« Tu passes une bonne soirée, princesse ? »

Un soleil éblouissant vint éclairer le grand loft de Woolloomooloo. La lumière vint caresser doucement le visage du jeune homme. Voilà à quelle sorte de réveil il avait le droit chaque matin. Tout était calme au dehors, aucun bruit ne lui parvenait autre que le chant des oiseaux. Une atmosphère de tranquillité régnait sur le lieu. Le rêve, non ? Voilà ce qu'était devenue la vie d'Aymeric Jude Lennon depuis qu'il était dans le mannequinat. Incroyable. À seize ans, il s'enfuyait de la demeure familiale laissant de côté tous les cauchemars d'East End. Terminé tous les soirs où il devait se réunir avec son frère idiot et son père raté. Ce frère qu'il détestait tant, qui était si opposé de sa personne. Et ce père dépressif qui se lamentait sur le décès de feu sa femme ! Le père Lennon était un imbécile, selon Jude. Quand sa belle et douce épouse était morte en donnant la vie aux jumeaux, il était tombé malade. Malade de peine. Mais il était supposément un battant. Ainsi avait-il voulu le meilleur pour ses fils, sans être capable de se relever complètement. Jude le haissait. Il le haissait de ne pas avoir eu la force de sortir de sa dépression et de sa maladie. Aussi le détestait-il pour leur avoir donné une vie si misérable. La vie de Jude à Londres avait toujours été un calvaire. Les jumeaux devaient constamment donner des soins à leur père malade. Ce dernier survivait. Mais pour quoi faire ? Il arrivait tout juste à rapporter un minimum d'argent pour faire vivre sa famille. Et encore... Jude et Roman n'avaient plus que la peau sur les os. Jude l'aurait préféré mort. Il aurait alors eu au moins la chance de se faire adopter et d'avoir une vie différente. Toute sa vie, il avait entretenu une haine farouche contre son existence. La seule chose qui semblait lui réussir était sa beauté. Elle lui apportait du succès auprès des filles et très jeune, Jude trouva refuge dans le sexe. Mais c'était un plaisir bien futile. Qui plus est, sa beauté, il devait la partager avec un être qui qui était sa copie conforme. Un être qu'il aurait bien voulu défigurer si seulement il aurait pu être différent de lui. Oh, mais pour être différents, ils l'étaient ! Le jour et la nuit. L'un était courageux, battant, souriant, positif, doux, aimable... L'autre était lâche, pessimiste, haineux, arrogant, prétentieux, rebelle... Bref, vous conviendrez que rien n'allait dans la vie d'Aymeric Jude Lennon. Donc, il s'échappa... vers de nouvelles horizons.

Détrompez-vous, sa vie ne devint pas immédiatement merveilleuse. Non, cela prit du temps. Deux ans. Deux ans durant lesquelles son calvaire fut encore plus intense, alors qu'il devait vivre dans la rue. Mes ses efforts portèrent fruit. Il quitta rapidement Londres pour que son père ne le retrouve pas. Il alla d'abord à Paris, puis à Bruxelles, puis à Amsterdam. Le jeune homme multipliait les petits jobs. Il dut apprendre le français et le néerlandais, mais il n'était jamais en contact avec des clients dans ses jobs. Généralement, il faisait la vaisselle dans un restau et ne parlait pas beaucoup. Mais pour alléger son enfer, Jude en revenait toujours à sa solution première : le sexe. L'alcool entra aussi en jeu dans ces années-là. Jude essaya même quelques drogues douces. C'était la débauche. Au fil des deux années années, il économisa son argent. Son but ultime était de quitter l'Europe, le plus loin possible de son ancienne vie. Et il y arriva. Du jour au lendemain, il était en Australie. Et c'est là qu'il saisit sa chance. Il devint mannequin. Et pas chez n'importe qui. Chez Armani. Voilà qui payait gros. Et en deux temps trois mouvements, il se réveillait paisiblement dans un loft luxueux de Woolloomooloo.

