© young folk.

« Pour l’amour du ciel Jayden écoutes moi ! C’est sérieux ce que j’ai à te dire… »
« Rhaa mais qu’est ce que t’as à prendre cet air aussi grave ? On croirait que quelqu’un est mort ! »
Mais Zara ne se déridait pas, oh non elle avait cet air si inquiétant. D’un coup je m’attendais au pire.
« C’est pas ça au moins ? Rassures moi »
« Non Jay. C’est tout le contraire… Je suis enceinte. »
Je pense que si ça avait été possible mon cœur se serait arrêté de battre. Choqué je n’en croyais pas mes oreilles. Enceinte ? Mais comment était ce possible ? Moi qui avais toujours pris mes précautions. Mais peut importe là n’était pas la question. Ma petite amie, de 18 ans, attendait un enfant de moi.
« Dis quelque chose je t’en prie… »
« Tu en es sure ? »
« Oui à 100%, j’ai fais tous les examens possibles, vu ma gynéco…Je suis enceinte de 2 mois. »
Cela se voyait dans ses yeux qu’elle était paniquée, et surtout qu’elle appréhendait énormément ma réaction, en attendant beaucoup de ma part. Probablement qu’elle craignait que je prenne mes jambes à mon cou, ou lui ordonne d’avorter. Une pensée qui ne m’avait jamais traversée l’esprit à vrai dire. D’accord on était jeune, encore sur les bancs d’école, immatures et tout ce que vous voulez, mais Zara je l’aimais. Plus que tout au monde. Voilà pourquoi une seule solution s’imposa à moi. Je m’agenouillais devant elle, et lui prit sa main.
« Zara Lynn Miller, veux tu m’épouser ? »
« QUOI ? Mais qu’est ce qui te prend ? On ne peut pas…Non mais t’es sérieux ? »
« Je n’ai jamais été aussi sérieux de ma vie. Alors ? »
« Je…Je ne sais pas, je ne voudrais pas qu’on se marie pour les mauvaises raisons…Que tu te sentes obligé… »
« Ne dis pas n’importe quoi. Personne ne m’oblige. Je t’aime. Depuis le premier jour que je t’ai vu. D’accord je n’aurais pas imaginé faire ma demande dans ces circonstances mais peut importe. Je t’aime, c’est tout ce qui compte et je veux passer le reste de ma vie avec toi. Et élever notre bébé ensemble… Alors qu’en dis-tu ? Veux-tu devenir ma femme ? »
« Oui ! » Je me relevai pour l’embrasser passionnément.
Je paraissais peut être sur de moi, mais à dire vrai j’étais complètement terrifié. Moi père et mari à 18 ans ? Je n’étais vraiment pas sur d’être prêt…Rendez vous compte on sortait à peine du lycée ! Seul point positif, la famille de Zara était riche, alors côté financier cela ne devrait pas trop poser de problèmes, les connaissant ils aideraient forcément. J’avais beau avoir ma fierté je ne refuserais certainement pas leur main tendu. Il y avait une chose dont j’étais vraiment sur, cet enfant recevra tout l’amour qu’il est possible de lui être donné.

