle n’avait que très peu d’amis hommes parce qu’elle avait peur que ces fameux « amis » souhaitent plus d’elle et alors elle se serait mise en danger elle-même, bêtement… Finalement, la jolie brune ne pouvait s’empêcher de repenser à cet évènement tragique, elle ne pouvait s’enlever cette horrible image de la tête parce qu’elle ne pouvait pas faire le deuil de sa vie passée… Parce qu’en réalité, elle avait été beaucoup plus marquée que ce qu’elle avait bien voulu laisser entendre au reste du monde… Elle s’était sentie faible, impuissante face à la force d’un homme qui n’avait voulu que son mal… Elle s’était sentie minuscule et cet homme qu’elle avait aimé de tout son cœur avait paru si imposant, si fort, si puissant et si cruel en même temps qu’elle n’arrivait plus à faire la part des choses entre généralité et cas unique… Parce que c’était tellement plus facilement de mettre tous les hommes dans le même sac, au moins, elle n’avait pas à faire l’effort de deviner en eux ce qui pourrait la toucher… Elle ne pouvait plus faire ce travail parce qu’elle était marquée à vie… Par les cicatrices sur ses bras et une particulière sur sa joue, la pire, celle qui resterait sûrement jusqu’à la fin de ses jours et qui marquait le mieux l’épreuve qu’elle avait du subir… Elle n’avait même pas pris le temps de consulter un psychologue, trop fière et trop chamboulée aussi. Ses parents avaient pourtant insisté, disant que c’était sûrement la meilleure chose à faire, la vérité c’est que le seul et unique psychologue qu’ils avaient pu trouver dans la ville où ils vivaient, Whyalla, était un homme et elle ne pouvait certainement pas rester une heure assise sur un divan, les yeux dans les yeux d’un parfait inconnu à lui raconter comment elle se sentait à ce moment-là pour lui donner toutes les clefs pour pouvoir lui sauter dessus et la violer comme si de rien n’était ! Bon, d’accord, là elle était un peu paranoïaque mais qu’importe, elle avait été chamboulée par tous ces fameux évènements de son passé qui ne voulaient pas s’effacer de sa mémoire, comme s’ils étaient faits pour ne jamais partir, comme si son fiancé de l’époque avait spécialement agit pour rester à tout jamais dans sa mémoire, comme s’il désirait au plus profond de lui détruire toute sa vie et l’empêcher de se reconstruire une vie amoureuse saine et équilibrée sans avoir peur de l’autre…

Aujourd’hui, elle venait de faire un grand pas à l’encontre de toute cette paranoïa. Elle venait de changer les choses et ce n’était pas si mal même si, au fond d’elle, elle restait la Sookie qui est terrifiée à l’idée de faire entrer un seul homme dans sa vie… Elle avait commencé grâce à Caleb… C’est vrai, elle avait décidé de lui accorder une chance parce qu’il semblait être différent des autres hommes et puis, il était policier alors il n’était pas le genre de personnes à vouloir le mal des autres, non ?! Enfin bref, elle avait fait ce premier pas et aujourd’hui elle franchissait le ruisseau en accueillant dans son appartement un homme… Comme colocataire, naturellement ! Ca pouvait paraître complètement surréaliste pour une jeune femme qui était terrifiée à l’idée qu’un seul homme puisse l’approcher mais il avait paru tellement gentil et puis, il semblait avoir vraiment besoin d’elle que ses peurs s’étaient envolées et que son instinct lui avait dit qu’il fallait qu’elle face quelque chose pour l’aider, au moins temporairement, même si elle pensait qu’il allait sûrement rester beaucoup plus longtemps que temporairement ! Elle ne savait pas vraiment sur lui, il s’appelait Derek Morrison, il devait avoir la vingtaine comme elle, il était journaliste et semblait être quelqu’un d’agréable, de dynamique et de souriant, pas le genre de garçon à ramener une femme différentes tous les soirs… Elle avait donc accepté sa requête sans réellement penser au problème de fond pour elle : son travail. Oui, parce qu’elle ne pensait pas vraiment lui avouer qu’elle était stripteaseuse, déjà qu’elle en avait honte elle-même alors si en plus elle devait en parler à Derek… Elle imaginait déjà un petit sourire pervers s’afficher sur ses lèvres ou alors un petit air choqué… Alors si en plus il savait qu’elle était une stripteaseuse vierge, ça serait le pompon ! La jeune femme attendait son nouveau colocataire dans l’appartement lorsque la sonnette retentit. Elle s’était précipitée vers la porte et son chat en avait fait autant, l’animal courant sur la moquette murale, faisant naitre en elle un léger sentiment de honte. A vrai dire, ce n’était pas la première fois que ce chat agissait comme ça devant les invités et, dés qu’elle sortait, il faisait de même, prit de passion pour la moquette murale, se prenant pour Spiderman.