Aujourd'hui, il avait congé. Le bonheur ! Le petit flemmard prit donc tout son temps pour sa routine, ce matin-là. Enfin, il se demanda quoi faire de sa journée. Le soir même avait lieu un bal grandiose au Government House Castle. Et c'était peu dire. Un événement à ne pas manquer. Toute la jeune population y était attendue... ainsi que les filles, bien entendu. C'était exactement le genre de choses qui plaisait à Jude. Un moyen excellent pour faire la fête. Mais qui inviter ? Voilà la question. Après un moment de réflexion, Jude décida qu'il ne demanderait à personne. Aussi bien en profiter pour faire quelques surprises ! En attendant, le jeune homme devait bien se préparer. Il passa d'abord au Queen Victoria Building où il s'acheta un magnifique complet pour l'occasion. Il s'acheta également une nouvelle bouteille de parfum. Ensuite, Jude alla à l'agence discuter avec quelques personnes bien qu'il eut congé. Le jeune homme se rendit dans un chic restaurant pour déjeuner avec un ami. Et il passa le reste de son après-midi respectivement au gym et à la plage. Ce fut difficile de résister à la tentation de ne pas amener quelques filles en maillot chez lui, mais il tint bon. Disons que depuis quelques temps, il minimisait les relations d'un soir. Le jeune homme avait rencontré une magnifique jeune fille. Son coeur avait fait un bond dans sa poitrine... Elle s'appellait Théodora. Jude n'avait jamais cru à l'amour. Pourtant, cette fille avait quelque chose de plus. Et il était bien décidé à réussir à la séduire. Ce ne devait pas être bien sorcier. Néanmoins, elle avait cédé à aucune de ses avances jusqu'à présent.

Le bal ne se fit pas attendre. Jude était prêt. Avec sa superbe BMW décapotable, il se rendit dans les Rocks. Des gens arrivaient de partout. Il y aurait vraiment beaucoup de monde. Le château était magnifique et Jude arbora un large sourire en le voyant. Avec ses crénélés et tourelles, il était parfait. Le mannequin attendit quelques instants en file avant de pouvoir entrer. Finalement, il arriva dans les premiers couloirs. Il suivit les personnes devant lui. Celles-ci n'allaient pas très vite, tant elles étaient occupés à admirer les divers tableaux et armoiries. Jude les imita. Autant en profiter, non ? Au bout d'un certain temps, ils débouchèrent enfin sur la salle de bal. Celle-ci avait un haut plafond voûté et plusieurs lustres antiques. Un buffet était servi partout. Des tas de danseurs s'éclataient déjà. Mais ce n'est pas ce que vit Jude. Tout ce qu'il regardait, c'était la fille devant lui. L'air seule et désemparée, elle portait une magnifique robe noire. Elle était coiffée d'un chignon impeccable et s'était maquillée avec soin. Elle était encore plus belle que d'habitude. Elle avait l'air d'une princesse. Sa princesse. C'était Théodora. Avec un large sourire triomphant, Jude s'avança vers elle d'un pas conquérant. Il avait trouvé sa proie. Cette fois-ci, elle ne pourrait pas lui échapper.

« Tu passes une belle soirée, princesse ? », chuchota-t-il dans son oreille en arrivant à sa hauteur.

Pour l'effet de surprise, c'était réussi. Son visage se fendit en un sourire étincelant. Tout autour de lui, des filles le regardaient en chuchotant entre elles. Pas de doutes, Apollon avait fait son entrée au bal.

Alec s'était présentée à la fête premièrement dans le but de passer une soirée ailleurs qu'enfermée dans son loft désert de la présence de son mari, mais aussi parce qu'elle l'avait proposé de son plein gré à sa collègue quelques jours auparavant. Donc finalement, elle s'était dit qu'elle en profiterait pour passer une bonne soirée en bonne compagnie et que le temps d'un soir, elle réussirait à mettre ses histoires de couple de côté. En mettant un premier pas dans l'immense château, le garçon inondait son esprit. Peut-être était est ce le fait qu'il ne soit pas son cavalier ce soir et qu'elle s'y était rendue en solo. Alec n'en savait trop rien. Il était bel et bien présent, c'est tout ce qu'elle comprenait. De plus, beaucoup de couples grouillaient le lieu. Ils semblaient tous heureux, bien accompagnés. Alec ne put alors se remémorer quelques passages de son mariage avec Keylian. Enfin. Elle retrouva rapidement son amie et collègue qui plus est, à l'entrée du château. Cette dernière escortait une très jolie jeune femme qui la tenait en son bras droit. Au premier regard, Alec pensait qu'il s'agissait d'une de ses amies très proches car elles paraissaient plutôt complices. C'est un petit sourire qui se fit voir aux lèvres de la jeune Alec, satisfaite de leurs arrivées. Les présentations faîtes, les trois jeunes femmes accédèrent à l'intérieur de la grande pièce principale. La soirée avait débuté quelques dizaines plus tôt mais la pièce se remplissait à vive allure. C'est d'ailleurs en bousculant la plupart des personnes se trouvant proche du buffet qu'Alec s'en alla chercher de quoi s'hydrater. Trois coupes de champagnes en mains, elle pratiqua le service et tendant une coupe après l'autre à Maxine et Tallulah. Impatiente d'engloutir sa première coupe pour se resservir, Alec oublia de prendre la peine de trinquer avec les deux jolies jeunes femmes qui l'entouraient. Le champagne passa sous sa gorge aussi bien qu'elle aurait pu manger une part de son gâteau préféré. « On a même pas eu le temps de trinquer ! » C'est la phrase que Tallulah prononça quelques secondes après qu'Alec termina. La jeune femme émit un petit rire face à cette réflexion. Elle glissa un petit "oups" à l'intention de Tallulah face à sa remarque. Tallulah retira alors la coupe qu'Alec tenait entre ses doigts parfaitement manucurés, elle remplaça le verre vide contre un plein d'un des plateaux que les serveurs portaient sur le haut de leurs épaules. Les trois verres se frôlèrent en même temps et un petit éclat de rire se fit entendre de la part d'Alec. « A notre soirée entre filles. » souffla-t-elle avant que sa coupe rejoigne de nouveau ses lèvres.