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« Monsieur Brewers ? »
« Lui-même. A qui ai-je l’honneur ? »
« Agent spécial Brazzer.» En entendant la réponse mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Un flic. Cela ne présageait rien de bon. Pourquoi appellerait il mis à part pour une mauvaise nouvelle ? Surtout à une heure pareille ? D’autant plus que son ton n’avait rien pour rassurer. Tout de suite je m’imaginai le pire, à juste titre.
« Qu’est ce qui se passe ? »
« J’ai le regret de vous annoncer que votre femme a été tuée cette nuit…Et que votre fille est dans un état critique. »
Ma première réaction fut de nier l’évidence. Non ce n’était pas possible, je venais de mal entendre…Il ne venait pas de dire que Zara était morte… Elle se trouvait tranquillement à l’appartement avec notre chérie. Forcément il devait s’être trompé de personne.
« Mais non vous devez faire erreur. Je l’ai eu au téléphone il y a peine quelques heures… »
« Je suis désolé monsieur, mais j’ai bien peur que ça soit la triste réalité. Cette nuit, vers 23h30 deux individus armés ont pénétré à votre domicile dans le but de le cambrioler. Il semblerait qu’ils aient été surpris par la présence de votre femme, s’attendant à trouver l’appartement vide. Dans la panique ils lui ont tiré dessus, malheureusement elle portait dans ses bras la petite Lilly. Votre femme est morte rapidement, mais votre fille dans la chute a subit un énorme traumatisme. Elle a été transportée d’urgence à l’hôpital de St Vincent. »
En à peine quelques secondes mon monde venait de s’écrouler. Ayant lâché le téléphone des mains, je me laissais glisser contre le mur, pour fondre en larmes, mon corps étant secoué de spasmes. Pendant une bonne vingtaine de minutes je fus incapable de faire quoi que ce soit, étant bien trop effondré. Finalement je trouvai la force de me relever, tous mes sens étant d’un coup en alerte. Lilly. Je pris mes clés à la volée, grimpa dans ma voiture et roula le plus rapidement possible jusqu’à l’hôpital. Je manquai de provoquer un accident mais au bout du compte sans vraiment savoir comment je réussis à atteindre les urgences en un seul morceau. On m’informa que Lilly était dans un état critique, et que ses chances de survies étaient très minces. Mon Dieu, ce n’était encore qu’un bébé de 10 mois… Comment pouvais t’on se montrer aussi cruel ? Un petit être innocent. Des heures s’écoulèrent avant qu’on ne vienne finalement m’annoncer le décès de Lilly. C’était la fin. J’avais tout perdu.

Les semaines et mois qui ont suivit je suis alors passé par toutes les étapes du deuil. Le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Enfin cette dernière phase est arrivée beaucoup plus tard. J’ai mis des années avant de vraiment l’accepter et encore aujourd’hui je ne suis pas sur d’avoir réussi à complètement faire mon deuil. De toute manière je ne crois pas qu’un jour j’y arriverais.

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5 ans plus tard

« Félicitation Brewers ! Te voilà devenu officiellement agent fédéral. »
Enfin. Après trois ans d’études en criminologie, des mois et des mois d’entraînement intensif j’étais enfin recruté. J’en avais chié mais ça avait valu la peine. Meilleur de ma promo j’étais sorti. Excellent au tir, au combat rapproché, méticuleux, à l’esprit vif. Ne recule devant aucun danger. Voilà ce qui était écrit dans mon dossier. A 25 ans j’étais un des plus jeunes agents de l’AFP, mais aussi un des plus prometteurs. Et mon boss ne s’est pas trompé je faisais parti des meilleurs. Très vite je montrai mes preuves, gagnant le respect de tous mes collègues ainsi que supérieurs. Le seul problème qu’on avait à me reprocher était ma tendance à courir tête baissée vers le danger. Tête brulée et imprévisible, il m’arrivait de désobéir à un ordre direct, lorsque je trouvais cela nécessaire. Voilà pourquoi j’avais tendance à énerver mon patron, lui attirant les foudres de ses supérieurs. Mais je n’en restais pas moins un très bon agent. C’est d’ailleurs pour cela que l’on me confia une mission importante sous couverture. On croyait en moi. Ma mission ? Séduire la fille d’un gros trafiquant d’arme. Un type dont l’agence essayait de mettre la main depuis un an, seulement il arrivait toujours à couvrir ses traces. Cela pourrait nous permettre de nous rapprocher de lui et d’obtenir des informations cruciales. J’ai accepté sans même réfléchir. De toute manière ça allait être du gâteau. Enfin c’est ce que je pensais… Jusqu’à ce que je tombe amoureux. Jamais je n’aurais imaginé une seule seconde éprouver quoi que ce soit pour cette fille… Tout simplement car depuis le décès de ma femme et de ma fille 9 ans auparavant, je m’étais refusé à me laisser aller de nouveau. Je me contentais de relation sans lendemain, d’ailleurs m’étant créer une réputation de coureur de jupons. Et puis surtout, il était carrément proscrit de tomber amoureux lors d’une mission d’infiltration. Je n’étais censé que faire semblant… Aujourd’hui je suis partagé entre l’idée de tout lui dire et de foutre ma couverture en l’air, ou alors de continuer dans le mensonge et la manipulation. Que faire ?

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