❝ Fils d'une amoureuse de l'écriture, auteure de talent, et d'un grand avocat, petit prince aux doigts d'or dont les caprices ne subissaient aucune limite pécuniaire, élève brillant voué à une excellente carrière et un avenir comme on en rêverait, j'avais définitivement tout pour réussir. Et pourtant à vingt et un je reprends mes études à la base. Ma vie sentimental est aussi florissante que le désert du Sahara. Ma mère – ma principale source de réconfort – s'est enfermée dans un monde rêvé qu'elle est seule à comprendre, internée depuis un peu moins de deux ans dans un institut spécialisé. Mais je roule en Bentley sur les tunes de mon paternel, je crèche dans un appart' de luxe dont mon salaire minable de guitariste de bar ne pourrait pas couvrir le quart du loyer, et mon emploi du temps est marqué par une routine bien établie depuis six mois : Univ'-biberon-boulot-dodo. Ouais, vous avez bien lu – biberon. Les mômes c'est chiant, geignard, exigeant, autoritaire, gâté, pourri jusqu'à la moelle, vous rêvez de pouvoir les refiler à la première associations de bouffons venue et, au final, vous vous rendez compte que ces bestioles pas plus hautes de trois pommes occupent une place trop importante de votre vie – coeur? – pour vous permettre d'envisager sérieusement de vous en débarrasser. À cause de la mienne j'ai dû renoncer à sortir tous les soirs et à enchaîner les aventures d'une ou quelques nuits; surtout, j'ai dû lâcher L'ANU School of art pour étudier à l'université de Sydney. Mais je n'ai pas pour autant abandonné l'Art. L’Art a détruit le couple de mes parents, m’a privé de l’affection maternelle qui me revenait de droit, a foutu en l’air le semblant de relation que je partageais avec mon père… Mais l’Art est ma raison de vivre. Ça, c'est bien le point sur lequel je ne céderai jamais à mon fils.

Qui je suis aujourd'hui? Will : l'addict du Imac, l'accro aux pinceaux, aux Philip Morris, aux Hemingway's cocktail et à ma fille. Bliss ma terreur, mon ecstatic joy. ❞