Contrairement à Maxine et Tallulah, Alec ne remarqua même pas ce qu'il venait de se produire non loin d'elle. Une petite bagarre à laquelle elle n'avait pas eu envie de porter son intention. Elle était plutôt imprégnée par les allers et venues des personnes dans la salle. Malgré tout ce qu'il se passait dans son couple, elle espérait l'improbable. Ses yeux étaient rivés vers l'entrée. C'est seulement à l'entente de la question de Tallulah qu'elle retomba sur ses deux jambes. Sa question concerné sa vie sentimentale. Alec hésita un instant. Pourtant, aux premiers abords, Tallulah semblait digne de confiance, d'autant plus que c'était une amie de Maxine, ce qui n'était pas négligeable mais la question n'était même pas là. Elle ne savait tout simplement pas comment aborder la question. « Je suis mariée. » dit-elle premièrement tout en montrant son alliance à son interlocutrice. « Mais disons que ça fait plusieurs semaines que je suis célibataire. » continua Alec tout en baissant sa main. « Et toi alors ? Tu... Tu ne cherchais pas quelqu'un ici... Je t'ai vu tourner de l'oeil tout à l'heure. » Elle termina avec un sourire malicieux.

Lorsqu'Alec lui dit qu'elle était mariée, en réponse à sa précédente question, Tallulah avait du mal à y croire, elle semblait si jeune, elle devait avoir quoi, vingt-trois ou vingt-quatre ans ? Jamais Tallulah aurait eu l'idée de se marier aussi jeune. Même maintenant, ça ne lui disait rien. A la limite un pacs, mais pas un mariage. Elle pouvait bien sur encore changer d'avis, mais elle trouvait que c'était s'embarrasser pour un rien. Le pacs c'est plus rapide et plus simple, et c'est surtout moins pénible à préparer. La jeune femme lui montra son alliance qui scintillait sous les lumières de la salle de réception. Alors que la blonde allait demander pourquoi elle n'était pas venu avec son mari, elle se résigna très vite lorsqu'elle lui dit qu'en ce moment, elle était plutôt célibataire que mariée, tandis qu'elle abaissait sa main. Tallulah se mordit la lèvre inférieure, signe de sa consternation. Elle voulut dire qu'elle était désolé, mais rien ne sortit, et alors Alec changea rapidement de sujet, ce que Tallulah comprenait parfaitement. Par contre, chose que la blonde n'avait pas prévu, c'est qu'on lui demande ce qu'il en était de sa situation à elle. Alec lui fit , avec un léger sourire, qu'elle avait tourné de l'œil quelques minutes plus tôt. La blonde se racla la gorge et fuyait les yeux de sa partenaire. «Je... En fait si je cherchais quelqu'un, mais je... hum... Bon, en fait je ne saurais même pas comment te décrire ma situation en ce moment. C'est vraiment... très compliqué.» Et surtout fini, mot qu'elle ne parvenait pas à dire, elle n'arrivait pas à s'y résoudre. Sa relation -ou plutôt sa micro-relation- avec Jake avait pris fin quelques semaines à peine après qu'ils aient décidé d'entamer les choses sérieuses. Triste, Tallulah l'était, déçue aussi, et amoureuse ? Plus que jamais. Seulement plus rien n'était et plus rien ne serait comme avant désormais, quoi qu'il puisse arriver par le futur. En ce moment même, peut-être qu'il était en train d'embrasser Ally-Jane qu'elle ne le savait même pas, mais rien que le fait d'y penser lui brisait à nouveau le coeur et lui donnait plus que tout l'envie de s'enfuir de cet endroit et d'aller se terrer dans son loft. «Jake Daniels.» dit-elle alors, sans qu'on lui demande rien. Et avant qu'il n'y eu un quiproquo avec le nom de l'alcool fort, elle ajouta «C'est son prénom.» Elle sourit légèrement, mais son sourire paraissait plus faux que n'importe lequel. Toute la peine qu'elle ressentait, on pouvait le lire dans ses yeux, sur ses lèvres, depuis déjà quelques nombreux jours. La jeune femme sentait les larmes lui monter, elle baissa alors rapidement la tête, voulant cacher ses yeux humides. Elle respira fort pendant un moment, puis se redonna contenance, avant de relever la tête, souriante.

