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I'd like to make myself believe
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(c) to Woody Pepper

Mes mains tremblantes se stoppent sur ce papier griffonné de mon écriture, alors que je regarde droit devant moi pour éviter à mes larmes de déborder. Plus de mots. Plus de mensonges. Plus de larmes. Il ne les méritait pas.
Je n’ai pas le droit de mentir. Je ne l’ai jamais fait. Règle de principe. J’ai toujours été droite, je n’ai jamais fait de vagues. Je suis quelqu’un de bien, qui ne demande pas grand-chose. Un sourire suffit à m’illuminer.
Il n’y a plus rien à faire, sauf avancer. Regarder droit devant, se relever, la tête haute.
Il n’y a pas d’autres moyens, je ne veux plus retomber dans les démons du passé, j’ai besoin d’aller de l’avant. Pourquoi perdre du temps à ressasser le passé alors que le présent ne sera plus dans un moment et que déjà le futur nous presse ? C’est inutile.
Ma main glissant sur le bois du bureau comme les siennes glissaient sur ma peau me font l’effet horrible que je commets une erreur. Peu importe. Mes doigts écrivent déjà son prénom à l'encre sur l’enveloppe.
Ai-je raison ? Ai-je tort ? Le moment n’est plus à la lourde décision, loin de là. Je ferme cette enveloppe aussi fort que j’aimerais fermer cette histoire. Si seulement c’était aussi simple… L’amour, c’est la plus belle connerie qu’on ai donné à l’homme pour qu’il se croit important, et au fond, c’est un échec. Toujours.

C’est con, mais, je n’ai jamais eu une vie extraordinaire, loin de là. Non. J’ai toujours été ce qu’il fallait, comme il le fallait.
Il était une fois … C’est bien comme ça que toutes les histoires de princesse commence non ? Alors , pourquoi déroger à la règle quand on commence mon histoire ? Reprenons donc .
Il était une fois , dans la grande ville de lumière qu’est Paris , un homme et une femme qui tombèrent amoureux alors que s’installait délicatement sur la cité un voile neige aussi blanc et pur que leur amour . Malgré ce qu’on peut croire , l’amour , ça vous tombe dessus … Quand on s’y attend pas . C’est comme ça que mes parents se sont trouvés. Deux personnes , deux âmes , deux cœurs , qui dès le moment où ils se sont rencontrés s’entremêlaient déjà dangereusement . C’est dans la plus belle rue de Londres et surtout la plus connue , qu’elle a croisé son regard alors qu’il descendait la dite rue, pendant qu’elle était à une terrasse accompagnée par celui à qui elle doit le respect et qui l’a faite. Apparemment, il a ressenti immédiatement cette sensation. Le cœur palpitant, le regard qui ne peut se détourner , les papillons qui s’amusent dans l’estomac , les mains moites . Elle lui a sourit , son sourire éclatant le perturbant plus encore , alors qu’il s’est bouffé un lampadaire . Il se traite intérieurement de débile alors qu’amusée elle s’est foutu de lui , son patriarche posant son regard sur le jeune homme . Il a passé son chemin , décidé à oublier cet ange qui , jamais , ne sera sien . Du moins … C’est ce qu’il a cru, qu’il m’a dit.
Ils se sont vus en cachette, pendant 6 mois à ce même café, une heure par jour tout au plus. Et mon père, ce con, n'a pas trouvé mieux que de la demander en mariage alors qu'au fond il ne la connaissait pas. Débile. Je sais. Mais, après tout, c'est ça l'amour. Et il faut croire qu'il a eu raison, ils sont mariés depuis près de 25 ans maintenant. Je suis venue m'incruster dans le tableau 4 ans après leurs noces...
J'ai été fille unique, simplement car ils n'ont pas réussi à avoir d'autres enfants. Peu importait, j'étais le joyau de ce couple terriblement conservateur et attaché aux traditions, à la vieille éducation anglaise. Celui où le Roi choisissait tout pour ses descendants, celui où les apparences compte plus que le reste. Je ne m'en suis jamais plainte au fond. Pourquoi se plaindre de toutes les façons. J'ai grandit dans un milieu plus qu'aisé, j'ai toujours eu tout ce que je voulais. Plus encore, j'ai eu l'amour et la reconnaissance de mes parents d'être venue au monde. Pourquoi vouloir se plaindre, alors que rien, absolument rien ne cochait dans ma vie ? Sincèrement.
Pourquoi j'utilise le passé ? Simplement parce qu'aujourd'hui, les choses sont différentes, mais, il me faut vous donner la raison de mon monde qui s'effrite et se brise doucement, morceau par morceau.
Et voilà … Comment en peu de temps ma vie si parfaite à dérapé. Ne croyez pas que je le regrette. Ô que non. Loin de là. Je donnerais tout pour que cela recommence, je choisirais juste une fin différente.
Car je n’ai pas pu croire ce qu’il m’a dit ce soir là. Ce soir où il a levé ses mains, voulant se défendre, et où j’ai cru qu’il abandonnait, reconnaissant qu’il avait eu tort. Je n’ai pas cru le croire, alors que ses yeux brillants me disaient le contraire, avec sa cigarette écrasée qui fumait encore contre le sol.
Car lui & moi, c’était beau. On s’est rencontré plus ou moins un an auparavant. Une histoire magnifique, simple. Un rêve. Parfois, je sens encore la pression de ses doigts contre ma peau, ses lèvres contre les miennes, son cœur qui bat contre son torse. On aurait pu prétendre à ce conte de fées magnifique, cette histoire qu’on lit juste dans les magazines, cette histoire où lui et moi, on aurait été heureux, à se quitter en s’embrassant le matin, à se retrouver avec le sourire le soir, à regarder la télé l’un contre l’autre, à se pousser gentiment dans le lit la nuit, où je me serais réveillée chaque matins en ouvrant les yeux sur cet être formidable qu’il est…
Mais non. J’ai été bête et naïve. J’ai cru cette rumeur débile, celle qui lui prêtait une aventure alors que je lui étais dédiée, que je ne vivais que pour lui, au travers de lui. La trahison, la jalousie, j’étais consumée. Comme une feuille de papier que le feu prend doucement, étouffe et brûle , pour n’en laisser que des cendres, et de la fumée. Comme je regrette. Mais je ne peux changer la passé. Je ne peux que lui faire face, et espérer… Espérer pouvoir de nouveau croiser son regard glorifiant, son sourire magnifique, à pouvoir l’avoir, lui.