L'ÉLÈVE VA-T-IL DÉPASSER LE MAÎTRE ?

Un an, cela faisait plus d'un an qu'il créchait ici dans la ville la plus peuplée de l'Australie. Ses anciennes excursions ne se ressemblaient pas dans la durée. Il traînait parfois un peu plus, peut-être pas favoritisme. Car certaines villes n'étaient pas très idéales pour ses petites arnaques. Quelques unes débordaient de policiers, et les autres abritaient des habitants très peu sociables et très suspicieux. Edward ne s'éternisait pas dans des villes qui possédaient de telles caractéristiques. Inutile de prendre trop de risques. Sa vie n'était pas très sûre, alors pas la peine de décupler l'insécurité. Pas la peine de s'aventurer sur un terrain hasardeux, mais ne l'avait-il une fois emprunté ? N'avait-il pas une fois trébuché une piste plus ou moins incertaine ? Plus d'une fois. Sans scrupule, il s'attaquait aux personnes les plus innocentes, les plus faibles, les plus crédules. Quel plaisir pour lui de pouvoir abuser simplement et malhonnêtement de la bonté des autres. Mais quel salaud ! Oui, vous pouvez le dire. Un beau salaud de la pire espèce même. Néanmoins, il n'était pas la pire ordure au monde. Certes, il n'avait aucune morale, aucun principe ou peut-être un ou deux mais rien de bien extraordinaire. Il n'écoutait pas sa conscience, mais en avait-il une ? Non, certainement pas. Un cœur peut-être ? Oui, entièrement explosé dans sa poitrine. Il ne se conduisait pas comme un salaud, il l'était nuance. Manipulateur, il lui arrivait de tomber sur plus rusé que lui, mais il n'était pas dupe et ne se laissait pas avoir ou du moins il le faisait croire, le temps de trouver une solution. Mais il n'aimait pas perdre son temps pour rien, alors il abandonnait parfois sous la contrainte, en tentant quand même d'en soutirer un maximum. Il se doutait qu'il n'était pas le pire escroc mais il ne faisait pas ce travail pour la concurrence, non. Il le faisait uniquement pour assouvir sa vénalité. Mais l'oseille ne le comblait pas, il restait vide au fond de lui, incapable d'être réellement heureux. Certaines personnes portaient un masque pour cacher leur sensibilité. Lui, il se cachait derrière la panoplie de l'homme bon et aimable voire le plus humain possible. Ce n'était bien sûr que supercherie, pour ainsi mieux berner ses anciennes victimes. Mais aussi pour ne pas dévoiler sa vraie personne et ce vide qu'il trimbalait avec lui. Ce n'était pas si simple de faire semblant dans ce sens.

La suite bientôt sur vos écrans.