Elle regardait autour d'elle, les gens qui dansaient, ceux qui discutaient, ceux qui riaient, et quelques visages lui dirent quelque chose. Elle connaissait pas mal de monde, mais elle n'avait pas envie de parler, elle voulait juste faire plus ample connaissance avec Alec, qu'elle trouvait de plus en plus sympathique. «Parlons de sujets qui font moins mal !» dit alors Tallulah. Elle ne voulait absolument pas tout dévoilé de sa vie ici, et surtout, elle ne voulait plus y penser. Et pour Alec, c'était certainement pareil. «Vous vous connaissez depuis quand ?» demanda t-elle à l'attention de Alec, mais aussi de Maxine, qui était restée silencieuse depuis le début.

Alec était revenue accompagnée de trois coupes de champagnes. Alec but celle-ci d'un trait, ne laissant pas les jeunes femmes le temps de trinquer ensemble. Alors que Max contemplait son verre plein. Le verre remplit une seconde fois, elles purent enfin trinquer. « A nous, et à cette soirée. » Suite aux cognements des verres entre eux, Maxine déposait ses lèvres sur sa coupe, pour en avaler quelques gorgées. Toutes les trois étaient venues en célibataire. Riley, le mari de Maxine n'avait pas pu l'accompagner pour sa raison habituelle: le travail. Chaque soir, il rentrait tard, et le plus souvent il se couchait directement. Un délaissement pour Max, qu'elle avait comblé tel qu'elle le pouvait. Elle n'était pas fière de tromper son mari, mais cette aventure avait pris des proportions que même elle n'avait pas imaginé. Il lui apportait de l'affection, de l'intention et un peu d'amour. Malgré que Tallulah soit sa meilleure amie, elle ne lui a pas fait part de son infidélité. Du moins pour le moment, car elle sait que Tal serait une de ses personnes qui ne la jugeraient pas, elle attend seulement l’instant où elle serait prête. Elles laissaient Tallulah et Alec faire connaissance quelques minutes, ou plutôt parler de leur problème d’amour. Elle ne se sentait pas exclue, bien au contraire, Max aussi pourrait y mettre son grain de sel. Seulement, tout le monde connait le couple de Maxine et Riley comme des mariés heureux. Tout en tenant dans ses deux mains sa coupe de champagne, elle attrapait quelques toasts au passage des serveurs qu’elle grignotait tout en écoutant vaguement ses deux amies.
« Vous vous connaissez depuis quand ? » Maxine portait son regard sur Tallulah suite à sa question, avant de regarder Alec par la suite d’une expression qui voulait dire: Ca fait combien de temps qu’on se connait ? « Environ deux ans je dirais, c’est ça Alec ? » Elles se connaissaient depuis un bout de temps, grâce à leur emploi de secrétaire à l’université. Qu’est-ce qu’elle en passait des agréables moments là-bas. Elles passaient leur temps à rigoler et en oublier presque leur travail. « On travaille ensemble, c’est là-bas, à l’université qu’on s’est rencontré. On travaille dans la même pièce, je te laisse imaginer ce que ça doit donner. » C'était le cas, chaque matinée passait avec Alec faisait que sa journée ne pouvait qu'être bien. Quelques fois, Max s'était confiée à Alec pour de petites broutilles, elles avaient chacune des problèmes qui étaient plus ou moins difficiles à confier. Le regard de Max venait à se porter sur sa petite pochette, elle y sortit son téléphone portable. Pas de nouveaux messages, ni d'appels, laissant un soupire s'échapper, Riley devait être encore au boulot, et ne viendrait sans doute pas au bal. Il ne lui avait pas promis, seulement dit que s'il n'était pas surchargé par son travail, il viendrait la rejoindre, mais Max n'était pas dupe, il ne viendrait pas.