D’ailleurs, son invité ne tarda pas à remarquer l’agilité de l’animal car il se mit à rire en faisant une petite remarque. Bonne joueuse, la jeune femme se permit un petit rire aussi, ne s’attardant pas vraiment sur le sujet du chat acrobate, elle avait déjà assez honte comme ça à vrai dire ! Elle se permit seulement un petit commentaire en prenant sa valise pour la faire pénétrer à l’intérieur de l’appartement, ne souhaitant vraiment pas s’attarder sur l’épisode chat. Et heureusement pour elle, il revint sagement se poser sur le canapé, comme s’il n’avait strictement rien fait ! La jeune femme lâcha donc la valise avant de regarder le nouveau venu qui observait la pièce, croisant instinctivement ses bras sur sa poitrine, tentant vainement de faire partir la nervosité qui l’empêchait de sourire à cet instant précis. Elle restait muette, attendant un certain verdict… Qui tomba : apparemment l’appartement lui convenait, très bien ! Sookie se mit à sourire comme une enfant satisfaite et se dirigea vers la cuisine pour préparer un café. Puis, une question fusa naturellement de la bouche de Derek, question qui la crispa quelque peu. Elle se retourna, affichant un sourire agréable de façade. Si elle avait eut des colocataires avant ? Jamais… A vrai dire, elle n’aimait pas vraiment l’idée de vivre avec quelqu’un d’autre mais depuis quelques temps, elle s’était dit que ce serait plutôt agréable d’avoir de l’aide pour payer les courses, le loyer et puis pourquoi pas avoir de la compagnie… Les colocataires, ce n’était pas vraiment son truc, Sookie était le genre de personne maladroite au possible, qui renverse facilement mais aussi qui parle à tord et à travers… Elle n’aimait pas vraiment la compagnie des autres parce qu’elle n’aimait pas l’idée d’entrer dans la salle de bain et de la retrouver dégoutante… Mais Derek semblait être un jeune homme à son image et ça lui plaisait, il n’était pas du genre à ne pas laver la table après avoir mangé… Des choses qu’elle, elle faisait naturellement. La jeune femme haussa les épaules avant de le regarder et de répondre enfin à la question, quelques secondes après que celle-ci soit posée : « Non… Enfin, depuis que je suis à Sidney, depuis trois ans, j’ai pas eut de colocataires… Je suis un peu récalcitrante à laisser les gens entrer dans ma vie… Mais il faut bien changer un jour ou l’autre… ». Oui, il faut bien changer et il était temps de changer, de tout changer, que ce soit ses vêtements à sa coupe de cheveux en passant par accepter un parfait inconnu dans son appartement, il était temps de changer les choses. La jeune femme se permit un sourire agréable avant de se redresser et de montrer le couloir avant de dire : « Je vous montre la chambre ? ». Simple formalité pour clore le sujet, pas besoin de parler de ce qui s’était passé avant Sidney, non, il n’avait pas besoin de le savoir…

HJ :: Sorry du retard, dure semaine et je serais pas pleinement active avant les vacances :S

Derek avait encore prit un petit moment pour observer le chat de Sookie qui revint tranquillement se coucher sur le canapé comme si de rien n’était. En tout cas il sentait que ce petit chat allait encore le faire rire souvent, le temps qu’il soit habitué certainement. Il savait déjà maintenant qu’il allait bien aimer ce chat. Déjà qu’en temps normal il les appréciait beaucoup… lorsqu’il était parti vivre seul avec sa mère, il y avait pas mal de chats dans le quartier et il avait beaucoup aimé les photographier.

En tout cas en revenant au présent, le jeune homme fut pour sa part satisfait de ce qu’il voyait de l’appartement. Naturellement elle lui avait déjà fait un descriptif des lieux et il fallait dire qu’elle y était bien arrivée. La suivant du regard, Derek resta au salon. Il doutait fortement que ce ne devait pas être simple de se retrouver tout à coup avec un inconnu sous le même toit. Mais il allait lui poser le moins de problème possible. Après tout, il savait parfaitement se tenir et il ne fallait pas croire que tous les garçons avaient un appartement crade avec des restes de pizza sous le canapé et des chaussettes qui trainent partout. Il savait déjà maintenant que cet appartement n’allait en rien changer, car il voulait qu’elle se sente toujours chez elle.

Donc il finit par lui demander si elle avait déjà eut des colocataires avant lui. Car il avait tout de même vu qu’elle était gênée par la situation. Situation qui ne semblait pas non plus l’enchanter, lors de leur première rencontre.

« Non… Enfin, depuis que je suis à Sidney, depuis trois ans, j’ai pas eut de colocataires… Je suis un peu récalcitrante à laisser les gens entrer dans ma vie… Mais il faut bien changer un jour ou l’autre… »

Derek eut un léger sourire, s’approchant de la cuisine pour la détailler. Assez spacieuse, ce qu’il aimait bien. Peut être curieux pour un homme, mais il aimait bien cette pièce et souvent avant même d’aller voir ailleurs il vérifiait la cuisine pour savoir si elle était en ordre. Après tout c’était l’endroit où on faisait à manger et il fallait qu’elle soit propre, fonctionnelle et facile d’utilisation. Déjà le style de la cuisine américaine, il appréciait bien. L’ouverture sur le salon, laissait paraître plus d’espace.

« Et bien si jamais quelque chose vous gêne n’hésitez pas à me le dire et je tenterais de le corriger. »

Ce qui était pour lui tout à fait logique. On avait tous nos habitudes, mais peut être que ce n’était pas aux goûts de l’autre. Et puis il n’y avait aucune mal à prévenir et à discuter sur tel ou autre sujet qui pourrait gêner. En tout cas pour sa part, il n’hésiterait pas, même s’il doutait qu’un truc le gênerait. Il n’était pas non plus difficile à vivre. Après tout, tant qu’elle ne laisserait pas ses serviettes ou tampons usés dans la salle de bain aux yeux de tous, comme l’avait fait une de ses ex, alors normalement ça devrait aller.

« Je vous montre la chambre ? », demanda-t-elle en lui montrant le couloir. Il acquiesça de la tête, prêt à la suivre et découvrir les lieux.

« Naturellement, allons-y. »

Au moins ainsi ce sera fait et il pourrait discuter sur les choses plus pratiques. Car il doutait bien qu’elle devait avoir certaines « règles de maison. » Maintenant si elle n’en parlerait pas, peut être que ce n’était pas le cas.


hj: y a aucun soucis :-)