Je me sentais ridicule, oui ridicule était le mot exacte. J'étais là, à l'entrée de la salle de bal et je regardais tout ce monde. Pas une seule de mes connaissances n'étaient là. J'avais mis une robe bustier couleur crème, elle serrait ma poitrine puis était évasée à partir du bas de ma poitrine et m'arrivait aux cuisses et mettant avec des sandales de la même couleur à talon haut, j'avais laissé mes cheveux libre les lissant. Je tenais serrer entre mes mains ma pochette et je regardais autour de moi, souriais légèrement lorsqu'une personne me souriait puis je décidais d'entrer dans la salle, prenant sur un plateau un des verres puis continuant de marcher allant vers un coin de la salle. Je voyais autour de moi les personnes qui semblaient s'amuser, puis j'allais m'installer à une table solitaire déposant ma pochette sur la table et sortant mon gsm pour envoyer un message à des amis. Je me demandais, pour la centième fois depuis que j'étais sortie de chez moi, si Isaiah allait venir ou pas. Je ne savais pas si ce genre de soirée le branchait, à vrai dire, moi même ça ne me branchait pas vraiment. J'étais assez mal à l'aise ici, prenant mon verre et buvant un peu avant de le reposer. Je continuais de regarder les gens autour de moi en soupirant doucement. J'avais voulu sortir et venir voir un peu comment cette sale avait été décoré.
La curiosité plus qu'autre chose m'avait poussé à sortir de chez moi, mais aussi le besoin de voir du monde et de faire peut-être des nouvelles connaissances. Oh bien sûr, je connaissais certaines personnes présentes de vue seulement, la terre était ronde et l'Australie n'était pas un très grand continant, je saluais quelques connaissances d'un signe de la main et d'un signe de tête, sentant que j'allais m'ennuyer un peu, mais j'espérais qu'Isaiah viendrait pour me sauver de mon ennuie, en attendant, je continuais à boire mon verre d'un geste las tout en fixant les décorations.

« Dis Louhan, tu en penses quoi du bal ? » lui ai-je demandé, lisant une affiche sur ce bal dans la rue, alors qu'il me tenait par la taille sa tête posée sur mon épaule. Ses lèvres glissèrent contre mon cou alors qu'un frisson me parcourt. Je suis dans Sidney avec lui, comme un vrai couple. C'est bon, de se sentir normal pour une fois. « Je pense que je ne sais pas danser et je pense que je n'ai jamais participé à un bal. » Je me retourne, le regarde, étonnée. Comment ça, jamais ? Et les bals du lycée, il en fait quoi ? « Au lycée, tu n'as jamais fait ça ? » Quand j'y pense, c'est la première fois qu'on aborde nos vies d'avant. Oui, j'ai toujours peur de toucher un point sensible de son histoire. De ce fameux.. Tristan, son meilleur ami décédé. C'est pour ça que je me tais, dès qu'une question retentit dans mon esprit, or ici, ma parole a été la plus rapide. « Non, je n'ai jamais fait ça. » Il reprend cet air distant, celui que je connais si bien et que j'adore détester. Aïe. Ne plus jamais reparler d'avant. Je glisse ma main dans la sienne et avance dans la rue, me moquant du regard jugeur des gens. Comment ça, on ne va pas bien ensemble ? Je m'en fiche, c'est lui que j'aime, personne d'autres. Depuis que nous sortons ensemble, je n'ai pas pensé à Nathaniel ou du moins, très peu. Je peux vous assurer que le fait de ne pas voir sa musculature parfaite ne me fait pas de mal, même s'il me manque. Il me manquera toujours. Je sers la main de mon petit-ami et souris au surnom donné. Mon petit ami. C'est toujours aussi étrange à prononcer à voix haute, même si c'est dans ma tête. Je repense à ce fameux bal et à Louhan, qui n'y est jamais allé. Je sais que je risque gros en disant ça. Tant pis. « Louhan, je veux que tu m'accompagnes au bal. » lui dis-je d'un seul coup. Il se stoppe, je fais de-même. Son regard bleu pénètre le mien, je lui souris. « Si tu veux. » me sourit-il à son tour, alors que je viens déposer mes lèvres sur les siennes. Je l'aime Louhan, je l'aime plus que tout. Il ne s'en rend peut-être pas compte, mais en acceptant mon invitation, il fait de moi la personne la plus heureuse de Sidney, je peux vous l'assurer. Rien qu'à l'idée de ma robe pour le bal, j'en ai des papillons dans le ventre. Lui, moi, un couple purement banal dans une fête purement américaine. Je serai avec lui, contre lui, le temps d'une soirée, mêlée à la foule. Comme des gens sans histoire. Enfin presque.

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Je suis debout, dans la salle du bal. Seule. Pourquoi seule ? Je vous avoue que je n'en sais rien. J'ai harcelé Louhan par message, par appel, aucune nouvelle de lui. J'ai peur de lui avoir fait peur avec mon envie de bal. J'ai peur de l'avoir fait fuir. J'ai peur de lui avoir fait peur. Mon Blackberry dans une main, un verre de coca - je bois jamais d'alcool, moi ! - dans l'autre, je patiente dans un coin de la salle, regardant les autres danser. Je soupire. Mais quelle cruche ! Jamais je n'aurais dû forcer Louhan a accepté mon invitation, maintenant je me retrouve au bal, sans cavalier et ne sachant même pas si je suis toujours en couple et si mon petit-ami me fait la tête ou pas. Pourtant, je sais très bien qu'il ne faut pas que je brusque Louhan, je sais que c'est pas son genre d'être en couple, surtout avec une fille aussi différente de moi. Je bois mon verre d'une traite, mes yeus brillent. Ça pique.

C'était dingue, tous simplement dingue. Louhan s'en rendait toujours compte après, bien après. Et là encore une fois il s'était fait avoir. comme depuis des semaines, comme toujours lorsqu'elle le regardait ainsi. Il se faisait avoir et après il en prenait conscience. Elle aurait un jour sa mort sur la conscience. Oui il était persuadé que si elle lui demandait ainsi, il n'hésiterait pas à se tuer pour elle. « Si tu veux. » Ces trois mots là l'avait perdu. Il ne s'en était pas rendu compte de suite. Bien trop occupé par ce regard, ses yeux, elle. Bien trop occupé par l'effet dingue que lui faisait Hope' alors il avait accepté; car à sa copine il lui cédait tous. Sa copine. C'était tellement drôle à penser. Louhan et copine n'avait jamais été très ami comme mot. Pourtant maintenant il fallait l'avouer il était bien loin du mec sans coeur d'avant. Comment avait-il fait pour attérir ici? Il en avait aucune idée, juste un vague souvenir de souffrance, de jalousie et de "je t'aime". Bref cela avait commencé par la demande d'Hopeless sur se que Louhan pensait des bals. Les bals? Louhan n'en avait jamais fait. Le seul qu'il avait fait, il avait rencontré Tristan et s'était ensuite tiré avec lui sur le toit de l'internat. Après ils avaient passé leurs années à boire et sortir donc le bals bien habillé ils s'en fouttait totalement. Puis le dernier bal de lycée, le tous dernier celui où Tristan avait décidé d'épousé sa belle dulciné, et bien ce bal là. Il avait eut lieu deux mois après la mort de Tristan et sa belle, alors Louhan l'avait boycotté. Bref après le moment de surprise Hope' avait alors demandé si il voulait y aller. Evidement devant ces yeux si dévastateur il n'avait pas refusé.

« Qu'est-ce qui ma prit d'accepté, hein? Genre je peux y aller... Je suis plus au lycée. C'est derrière moi tous ça. Tris' je suis censé faire quoi? Voir ton fantôme demander Léa en mariage? Te voir toi avec ton costume? Je veux pas y aller... et puis je mettrais quoi? Et puis ... » Louhan parlait tous seul. Comme toujorus. Assis sur le parquet au milieu de la pièce la plus rangé de l'appart'. Il avait un joint à la bouche, quelques bouteilles autour de lui. Le bal était dans 21H; il s'en souvenait. Pourquoi? Car depuis quatre jour Hope' ne faisait que d'essayer de le joindre. Téléphone, message, appels, il avait fermé son appartement, pour la première fois. Il ne pouvait pas savoir que faire. Son téléphone prohe de lui il le sentait vibrer à intervale plus ou moins régulier. Il savait qu'il ne pouvait pas lui faire ça. Pas la laisser en plan comme ça. Quatre jours. Quatre malheureux jours et déjà elle lui manquait affreusement. Louhan était sortit, était retourné à Ruby. Au Ruby quand même, lieu de désolation et ancien endroit de sa vie de débauche. Il n'avait pourtant pas réussit à se sortit Hope' de la tête comme avant il le faisait avec les filles. Louhan n'avait pas envie d'y aller. Mais il ne pouvait se résoudre à le dire à la brunette c'était impossible. Elle serrait déçu et il ne le voulait pas.
Ivre, défoncé, totalement à la ramsse depuis quatre jours. Il regardait le plafond ne pouvant même pas se lever tant il était mal. Trop de coke, trop d'alcool, trop d'enphétamine, trop de shit. Il trouva amusant le fait que si il faisait une overdose personne n'en saurait rien. Amusant juste le temps qu'il était défoncé sans doute. Les heures défilaient pourtant.




Le jeune homme claqua la porte. Une grimace s'afficha sur son visage c'était mauvais pour sa tête. Il repartit en sens inverse vers ses toilettes et regurgita les litres d'alcool qu'il avait prit plus tôt. Il releva la tête et recommença à se borsser les dents.Il reprit son paquet de clope, et repartit. Il était tard et il allait pas super bien. Il avait enfilé un jeans abimé mais pas truoé, des boots, un tee-shirt blanc, un foulard bien attaché et une veste de costume grise. Il prit sa voiture. si les flics le chopait il était bon pour un salut au commisaire Navarro. Il fit un crénau pour sortir. Etonnant que même encore défoncé il savait en faire.Il croisa son regard dans la glace. Cheveux en pétard, l'oeil torve et rouge, le teint cadavérique. Bon au moins il avait décuvé quelques litres et était retrouné à un état stable. Il ne s'était jamais sentit aussi mal. Etait-ce que depuis des semaines il touchait que très peu à la drogue, ou alors qu'il en avait prit plus qu'avant? Il arriva devant la salle. Il voyait des filles bien habillé entrer. Il aurait voulut fuir. Fuir loin. Mais elle tait à l'intérieur, et devait déjà le maudir. Il sortit en soupirant et écrasa sa cigarette. Il grimpa les marches ignorant les regards étonné ou séduit de certaines filles. Oui les mauvais garçons attirent toujours. * Je suis encore bien trop mauvais pour vous...si vous saviez se que je fais subir quotidiennement à la fille que j'aime...* pensa-t-il avec amertume. Il se glissa dans la salle haissant la musique si brutal à ses oreilles. Il se mit à la chercher. La seule personne capable de l'avoir fait venir à un bal comme celui-ci. Il prit un verre d'alcool, sans doute peu alcoolisé vu les gens qui étaient ici. Il se sentait pas au top mis voulait absolument trouver Hop'...

Théodora était le type de femme qui aimait avoir le contrôle sur tout ce qu’il se passait, elle se défendait toujours d’une manière très respectable et remarquable, avouons-le. Elle ne laissait personne lui marcher sur les pieds, elle était une femme très indépendante pourtant lorsque ses amis se mettaient dans des situations pas possibles, elle était la première à pointer le bout de son nez pour les défendre. C’était Théodora quoi.
Ils s’éloignèrent alors du jeune homme qui venait d’attirer des ennuis à Liam, puis elle le regarda les sourcils froncés. Elle était prête à lever le ton, lui crier dessus, lui faire la morale, lui dire combien il pouvait être stupide, combien sa bagarre venait d’attirer l’attention de toute une foule, combien il pouvait la rendre folle à force de jouer les gros bras, tout ça, elle allait le dire mais Liam n’attendit même pas qu’il le fasse et s’en alla lui disant qu’il se rendait aux toilettes et s‘en alla la laissant en plan en plein milieu de la salle. Il se moquait d’elle c’est ça ? Non mais sérieusement ? Elle venait de le sortir d’une bagarre et d’une affiche devant tous les riches de la ville - quand bien même elle s’en fichait assez mais bon - et il la laisse tomber comme ça ? Sans même un « merci ». Elle le connaissait que trop bien, et se doutait qu’à présent l’humeur de son meilleur ami était au plus bas et généralement, c’est lorsqu’il est comme ça qu’elle aimerait lui donner une gifle pour le réveiller un bon coup, évidemment, elle n’en fit jamais rien et encaissait ses crises de nerfs, le mépris dont il pouvait faire preuve et son ton que trop sec au gout de Théodora, le temps qu’il se calme…

Elle secoua la tête agacée à son tour, puis croisa les bras se sentant à présent complètement débile d’avoir même pensé à venir à ce petit bal à la con. Ca n’avait pas du tout changé avec le temps, toujours autant de drames inutiles, toujours autant de chamailleries, de stupidité, toujours aussi exaspérant que ce qu’elle avait toujours cru quand elle était plus jeune.
C’est bon, elle en avait vu assez, elle était à présent décidé à rentrer chez elle se disant qu’elle aurait dut dès le début ne pas y aller.
Ce n’est que lorsqu’elle s’apprêtait à marcher d’un pas plus que décidé, qu’elle remarqua plusieurs filles la regardant - ou pas - d’un air plutôt étrange. Tout du moins, elle croyait qu’elles la regardaient elle, en fait, elles fixaient quelqu’un derrière elle, elle sentit aussitôt la chaleur émanant de la personne derrière elle se trouvant à présent très proche d’elle.
Dans un souffle doux et chaud, il murmura à l’oreille de Théodora.
Aux premiers mots du jeune homme, Théo avait déjà reconnu le beau Jude qui ne cessait de l’agacer.
Le petit nom qu’il lui donnait sans arrêt faisait pourtant à chaque fois sourire Théo. Avouons-le, Jude était très charmant, séducteur et il faisait tomber à ses pieds plus d’une femme tous les jours.
Pourtant, Théo était bien décidé à ne pas tomber dans ses bras, elle eut un sourire très léger puis elle se tourna vers lui et leva un sourcil répondant d’un air sarcastique :

« Je passais une excellente soirée… Jusqu’à maintenant. »

Elle lui fit un sourire faux et provocant qu’elle ne cessait de lui faire lorsqu’il essayait de la complimenter ou ne serait-ce que pour discuter. Quand bien même la réponse qu’elle lui avait donné était fausse, elle s’en fichait royalement.
Jude avait le don de l’insupporter. Depuis maintenant quelques mois, ils se croisaient sans cesse par hasard ou non, et Théo était apparemment l’une des cibles du jeune homme, cible qui lui donnait bien du fil à retordre.
Il avait prétendu ou insinué disons qu’il appréciait plus ou moins Théodora, mais celle-ci ne le croyait pas une seconde. Ils étaient de parfaits opposés et le coup du « les opposés s’attirent » ça ne marche pas pour Théo.
Elle soupira puis reprit :

« Ce serait un vrai plaisir de parler avec toi plus longtemps, mais je m’en allais. Quel dommage n’est-ce pas ? »

Elle lui fit un nouveau sourire sarcastique puis se retourna pour se diriger vers la sortie.

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Cependant, un son fort et inhabituel venait de résonner dans la salle. Un bruit qui ferait trembler n’importe qui.
Théo recula sous la peur qui venait de lui traverser le corps, elle se retrouva alors à côté de Jude. Elle lui tint le bras comme pour se sentir protéger sentant qu’à présent, cette soirée était loin de se terminer.

Ce son avait attiré l’attention de toute la foule, la musique s’était arrêtée, les danseurs s’étaient figés, tout les regards se tournaient vers la source de ce bruit ; le bruit d’un coup de feu.
Quelques secondes plus tard, la foule s’affola, certains tentaient de s’enfuir, d’autres étaient déjà en larmes, les cris, les pleurs, les verres qui se brisaient au sol, la panique, les bousculades.
Jude et Théodora coururent à leur tour cherchant la sortie de ce cauchemar qui ne faisait que commencer. Certains tentaient d’ouvrir les portes arrières de la salle, les fenêtre se brisaient, les cris se faisaient d’autant plus forts, un bazar incontrôlable venait de naître dans la pièce qui était si festive quelques secondes plus tôt.
Ce n’est que lorsqu’un nouveau coup de feu retentit dans la pièce que tout le monde s’arrêta de nouveau. Assez vite, la foule réalisa qu’ils étaient à présent coincés ; prisonniers de ce bal qui ressemblait à un conte de fées au départ et qui allait peut être se terminer en un bain de sang.